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saint-exupéry

  • Catégories : La littérature

    Le secret peut-être levé sur la mort du père du "Petit prince"

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    Une maquette du Ligthning P-38 d'Antoine de Saint-Exupéry et des morceaux de l'épave de l'avion de l'auteur du "Petit prince". Horst Rippert, un Allemand de 88 ans qui se présente comme un ancien combattant de la Luftwaffe, déclare dans un livre à paraître qu'il est celui qui a abattu le 31 juillet 1944 au-dessus de la Méditerranée l'avion d'Antoine de Saint-Exupéry. /Photo d'archives/REUTERS

    PARIS (Reuters) - Un ancien as de la Luftwaffe âgé de 88 ans a peut-être levé le mystère de la disparition, le 31 juillet 1944, d'Antoine de Saint-Exupéry, pionnier de l'aviation commerciale et auteur mythique du "Petit prince", un des livres français les plus lus et traduits dans le monde.

    En déclarant être celui qui a abattu au-dessus de la Méditerranée, au large de Marseille, le Lightning P-38 d'Antoine de Saint-Exupéry, Horst Rippert, 88 ans, a aussi dissipé une légende qui voulait que l'écrivain et aviateur se soit suicidé.

    "J'ai plongé dans sa direction et j'ai tiré, non pas sur le fuselage mais sur les ailes. Je l'ai touché, le zinc s'est abîmé, droit dans l'eau, il s'est écrasé en mer. Personne n'a sauté", déclare l'Allemand dans le livre à paraître "Saint-Exupéry, l'ultime secret".

    Cet "as" de la Luftwaffe, décoré pour ses multiples victoires aériennes, est devenu après la guerre journaliste sportif à la télévision ZDF.

    Au moment où il volait pour ce qui devait être sa dernière mission, Antoine de Saint-Exupéry était une icône internationale, mais il était à bout de forces, désespéré du futur tel qu'il le voyait, ce qui a fait dire à certains de ses biographes qu'il avait souhaité la mort qui l'attendait.

    "Si je suis descendu, je ne regretterai absolument rien. La termitière future m'épouvante. Et je hais leur vertu de robots. Moi, j'étais fait pour être jardinier", écrivait-il dans une lettre à un ami juste avant sa disparition.

    Dans son livre "Pilote de guerre", publié en 1942, il écrivait aussi: "La guerre n'est pas une aventure. La guerre est une maladie, comme le typhus".

    "Ses dernières lettres montrent quelqu'un d'abattu. Il était physiquement très atteint, blessé par la vie. Le seul fait d'embarquer dans un avion était un risque énorme. Et il avait produit son oeuvre", a dit Olivier Poivre d'Arvor, l'un de ses biographes, interrogé dimanche par Reuters.

    LE PETIT PRINCE

    "Saint-Ex", qui n'avait pas d'enfants, souffrait d'une histoire d'amour troublée avec son épouse Consuelo et de critiques sur son exil à New York après la défaite de 1940, où il avait semblé pencher pour Vichy en lançant à la radio en novembre 1942 : "Français, réconcilions-nous pour servir!".

    Après qu'il ait repris du service en 1943, plusieurs incidents et son âge, 44 ans, avaient poussé un an plus tard la France libre à le mettre en réserve, mais Antoine de Saint-Exupéry avait obtenu du commandement américain le droit de reprendre l'air dans une unité basée en Corse, d'où il a décollé pour son dernier vol de reconnaissance.

    En 1943, était sorti aux Etats-Unis son chef-d'oeuvre, "le Petit prince", conte philosophique illustré de la main de l'aviateur et prenant la forme d'un récit pour enfant, qui devait devenir un classique des écoles du monde entier.

    Ironie du sort, l'homme qui dit lui avoir donné la mort, Horst Rippert, explique avoir admiré l'écrivain.

    "Son oeuvre a suscité les vocations de nombre d'entre nous. J'aimais le personnage Si j'avais su, je n'aurais pas tiré, pas sur lui!", dit l'Allemand selon le livre.

    Il n'a appris que plus tard qu'il pouvait s'agir de lui. "Quelle catastrophe! Mais qu'est-ce que tu as fait, me suis-je dit! Mais je ne l'ai pas vu. Je n'ai pas visé un homme que je connaissais. J'ai tiré sur un avion ennemi qui s'est abattu, et voilà", ajoute-t-il.

    Engagé dès 1926, à 26 ans, dans la compagnie Latécoère, pour les vols commerciaux entre France et Afrique, "Saint-Ex" avait rejoint un autre mythe, Jean Mermoz, en 1929 en Amérique du sud. Avec "Courrier sud" en 1929 et "Vol de nuit" en 1931, il a contribué à populariser l'aviation jusqu'à aujourd'hui.

    En 1998, un pêcheur avait remonté sa gourmette dans ses filets. Deux ans plus tard, des morceaux de son appareil ont été retrouvés en Méditerranée, au large de Marseille, et identifiés en avril 2004 grâce à son numéro de série. Tous les objets sont exposés au musée du Bourget.

    Thierry Lévêque

  • Catégories : La littérature

    Camus, Saint-Exupéry, Gary, toujours vivants !

    Publié le 11 janvier 2007

    Actualisé le 11 janvier 2007 : 07h44
    Ils sont morts depuis vingt-sept ou quatre-vingt-cinq ans, mais ils restent toujours présents en librairie. Mieux, chaque année, Albert Camus, Antoine de Saint-Exupéry, Romain Gary, Marcel Proust et Boris Vian vendent chacun plus de 100 000 exemplaires. Ainsi, si notre classement englobait ces écrivains décédés, l'auteur de La Peste figurerait en 18e position. Pas mal, pour un auteur disparu en 1960. Si 200 000 volumes de Camus ont été écoulés, L'Étranger (chez Folio) reste le préféré des lecteurs avec 70 000 exemplaires vendus en 2006. Saint-Ex, lui, suit de près, avec 170 000 ventes, dont la moitié pour sa réédition du Petit Prince avec les aquarelles de l'auteur (encore chez Folio). Et toujours chez Folio, Romain Gary, qui s'est suicidé en 1980, demeure un auteur à succès, avec ses deux Goncourt (134 000 au total). Dans ce palmarès des romanciers disparus, Marcel Proust (133 000 exemplaires) et Boris Vian (121 000, dont la moitié pour L'Écume des jours au Livre de Poche) ferment la marche. Bien sûr, tous ces titres sont devenus des classiques ; et la plupart sont prescrits par l'Éducation nationale, ce qui garantit quelques milliers d'exemplaires chaque année. Mais pour dépasser les 100 000 exemplaires, voire 200 000 comme pour Camus, les maisons d'édition effectuent un travail remarquable et tirent profit de la moindre actualité. Pour le plus grand plaisir des lecteurs, qui les connaissent ou les découvrent. M. A.