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Catégories : CE QUE J'ECRIS/CE QUE JE CREE, Mes textes en prose

Moscou n'attire pas les foules pour le Mondial d'athlétisme

Par Benjamin Quenelle | 16/08 | 06:00
 

Les sportifs se trouvent régulièrement devant des tribunes à moitié vides.
L'insuffisance des infrastructures de transport et d'hôtels reste un problème.

Au stade Loujniki, ces championnats sont le dernier grand événement avant une vaste rénovation qui, en vue du Mondial de football 2018, doit porter la capacité à 88.000 places. - Photo Adrian Dennis/AFP
Au stade Loujniki, ces championnats sont le dernier grand événement avant une vaste rénovation qui, en vue du Mondial de football 2018, doit porter la capacité à 88.000 places. - Photo Adrian Dennis/AFP

Six mois avant les JO d'hiver à Sotchi, Moscou peine à mettre l'athlétisme à la fête. La capitale russe, qui reçoit jusqu'à dimanche le championnat du monde, a certes réussi une organisation presque sans faute. Mais la foule n'est pas au rendez-vous à Loujniki. Le stade, au coeur des JO d'été de 1980, peut accueillir jusqu'à 85.000 spectateurs. Malgré un aménagement en trompe-l'oeil des tribunes, en partie recouvertes de bannières, et une réduction de la capacité officielle à 50.000, les sportifs se trouvent régulièrement devant des gradins déserts. Le stade était à moitié vide dimanche soir (40.500 spectateurs) pour voir la star jamaïquaine Usain Bolt gagner le 100 mètres sous les éclairs et le Français Christophe Lemaitre finir sur une civière. Seule exception, mardi : Loujniki était presque plein pour l'ultime saut et la victoire d'Elena Isinbayeva, tsarine russe de la perche.

 
 

« C'est sans ambiance… Par rapport aux JO de Londres l'été dernier, c'est le jour et la nuit », a regretté parmi d'autres Felix Sanchez, champion du 400 mètres haies après une épreuve matinale de qualification (moins de 10.000 spectateurs). Sont en cause le manque de publicité dans les rues de Moscou, l'insuffisante distribution d'invitations, les carences de la vente de billets et, tout simplement, le manque d'enthousiasme de Moscovites, encore en vacances à la datcha. Paradoxalement, ces championnats sont pour Loujniki le dernier grand événement sportif avant une vaste rénovation qui, en vue du Mondial de football 2018, devrait notamment porter la capacité à 88.000 places. En partie déjà modernisé, le stade ne doit pas être détruit mais largement réaménagé pour répondre aux critères de la Fifa.

Casse-tête

« Outre le fait que peu de monde parmi les organisateurs russes parle anglais, le principal problème, ici comme souvent en Russie, ce sont les distances trop grandes », ironise un membre de l'équipe de France d'athlétisme. Entre le stade et les zones d'entraînement. Entre les tribunes et l'aire d'accréditation. Mais surtout entre Loujniki et les hôtels, souvent loin en ville. Certains sportifs se sont retrouvés dans des embouteillages de trois heures. Plusieurs journalistes ont perdu une demi-journée pour aller interviewer un athlète. Au coeur du problème, récurrent à Moscou : les carences d'infrastructures de transport.

Malgré les récentes ouvertures par des chaînes internationales comme Accor, la capitale souffre par ailleurs d'un nombre insuffisant d'hôtels. Elle compte autant de chambres aux normes internationales que, à Paris, la seule zone autour de l'aéroport Charles-de-Gaulle. D'où un casse-tête pour sportifs, journalistes et fans : les prix excessivement élevés des hôtels. Du coup, les foules de supporters étrangers ne sont pas non plus au rendez-vous de Loujniki.

Benjamin Quénelle
Correspondant à Moscou

 

 
Les chiffres

85.000 La capacité d'accueil

du stade Loujniki, réduite officiellement à 50.000 places.

40.500 Le nombre de spectateurs

lors du 100 mètres gagné par Usain Bolt. L'épreuve de qualification avait eu moins de 10.000 spectateurs.
 
 

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