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Langue allemande : en baisse dans les écoles françaises

Par Caroline Bruneau Mis à jour le 13/04/2012 à 08:38 | publié le 12/04/2012 à 20:08 Réactions (5)
  • En 2012, moins de 500 étudiants se sont inscrits au Capes, contre plus de 1000 en 2004. Mais la tendance pourrait s'inverser en raison de la crise économique.

Cette année dans l'académie d'Amiens, ils ne sont que trois. Trois étudiants à avoir choisi de devenir professeurs d'allemand et à s'être inscrits au Capes. La situation de la Picardie n'est pas unique: dans toute la France, moins de 500 personnes se sont inscrites au concours en 2012, selon les chiffres de l'Éducation natio­nale. En 2004, ils étaient encore plus de 1 000, alors que le nombre de reçus dépassait à peine la centaine. La désaffection pour l'allemand est tellement forte que l'Éducation nationale peine à recruter: cette année, 240 postes ont été ouverts pour combler les manques. Dans certaines régions, les professeurs absents ne sont pas remplacés.

Victime d'une image de langue difficile et élitiste, l'allemand pâtit aussi de l'ouverture d'esprit de ses locuteurs: la plupart des Allemands parlent l'anglais. Apprendre la langue de Goethe et de Schiller peut apparaître comme un effort inutile.

Regain en Grèce et en Espagne

En France, seuls 22 % des élèves du secondaire apprennent encore l'allemand. «Il y a eu un regain d'intérêt avec le groupe de musique Tokio Hotel, mais c'est passé», confie Ingrid, professeur d'allemand dans un collège des Yvelines. Seule enseignante d'allemand dans cet établissement de 540 élèves, elle s'estime «privilégiée». «Les classes bi-langues, où l'on apprend l'allemand et l'anglais dès la sixième, ont sauvé les effectifs», confie-t-elle. Grâce à cette politique volontariste portée par la direction de son collège, cette agrégée enseigne à une centaine d'élèves, de la sixième à la troisième. Mais certains de ses collègues doivent enseigner dans «deux ou trois établissements» pour donner toutes leurs heures de cours.

Même chez les voisins de l'Allemagne, la désaffection est sensible. Les jeunes Alsaciens, bien qu'ils soient confrontés au chômage chez eux, sont de moins en moins nombreux à parler l'allemand. Pourtant, de l'autre côté de la fron­tière, les entreprises peinent à recruter. Le Land du Bade-Wurtemberg a lancé un appel aux jeunes d'Alsace pour qu'ils apprennent l'allemand afin de pouvoir entrer en apprentissage dans les entreprises de la région. La situation est la même dans le ­reste de l'Europe: aux Pays-Bas, le nombre d'élèves apprenant l'allemand a diminué de moitié entre 2005 et 2010, passant de 86 à 44 %. En Pologne, le dynamisme de l'Allemagne fait moins rêver que l'anglais: seul 53 % des élèves l'apprennent, contre 72 % en 2005, selon des chiffres de Destatis, l'institut statistique allemand.

La tendance pourrait s'inverser en raison de la crise économique. Si les Allemands parlent volontiers l'anglais avec les touristes, ou lors de leurs voyages à l'étranger, la maîtrise de la langue allemande est indispensable à qui veut travailler dans le pays. Les Instituts Goethe, qui promeuvent la langue allemande en dehors de ses frontières, ont vu le nombre de leurs élèves adultes augmenter en flèche depuis 2010, avec des hausses de 18 % en Grèce et 25 % en Espagne.

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