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Catégories : CE QUE J'AIME/QUI M'INTERESSE, L'art

Commission de récolement des dépôts d'œuvres d'art

Dans ce nouveau numéro, nous faisons le point sur l'avancement du taux de récolement des dépôts d'œuvres d'art à l'occasion de la publication du rapport d'activité 2024 de la CRDOA.

Nous abordons également la problématiques des dépôts d'œuvres dans les musées étrangers, et les difficultés auxquelles se heurtent parfois les équipes françaises pour venir les récoler sur place. 

Enfin sont présentées les trois dernières publications de la CRDOA, portant sur l'état des dépôts en Europe de l'Est et dans deux départements français : l'Ille-et-Vilaine et le Cher. 

 

Pour rappel, les dépôts d'œuvres d'art sont des prêts longs, consentis par des institutions dites "déposantes" à diverses administrations, dites "dépositaires". Pour assurer leur bonne gestion, les déposants doivent régulièrement récoler leurs dépôts, c'est-à-dire venir vérifier sur place leur présence et leur bon état, une fois tous les dix ans.

 

Bonne lecture !

 
À la une
 
 
Récolement du dépôt du musée d'archéologie nationale à la Maison d'archéologie du Pas-de-Calais © CD 62 / DA / M. Delannoy
Le rapport d'activité 2024 de la CRDOA

Une belle avancée dans le taux de récolement des dépôts

Pour la sixième année consécutive, le rapport d’activité de la CRDOA dresse un état détaillé, précis et chiffré de l’avancement des missions de récolement des dépôts d'oeuvres d'art. Cet état est fondé sur les rapports élaborés par les institutions déposantes et adressés à son secrétariat général durant l’année 2024.

Il faut tout d’abord souligner la spectaculaire avancée réalisée par les équipes de récolement des institutions déposantes en partie grâce à un événement exceptionnel : le récolement des 258 255 objets du musée d’archéologie nationale déposés à la Maison départementale d’archéologie du Pas-de-Calais, tous localisés.

Le recours régulier par le Cnap et le Mobilier national au récolement par les dépositaires a également permis d’obtenir des chiffres très satisfaisants : le taux général de récolement est ainsi passé à 62 % sur 6 ans alors qu’il était (sur 5 ans) de 17 % en 2023. Grâce aux recherches minutieuses menées en archives, la connaissance des collections publiques s’affine considérablement. Des progrès sont également constatés dans le suivi des récolements.

Le rythme de récolement général reste cependant encore insuffisant au regard des délais imposés par les textes, notamment pour le Cnap (malgré des avancées notables), le ministère des armées ou encore la manufacture de Sèvres.
Les déposants sont confrontés à de nombreuses contraintes : volume des biens déposés, large diffusion géographique et ancienneté des dépôts, nature très diverse de ces dépôts ou importance de la documentation qu’il reste à dépouiller.
Des solutions existent cependant, comme la mutualisation entre déposants des missions de récolement ou encore l’amélioration des procédures de traçabilité des œuvres chez les dépositaires.

Chiffres clés du rapport d'activité 2024

 

604

rapports de récolement reçus

280 274

œuvres récolées selon les rapports reçus

384

plaintes demandées par les déposants

 
 
 
 
Actualités

L'archéologue français Jules Bartoux sur le site de Hadda en Afghanistan dans les années 1930. Une partie des objets de cette fouille a été déposée au musée de l’Ermitage en Russie.

© DAFADR

Œuvres françaises dans les musées étrangers : dons ou dépôts ?

Les équipes des musées français ayant déposé des biens dans des institutions étrangères se heurtent souvent à des difficultés lorsqu'il s'agit de venir les récoler sur place. Surtout lorsqu'il s'agit de dépôts anciens, remontant au début du siècle dernier.
La raison ? La notion de "dépôt" est rarement reconnue hors de nos frontières et ces dépôts sont souvent assimilés à des dons.
L'article revient sur l'histoire de ces dépôts et donc à l'histoire même de la constitution des collections archéologiques et ethnographiques de nos musées et propose quelques pistes de réflexion pour sortir de situations parfois inextricables.

