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  • Catégories : La poésie

    Poésie: Vue sur le vers libre

    Par Claude Duneton.
     Publié le 31 mai 2007
    Actualisé le 31 mai 2007 : 11h16
    LA POÉSIE ne manque pas de bras, elle manque de bouches pour la proférer, et d'oreilles pour l'entendre. Du moins la « poésie pour l'oeil », celle qui s'effrite en phrases tronquées sur une feuille de papier, héritée des vieux grands-pères surréalistes, du temps qu'ils portaient des moustaches courtes et voulaient épater le bourgeois. Il n'y a plus de bourgeois au sens où ils l'entendaient : aujourd'hui ce sont les riches qui sèment l'anarchie et veulent épater le prolétaire ! Il n'existe plus de moustaches non plus, ni effilées à la Dali, ni bien sûr en brosse - Adolphe les a tuées... Mais il existe toujours une poésie graphique, pour la vue, qui s'étale sur le papier complaisant, censée jaillir d'inconscients fumeux qui ne disent rien à personne.
    La véritable poésie, n'en déplaise, a toujours été « pour l'oreille », comme le cri et le sanglot. Imaginez-vous un cri « pour l'oeil » ? Imaginez-vous une société autiste au point de ne rien éructer de ce qu'elle ressent d'intime ? Bien sûr il y a la chanson ; la poésie a repris dans la chanson son vieux chemin bordé de chèvrefeuilles. Et puis de jeunes conjurés qui se percent la langue et les sourcils pour mieux hurler leur angoisse produisent des éclats dont la fureur séduit ; ils l'appellent slam.
    La première fêlure de notre poésie vocalique se produisit au début des années 1880 avec la naissance du vers libre. Son berceau fut le cabaret du Chat noir, si fougueusement novateur. Une musicienne polonaise y brisa le tabou de la rime, elle s'appelait Marie Krysinska et ne fut jamais « serveuse de brasserie ». Au contraire, cette femelle étonnante fut la seule à participer au très masculin club des poètes fous, les Hydropathes (1878-1879), sous la houlette d'Émile Goudeau et d'une pléiade de garnements du rire et de la plume. Marie Krysinska publia dès 1882 dans le journal Le Chat noir des poèmes sans rime et sans mesure régulière qui jouaient seulement sur les assonances, les répétitions, les croisements subtils de sens et de sons. À la date du 4 novembre 1882 :
    Plus d'ardentes lueurs sur le ciel alourdi
    Qui semble tristement rêver.
    Les arbres sans mouvement
    Mettent dans le loin une dentelle grise
    Sur le ciel qui semble tristement rêver
    Plus d'ardentes lueurs. (Symphonie en gris)
    C'était là un affranchissement dont le XXe siècle, si délié, abusa inconsidérément jusqu'à faire perdre l'usage de la parole à la poésie. Comme le dit Jacques Charpentreau : « Le drame du vers libre, c'est qu'il fait croire aux malhabiles qu'il est à leur portée. » (Au fait, connaissez-vous son magnifique Dictionnaire de la poésie française, qui fait le point sur toutes les formes poétiques ?) La théorie de Charpentreau, que je crois juste, est que si le vers libre « fonctionne » chez Éluard ou Prévert c'est en raison de sa différence avouée qui le décale par rapport aux formes classiques de la poésie. L'absence de rime et de rythme agit par référence à ce que connaît le lecteur cultivé. « Nous avons en nous la poésie du passé, sa structure solide, sa puissance, sa réalité toujours présente même cachée : une culture. »
    Certes, pour des gens qui ont passé leur temps d'école, autrefois, à seriner des tirades en octosyllabes et en alexandrins. Mais qu'en sera-t-il des enfants qui n'auront rien connu de ces merveilles ? Jamais été « percés jusques au fond du coeur ? » Charpentreau assure, en poète optimiste : « Le vieux système est là, auquel nous faisons inconsciemment référence. »
    Est-ce aussi certain ? La fausse simplicité de Prévert est très jolie pour des gens qui avaient de forts référents, des « vols de gerfauts hors du charnier natal » en pagaille.
    Mais faire répéter à huit ans « Il a mis le café dans la tasse » prive les enfants d'une richesse à laquelle ils auraient droit ; c'est leur refuser le manteau de satin d'une langue d'amour. Que des linguistes gras que protège la folie du monde s'ingénient à transformer notre patrimoine en jeux fléchés, grand bien leur fasse ! Alceste dit :
    Non, je ne puis souffrir cette lâche méthode
    Qu'affectent la plupart de nos gens à la mode.
    Je suis assez d'accord avec lui.
    «Dictionnaire de la poésie française» de Jacques Charpentreau. Éditions Fayard 1 180 p., 49 €.

