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Catégories : Des expositions

Fin de l'expo:La collection Michael Werner

octobre2012-3mars2013/

J’ai assis la Beauté sur mes genoux. (…) Et je l’ai injuriée. Rimbaud

Gaston Chaissac Grande porte de bois peint 1953 Peinture sur bois Donation Michael Werner au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris © ADAGP, Paris 2012 photo © Lothar Schnepf, Köln
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L’exposition « La Collection Michael Werner » réunit près de 900 œuvres dont une partie des 127 peintures et sculptures données récemment au musée par le marchand d’art allemand.  Rassemblant une quarantaine d’artistes, cette présentation rend hommage au travail accompli par Michael Werner au cours des cinquante années de son activité de galeriste et de collectionneur.

La collection de Michael Werner se distingue par l’intérêt que celui-ci porte à des tendances qui vont à l’encontre des canons établis, et particulièrement au travail du « peintre-sculpteur » s’exprimant librement et sans hiérarchie dans les domaines de la peinture, de la sculpture ou du dessin. Plutôt que de présenter les mouvements d’avant-garde, cette exposition propose un regard singulier sur la création artistique du XXe siècle, et offre une lecture différente de l’art moderne et contemporain. Les œuvres ont en effet été choisies non selon les classifications traditionnelles, mais selon les affinités profondes qui lient les artistes, si diverses que soient leurs pratiques et leurs démarches, dans leur recherche inlassable de formes et de figures nouvelles. Les œuvres sont saisies à leur origine, dans ce qu’elles ont d’inédit dans l’art de leur époque. Les regroupements, les rapprochements que fait toute exposition sont ici atypiques, non conformes au discours historique, mêlant des œuvres restées dans l’ombre et celles devenues emblématiques d’un mouvement artistique.

 

La référence centrale de l’exposition est Paris - terre d’adoption pour de nombreux artistes étrangers comme Wilhelm Lehmbruck et Otto Freundlich, rassemblés autour de l’Ecole de Paris – mais aussi le point de départ de l’intérêt de Michael Werner pour l’art contemporain. C’est en effet à partir d’artistes parisiens, en particulier, Jean Fautrier et Francis Gruber, découverts au musée d’Art moderne de la Ville de Paris dès les années soixante, que Michael Werner commence sa collection et l’enrichit des plus grands artistes allemands de son temps, constituant au fil des années une « Ecole du Nord », véritable alternative à la scène parisienne.

 

Michael Werner ouvre la galerie Werner & Katz, à Berlin en 1963 avec la première exposition de peintures de Georg Baselitz. En 1968, il s’installe à Cologne puis à New York en 1990. Il découvre des artistes majeurs de l’après-guerre, tels que Georg Baselitz, Marcel Broodthaers, James Lee Byars, Jörg Immendorff, Markus Lüpertz, Per Kirkeby, A. R. Penck et Sigmar Polke et les a soutenus durant toute leur carrière. Sa vision et sa volonté de défendre avec ferveur et constance les mêmes artistes durant près de cinquante ans lui donnent une place toute particulière parmi ses contemporains. Cette singularité se double d’une grande ouverture de ses champs d’intérêt en histoire de l’art allant de Jean Arp, Jean Fautrier, Ernst Ludwig Kirchner, Yves Klein, Piero Manzoni, Francis Picabia, à Kurt Schwitters. Dans les années 1980, la collection de Michael Werner s’étend à des œuvres plus conceptuelles, comme celles de Marcel Broodthaers, James Lee Byars, Joseph Beuys, Robert Filliou, Tomas Schmit et Niele Toroni.

 

Liste des artistes exposés :

Arman, Georg Baselitz, Joseph Beuys, Marcel Broodthaers, Günter Brus, James Lee Byars, Gaston Chaissac, André Derain, Gérard Deschamps, Otto Dix, Louis Michel Eilshemius, Étienne-Martin, Jean Fautrier, Robert Filliou, Lucio Fontana, Otto Freundlich, Francis Gruber, Raymond Hains, Antonius Höckelmann, Jörg Immendorff, Per Kirkeby, Yves Klein, Jannis Kounellis, Wilhelm Lehmbruck, Eugène Leroy, Markus Lüpertz, Henri Michaux, A. R. Penck, Francis Picabia, Sigmar Polke, Raymond Queneau, Bernard Réquichot, Mimmo Rotella, Tomas Schmit, Eugen Schönebeck, Friedrich Schröder-Sonnenstern, Niele Toroni, Don Van Vliet, Jacques Villeglé.



Donation Michael Werner

Le marchand d’art et collectionneur allemand Michael Werner fait un don exceptionnel de 127 œuvres de sa collection personnelle au musée d’Art moderne de la Ville de Paris. Cette donation rassemble les œuvres de Marcel Broodthaers, James Lee Byars, Gaston Chaissac, André Derain, Otto Freundlich, Etienne-Martin, Robert Filliou, Antonius Höckelmann, Jörg Immendorff, Per Kirkeby, Wilhelm Lehmbruck, Markus Lüpertz, A. R. Penck, Bernard Réquichot, Niele Toroni et Don Van Vliet.

La donation reflète les artistes contemporains promus par Michael Werner au fil de sa carrière, ainsi qu’un ensemble d’œuvres de maîtres modernes tels que Lehmbruck, Freundlich et Derain. Les œuvres données ont été sélectionnées par le directeur du musée d’Art moderne de la Ville de Paris, Fabrice Hergott, en fonction de leur pertinence pour les collections du musée.

Présent à Berlin, Cologne, New York et prochainement à Londres, Michael Werner est l’un des galeristes les plus influents sur le plan international. Il a apporté son soutien à des artistes majeurs du vingtième siècle tels que Georg Baselitz, Markus Lüpertz, Jörg Immendorff et Sigmar Polke et a contribué à la reconnaissance internationale de l’art allemand de l’après-guerre. Constituée à partir des années soixante, sa collection documente plus de cinquante années d’activité.

A propos de cette donation, Michael Werner précise : « C’est fondamentalement un choix sentimental. C’est une visite dans ce musée, très tôt dans ma carrière, qui a profondément modifié ma compréhension et mon rapport à l’art. En 1962, j’étais venu à Paris avec Georg Baselitz voir ici une exposition de Jean Fautrier qui m’a bouleversé. L’exposition, qui réunissait plein de peintures étranges et extraordinaires, et son atmosphère prenante m’ont vivement ému. Bien que travaillant dans une galerie depuis quelques années déjà, je n’avais jamais encore été touché aussi fortement par l’art. L’effet que m’avait fait cette exposition a marqué ma véritable entrée dans le monde de l’art et déterminé mon parcours. Je ne suis pas un homme religieux, mais cela ressemblait bien à une conversion religieuse. »

Fabrice Hergott, directeur du musée d’Art moderne de la Ville de Paris se félicite : « La donation Michael Werner est le plus grand enrichissement de nos collections depuis le legs du docteur Maurice Girardin en 1951, qui fut à l’origine de la création du Musée d’Art moderne de la Ville de Paris. »

http://www.mam.paris.fr/fr/expositions/la-collection-michael-werner

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