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Catégories : Des expositions

L'Antiquité rêvée

Visiter un musée au pas de course, ou d'un regard distrait, c'est sauter, quand on aborde l'art du XVIIIe siècle, du rococo au style du Premier Empire. Soit passer des scènes galantes de Boucher aux austères tragédies de David, archétype de la peinture néoclassique. Or l'exposition du musée du Louvre raconte ce qu'il y a entre les deux (Boucher et David ouvrent et ferment le parcours), ou comment s'est opéré le passage du style « rocaille » au goût pour l'antique. Durant le siècle des Lumières, artistes, architectes, érudits se tournent en effet vers les civilisations grecques et romaines pour y trouver une modernité que les cours européennes semblent ignorer. Un noble anglais choisit de se faire immortaliser en empereur romain (buste du comte de Nottingham, 1723), des ébénistes abandonnent guirlandes et fleurs pour des décors de temples anciens (console italienne, 1769). Les peintres exaltent la grandeur exhumée des sites de fouilles (Piranèse...).

Cent cinquante oeuvres (peintures, sculptures, dessins, mobilier) venues de France, Italie, Allemagne et Angleterre mettent en lumière les engouements et les débats qui enflamment toute l'Europe. En Angleterre, la modernité s'hybride, comme le montre Le Cauchemar, de Füssli, brassant fantastique et antique. Matrices fantasmées, modèles idéalisés, ces républiques antiques préfigurent celles à venir. Les révolutions sont lancées.

Sophie Cachon

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