     

  • Catégories : L'actualité

    Ruquier bouge

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    I.N..
     Publié le 01 juin 2007
    Actualisé le 01 juin 2007 : 10h54

    L'animateur abandonne son magazine actuel «On a tout essayé» sur France 2 pour un nouveau rendez-vous.

    LAURENT Ruquier arrête à la rentrée « On a tout essayé », qu'il animait depuis septembre 2001, pour s'occuper d'une autre émission quotidienne. Un peu plus longue - elle commencerait à 18 h 30, au lieu de 18 h 50 actuellement, pour finir au même horaire, 19 h 50. L'animateur explique sa décision par son envie de nouveauté. Peur de se lasser et surtout envie d'être plus réactif à l'actualité.
    Ruquier a rendez-vous le 15 juin avec Patrice Duhamel, directeur général de France 2, pour commencer à mettre au point le contenu du nouveau rendez-vous. La légendaire table où s'asseyaient autour de lui chroniqueurs et invités disparaît et il y aura davantage d'extérieurs. Certains chroniqueurs resteront, mais une majorité de nouvelles têtes devrait arriver. Ruquier souhaite plus de polémiques et d'« engueulades » à l'instar de son magazine du samedi soir, « On n'est pas couché », toujours à l'antenne. Quant à la radio, il a également envie de changement après huit saisons sur Europe 1 dans « On va se gêner ». On évoque son départ pour RTL, mais rien n'est fait.
  • Catégories : Mes poèmes, Mes textes d'adulte

    Brizou

    Petit frère jalousé
    Par une fille unique trop gâtée
    Petit frère aimé
    Par une grande sœur qui veut se rattraper

    Petit frère a grandi
    Et sa grande sœur est fière de lui
    Comme homme, compagnon et journaliste aussi

    Si le dialogue est parfois difficile
    Tu restes mon petit frère
    Que j’admire et que j’aime



    BON ANNIVERSAIRE PETIT FRERE

  • Catégories : L'érotisme

    L’amour pendant les règles

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    Quelques jours par mois, les règles s’immiscent au sein de la relation amoureuse. Faut-il pour autant mettre entre parenthèses sa vie sexuelle pendant cette période ? Entre dégoût et excitation, pudeur et tabous, nos internautes s’expriment et nos spécialistes répondent à vos questions.

    Peut-on faire l’amour pendant les règles ? Les femmes peuvent-elles être plus excitées pendant cette période ?… Nos internautes parle de ce sujet souvent tu.

    Un peu de mécanique des fluides

    Pendant les règles, l’appareil génital ne présentent pas de changements physiologiques : pas de gonflement, ni de rétrécissement, ni de sensibilité particulière… Le déclenchement des menstruations est lié à une modification de la muqueuse utérine, conséquence d’un changement hormonal en fin de cycle. Le volume des règles et leur durée varient selon les femmes entre 5 et 25 ml et de 2 à 6 jours, pour des cycles de 28 jours. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à découvrir "Le cycle menstruel en images".

    Du fait de ces changements hormonaux, certaines femmes peuvent présenter des problèmes plus ou moins handicapants : crampes, nausées, maux de tête, fatigue, nervosité caractérisant le, règles trop abondantes… Ces troubles des règles peuvent bien évidemment handicaper la vie sociale et la vie amoureuse. Pour les autres, la majorité, il n’y a aucune interdiction médicale à faire l’amour pendant les règles. D’un point de vue médical, le sang ne constitue pas une contre-indication sauf en cas de maladies sexuellement transmissibles. Dans ce cas, le sang peut favoriser la transmission de l’infection. Il est ainsi toujours important de se protéger.

