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Mort de Geneviève Asse, peintre du bleu et de la lumière

De son vrai nom Geneviève Bodin, l’artiste peintre et graveuse française a reçu la Grand-croix de la légion d’honneur. On lui doit le « bleu Asse ». Elle est morte à Paris le 11 août, à l’âge de 98 ans à l’Institution nationale des invalides.

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Publié hier à 20h23 

Temps deLecture 3 min.

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Geneviève Asse, à la galerie Oniris à Rennes, en septembre 2014.

Grande figure de l’art contemporain en dépit de sa discrétion, la peintre et graveuse Geneviève Asse, est morte à Paris le 11 août à l’âge de 98 ans. Née le 24 janvier 1923 à Vannes (Morbihan), d’abord élevée par sa grand-mère dans la presqu’île de Rhuys, elle habite avec son frère jumeau Michel à partir de 1932 à Paris avec leur mère, séparée de leur père. Avec celle-ci commence son éducation artistique, qui la conduit à l’Ecole nationale supérieur des arts décoratifs de 1940 à 1942 puis à Montparnasse, où elle côtoie le groupe L’Echelle des objets. En 1944, elle rejoint son frère dans la Résistance. Engagée dans la 1ere division blindée comme conductrice ambulancière, elle participe aux campagnes d’Alsace et d’Allemagne, jusqu’au camp de Terezin, où elle œuvre au rapatriement des déportés juifs qui ont survécu – ce pourquoi elle reçoit la Croix de guerre en 1945.

De retour en France, elle subsiste non sans peine grâce à des travaux pour des maisons de tissu, Paquin ou Bianchini-Ferrier. Ainsi peut-elle reprendre sa peinture, alors principalement dédiée à la nature-morte, en pensant à Chardin et à Braque. C’est aussi le moment où elle se lie d’amitié avec l’écrivain Samuel Beckett et avec les peintres Bram et Geer van Velde. Sa situation n’en est pas moins difficile. Femme dans un monde de peintres masculins qui se posent volontiers en athlètes du geste, elle ne prend parti ni pour la figuration ni pour l’abstraction expressionniste ou géométrique à une époque où il est préférable de se ranger dans un camp ou dans l’autre. Sa première exposition personnelle n’a lieu qu’en 1954, à la galerie Michel Warren à Paris.

Lire aussi notre archive (1988): Au Musée d'art moderne de la ville de Paris Geneviève Asse en bleu
https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2021/08/12/la-peintre-genevieve-asse-est-morte_6091296_3382.html
https://www.liberation.fr/culture/arts/art-contemporain/genevieve-asse-bleu-comme-ladieu-20210812_CDETY6CI4FD7VEOERZYBXSXSYU/
https://www.lefigaro.fr/arts-expositions/genevieve-asse-peintre-qui-donnait-ses-bleus-aux-horizons-est-decedee-a-98-ans-20210812

Mort de la peintre Geneviève Asse, grande figure de l’abstraction

Mort de la peintre Geneviève Asse, grande figure de l’abstraction
Geneviève Asse est décédée le mercredi 11 août 2021. ©Youtube/Galerie Laurentin

L’artiste peintre Geneviève Asse est décédée ce mercredi 11 août. Elle laisse derrière elle un important ensemble d'œuvres peintes et gravées, ainsi qu’une teinte qui porte son nom, le « bleu Asse ».

Alors que le Centre Pompidou met à l’honneur les femmes de l’abstraction dans une exposition (« Elles font l’abstraction » visible jusqu’au 23 août 2021), l’une des peintres essentielles de cette mouvance, Geneviève Asse, s’est éteinte ce mercredi 11 août. Ayant cessé de peindre depuis plusieurs années, elle s’est en allée paisiblement à l’âge de 98 ans, et laisse derrière elle un important corpus de peintures et de gravures. Elle a aussi élaboré le fameux « bleu Asse », une teinte désaturée pour laquelle elle est mondialement connue, et qui porte son nom en héritage.

Une œuvre teintée de souvenirs marins

Née en 1923 à Vannes, dans le Morbihan, Geneviève Asse a passé son enfance dans la presqu’île de Rhuys, en Bretagne, entourée du bleu du ciel et de celui des vagues. S’il n’est jamais chose aisée de déterminer l’origine de l’inspiration des artistes, il semble qu’un lien se soit créé ici entre ces terres côtières et cette artiste. Celle-ci a inlassablement décliné sur ses toiles diverses teintes de bleu, liant à jamais son identité à cette fameuse teinte.

Geneviève Asse, Horizon sensible, 2007, Huile sur toile,
signée et titrée au dos, 35 x 24 cm

Vers l’abstraction

Influencée par Chardin, Cézanne et Braque, elle s’est d’abord consacrée à la réalisation de natures mortes durant une courte période, avant d’interrompre sa création pour s’engager dans l’armée en tant que conductrice ambulancière durant la Seconde Guerre mondiale. Elle recommence ensuite à peindre et, dès le début des années 1960, la figuration tend à s’effacer au profit de l’abstraction – même si certains motifs, comme des montants de portes ou de fenêtres, font encore quelques apparitions dans ses œuvres. Au fil des années ceux-ci semblent néanmoins se dissoudre et n’être plus qu’espace (sans jamais verser dans le complet monochrome) – un des thèmes majeurs de son œuvre à partir des années 1970.

Geneviève Asse, « Atelier », 1975, Galerie Catherine Putman

Une artiste exposée durant toute sa carrière

Dès le milieu des années 1950, Geneviève Asse participe à de nombreuses expositions dans des musées et galeries en France et dans le monde. On note par exemple les événements « La peinture en France » à la National Gallery of Art de Washington et au Musée d’art moderne de New York en 1968, « Paris-Paris. Créations en France, 1937-1957 » au Centre Pompidou en 1981, ou encore « Polyptyques au Musée du Louvre en 1990 ».

Vue de l'exposition « Geneviève Asse » à la galerie Laurentin à Paris ©Céline lefranc

Vue de l’exposition « Geneviève Asse » à la galerie Laurentin à Paris ©Céline lefranc

Une œuvre visible à travers la France

Plus récemment, elle avait notamment bénéficié en 2019 d’une exposition au sein de sa galerie (la galerie Laurentin à Paris). Elle fait également partie des cent dix artistes femmes dont les œuvres sont actuellement montrées pour l’exposition « Elles font l’abstraction » au Centre Pompidou, visible jusqu’au lundi 23 août. Son œuvre est aussi visible dans de nombreuses collections permanentes dans toute la France (Musée des Beaux-Arts de Tours, Musée des Beaux-Arts de Quimper, Musée d’Arts de Nantes…), et dans celles du Centre Pompidou, qui a fait d’importantes acquisitions en 2000 et auquel elle a également légué un important fond de toiles, qui y avait fait l’objet d’une exposition en 2013 (« Geneviève Asse, peintures »).

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