En juillet 2024, un chantier colossal va débuter à Massy : celui d’un nouveau pôle du Centre Pompidou, qui ouvrira ses portes à l’été 2026. Baptisé Centre Pompidou Francilien – Fabrique de l’Art / Musée national Picasso-Paris, cet établissement flambant neuf abritera la collection du Centre Pompidou parisien durant sa fermeture de cinq ans pour travaux de modernisation et de désamiantage, de 2025 à 2030. Mais, contrairement au Grand Palais éphémère, qui pallie temporairement la fermeture du Grand Palais pour rénovation, ce lieu sera pérenne !

Pour ce projet à 105 millions d’euros de budget (auquel le conseil régional d’Île-de-France a participé à hauteur de vingt millions), Beaubourg s’est associé avec une autre institution parisienne renommée : le musée Picasso. Le but ? Créer un lieu de conservation et de restauration d’œuvres qui permettra aussi d’accueillir des expositions et des ateliers de création contemporaine.

Un projet écologique et décentralisateur

Neuf sites candidats avaient été envisagés pour son implantation, et c’est finalement celui de Massy, en Essonne, au cœur du pôle Paris-Saclay, qui a été retenu. Le choix de cette ville de banlieue située en grande couronne, mais dotée d’une gare TGV, permet de décentraliser la culture, qui bénéficie ainsi aux habitants de la région bien au-delà du périphérique.

Le projet a été confié à l’architecte français Philippe Chiambaretta et son agence PCA-STREAM, à qui l’on doit déjà le MO.CO., Centre d’art contemporain à Montpellier (2019), et le centre commercial Aéroville (2013), situé en bordure de l’aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle.

Écologique avec ses 2 000 m² de panneaux photovoltaïques et ses parties végétalisées, l’architecture de ce lieu de 30 000 m² contiendra un rappel de la fameuse « Chenille » de Beaubourg (un escalier en bois reliant en façade une coursive et un belvédère panoramique) et reflétera sa double fonction : d’un côté, un « coffre » hermétique en pierre, dédié au stockage des œuvres (la majorité des collections du Centre Pompidou, soit près de 140 000 œuvres, et 5 000 du musée Picasso) ; de l’autre, une partie plus lumineuse et ouverte sur le parc de la Blanchette et son étang, conçue pour accueillir le public et les expositions dans un vaste espace de 3 000 m² sur trois niveaux, doté de 3 000 m² de terrasses. De quoi établir des dialogues intéressants entre les collections des deux institutions !