    Les "oh oui !" et les "non merci"

    L’écoulement de sang n’empêche nullement la pénétration sexuelle. Mais, certaines femmes refusent de faire l’amour, parce qu’elles se sentent sales. Ainsi selon une enquête réalisée par la firme Nana, 80 % d’entre-elles évitent les relations sexuelles, 75 % fuient les situations câlines et 46 % évitent même de rester toute une nuit chez un ami pendant cette période. Notre internaute Syka avoue que : "Ca ne me fait pas mal, mais je n’aime pas trop, et mon homme non plus. C’est surtout l’aspect rouge de sang de son "précieux soldat" qui l’effraie. En général, on s’abstient, sauf vers la fin des règles mais bon, ce n'est pas extra pour les draps ni pour les cuisses, le ventre… Avec tout rouge, j’avoue que le plaisir s’envole".

    Mais ce n’est pas le cas de toutes les femmes, loin de là, certaines ressentent à cette période un véritable pic de libido ! Sophie772 témoigne sur nos forums : "Pendant ma période des règles, je suis hyper sensible, doublement assoiffée de sensations, mes orgasmes sont dix fois plus violents qu’habituellement (…) Ca m’ennuierai vraiment de subir cette période car elle dure une semaine complète (…) Alors croyez moi j’en profite, le sang ne m’a jamais dégoûtée, bien au contraire ça m’excite et j’ai une envie permanente de m’envoyer en l’air".

    Pour les hommes, on retrouve la même distinction. Pour bebe94, "Quand on aime, ça ne dérange pas et puis une abstinence de 5 jours c’est un peu long quand même !" alors que d’autres hommes avouent une certaine retenue.

    Tous avouent qu’un peu de préparation est nécessaire : quelques serviettes-éponges pour protéger le matelas, préférer la douche pour les ébats amoureux… Chaque couple a son petit truc.

    A bas les idées reçues !

    Enfin, il convient de répondre à certaines questions qui reviennent périodiquement sur nos forums. Histoire aussi de combattre certaines idées reçues !

       Peut-on tomber enceinte si l’on fait l’amour pendant les règles ?

    Une grossesse reste possible en cas de rapport sexuel pendant les règles. La fertilité féminine peut en effet être supérieure à la seule période de l’ovulation. En cas de perturbation du cycle, la fécondation peut donc intervenir alors que les règles ne sont pas terminées… Si l’on ne souhaite pas tomber enceinte, une contraception efficace reste donc indispensable, y compris pendant les règles !

       Existe-t-il un risque si la femme oublie son tampon pendant l’amour ?

    Il est peu probable qu’aucun des partenaires ne repère la présence de cet intrus… Mais votre fougue vous aveugle, il sera toujours temps de l’enlever après. Pas de risque donc !

       Est-il possible de pratiquer un cunnilingus pendant les règles ?

    Avouons qu’il s’agit-là d’une pratique peu courante. Mais techniquement parlant, le clitoris se trouve au-dessus de l’entrée du vagin et rien n’empêche un amant habile d’exciter cette zone très sensible pendant les règles.

    Les règles font ainsi partie de la vie normale des femmes. Rien ne les oblige alors à mettre leur vie amoureuse entre parenthèse durant cette période, sauf pour celles qui souffrent de règles douloureuses, de syndrome prémenstruel ou d’autres troubles cycliques.

    David Bême

    Source:

    http://www.doctissimo.fr/html/sexualite/hygiene-feminine/articles/9629-relations-sexuelles-regles-02.htm

  • Aux Pays-Bas, l'émission sur le don d'organes était un canular

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    lefigaro.fr (Avec AFP et AP).
     Publié le 02 juin 2007
    Actualisé le 02 juin 2007 : 08h32

    The Big Donor Show mettant en jeu un don de rein, et qui a fait scandale dans de nombreux pays, était en fait un canular destiné à alerter l'opinion sur le manque de donneurs d'organes.

