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voyage en rient

  • Catégories : Nerval Gérard de

    Investissement affectif dans le "Voyage en Orient" de Nerval

    O. C, II, 515 : «  Au sortir des portes fortifiées, par le côté opposé à la mer, on trouve des chemins profonds, ombragés de halliers et bordés par les jardins touffus des maisons de campagne ; plus haut, c’est le bois de pins parasols plantés, il y a deux siècles, pour empêcher l’invasion des sables qui menacent le promontoire de Beyrouth. Les troncs rougeâtres de cette plantation régulière, qui s’étend en quinconce sur un espace de plusieurs lieues, semblent les colonnes d’un temple élevé à l’universelle nature, et qui domine d’un côté la mer, et de l’autre le désert, ces deux faces mornes du monde. J’étais déjà venu rêver dans ce lieu sans but défini, sans autre pensée que ces vagues problèmes philosophiques qui s’agitent toujours dans les cerveaux inoccupés en présence de tels spectacles. Désormais j’y apportais une idée féconde ; je n’étais plus seul ; mon avenir se dessinait sur le fond lumineux de ce tableau : la femme idéale que chacun poursuit dans ses songes s’était réalisée pour moi ; tout le reste était oublié. »

     

     

    Mes recherches sur les paysages dans le "Voyage en Orient" de Nerval en DEA sont dans la continuité de mon mémoire de maîtrise sur "Le paysage dans les oeuvres poétiques de Baudelaire et Nerval" publié maintenant comme mes 2 recueils sur The book sous le titre "Des paysages de Baudelaire et Nerval."

    http://www.thebookedition.com/des-paysages-de-baudelaire-et-nerval-laura-vanel-coytte-p-1283.html

     

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    Beyrouth et l'arrière pays

    La ville, à cette époque sous administration turque, a «la physionomie d'une ville arabe de l'époque des croisades». Peu de curiosités. Pourquoi ne pas explorer l'intérieur du pays? Oui, mais il faut d'abord se débarrasser de l'encombrante Zeynab. Nerval ne se voit pas continuer avec elle, encore moins la ramener en Europe: «Me voyez-vous entrer dans un salon avec une beauté qu'on pourrait suspecter de goûts anthropophages?» Finalement, il parvient à la confier à la directrice d'une école française de Beyrouth. Après avoir payé pour l'acheter, il doit payer pour s'en défaire!

    Dans cette partie du Voyage en Orient intitulée «Druzes et Maronites», les premiers (musulmans) intéressent Nerval davantage que les seconds (chrétiens). La religion druze passionne l'écrivain parce qu'elle est «un syncrétisme [une synthèse] de toutes les religions et toutes le philosophies antérieures».

    Pour les druzes, Jésus est un faux messie, qui s'est dévoué pour cacher le véritable, nommé Hamza. Ce dernier est apparu vers l'an 1000 et s'est incarné dans la personne du commandeur des croyants, le calife d'Egypte et de Syrie. Dans la doctrine druze, l'enfer et le paradis n'existent pas plus que le péché originel. «La récompense et l'expiation ont lieu sur la terre par retour des âmes dans d'autres corps. La beauté, la richesse, la puissance sont données aux élus; les infidèles sont les esclaves, les malades, les souffrants.» De telles idées ne pouvaient que séduire Nerval, qui croyait depuis plusieurs années en la réincarnation et vivait en intime relation avec ses chers disparus et les personnages de ses rêves.

    http://www.omarlecheri.net/ency/nerval.htm