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J'ai aimé aux Gobelins mercredi:L'éloge de la Verdure, le grand art au petit point

 

<i>Velvet Jungle n°1</i> d'après Jacques Monory/Tapisserie des Gobelins, 2012.

Velvet Jungle n°1 d'après Jacques Monory/Tapisserie des Gobelins, 2012. Crédits photo : Mobilier national / Isabelle Bideau

À la Manufacture des Gobelins, une célébration de la nature à travers les tapisseries du Moyen Âge jusqu'à Monet, Alechinsky et Monory.

L'art se visite comme un jardin, lieu intemporel de la méditation et de la jouissance silencieuse. À quelques mètres des Gobelins et de son carrefour tonitruant, voici une exposition hors du temps, paisible comme une vraie lecture, riche comme un banquet, savante sans effets de manches. Faire l'«Éloge de la verdure», c'est oser prendre le contre-pied de la mode qui couronne tout trop vite et faire valoir le plus sensuel du patrimoine: ces tapisseries qui célèbrent la nature par leur virtuosité inouïe et leur grâce à la candeur bancale.

La flore et la faune, cette mise en catégories du vivant, sent son siècle passé. Dès le XVe siècle, les petites fleurs envahissent les tapisseries qui en deviennent des «mille-fleurs» extraordinaires en France et dans les Pays-Bas bourguignons. David Hockney, l'artiste préféré des Anglais, en a la nostalgie, lui qui a peint sur le motif, et en format géant, ces mêmes alignements fleuris des sous-bois du West Yorkshire (on les a admirés l'an dernier à la Royal Academy de Londres, au Guggenheim Bilbao puis au Ludwig Museum de Cologne).

Découpage en six chapitres de cette promenade qui confronte les siècles (de la Verdure à feuilles de chou, tapisserie des Flandres, XVIe, au jeu de dentelles de Jean-Michel Meurice, Feuillages et fougères I et II, 2011), les artistes (on peut préférer les Saisons, divines et charnelles, par Le Brun, 1709, à celles décoratives et désuètes de Jean Lurçat, 1941), les supports (des feuilles d'écran par Odilon Redon en 1911 et 1927, au Lit de repos pour une nymphe, par Paul-Armand Gette, méridienne recouverte d'une tapisserie de Beauvais, 2004).

En général ce parti pris thématique n'est pas un chemin de roses. Le pari se révèle plus heureux intellectuellement que visuellement. Mais les «verdures» ont cette capacité, par leur poésie, leur surface, leur palette, de faire s'entrecroiser les époques et les manières sans trop de couacs. On y applaudit des peintres plus doux que prévu (Alechinsky et sa Lavande en tapisserie de Beauvais, 1990, ou Monory et sa Velvet Jungle no 1 en tapisserie des Gobelins, 2012). On est souvent surpris, cueilli fraîchement dans ses a priori.

L'art contemporain joue ici les invités avec tact. Eva Jospin, jeune sculpteur sortie des Beaux-Arts de Paris en 2002, réinterprète le sous-bois et la forêt nocturne par une installation assez folle (près de 7 m de long et 3,5 m de haut), tout en carton retravaillé. Entre le bas-relief et le pop-up, une belle relecture.

Gobelins par Nature, Eloge de la Verdure - XVIe-XXIe siècles Galerie des Gobelins 42, avenue des Gobelins (XIIIe)Tél.: 01 44 08 53 49Horaire: tlj de 11 h à 18 h, sauf le lun.jusqu'au 19 janvier 2014Cat.: www.mobiliernational.fr

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