    Une centaine de journalistes et des équipes de télévision du monde entier avaient fait le déplacement pour assister à la diffusion en direct du "Grand spectacle du donneur" (The Big Donor Show) sur l'antenne de la télévision publique destinée aux jeunes BNN, dans un studio d'Aalsmeer en grande banlieue nord d'Amsterdam.
    Le principe de l’émission, produite par Endemol, était simple mais très décrié : Lisa, 37 ans, malade d’un cancer en phase terminale, devait choisir parmi trois candidats celui qui recevra ses reins pour une transplantation.
    Or Lisa était une actrice. C’est ce qu’a révélé en direct le présentateur au moment où cette dernière s'apprêtait, en larmes, à désigner le malade à qui elle allait donner son rein.
    Quant aux trois candidats "receveurs", il s’agissait d'authentiques malades en attente d'un rein, qui ont accepté de jouer le jeu, a précisé l'animateur à l'issue d'une émission mise en scène comme n'importe quel autre show de télé-réalité, avec reportages sur les candidats, applaudissements et rires.
    "Nous n'allons pas donner un rein", a précisé le présentateur. Il a affirmé que l'affaire entière avait été destinée à pousser le gouvernement néerlandais à réformer la législation sur le don d'organe et à alerter l'opinion sur le besoin d'organes pour les greffes aux malades. Les trois candidats font partie du canular, mais "ce qu'ils ont raconté (au cours de l'émission) est la dure réalité" de la vie quotidienne d'un malade en attente de greffe, a-t-il souligné. 
    Un "coup fantastique"
    A l'issue de l'émission, le ministre néerlandais de la Culture Ronald Plasterk a félicité BNN pour son "coup fantastique" alors qu'il avait été très critique cette semaine. "C'est une façon intelligente" de porter la question sur la place publique, a fait savoir son porte-parole à l'agence de presse ANP. 
    Témoigant du succès de la démarche, 12.000 demandes de cartes de donneur ont été enregistrées aux Pays-Bas à partir du début de l'émission. Selon l'Association des malades rénaux aux Pays-Bas, 1.088 malades du rein sont actuellement en attente d'une greffe et l'attente est en moyenne de 4 ans.
    Pourtant, durant la semaine, le show télévisé avait suscité des controverses bien au-delà des Pays-Bas, où le ministre de la Santé Ab Klink l'avait qualifiée de "déplacée et non éthique".
    La diffusion de l'émission coïncidait avec le cinquième anniversaire du décès du fondateur de BNN, Bart de Graaff, mort après avoir attendu en vain un donneur pendant sept ans.
    "Cela fait un an que nous travaillons à ce ‘coup’, mais nous n'avions pas escompté que cela serait un tel succès", a avoué Laurens Drillich, le directeur de BNN.
    BNN n'en est pas à son premier scandale télévisuel, après avoir diffusé une série de magazines d'éducation sexuelle sans tabous, et des émissions consacrées au sexe et aux drogues. L'année dernière, BNN avait encore défrayé la chronique avec une série de reportages et rencontres avec des jeunes patients en phase terminale, intitulés "Il faudra me passer sur le corps".

    Source:http://www.lefigaro.fr/international/20070602.WWW000000007_aux_pays_bas_l_emission_dendemol_sur_le_don_d_organes_etait_un_canular.html
  • Catégories : L'art

    Jean-Claude Brialy incarne Max Jacob

     Publié le 01 juin 2007
    Actualisé le 01 juin 2007 : 10h37
    Arte - « Maintenant je peux partir l'âme tranquille. » Jean-Claude Brialy a fait cette confession à Daniel Leconte, producteur du téléfilm Monsieur Max, dans lequel le comédien interprète Max Jacob, qui sera diffusé en septembre sur Arte. Réalisée par Gabriel Aghion sur un scénario de Dan Franck, la fiction est une « évocation inspirée de la vie du poète, juif converti et homosexuel ». Avec notamment Dominique Blanc.

     
    Les obsèques de Jean-Claude Brialy se dérouleront lundi à 15h30 à Paris, en l'église de Saint-Louis en l'Ile, a-t-on appris jeudi 31 mai. L'acteur sera ensuite inhumé au cimetière Montparnasse.

  • Catégories : L'art

    Mort de Jean-Claude Brialy. Ma revue de presse. Suite

    par Alain Riou,
    journaliste au service
    Arts et Spectacles
    du Nouvel Observateur

     

    "Le dernier apôtre de la légèreté"

    NOUVELOBS.COM | 31.05.2007 | 14:40

    L'acteur Jean-Claude Brialy, incarnation du jeune premier dans le cinéma de la Nouvelle vague, est décédé mercredi 30 mai. Quels ont été les grands films qui ont marqué sa carrière ?

