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Un père une mère pour les défis de "Plume de poète"

Papa chéri,

Dans un sac ou un carton, tu dois avoir mes livres : ceux que t’ai offerts ou que tu m’as achetés. Pourquoi ne pas les lire ? Je croyais que Baudelaire ou Istanbul, vous intéresserait Maman ou toi, indépedendamment du fait que c’est moi qui les ai écrits. Je suppose que tu préférerais regarder un catalogue d’exposition de Roberto Bernardi  même si les thèmes qu’il aborde ne sont pas ta tasse de thé. De même, je pense que vous préférez les nus que photographie mon frère ou les projets de FIV  que ma sœur étale sur le net , plutôt que de savoir ce(ux) que j’écris, ce (ux) que j’aime(que des étrangers lisent sur mon blog depuis bientôt douze ans.)

Tant pis si vous préférez mon frère ou ma sœur. C’est arrivé à d’autres avant de ne pas être le préféré de leurs parents, n’est-ce pas ? Pour ma part, j’ai préféré ne pas faire d’enfant pour ne pas reproduire  des schémas familiaux que j’ai vécus. Ce qui fait mal, ce n’est pas que l’on ne vous préfère pas ou qu’on ne s’intéresse pas à vous comme aux autres mais qu’on se moque de moi, qu’on me prenne pour une idiote en me disant que je me fais des idées que je suis jalouse, rancunière. On n’est pas obligé d’aimer tous ses enfants , ses parents de la même manière, on ne choisit pas mais on n’est pas obligé non plus de faire souffrir en mentant. Dire qu’on est addict pour ne pas recevoir sa fille chez soi est cruel. J’ai supporté longtemps votre manque d’implication et de temps par exemple en ce qui concerne mon mariage parce que vous êtes mes parents mais comme je te l’ai dit il y a peu, j’ai passé l’âge de me laisser « persécuter » même par mes parents. Je ne suis pas parfaite comme vous ne l’êtes pas, ni personne d’ailleurs. J’ai fait des erreurs dans ma vie et envers vous ; j’ai fait des bêtises qui vous ont coûté cher et je m’en excuse encore mais je ne peux plus porter sur mon dos (qui est détruit comme celui d’un travailleur de force) toutes les erreurs de notre histoire familiale.

Admettez votre indifférence et arrêtez  de me faire mal en évoquant des sentiments que je ne reçois pas. Nous sommes du même sang  mais rien ne vous oblige à m’aimer. Essayez, s’il vous plait, de me respecter  un peu.

Moi, je te respecte, Papa, comme un homme de talent, qui m’a beaucoup inspiré mais je suis désormais plus que ta fille, une écrivaine, une professeure-documentaliste femme et une épouse qui veut vivre en paix.

Je t’embrasse fort comme je t’aime

 

Maman chérie,

J’espère de tout cœur que vous allez bien Papa et toi car je vous aime parce que vous êtes mes parents et que je n’arrive pas à faire autrement. C’est justement à cause de cet amour et de cet intérêt que je vous porte que votre indifférence à ce que je suis en tant que Laura me blesse. Je vous ai souvent écrits, je vous ai souvent dits au téléphone ou de vive voix que la seule chose que je souhaitais (à part que vous soyez heureux), c’est que vous intéressiez à moi. C’est pour quoi l’autre soir au téléphone….
Au fait, je te remercie (c’est vous qui m’avez appris à remercier, merci pour ça) de m’avoir signalé l’émission avec mon chanteur préféré : je l’ai enregistrée et j’ai commencé à le regarder.

Tu m’as demandé ce que voulais pour Noël. Je t’ai répondu que je voulais simplement que vous lisiez mes livres. C’est la énième fois que je vous le demande. Vous avez certains de mes livres mais où les avez-vous mis, certainement dans la « pile à ne pas lire » de ceux qu’on ne jette pas (parce qu’on ne jette rien… et encore moins des livres) mais qu’on ne lira jamais. Je vous en ai donnés et vous en avez acheté certains. Je ne veux pas d’argent, ni de cadeau de vous si ce n’est cet argent de la vente de mes livres ou cette attention de lecture de mes livres.

Tu as autrefois tapé mes textes qui parlaient de mes sentiments et de mes amours d’adolescente alors que je ne savais pas taper et que je commençais à vouloir faire connaître ce que j’écrivais en faisant des concours de poèmes. C’est grâce à toi que j’ai gagné mon premier prix d’écriture, merci de ton aide et merci de m’avoir donné le goût des livres. Alors pourquoi ne pas lire ce que j’’écris, ce (us) que j’aime (d’où le titre de mon blog) et qui me vient d’abord de toi puisque tu m’as donné la vie et les mots. On vous a dit que je vous reprochais dans mes écrits de ne pas m’avoir aidé ou que je parlais d’une de vos maisons comme d’une ruine. On m’a lu et on vous a rapporté une interprétation pour argent comptant. C’est comme si je lisais une mauvaise critique d’un auteur que j’aime sans me donner la peine de le lire pour me faire une opinion par moi-même. Je comprends que tu puisses être gênée de lire mes écrits érotiques ou que tu sois rebutée par mes essais littéraires mais pourquoi ne pas t’amuser à lire mes « Acrostiches » et mes « Bouts rimés ?» Peut-être découvrirais tu que j’aime d’autres personnes que mon chanteur préféré, comme Baudelaire et Nerval ? Des étrangers ont aimé aussi me suivre à Venise, Istanbul et au Maroc où j’ai vécu, souviens-toi ?

Une page se termine, une page se tourne : si tu veux rester sur ma photo de petite fille seulement potelée, nous ne lirons plus le même livre du tout et je te dirais au revoir pour rester polie si je le peux car j’ai plus de colère que de peine d’être prise pour une « idiote » pour parler là encore poliment. Si tu ne comprends toujours pas que cela me fait mal et ne vous apporte rien que des appels aux réponses évasives et des courriers d’amour familial sans profondeur, alors il me faudra nous limiter à des JOYEUX NOËL de convenance.

Je ne veux pas d’argent, je ne veux pas de livre, je veux qu’on me lise ou qu’on me laisse écrire et vivre en paix.

Ta  fille qui t’ aime et t’embrasse

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