 
Publications

7 686 œuvres françaises ont été déposées depuis le 19e siècle dans 19 pays d'Europe de l'Est : Albanie, Biélorussie, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Croatie, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Macédoine, Monténégro, Pologne, Roumanie, Russie, Servie, Slovaquie, Slovénie, Tchéquie et Ukraine.
Il s'agit de "prêts" avant tout consentis au réseau diplomatique par la manufacture de Sèvres, le Centre national des arts plastiques (Cnap), le Mobilier national et plusieurs grands musées nationaux (les musées du Louvre, d’Orsay, le musée d’archéologie nationale…), mais également à quelques institutions et musées étrangers.
La quasi-totalité de ces biens a été récolée, mais souvent à des dates trop anciennes ou, plus récemment, grâce aux états annuels établis sur place par les postes diplomatiques. Les œuvres non récolées sont essentiellement des biens de la manufacture de Sèvres, qui n’a pas encore transmis ses rapports de récolement, et quelques musées étrangers qui ne reconnaissent pas le statut de dépôts des biens dont ils bénéficient.
Les récolements ont conduit à constater la disparition de 4219 œuvres, des disparitions souvent anciennes dans des pays durement touchés par les conflits du 20e siècle. Suite aux récolements, 6 œuvres ont été retrouvées, dont deux juste après la publication de ce rapport, qui n'ont pu être prises en compte dans les chiffres : "Le crapaud blanc" de Jeanne Aubrière (FNAC 1036) et "Port de Cherbourg" de Paul-René Poulain (FNAC 21132). Des demandes de plaintes avaient été prononcées pour ces deux oeuvres et donc ont été annulées, portant le nombre de demandes de plaintes total à 47, dont 26 restent encore à déposer par le ministère de l’Europe et des affaires étrangères.

 
Rapport sur le département d'Ille-et-Vilaine

Le département de l’Ille-et-Vilaine bénéficie de 3 540 dépôts d’œuvres d’art de l’État, provenant de grands musées nationaux (musées du Louvre, d’Orsay…), mais aussi du Centre national des arts plastiques (Cnap), du Mobilier national (dont la manufacture de Sèvres) ou encore du département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (Drassm). 

La quasi-totalité de ces biens a été récolée à ce jour, c’est-à-dire vérifiée sur place par les institutions qui les ont déposés, mais parfois à des dates trop anciennes au regard des délais légaux qui sont de dix ans : sur les 91 rapports de récolements reçus, 49 sont antérieurs à 2015.

Les récolements ont permis de constater la disparition de 354 œuvres (dont 6 ont été retrouvées depuis), des disparitions souvent anciennes dans un département durement touché par les combats de 1944. Cette ancienneté explique le faible nombre de plaintes déposées (huit) et restant à déposer : deux par le musée des beaux-arts de Rennes pour des dépôts du musée de Cluny.

 
 
Rapport sur le département du Cher

Le département du Cher bénéficie de 615 dépôts d’œuvres d’art de l’État dont 77,72 % ont été récolés au moins une fois. Cependant, ce taux est de 18,86 % si l’on ne considère que les récolements effectués au cours des dix dernières années.

Le taux de disparition de ces œuvres (35,83 %) est relativement élevé. Il s’explique notamment par le nombre important de dépôts non localisés en provenance des musées nationaux et de la manufacture de Sèvres déposés à la mairie et au musée de Vierzon.

Le département du Cher se distingue également par de nombreux sous-dépôts, c’est-à-dire des biens déplacés sans que l’autorité déposante en ait été informée. Ces changements de localisation sont préjudiciables aux opérations de récolement, c’est pourquoi les déposants concernés sont invités à les régulariser.

 
 

Top 3 des dépositaires en Europe de l'Est

 

Pologne

 

Ambassade de France à Varsovie avec

2 365 dépôts

Russie

 

Ambassade de France à Moscou avec

1 331 dépôts

Hongrie

 

Ambassade de France à Budapest

983 dépôts

 
 
 
 
Une œuvre à la loupe
 

Cette tête en marbre masculine dite de Démosthène (MR 151) du 3e siècle avant J.-C. a été déposée en 1960 par le département des antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre au musée national de Varsovie en Pologne.

En 1974, ce dernier prête l'œuvre pour une exposition à la ville de Chelm en Pologne, sans en demander l'autorisation au Louvre, et ne se rend compte de sa disparition qu'en 1987. Le musée du Louvre n'en est informé qu'en 1999, sans doute à l'occasion d'une prise de contact pour venir pointer ses dépôts. La direction des musées de France (aujourd'hui service des musées de France) demande au musée national de Varsovie de déposer plainte, ce qu'il fait en octobre 1999. L'œuvre est alors inscrite dans la base de données "art loss register", base consultable uniquement par abonnement. C'est pourquoi le musée du Louvre, suite au récolement effectué en 2023 de ses dépôts à Varsovie, décide de déposer plainte lui-même auprès des services de police français, afin que l'œuvre soit egalement enregistrée dans la base de données de TREIMA de la police nationale ainsi que dans la base d'interpol.

Toute personne ayant des informations sur cette œuvre est invitée à contacter la CRDOA : crdoa@culture.gouv.fr

 

Tête en marbre masculine dite de Démosthène (MR 151)

© Musée du Louvre. Dist.GrandPalaisRMN / Maurice et Pierre Chuzeville

 
 
 
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Retrouvez toutes les informations concernant les dépôts d'œuvres d'art sur notre espace Osmose.

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