    - Evidemment "Le Beau Serge" de Claude Chabrol, est le film qui l'a révélé. Ce réalisateur lui a donné de nombreux rôles dans ces premiers longs-métrages. Il a ensuite tourné avec des cinéastes proches de la Nouvelle vague comme Molinaro, dans "Arsène Lupin contre Arsène Lupin", et de Broca, dans "Julie pot de colle". Il a notamment tourné dans un Truffaut, qui n'est pas le plus connu, mais pourtant superbe : "La mariée était en noir".

    Auparavant, Jean-Claude Brialy avait joué dans un petit film de Godard, sorti en 1956, "Tous les garçons s'appellent Patrick", qui est absolument merveilleux. Ce court métrage de vingt minutes constitue une pure merveille de liberté moderne.

    Quant à son dernier rôle, celui de Max Jacob dans un téléfilm qui n'est pas encore sorti, c'est certainement sa composition la plus extraordinaire. Gros, rasé, enlaidi, Jean-Claude Brialy incarne le poète français qui tente de sauver sa sœur sous l'Occupation. Il s'adresse tour à tour à Guitry, Picasso, et Cocteau, qui finissent par le trahir. Ce film, déjà polémique, est un rôle de fin de vie extraordinaire.

    Acteur de cinéma, de théâtre, réalisateur, écrivain, Jean-Claude Brialy est un touche-à-tout. Comment analysez-vous l'évolution de sa carrière ?

     

    - Incontournable pour la Nouvelle vague, il a aussi tourné avec des réalisateurs italiens comme Bolognini. Mis à part Chabrol, les réalisateurs lui ont plutôt confié des seconds rôles. On donnait peu de premiers rôles aux fantaisistes comme lui.

    Sa carrière d'acteur a été quelque peu freinée par l'alourdissement du cinéma. Après la guerre, le raffinement des jeunes premiers au cinéma avait son public. Mais depuis une vingtaine d'années, les centres d'intérêts se sont éparpillés, et la comédie légère a beaucoup reculé. Or Brialy n'aimait pas les rôles très appuyés.

    Il est donc passé à la réalisation de films de charme, avec cette constance : la légèreté. Son modèle étant Sacha Guitry. Et il a fait de cette légèreté quelque chose de militant, par exemple avec "Les Volets clos", en référence à la fermeture des bordels. Tous ces films étaient légers et goûteux. Il était un des derniers apôtres de la légèreté, et c'est une immense perte dans un monde qui s'alourdit.

    Personnage haut en couleurs, il faisait partie intégrante du monde du cinéma. Comment décririez-vous l'homme qu'il était ?

    - Brialy était un véritable acteur, qui possède une caractéristique, celle de jouer des rôles de composition. Aucun de ces personnages n'est vraiment lui-même, ce qui le rend très difficile à saisir.

    Il était extrêmement drôle, mais aussi parfois méchant et redoutable. Il ne fallait pas déjeuner avec lui si l'on n'était pas dans son camp, c'est-à-dire si l'on n'aimait pas la légèreté. Il avait toutefois quelque chose d'extraordinaire pour les autres. Personnage très influent, très entouré, et très entreprenant, il était capable de réunir un millier de VIP, et de se faire prêter le théâtre des Champs-Elysées, pour rendre hommage à quelqu'un.

    C'est curieux qu'il disparaisse si peu de temps après Jean-Pierre Cassel (ndlr décédé le 19 avril 2007), car ils ont eu le même destin. Brialy : c'était "Cassel" moins la danse.


     

    Propos recueillis par Camille Robert

    (le jeudi 31 mai 2007)

    Source:http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/opinions/3_questions_a/20070531.OBS9595/le_dernier_apotre_de_la_legerete.html

    Reportage Photo sur http://www.lexpress.fr/info/quotidien/reportage-photo/default.asp?id=448

    Le comédien, scénariste et réalisateur, l'une des figures du cinéma "à la française", est mort le mercredi 31 mai des suites d'une longue maladie. Il avait 74 ans. Eric Libiot, rédacteur en chef du service Culture de L'Express, commente la carrière de Jean-Claude Brialy.

