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Catégories : CE QUE J'AI LU,VU (et aimé), J'ai lu dans la presse

Débat autour d’une labellisation des médias | Défense du paiement en espèces | Algues tissées

Mardi 2 décembre 2025

Dans Brief.me aujourd’hui, on vous explique le débat autour de la labellisation des médias et ce que dit le droit en matière de désinformation. On s’intéresse aussi à l’inscription dans la Constitution en Slovénie du droit au paiement en espèces.

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MOUVEMENT SOCIAL

Plus de 150 rassemblements ont eu lieu aujourd’hui en France à l’appel des syndicats CGT, FSU et Solidaires pour protester « contre les budgets austéritaires de l’État et de la Sécurité sociale et pour l’augmentation des salaires ». La CGT a revendiqué « des dizaines de milliers » de personnes en grève. Cette mobilisation avait lieu alors que le projet de loi de finances et le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026 sont en cours d’examen par le Parlement.

Lire un dossier de Brief.eco sur le budget de l’État.

ÉDUCATION

Le tribunal administratif de Paris a estimé aujourd’hui que l’État avait « manqué à son obligation d’organiser les séances d’information et d’éducation à la sexualité » dans les établissements scolaires, prévues par une loi de 2001. Il l’a condamné à verser 1 euro symbolique à chacune des trois associations à l’origine des poursuites. Le tribunal a toutefois jugé que les nouveaux programmes adoptés en février avaient remédié à ce manque, bien que Le Planning familial, l’une des associations, dénonce des dysfonctionnements qui persistent.

Lire un article sur les lacunes de l’éducation sexuelle.

POLITIQUE

Le maire de Fréjus (Var), David Rachline, a annoncé aujourd’hui démissionner de son poste de vice-président du RN, affirmant vouloir éviter que les accusations contre lui « soient utilisées de façon malveillante pour nuire » au parti. Il a également précisé qu’il n’avait pas demandé l’investiture du RN pour les élections municipales de 2026. David Rachline a comparu en septembre devant le tribunal correctionnel de Draguignan pour prise illégale d’intérêt. Le jugement est attendu en janvier.

RUSSIE-UKRAINE

Le président russe, Vladimir Poutine, a accusé aujourd’hui les pays européens d’être « du côté de la guerre » et d’avoir des exigences « absolument inacceptables », ont rapporté des agences de presse présentes à un forum où il s’exprimait. Une rencontre est prévue ce soir entre Vladimir Poutine et l’émissaire américain Steve Witkoff. La semaine dernière, les États-Unis et l’Ukraine ont annoncé avoir élaboré « un cadre pour un accord de paix » avec la Russie.

ISRAËL-PALESTINE

Le Syndicat national des journalistes (SNJ), une organisation française, et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé aujourd’hui avoir déposé plainte contre X auprès du parquet national antiterroriste pour « des entraves à la liberté d’informer et pour crimes de guerre » dans la bande de Gaza et en Cisjordanie. Le SNJ et la FIJ dénoncent « une répression impitoyable des journalistes » par les autorités et des civils israéliens. La FIJ a comptabilisé dans ces territoires 225 meurtres de journalistes depuis le 7 octobre 2023.

Lire nos explications sur la situation des journalistes dans la bande de Gaza.

HONG KONG

Le chef de l’exécutif de Hong Kong, John Lee, a annoncé ce matin la mise en place d’un « comité indépendant » pour enquêter sur les causes de l’incendie ayant touché plusieurs immeubles mercredi dernier. 156 personnes sont mortes et une trentaine d’autres sont toujours portées disparues, a déclaré la police ce matin. Elle a arrêté 15 personnes en lien avec l’incendie, a-t-elle ajouté.

L’exécutif réfute la création d’un label d’État pour les médias

  • La droite et l’extrême droite ont accusé Emmanuel Macron de vouloir restreindre la liberté d’expression.
  • Le président défend une labellisation par des professionnels, comme celle lancée par l’ONG Reporters sans frontières.

Qu’a déclaré l’exécutif aujourd’hui ?

« Le gouvernement ne va pas créer tel ou tel label destiné à la presse », a affirmé aujourd’hui la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, à l’issue du Conseil des ministres. Elle répondait ainsi à une « polémique qui a fleuri ces derniers jours », au cours de laquelle plusieurs figures de droite et d’extrême droite ont accusé la présidence française de vouloir créer une nouvelle « labellisation des médias », voire un « ministère de la Vérité ». Les partis LR et UDR (parti d’Éric Ciotti) ont lancé des pétitions hier et aujourd’hui pour s’y opposer. Le 19 novembre, Emmanuel Macron s’était dit favorable à la mise en place d’une « labellisation faite par des professionnels » pour lutter contre la désinformation, sans que « le gouvernement ou l’État » soit responsable de ce label. Par la suite, des médias sous contrôle du groupe Bolloré, dont Europe 1 et CNews, l’ont accusé de vouloir nuire par ce biais à leur liberté d’expression.

D’où provient cette idée de label pour les médias ?

