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un atout pour le vin français

  • Catégories : La cuisine

    Des vendanges médiocres, un atout pour le vin français

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    VOLUMES. Pénalisée par les pluies de l'été et l'apparition de maladies, la récolte devrait être l'une des plus faibles depuis 2000.
    Aubert / Le Figaro
    FLORENTIN COLLOMP.
     Publié le 22 août 2007
    Actualisé le 22 août 2007 : 06h38

    La récolte débute avec deux ou trois semaines d'avance. La faiblesse des rendements devrait permettre d'endiguer la surproduction chronique.

    PREMIERS coups de sécateur demain, dans une douzaine de villages de la Champagne, près d'Épernay. Le reste de l'appellation s'y mettra à partir de lundi. « C'est une des vendanges les plus précoces de tous les temps. En dehors de 2003 (année de la canicule), il faut remonter au XIXe siècle pour voir ça », souligne Daniel Lorson, du Comité interprofessionnel du vin de Champagne.
    Ces deux à trois semaines d'avance sur le calendrier habituel se retrouvent dans toutes les régions. Palme de la précocité, un muscat petit grain a été vendangé dès le 2 août à Rivesaltes, dans les Pyrénées-Orientales. La Provence s'y est mise lundi. Le ban a été fixé pour samedi dans le Beaujolais, ainsi que dans le sud des côtes du Rhône, avant le reste de la Bourgogne, puis le Bordelais.
    Cette précocité s'explique par le climat : un hiver doux suivi d'un mois d'avril très ensoleillé et chaud. En revanche, les pluies de juin et de l'été ont favorisé l'apparition de maladies, comme le mildiou. Résultat, la récolte devrait être l'une des plus faibles depuis 2000. Selon Viniflhor, l'Office national interprofessionnel des fruits, des légumes, des vins et de l'horticulture, le cru devrait se situer juste en dessous de 50 millions d'hectolitres, soit 6 % de moins que l'an dernier.
    Excepté l'année maudite de la canicule (47,5 millions d'hectolitres), on est loin du record de 1999 à 62,9 millions. Parmi les plus touchées, les régions du Sud-Ouest (- 16 % prévus par rapport à l'an dernier), du Bordelais (- 13 %), des Charentes (- 10 %) ou du Val de Loire (- 6 %). Seuls le Jura et l'Alsace devraient voir leurs productions augmenter.
    Si la récolte pèche par sa quantité, les conditions d'un bon millésime semblent réunies. La précocité de la vendange est perçue comme un gage de qualité. Laurent Cogonbles, propriétaire du château Bouscaut, président de l'appellation Pessac-Leognan dans le Bordelais, scrute régulièrement ses raisins. « Pour l'instant, c'est assez joli, il n'y a pas trop de pourriture », témoigne-t-il. Il va commencer à vendanger les blancs la semaine prochaine, mais il devra attendre le 15 septembre pour les rouges. « Si le temps reste humide pendant trois semaines, ce sera délicat. »
    Campagnes d'arrachage
    Reste qu'une récolte médiocre peut se révéler salutaire pour la profession. « La campagne 2007 va être plus facile à gérer, prévoit Philippe Janvier, de Viniflhor. Si on a moins de volumes, compte tenu d'une demande stable, on pourra écouler plus facilement les stocks. Pour les vins de pays et les vins de table, le redressement des ventes amorcé l'an dernier pourra se poursuivre. Et on peut même espérer que les prix remontent. » Pour Ghislain de Longevialle, président de l'interprofession du Beaujolais, « ce sont des messages difficiles à faire passer. Mais il est vrai qu'en tant que vigneron ma marge dépend des prix autant que des volumes. On n'est pas loin de l'équilibre ».
    Coup de pouce aux négociants français, les vins du Nouveau Monde ont eux aussi connu une mauvaise récolte dans l'hémisphère Sud. La production a chuté en Australie (sécheresse), en Argentine et en Afrique du Sud. En dix ans, l'hémisphère Sud était passé de 14,8 % à 18,5 % de la production mondiale de vin. Face à cette nouvelle concurrence, les viticulteurs français ont aussi accepté de prendre le taureau par les cornes.
    Depuis un an, les campagnes d'arrachage, notamment dans le Languedoc-Roussillon et en Midi-Pyrénées, sont pour une part importante dans le recul de 23 % prévu cette année pour la récolte des vins de table. Bruxelles souhaite aller encore plus loin. Une réforme communautaire devrait aboutir à la fin de l'année.
    Même dans le Bordelais, « à un moment donné, on a planté un peu partout, même à des endroits où il vaudrait mieux faire du maïs ou des cochons », témoigne le viticulteur Laurent Cogonbles.