     

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    Jean-Claude Brialy, le don de plaire et l'art d'être irrésistible

    MARION THÉBAUD.
     Publié le 01 juin 2007
    Actualisé le 01 juin 2007 : 10h53

    Comédien, metteur en scène, châtelain, chroniqueur, animateur de festivals, directeur de théâtre, écrivain, restaurateur, il était à la fois populaire auprès du public et personnalité centrale du Tout-Paris.

    « LA PAILLETTE nous voilà », c'est ainsi que Georges Wilson et les comédiens de sa génération appelaient affectueusement Jean-Claude Brialy. Ce qui en dit long sur le panache, l'élégance, l'art de vivre de cette sentinelle de la nuit, toujours un bon mot, une anecdote aux lèvres, une invitation à lancer, un prix à remettre...Mais cet homme fêté par les siens était avant tout un comédien. Né en Algérie le 30 mars 1933, à Aumale, au hasard d'une affectation de son père officier, il lui aura fallu bien de la combativité pour imposer ses dons artistiques à une famille qui ne voyait en ce jeune homme à l'esprit frondeur qu'un petit singe qui voulait faire l'intéressant.
    Le « beau Jean-Claude », comme les siens l'appelaient avec condescendance, n'a pas eu la partie facile. C'est en souvenir de ses différends avec ses parents qu'il avait écrit Le Ruisseau des singes, énorme succès de librairie. Un titre lié aux gorges de Blida de son enfance et aux rosseries d'une famille qui ne comprenait pas l'élan artistique d'une personnalité singulière, lui lançant avant qu'il aille tenter sa chance à Paris : « Va boire la tasse, petit singe ! »
    Paris c'était la liberté, après une enfance ballottée de collège en collège, un passage éprouvant au Prytanée, école militaire de La Flèche. Paris, c'était également le temps des vaches maigres et de la débrouillardise. Il a beau avoir fréquenté le conservatoire d'art dramatique de Strasbourg, où il rafla un prix, et joué quelques pièces au Centre dramatique de l'Est, il est un parfait inconnu. Il ne le restera pas longtemps. Son charme, cet art de plaire, il va s'en servir, convaincre les uns, se faire adopter des autres et, de Jean Marais, croisé au hasard d'une tournée, à Jacques Rivette, pilier des Cahiers du cinéma, il est de toutes les bandes. Une énergie joyeuse qui porta vite ses fruits. D'un Amour de poche, de Pierre Kast, au Beau Serge, de Chabrol, il devint vite un jeune talent de la nouvelle vague.
    Il décline l'art d'être irrésistible, à l'écran, sur la scène et à la ville. Il est l'éternel « jeune lion » tout droit sorti de la littérature du XIXe siècle, moraliste à ses heures : « L'amitié, c'est la quille du navire, et la voile en est l'amour. Elle vous entraîne vers Cythère ou vers un naufrage... » Pudique sur ses sentiments, il cultivait l'amitié sous toutes ses formes. Arletty, Jean Cocteau, Alain Delon, Thierry Le Luron, Joséphine Baker, Rudolph Noureïev ont connu ce pilier de la société spectacle qui a coiffé toutes les casquettes possibles, du moment qu'elles lui seyaient. À la suite d'Oscar Wilde, homosexuel et dandy, il aurait pu dire : « J'ai mis tout mon génie dans ma vie. »
    Acteur, metteur en scène, châtelain, chroniqueur, animateur de festivals (Anjou et Ramatuelle), directeur de théâtre (les Bouffes Parisiens), restaurateur (l'Orangerie)... il a exploré tous les emplois, y glissant toujours un soupçon de courtoisie, une pointe d'ironie et une bonne dose de savoir-faire. Sur les planches, ce métier fit merveille. Très vite, son talent s'imposa dans la comédie : Les portes claquent, Un dimanche à New York, Le Ciel de lit... Marie Bell l'invita à jouer Madame Princesse, de Félicien Marceau. Puis viendront les Feydeau, La Puce à l'oreille, joué plus de 700 fois avec Françoise Fabian, Micheline Presle et Gérard Lartigau, L'Hôtel du Libre-Échange, mis en ­scène par Jean-Laurent Cochet au Théâtre Marigny.
    Amuseur élégant
    Amuseur élégant plus qu'amant passionné ou mauvais garçon, il est l'insolence amicale, le bel esprit. Mais son jeu est souvent teinté de mélancolie. On regrette que le projet de Richard II, de Shakespeare, qu'il devait jouer à Chaillot sous la direction de Lavelli ait été abandonné à la fin des années 1970. Brialy n'était pas qu'un homme d'esprit. Il y avait une fêlure en lui, que la pièce de Shakespeare, histoire d'un roi qui ne veut pas être roi mais le devient dans l'agonie, aurait révélée. Il n'y a qu'à voir ses photos de jeunesse. Le regard sombre et grave rappelle celui de Jean-Pierre Léaud ou de Sami Frey, des ténébreux qu'on a pris au sérieux. Jean-Claude, lui, amuse. Depuis son enfance, il souffre d'un manque de confiance porté sur lui par sa famille. Une blessure dont il n'a pas guéri. Mais il est trop homme de spectacle pour se morfondre. Jouer est sa vie et, très naturellement, il prend la direction des Bouffes Parisiens. Il y joue Guitry (L'Illusionniste, La Jalousie, Mon père avait raison), Didier van Cauwelaert (Le Nègre), Françoise Dorin (Monsieur de Saint Futile), dont il avait créé auparavant Si t'es beau, t'es con. Avec Line Renaud, il avait fait une escale au Palais Royal avec Poste restante, de Noël Coward. Il avait tiré de ses récits un spectacle, J'ai oublié de vous dire, qu'il avait joué en 2005 dans son théâtre. On se souvient d'un conteur malicieux, délicieux bavard, racontant en toute amitié sa vie, ses amitiés, son amour du trait, son goût pour le beau et sa haine de la laideur. Il a imposé son don de plaire.
  • Catégories : La littérature

