Les quais du polar[1] au printemps

Un homme en imperméable et chapeau me fait penser aux célèbres détectives que j'ai découverts dans les classiques du genre notamment dans la célèbre collection série noire ou au Masque à la célèbre couverture jaune. Le détective  devient de plus en plus amazone ces dernières années. Cela me ramène aussi au premier quais du polar où je suis allée en tant que visiteuse, la seule d'ailleurs car quand je suis montée à l'étage de la Bourse de Lyon, il y avait tellement de monde(c'est normal et c'est tant mieux) que je me suis agrippée à mon mari pour ne pas le perdre. Ces salons du livre très populaire(auxquels j'ai participé à Paris comme exposante mais je n'ai pas été débordée par le monde qui était vers Ségolène Royal)me semblent tellement loin de mon rayon nouveautés de la médiathèque, mon pupitre de lecture ou les librairies. J'ai l'impression qu'on m'y abandonne, perdue dans un monde qui n'est pas le mien. A moins qu'un éditeur se lève et m'emporte pour me prendre dans son écurie. Je tombe et personne n'est là pour me ramasser. La branche d'un arbre se découpe sur le brouillard et les deux hommes au chapeau suivent le sentier sans me voir. Par la tête, me passe la question: sont-ils anglophones ou puis-je leur dire "Au secours." Je regarde autour de moi. Je suis seule avec mon polar suédois où l'inspectrice est lettone.

22 mars 2021

[1] https://www.quaisdupolar.com/