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Catégories : L'actualité

Belgique : large victoire des séparatistes en Flandre

Par lefigaro.fr
14/06/2010 | Mise à jour : 07:08 Réactions (181)

Bart de Wever, le président du parti séparatiste flamand N-VA.
Bart de Wever, le président du parti séparatiste flamand N-VA. Crédits photo : REUTERS

La Nouvelle alliance flamande (N-VA) de Bart de Wever est arrivée largement en tête dimanche en Flandre néerlandophone avec 28,3% des voix, selon des résultats quasi-définitifs à l'issue des législatives anticipées.

Les élections législatives belges de dimanche ont débouché sur un triomphe des indépendantistes de la N-VA en Flandre, selon des résultats quasi-définitifs (96,5% des bulletins dépouillés). Un séisme politique qui risque d'aggraver la crise de confiance entre néerlandophones et francophones.

Le parti N-VA (Nouvelle Alliance) a ainsi obtenu 28,3% des voix dans la région néerlandophone du nord du pays où vivent 60% des 10,5 millions de Belges, selon des résultats quasi-définitifs publiés à 1 heure du matin et portant sur 96,5% des suffrages. Ce score est sans précédent puisque jamais un mouvement prônant l'indépendance de la Flandre n'avait remporté un scrutin législatif fédéral. Le meilleur résultat à ce jour avait été obtenu en 1971 par la Volksunie avec quelque 19%.

En Flandre, la N-VA devance nettement le parti chrétien-démocrate (CD&V) de l'actuel premier ministre Yves Leterme, qui ne recueille que 17,5% des suffrages. Le parti libéral flamand Open VLD, qui avait provoqué ces élections anticipées en claquant la porte du gouvernement fin avril, n'arrive quant à lui qu'en troisième position avec 14%. Le parti d'extrême droite flamand Vlaams Belang engrange de son côté 12,7% des voix. Un score en repli par rapport aux précédentes élections de 2007.

Selon les dernières projections en sièges diffusées par le ministère belge de l'Intérieur, la N-VA obtient 27 sièges sur 150 à la Chambre des représentants. Le Parti socialiste wallon arrive en seconde position avec 26 sièges, devant les libéraux francophones du Mouvement réformateur (18 sièges) et les démocrates-chrétiens flamands du CD&V (17 sièges). Le parti d'extrême droite flamand Vlaams Belang perd quant à lui cinq sièges par rapport aux élections de 2007, à 12 sièges.

«Ce sont des résultats extraordinaires», a clamé le chef de file du N-VA, Bart De Wever, accueilli en héros par ses partisans. Il a notamment appelé au «changement» en Belgique avec une réforme des institutions visant à donner une autonomie accrue à la Flandre dans le domaine économique et social. Mais il a aussi voulu rassurer ceux que son programme inquiète, en Belgique et à l'étranger, en affirmant que l'indépendance de la Flandre n'était pas sa revendication immédiate. Il n'exclut toutefois pas que le pays disparaisse au profit des régions qui le composent aujourd'hui et de l'Union européenne.

En additionnant les voix de la N-VA, du Vlaams Belang et d'un parti populiste - la Liste De Decker créditée de près de 3,8% -, les partis prônant d'une manière ou d'une autre l'indépendance de la Flandre représentent donc plus de 45% de l'électorat flamand.

 

Le premier ministre belge pourrait être un francophone

 

De quoi compliquer un peu plus la recherche dans un premier temps d'une nouvelle coalition gouvernementale belge entre partis flamands et francophones. Et, surtout, d'un compromis sur l'autonomie régionale renforcée, réclamée dans l'immédiat par les formations flamandes. Les négociations en ce sens, qui débuteront lundi, pourraient durer des mois, alors que la Belgique prend en juillet la présidence tournante de l'UE.

Le triomphe des nationalistes flamands crée «une situation qui sera problématique pour le pays», a ainsi estimé le président du Parti libéral francophone, Didier Reynders.

Du côté de l'électorat francophone, qui a voté de manière distincte en raison de la division électorale du pays, le Parti socialiste (PS) arrive largement en tête, avec un total cumulé de 36,5% des voix en Wallonie (sud) et à Bruxelles, ville enclavée en Flandre mais très majoritairement francophone, selon des résultats portant sur 96,5% des suffrages exprimés. Il devance le parti libéral (MR) du ministre des Finances Didier Reynders, qui n'obtient que 24,8%, le parti centriste (CDH) avec 16% et les écologistes avec 14%.

Paradoxalement, la victoire de la N-VA en Flandre pourrait aboutir à ce que le premier ministre belge soit un francophone, socialiste de surcroît. Il pourrait s'agir en l'occurrence du vainqueur chez les francophones : le chef du PS, Elio Di Rupo. Une première depuis les années 1970. Le leader de la N-VA a en effet confirmé dimanche ne pas vouloir diriger le gouvernement fédéral et les autres partis flamands, après s'être cassés les dents à plusieurs reprises, sont tentés cette fois de laisser un francophone aux commandes. D'autant que Elio Di Rupo est considéré comme plus ouvert à un compromis.

Ce dernier a reconnu dimanche que les électeurs flamands avaient envoyé un «signal fort» en faveur d'une plus grande autonomie régionale. «Ce message doit être entendu», a-t-il dit, en appelant les francophones à «avoir le courage de conclure un accord».

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