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Catégories : Baudelaire Charles

XXXIX Je te donne ces vers

Je te donne ces vers afin que si mon nom
Aborde heureusement aux époques lointaines,
Et fait rêver un soir les cervelles humaines,
Vaisseau favorisé par un grand aquilon,

Ta mémoire, pareille aux fables incertaines,
Fatigue le lecteur ainsi qu'un tympanon,
Et par un fraternel et mystique chaînon
Reste comme pendue à mes rimes hautaines;

Etre maudit à qui, de l'abîme profond
Jusqu'au plus haut du ciel, rien, hors moi, ne répond!
- O toi qui, comme une ombre à la trace éphémère,

Foules d'un pied léger et d'un regard serein
Les stupides mortels qui t'ont jugée amère,
Statue aux yeux de jais, grand ange au front d'airain!

 

Ce poème fut écrit par Baudelaire et est un extrait des Fleurs du Mal, publiée en 1857. Ce texte est inspiré par la malédiction des muses, le poète ne dépend donc plus de sa muse, et c'est ce qui fait la modernité de ce poème. Comment Baudelaire parvient-il à associer modernité et tradition dans ses poèmes ? Pour répondre à cette problématique, nous verrons dans un premier temps nous verrons le poème soumis à la tradition, puis dans un second temps nous nous intéresserons à la poésie qui est un instrument d'immortalité et enfin, nous étudierons le rôle du poète, "être maudit".

Annonce des axes

Etude


I - Un poème soumis à la tradition

- sonnet/mètre régulier à poésie amoureuse (Pétrarque, Ronsard…)
                                   à dédicace, don
- références à l'Antiquité : "malédiction", "mémoire", "vaisseau", "tympanon", "airain", "aquilon", mais aussi à la tradition poétique : "fables incertaines"
                                   à La poésie traverse les âges

     L'écriture de la poésie datant de l'Antiquité, le poème, le poète et ainsi que la femme concernée deviendront éternels.


II - La poésie, instrument d'immortalité

- champ lexical du temps "lointaines", "un soir", "mémoire"
- enjambements vers 1-2 et vers 7-8 qui expriment la continuité
à longue phrase qui dure jusqu'à la fin des quatrains :
                    1. proposition principale
                    2. proposition subordonnée CC de but
                    3. proposition subordonnée hypothétique
- métaphore filée du navire qui marque la traversée : "aborde", "vaisseau", "grand aquilon"
- vers 7 "chaînon" à idée de continuité qui établit l'immortalité
L'objectif est de faire rêver et la poésie est une essence divine, c'est pourquoi elle est immortelle.


III - Le poète, "être maudit"

- tercets à opposition aux quatrains : la malédiction
- le poète est pris entre les oppositions : "ange"/"être maudit", "haut du ciel"/"abyme", "ombre"/"trace"
- même en étant maudit, le poète parvient à trouver l'inspiration et la beauté. Il cherche à transformer la malédiction en une bénédiction. Paradoxalement il est maudit car il n'a plus l'inspiration de sa muse, mais il trouve un autre moyen d'écrire, justement grâce au fait qu'il soit maudit.


Conclusion

    On se trouve face à un poème qui est à la fois traditionnel (utilisation de la forme du sonnet) et moderne (dans son inspiration). L'image du poète maudit est inventée par Baudelaire.


http://bacfrancais.chez.com/vers.html

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