L’idée d’une labellisation des médias a été mentionnée lors des États généraux de l’information, lancés à l’initiative d’Emmanuel Macron en 2023. Dans les recommandations issues de cette concertation rendues l’année suivante, il était proposé d’encourager les professionnels de l’information à « s’engager dans une démarche volontaire et plurielle de labellisation ». Le rapport renvoyait à des labels existants, comme la Journalism Trust Initiative (JTI), un label international lancé en 2019 par l’ONG Reporters sans frontières. Celui-ci s’adresse aux organes de presse pour « évaluer leur transparence et leur engagement en faveur de pratiques journalistiques éthiques », selon le site de la JTI. Des indicateurs sont fournis aux médias pour qu’ils s’auto-évaluent, avant l’attribution d’une certification indépendante. Cette certification peut ensuite être mise en avant dans leurs relations avec des annonceurs, des réseaux sociaux ou des régulateurs.

Comment est encadrée la désinformation en France ?

La loi de 1881 sur la liberté de la presse sanctionne le fait de fabriquer, de diffuser ou de publier des nouvelles fausses « avec mauvaise foi ». Ces sanctions sont toutefois « rarement mises en œuvre dans les faits », selon un rapport publié en 2018 par la commission des Affaires culturelles de l’Assemblée nationale. Une loi contre la manipulation de l’information, aussi appelée « loi fake news », a été adoptée en 2018. Elle a créé entre autres la possibilité de saisir un juge des référés pour suspendre la diffusion de « fausses informations » dans les trois mois précédant un scrutin national. Cité dans une dépêche publiée aujourd’hui par l’agence de presse AFP, l’avocat spécialisé en droit de la presse Christophe Bigot l’a décrite comme « très peu utilisée », car « impraticable » dans l’urgence. Emmanuel Macron a aussi déclaré vendredi vouloir créer une nouvelle action judiciaire « en référé » contre les fausses informations sur les réseaux sociaux. Le référé est une procédure d’urgence visant à prévenir un dommage ou faire cesser un trouble, avant qu’un jugement sur le fond intervienne.

Pour aller plus loin

Consulter notre panorama sur la lutte contre la désinformation.

Lire nos explications sur les tensions entre l’audiovisuel public et les médias du groupe Bolloré.

Les bombardements américains ne visent pas vraiment le narcotrafic

Le président vénézuélien, Nicolas Maduro, a dénoncé dimanche une « agression qui se prépare », redoutant que les États-Unis, qui bombardent depuis septembre des bateaux accusés de transporter de la drogue, lancent une offensive terrestre dans son pays. La journaliste Marta Peirano analyse ces exécutions extrajudiciaires dans un éditorial [accès payant] publié hier dans le journal El Pais.

« Supposons que les 83 personnes tuées par Trump dans les Caraïbes au cours des deux derniers mois transportaient de la drogue. […] S’il s’agissait d’une opération contre le narcotrafic, le protocole standard d’interception maritime ne consiste pas à les faire exploser et à achever les survivants avec un deuxième missile. Il consiste à arrêter, immobiliser et capturer les embarcations suspectes, en tirant sur le moteur pour paralyser le bateau et arrêter l’équipage. […] Pendant que nous laissons le public débattre de la présence ou non de drogue dans ces bateaux, nous passons à côté de l’essentiel : Trump ordonne des exécutions extrajudiciaires dans les eaux internationales pour forcer un changement de gouvernement dans le pays qui possède les plus grandes réserves prouvées de pétrole au monde, 5,5 billions de mètres cubes de gaz naturel et d’importantes réserves de métaux et de minéraux stratégiques pour l’industrie technologique. »

Marta Peirano

Le paiement en espèces devient un droit constitutionnel en Slovénie

La Slovénie a inscrit hier dans sa Constitution le droit aux paiements en liquide. L’Assemblée nationale, l’une des deux chambres du Parlement du pays, avait adopté cette réforme constitutionnelle en novembre par 61 voix sur les 90 sièges que compte l’hémicycle, les autres députés s’étant abstenus. L’argent liquide est gage « de confidentialité, d’indépendance » et est « une nécessité pour tous ceux qui ne maîtrisent pas les outils numériques », s’est réjoui hier l’un des députés (centre gauche) ayant soutenu le texte. Une pétition lancée en 2023 pour ce droit constitutionnel avait recueilli plus de 56 000 signatures. En France, une proposition de loi visant à inscrire dans la Constitution le droit aux paiements en espèces a été déposée par plusieurs députés fin octobre. Actuellement, un commerçant risque une amende s’il refuse les espèces, sauf dans quelques cas, par exemple dans les commerces de nuit. Le paiement en liquide d’un particulier à un professionnel est plafonné à 1 000 euros.

Tisser… avec des algues

Des algues du Finistère pour créer de nouveaux tissus : Rose Ekwé, designeuse et tisserande, a conçu un type de fil inédit fabriqué à partir des algues échouées sur les plages bretonnes. Le magazine Connaissance des arts met en lumière son travail dans une vidéo dévoilant ses « secrets d’atelier ».

Vous voilà « briefés » sur l’actualité du jour et quelques autres considérations. On vous souhaite de passer une soirée qui file droit.

Cette édition de Brief.me a été préparée avec soin par Céline Boff, Julie Bringer, Maya Elboudrari et Laurent Mauriac.

 

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