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Grenier Picasso: le CNEA assigne en référé la Chambre des huissiers

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Picasso a peint <i>Guernica</i> dans ce grenier situé au 7, rue des Grands-Augustins. (Crédits photo: CNEA)

Picasso a peint Guernica dans ce grenier situé au 7, rue des Grands-Augustins. (Crédits photo: CNEA)

Sommé de quitter le lieu où Guernica a été peint, le Comité National pour l'Éducation Artistique riposte et assigne la Chambre des huissiers de Paris à comparaître à l'audience des référés de la Cour d'Appel de Paris, le 17 septembre prochain.

Le feuilleton du Grenier Picasso se poursuit: le Comité National pour l'Education Artistique (CNEA), qui y a ses bureaux, est à nouveau sommé de quitter ce lieu où Picasso a peint Guernica, et établi son atelier entre 1937 et 1955. L'avis d'expulsion obtenu par la Chambre des huissiers de Paris, qui cherche à revendre l'immeuble, signifiait en effet que le CNEA devait plier bagages avant ce 7 août. Ce dernier riposte en assignant la Chambre en référé devant la Cour d'Appel de Paris, avec une audience prévue le 17 septembre, selon un communiqué du Comité.

Du côté du CNEA, la surprise est grande: l'avis d'expulsion a été remis le 11 juillet, et le Comité avait alors appelé les huissiers à ne pas aller au bout de la procédure. Mais le 2 août, il reçoit le commandement de quitter les lieux avant ce mercredi: «Ça devient sérieux. À ce stade, ce n'est plus de la maladresse. Nous ne nous attendions pas à un tel acharnement de la part du président de la Chambre des huissiers de Paris.», s'emporte au téléphone Alain Casabona, délégué général du CNEA.

Le CNEA en ordre de bataille

Le Comité, qui anime le Grenier Picasso avec des manifestations culturelles et des ateliers pédagogiques depuis 2002, n'a pas dit son dernier mot, et décide d'assigner la Chambre en référé. «Nous avons demandé une assignation en référé car nous estimons qu'il n'y a aucune urgence à nous faire quitter les lieux ainsi, d'autant que les huissiers s'y trouvent toujours», poursuit M. Casabona.

«C'est aussi une manière d'attirer l'attention des pouvoirs publics, notamment celle du préfet.», précise-t-il. Le Président de la République, le ministre de l'Intérieur, la ministre de la Culture et de la Communication, ainsi que le préfet de Paris ont ainsi été saisis du dossier. Le CNEA réclame également que la force publique ne soit pas employée à son encontre pour lui faire quitter le 7, rue des Grands-Augustins, dans le VIIe arrondissement de Paris.

Le Grenier bientôt classé

Au mois de juillet, le CNEA a même obtenu de Mme Aurélie Filippetti un avis favorable pour le classement du Grenier, ce qui le sauve de toute destruction. Un sort que le CNEA redoutait avec la revente de l'immeuble, aux besoins de mise aux normes chiffrés à 5 millions d'euros. «Même Roland Dumas et André Malraux, qui étaient les légataires de Picasso, n'ont pas réussi à faire classer le Grenier, donc c'est une grande fierté pour nous», s'enthousiasme M. Casabona. «Les huissiers n'ont aucun intérêt à le contester», estime-t-il.

L'autre carte du CNEA est le repreneur qu'il a trouvé: héritier de la famille Picasso, donc enclein à la sauvegarde du Grenier, il est en pleines négociations avec la Chambre des huissiers de Paris depuis plusieurs semaines. Le CNEA espère qu'elles aboutiront d'ici la fin du mois d'août. Il peut également compter sur un comité de soutien important, avec des personnalités comme Charlotte Rampling ou Bernard Henri-Lévy. «Cette histoire a soulevé une grande émotion en France et en Espagne», raconte M. Casabona.

Appel à l'avis d'expulsion

L'ultime atout du Comité: son appel de l'avis d'expulsion, lancé le mois dernier, et qui sera plaidé au mois d'octobre. «Nous sommes pratiquement sûrs de gagner», assurait déjà Alain Casanova au Figaro. Leur argument-clé: la Chambre des huissiers de Paris n'est pas le véritable propriétaire de l'immeuble, mais la Chambre du département de la Seine, regroupant Paris et les départements limitrophes (le 92, 93 et 94). L'expulsion du CNEA ne peut donc être réclamée sans leur accord. «C'est une épée de Damoclès au-dessus de la tête des huissiers», assure encore M. Casabona.

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