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Le prince charmant

  • Catégories : Paysages de Cannelle. Nouvelles

    Le prince charmant

    Cannelle est féministe et pour elle ce rêve de prince charmant n’est pas féministe. Pourtant, elle aussi a rêvé au prince charmant. Et ce rêve s’est transformé en cauchemar. Il y avait dans les années quatre-vingt une série japonaise (à l’époque c’était nouveau) d’animation qui racontait la vie d’une orpheline, Candy. Les vieux trentenaires et les jeunes quarantenaires doivent se souvenir… Devenue jeune fille, Candy fait la rencontre d’un jeune aristocrate, Elle est pauvre. Leur amour est impossible et comble du tragique, il meurt. Cannelle est une petite fille unique, sage, très bonne élève. Une petite fille de réfugiés laotiens arrive dans sa classe. Elle est plus âgée, plus mûre que Cannelle et devient sa meilleure amie. Cannelle a aussi rencontré, à la bibliothèque de l’école primaire, un garçon, plus vieux, de deux classes au-dessus d’elle, Patrick. C’est le grand-frère d’un garçon de sa classe avec lequel elle a joué à touche-pipi à la maternelle. Elle a cru qu’il l’avait regardée d’une façon particulière et elle s’est bâtie toute une histoire. Un jour, elle tombe dans la cour de l’école et il se porte à son secours. Le rêve prend des proportions énormes pour une petite fille sage. Sa meilleure amie dessine très bien et notamment les personnages de ce qu’on appelait encore des « mangas.» Dans leurs cahiers d’écolières, il y a donc Candy mais aussi Anthony, son prince charmant qui ressemble bien sûr au prince charmant de Cannelle : blond, grand, mince, peau diaphane, yeux bleus. Un jour, sa meilleure amie lui écrit une lettre comme si c’était Patrick, une lettre d’amour sûrement mais elle ne se souvient pas du contenu de cette lettre. Elle se rappelle que c’était son trésor et qu’elle l’avait glissé sous son oreiller tout près de ses rêves nocturnes. Un matin, sa mère trouve cette lettre en faisant du rangement dans sa chambre. Elle l’a lit et s’indigne de son contenu, ce même contenu dont Cannelle n’a plus aucun souvenir. La mère comprend que ce n’est pas Cannelle qui a écrit cette lettre mais sa meilleure amie. Car cette lettre ne peut pas être la lettre d’une petite fille mais d’une fille plus mûre déjà bien au fait des choses de la vie. Sa mère lui demande de ne plus revoir son amie et lui annonce qu’elle va aller voir le directeur de l’école. Tout au long de sa vie, sa mère est intervenue dans ses amitiés disant que tel amie était trop ceci  ou pas assez cela  pour elle. Et elle, Cannelle ne s’est pas révoltée avant un certain temps.

     

    En ce qui concerne l’entrevue entre sa mère et le directeur d’école, ce fut une honte pour la sage Cannelle. Le directeur convoqua ensuite la petite fille. Le rêve du prince charmant, partagé avec sa meilleure amie s’était transformé en désastre.