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Je viens de lire:"L'inconnu et autres récits" de Julien Green

green.jpgJulien Green et ses doubles


Par Régis Penalva 
# Lib. Sauramps, Montpellier


Le recueil de nouvelles de Julien Green qui paraît ces jours-ci aux éditions Fayard offre au lecteur français un nouvel aperçu des dons de conteur du grand écrivain américain.

En lui étaient venus se mêler harmonieusement la tradition française du roman d’analyse psychologique, les charmes vénéneux du fantastique américain et la douceur mélancolique des parfums du grand Sud vaincu.

Les sept courts récits aujourd’hui réunis en offrent tour à tour l’illustration : vieilles demoiselles qui enfouissent leurs souvenirs dans l’obscurité silencieuse de blanches demeures, jeunes gens hantés par la présence de doubles mi réels mi rêvés, songes dont ne sait plus très bien comment se réveiller, tourments de cœurs trop tendres ravagés par l’ennui de vivre et la peur d’une existence qui ne serait pas d’exception…

« L’inconnu », premier récit qui donne son nom à l’ensemble du recueil, texte tardif écrit avant la mort, n’échappe pas toujours aux facilités du mélodrame auxquelles l’auteur de Mauvais lieu cédait parfois avec délice ; il n’en fixe pas moins le thème obsédant de la possession d’une jeune âme – Vivien – par un maître insaisissable, inquiétant, quelque peu satanique – l’inconnu Maxime -, que l’on retrouve le long des six autres récits à tant d’années de distance : au narrateur envoûté par l’étrange Michael Corvin de la nouvelle éponyme (1922) fait écho cette Florence subjuguée par le charme du « visiteur » (1946), ainsi que ces petites bonnes soumises au bon vouloir de Bob le rôdeur (1938). Miss Eddleston, quant à elle, traque dans sa pauvre mémoire les ombres de cet époux qu’elle n’aura jamais eu, de cette petite fille une nuit déposée sous son porche et qui s’est perdue, enlevée puis brisée par la passion.

De ces destins inachevés d’êtres marqués par la solitude, proies du hasard et de l’infortune, le romancier Green dessine des archétypes de l’humaine condition. S’il ne peut les sauver ou les damner, et en cela réside peut-être le prodigieux écart qui le sépare de son ami François Mauriac, tout au moins les abrite-t-il au sein de ces récits, en fixe-t-il la mémoire.
Ainsi de cette Clara : « Du temps passa, on finit par ne plus se souvenir pourquoi elle était là. Elle-même n’en savait plus rien. » Mais nous, si.

L'inconnu : et autres récits
Green, Julien
Editions Fayard
Littérature française (178 p.)
Paru le 30/01/2008
16.00 euros

 

«L'inconnu», le plus long des sept récits qui composent ce recueil, raconte l'histoire d'un dédoublement. Suivent des histoires d'époques diverses, presque toutes d'Amérique

http://www.sauramps.com/article.php3?id_article=3615

Je vais maintenant le ramener à la bibliothèque...

Commentaires

  • Il ne t'a pas marqué comme le "Journal d'Hélène Berr"...

  • C'est clair mais si il ne m'avait pas plu du tout, je n'en aurais pas parlé... tu le sais, toi

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