Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Catégories : Des évènements

Touchés par les Grâces

LebertHohenlandsbourg.jpg

Le Louvre accueille officiellement "Les Trois Grâces" de Lucas Cranach. Acquis avec le soutien de 7 000 donateurs.

LebertHohenlandsbourg.jpg

Par Marion Cocquet

On les avait quittées exposées toutes nues dans les blanches réserves du Louvre. Sans cadre, sans protection, sans rien de plus que leur mince panneau de bois noir et autour d'elles une nuée d'admirateurs. On les retrouve avec pour double haie d'honneur la somptueuse galerie Médicis du pavillon Richelieu et les noms des 7 000 donateurs individuels qui ont permis au musée de les acquérir.

Mardi, Les Trois Grâces de Cranach entraient officiellement dans les collections du Louvre. Dûment encadrées désormais, et présentées pour un mois au milieu des gigantesques toiles de Rubens avant de rejoindre les salles de la renaissance allemande. En les présentant, Henri Loyrette, le directeur général du musée, rappelle qu'elles ont certainement été peintes en 1531 pour un particulier. Qui, sans doute, vouait une "dévotion très particulière" à ces figures de vertu diablement érotiques, à la peau transparente et rosée, aux corps légèrement déformés, au déhanché entouré d'un voile transparent.

Dévotion

Une "dévotion très particulière", le mot vaut sans doute, aussi, pour les 7 000 donateurs qui ont réuni le million nécessaire à l'entrée du tableau au patrimoine français. Le caractère exceptionnel de l'oeuvre, déjà classée "trésor national", son état de conservation parfait, la beauté des figures, le trouble qu'elles provoquent, expliquent, peut-être, que quelques semaines aient suffi pour rassembler la somme. Quelque chose de "religieux", de "sacré" lie les donateurs au tableau, assure le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand.

Le terme semble à peine outré pour qui découvre, à l'entrée de la galerie, les murs couverts des noms de ces mécènes. Saisissant, solennel, émouvant. Ici et là, des dédicaces leur sont accolées. Certains dédient leur geste à leurs parents, à un proche défunt, à un nouveau-né. D'autres, en célébration d'un anniversaire ou d'un succès. D'autres, "à la Révolution française", "à MM. Brel, Brassens, Ferré et Nougaro", à "L. Cranach", tout simplement. À la toute fin, une liste de 128 donneurs anonymes s'achève ainsi : "En l'honneur de l'art, aux peintres de l'Abbaye, aux gens du voyage, à la France."

http://www.lepoint.fr/culture/touches-par-les-graces-01-03-2011-1301152_3.php

Les commentaires sont fermés.