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donna leon

  • Catégories : Les polars

    J'ai lu:"Dissimulation de preuves" de Donna Leon

    1772371253.gifDonna Leon

    par Alexandre Fillon
    Lire, avril 2007

    Irlando-Américaine établie à Venise depuis plus de vingt-cinq ans, Donna Leon a fédéré les lecteurs de polars traditionnels autour de son héros récurrent, le commissaire Guido Brunetti. Un homme opiniâtre et entier, découvert avec Mort à la Fenice. Père de deux enfants, Raffaele et Chiara, Brunetti est marié à la compréhensive Paola, fervente lectrice de Henry James, à l'instar de sa créatrice. Laquelle se montre plutôt rosse avec les Vénitiens et leurs mœurs dissolues. A la lire, corruption et magouilles financières pullulent des deux côtés du canal.

    Passionnée d'opéra et de Mozart, qu'elle cite souvent en exergue de ses livres, Donna Leon planche généralement neuf mois sur chaque manuscrit. Un an après Le meilleur de nos fils, l'une de ses grandes réussites, la revoici avec deux titres.

    Le premier, Sans Brunetti, regroupe des essais sur sa ville d'adoption, la musique, les gens et les livres. Si elle s'emporte contre la bureaucratie, confie sa haine de la chasse, Mrs. Leon dit également son bonheur d'habiter Venise, «où peu de choses sont ce qu'elles paraissent être au premier abord». Une cité (où la première source de distraction est le commérage) sans automobiles et donc sans conducteurs, parfois empoisonnante. Les passages les plus savoureux sont d'ailleurs ceux où l'auteur de Péchés mortels conte ses déboires immobiliers et ses problèmes de voisinage.

    Le second, Dissimulation de preuves, qui constitue la treizième enquête du fameux commissaire, développe sur le mode de la fiction l'un des textes de Sans Brunetti. A plus de quatre-vingts ans, Maria Grazia Battestini apparaît comme «une personne dont la plus généreuse des âmes n'aurait pu dire le moindre bien». Même son médecin ne peut la souffrir. En allant, comme chaque fois, la visiter du bout des pieds, il découvre un beau jour son cadavre et son appartement saccagé. La police suspecte d'emblée l'aide ménagère roumaine de la vieille acariâtre. Une femme qui trouve rapidement elle aussi la mort, écrasée par un train, en cherchant à s'enfuir.

    Affaire classée? Pas si sûr. Rentrée d'un séjour en Angleterre, une voisine, la signora Gismondi, apporte un autre son de cloche. L'esprit ouvert de Guido Brunetti ne demande qu'à l'entendre... Donna Leon a raison de ne pas changer une formule gagnante. Dissimulation de preuves s'inscrit dans la droite ligne de ses prédécesseurs. Rien de neuf sur la lagune, mais personne ne s'en plaindra!

    http://www.lire.fr/enquete.asp/idC=51142/idR=