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Aux Etats-Unis, un tiers des nouveaux mariés se sont trouvés sur Internet

Ces couples durent un peu plus longtemps que ceux formés après une rencontre par des voies plus traditionnelles, selon une étude publiée  par l’Académie américaine des sciences.

 
5/6/13
 
Il existerait une plus grande proximité et une meilleure appréciation entre les conjoints qui se...

Il existerait une plus grande proximité et une meilleure appréciation entre les conjoints qui se sont rencontrés sur le Net. Des jeunes mariés en haut de l’Empire State Building, à New York.

 

Avec cet article

L’amour virtuel devient de plus en plus souvent réel. Plus d’un tiers des Américains qui se sont mariés depuis 2005 se sont rencontrés sur Internet, selon une étude publiée lundi 3 juin par l’Académie américaine des sciences. John Cacioppo, professeur de psychologie à l’université de Chicago dans l’Illinois et principal auteur de l’enquête, se dit lui-même « surpris » par cette forte proportion.

Réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 19 131 personnes, cette recherche révèle entre autres la diversité des lieux de rencontre sur la toile. Les sites destinés à cet effet bien sûr, mais aussi les réseaux sociaux, les salles de discussion instantanée et les jeux en réseau figurent parmi les lieux virtuels où les premiers échanges entre les futurs conjoints ont eu lieu.

L’e-amoureux, un trentenaire pressé

Profil de l’e-amoureux : il s’agit plutôt d’une personne âgée de 30 à 39 ans, titulaire d’un diplôme universitaire, disposant de hauts revenus et… de peu de temps libre. Alors qu’Internet est un outil de communication privilégié par les jeunes, les moins de 30 ans rencontrent plus souvent leur partenaire dans des situations de la vie quotidienne.

Autre découverte de l’étude : les couples qui se sont rencontrés en ligne durent un peu plus que ceux qui se sont rencontrés par des voies plus traditionnelles. Environ 6 % des mariés qui se sont trouvés en ligne se sont séparés, contre 7,6 % pour les autres. Une légère différence qui reste toutefois « significative », selon John Cacioppo.

Le taux de satisfaction de ces couples qui se sont trouvés sur la Toile est aussi plus élevé. Les participants ont été interrogés sur le degré de bonheur, d’affection et d’amour ressenti dans leur couple ainsi que sur la qualité de la communication. À partir de leurs réponses, les chercheurs ont calculé un indice de satisfaction. Résultat : il s’élève à 5,64 pour les conjoints qui ont débuté une relation virtuelle, contre 5,48 pour ceux qui se sont rencontrés en face-à-face.

Pourquoi ces mariages durent-ils plus longtemps ?

 « Notre étude n’était pas conçue pour déterminer des causes mais nous avons discuté de plusieurs hypothèses », explique l’auteur de l’étude. Les relations qui commencent en ligne bénéficient parfois d’un système de sélection selon des critères préétablis dans le cadre des sites de rencontres. En clair, certaines plates-formes se spécialisent : elles proposent par exemple des rencontres entre membres d’une même communauté religieuse. En s’inscrivant sur ce type de site, les personnes ont plus de chances de trouver quelqu’un qui leur corresponde de ce point de vue.

Les inscrits disposent en outre d’un vaste éventail de partenaires potentiels. Lorsqu’une personne crée un profil sur un site de rencontres, elle indique son nom, son âge, le lieu où elle habite mais elle peut aussi donner des renseignements sur ses centres d’intérêt et ses goûts. Par exemple, il est possible de préciser si on joue d’un instrument de musique ou si on pratique un sport. « Ceci permet aux individus d’être plus sélectifs dans leur identification d’un partenaire », suggère John Cacioppo.

La dernière hypothèse repose sur les différences de degré selon lesquels les personnes dévoilent leur personnalité. Des recherches le montrent déjà : en ligne, protégé par son écran, on ose parfois davantage parler de soi que lorsqu’on se trouve en présence de l’interlocuteur. Cette donnée pourrait expliquer la plus grande proximité et la meilleure appréciation entre les conjoints qui se sont rencontrés sur le Net. Et s’il est vrai que certains mentent en ligne pour donner une meilleure image d’eux-mêmes, la plupart des personnes inscrites sur des sites de rencontre sont relativement honnêtes, selon l’équipe de John Cacioppo.

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 En France, le tabou est tombé 

En 2012, 40 % des Français – s’ils étaient célibataires – se sont déclarés prêts à s’inscrire sur un site de rencontres, selon un sondage Ifop-Femme actuelle. Ils n’étaient que 14 % en 2004. Les femmes (33 %) et les habitants de la région parisienne (33 %) sont plus réticents que les hommes (47 %) et les habitants des communes rurales (42 %). Enfin, 24 % des sondés étaient ou avaient déjà été inscrits sur un site de rencontres.

VANESSA CARRONNIER

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