    Premières Assises internationales du roman à Lyon du 30 mai au 3 juin et les Intranquilles jusqu'au 29 juin

    445d61b5d7621e80e8b551f11e5a3038.jpgLe Monde des Livres (qui fête ses 40 ans) et la Villa Gillet (20 e anniversaire) organisent cet événement.

     

    VOICI QUELQUES ARTICLES DU SUPPLEMENT SPECIAL DU MONDE DES LIVRES
    Pour le roman
    LE MONDE DES LIVRES | 24.05.07
    © Le Monde.fr
    Ecrire et lire : deux aventures(par la villa GILLET)
    LE MONDE DES LIVRES | 24.05.07
    © Le Monde.fr
    Sélection de manifestations
    LE MONDE DES LIVRES | 24.05.07
    © Le Monde.fr

     

     

    d6cfc0b71e71e20b435d1f2c8e0561fa.jpgLa Villa Gillet, créée par la Région Rhône Alpes en 1987, est un centre d’analyse et de diffusion de la pensée et des arts contemporains. Lieu de recherche et de dialogue unique en Europe, la Villa Gillet a pour vocation d’ouvrir des perspectives transdisciplinaires sur les cultures contemporaines à un échelon international. Artistes, écrivains et chercheurs se retrouvent à la Villa Gillet pour nourrir une réflexion publique autour des questions de notre temps et interroger le monde d’aujourd’hui. Consacrée à la pensée contemporaine aussi bien qu’aux pratiques artistiques, elle organise depuis 20 ans conférences, débats, tables rondes, colloques, spectacles, lectures et performances. Elle a créé en 2001 le Festival « Les Intranquilles » qui mélange lectures, performances et créations théâtre, danse et nouveau cirque. Elle tient à unir la rigueur de la pensée à une approche culturelle des savoirs contemporains. Lieu de référence international, la Villa Gillet a toujours eu à cœur de créer un espace de dialogue pour penser le monde d’aujourd’hui. La Villa Gillet est aujourd’hui subventionnée par la Région Rhône-Alpes, la Ville de Lyon, la Direction Régionale des Affaires Culturelles Rhône-Alpes, le Centre National du Livre, et bénéficie de l’aide des services culturels du Ministère des Affaires Etrangères.

    POUR EN SAVOIR PLUS ET VOIR LE PROGRAMME COMPLET DES ASSISES DU ROMAN, voir mon site source:

    http://www.villagillet.net/

     

    b71d1482369c208cf88dff32ca47fb07.jpgDepuis vingt ans, la Villa Gillet attire les stars des lettres mondiales - et un public conquis - sur les bords du Rhône. Recettes d'un succès.

