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Catégories : CE QUE J'AI ECRIT ET PUBLIE, PAYSAGES. A MON MARI

Mon texte inédit sur ce blog:Journal de deuil(4 mois et 21 jours) et de confinement(7 e jour)

L’écriture aux temps du corona : jour 7

@ Tobias Tullius

Et si aujourd’hui, pour corser un peu, nous ajoutions une contrainte, comme on le fait parfois lors de l’atelier « normal » ?

Je vous propose d’insérer dans votre texte une phrase extrait de L’identité de Milan Kundera :

Il faut arroser les souvenirs comme des fleurs en pot.

A demain pour une nouvelle photographie.

http://www.bricabook.fr/ecriture-aux-temps-du-corona-jour-7/

Journal de deuil(4 mois et 21 jours) et de confinement(7 e jour)

Je ne prétends pas faire du Barthes[1] ou aussi bien que Joan Didion[2] que je viens de lire. Ma seule prétention est de dire que j'ai perdu le 2 novembre 2019 mon mari, mon meilleur ami, mon amant, ma famille, mon lecteur, mon fan. J'ai tout misé sur lui et j'ai tout perdu ... sauf moi qui ne refais pas sa vie mais qui la continues. Je suis seule parce que j'aime être ainsi et que je suis plutôt misanthrope. Alors j'assume de n'avoir qu'une famille qui est loin à tous les niveaux, quelques voisins qui prennent de mes nouvelles quand ils me voient(peu déjà), les commerçants, les bibliothécaires, les libraires, les marchands de journaux etc. Le confinement réduit ces contacts très superficiels. J'ai perdu l'intimité et la profondeur dont les traces sont partout dans l'appartement, dans le quartier et partout où nous sommes allés d'autant que nous étions souvent ensemble.  Je profite du confinement pour faire du tri dans les papiers, l'ordinateur, les cd rom de sauvegarde qui ne s'ouvrent plus, les assettes audio qu'on réécoute, les photos... de lui, de nous et j'arrose les plantes comme il le faisait le dimanche soir: "Il faut arroser les souvenirs comme des fleurs en pot[3]." Et miracle! rien n'est mort depuis que tu es ... mort. Je pleure en te voyant si voyant si vivant sur les photos et moi qui n'a jamais beaucoup mis de photos de nous sur mon blog, j'ai mis celle du dimanche avant... le tunnel de la Biennale de Lyon après le désert marocain quelques jours avant. Il faut que j'écrive ces souvenirs même s'ils font mal car ils sont vivants comme nous et nos paysages. Rien ne sert de les fuir comme le conseillait mon père ou  de les retrouver parce qu'ils sont là confinés dans mon âme et avec moi dans cet appartement. Ce ne sont pas des souvenirs, c'est "nous" les vivant.

23 mars 2020

 

[1] http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2020/03/08/bona-m-a-conseille-de-lire-journal-de-deuil-26-octobre-1977-6218456.html

[2] http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2020/03/08/ce-livre-de-la-mediatheque-m-aidera-peut-etre-l-annee-de-la-6218455.html

[3] Milan Kundera, L'identité

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