    Il n'y a pas qu'en football que Lyon humilie Paris. Pour quelques jours, les bords du Rhône vont aussi ravir à Saint-Germain-des-Prés le titre envié de capitale des lettres françaises. C'est à la Villa Gillet, ancienne demeure des fondateurs de Rhône-Poulenc perchée sur les hauteurs de la Croix-Rousse, que l'on doit cette délocalisation sacrilège. Pour fêter ses vingt ans d'existence, cette institution dédiée à la littérature aligne en ce début de juin un casting international à faire pâlir les organisateurs du Salon du livre: Russell Banks, Rick Moody, Nik Cohn, John Banville, André Brink, Colum McCann, Christine Angot, Antonio Lobo Antunes (1)...

    Pourquoi tous ces grands noms accourent-ils ainsi du Cap, de New York ou de Lisbonne pour débattre ou lire leurs œuvres sur les pentes de la Croix-Rousse? «Depuis le premier jour, nous avons fait le pari de mêler intelligence et plaisir», explique Guy Walter, ancien professeur de lettres et romancier à ses heures (2), qui dirige avec enthousiasme la Villa depuis ses débuts. Résultat: lorsque le Prix Nobel de littérature Toni Morrison lit Paradis de sa voix grave et lente, qu'Yves Bonnefoy évoque avec ferveur Giacometti ou que le géant anglais Will Self hurle son texte à pleins poumons, mille personnes écoutent bouche bée. Et Bernard-Henri Lévy est parvenu à retourner une salle qui était loin de lui être acquise, grâce aux accents lyriques de son American Vertigo. Saluons donc le conseil régional de Rhône-Alpes, à l'origine de cette initiative, dont le budget - environ 900 000 euros pour neuf permanents - est aussi supporté par l'Etat.

    Des choix «intellos»? Le public en redemande
    «La chance a voulu que nous commencions par contacter, dès nos débuts, un écrivain autrichien pas encore traduit en France: Elfriede Jelinek, se souvient Guy Walter. Nous avons présenté ici sa pièce Coucou. Des nuées, alors qu'elle était inconnue. Quinze ans plus tard, lorsque je l'ai félicitée pour son Nobel de littérature, elle m'a répondu que l'affiche du spectacle était toujours accrochée dans sa cuisine...»

    Le prestige de Jelinek a permis de faire venir Richard Ford, qui lui-même a attiré Jonathan Coe, etc. Puis, enhardis, les organisateurs ont adossé aux rendez-vous de la Villa Gillet un laboratoire de création artistique, basé aux Subsistances, couvent du xviie sur les bords de la Saône, et un festival, Les Intranquilles, qui déborde sur la ville: Russell Banks lira ses œuvres avec la comédienne Emmanuelle Devos, place Sathonay, le Danois Jens Christian Grondahl dans une bibliothèque,d'autres dans un café, etc. «Attention, nous demandons du travail aux auteurs, prévient Guy Walter. Tous doivent rédiger un texte inédit sur un thème donné - "Littérature et engagement", cette année - et correspondre par mail avec une classe de lycéens lyonnais.» On comprend mieux pourquoi, fait plutôt rare en France mais répandu aux Etats-Unis, les auteurs sont payés pour leurs prestations (environ 800 euros).

    Au-delà de ce festival annuel, la Villa Gillet et ses satellites maintiennent la présence de la littérature tout au long de l'année à Lyon: six traducteurs - dont Frank Wynne, celui de Houellebecq - sont accueillis en résidence aux Subsistances, une table ronde est organisée chaque mois autour d'un grand nom et - il faut bien un jour que tant d'oralité finisse par former des livres... - des publications sortent de cette usine à mots, comme ce To My American Readers, une anthologie de textes signés par de jeunes auteurs et distribuée à New York. Et, malgré - ou grâce à? - des choix parfois un peu «intellos», le public en redemande. Attention, Parisiens, la Villa Gillet est en train de devenir à la littérature ce que le stade Gerland est au football...

    (1) Assises internationales du roman, jusqu'au 3 juin, renseignements sur www.villagillet.net, et les Intranquilles, jusqu'au 29 juin, www.les intranquilles.net

    (2) Grandir, Verticales.

    Source:http://livres.lexpress.fr/dossiers.asp/idC=12796/idR=4/idG=