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Pino Cacucci dans la peau de Frida Kahlo

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Après Tina Modotti et Carmen Mondragon, l'écrivain italien clôt sa trilogie littéraire consacrée à ses icônes féminines avec Frida Kahlo, dans Viva la vida!. Il imagine dans un touchant monologue les derniers mots du peintre mexicain, disparu en 1954 au terme d'un vie douloureuse et tragique, mais surtout flamboyante.

Qui a lu, il y a une vingtaine d'années, chez Bourgois les fictions débridées Outland Rock et Puerto Escondido, a le nom de Pino Cacucci gravé dans sa tête. Journaliste, scénariste, l'Italien né en 1955 est tombé très tôt amoureux du Mexique où il réside une partie de l'année. Passionné d'art, il a consacré une trilogie à celles qu'il appelle les «magni­fiques fantômes», Tina Modotti, Carmen Mondragon et aujourd'hui Frida Kahlo. Trois femmes sublimes, rebelles, trois destins hors norme forgés au début du XXe siècle au moment où le Mexique ­vivait ses révolutions politiques, intellectuelles et artistiques. À quelques jours de l'exposition que le Musée de l'Orangerie consacre au couple Rivera-Kahlo, l'ouvrage de Cacucci, court, dense et ­poétique monologue prêté à Frida, vaut le détour.

Derrière ses murs bleus

Au départ, l'Italien avait rédigé un scénario théâtral pour quatre personnages, Frida, Diego, Cristina (la sœur de Frida et maîtresse de Diego) et Trotski (l'amant de Frida). Lequel devait être mis en musique. L'échec de ce projet ne le découragea pas. Refusant de laisser ses «voix dans un tiroir», il écrivit alors ce récit à la première ­personne d'une femme dont la vie s'achève. Intitulé Viva la vida!, ce texte dit les déchirements de cette artiste qui n'en peut plus de vivre et de souffrir.

Atteinte de poliomyélite à sept ans, mutilée dans un effroyable accident à dix-huit, victime de fausses couches à répétition, amputée d'une jambe en 1953, Frida n'avait jusqu'alors jamais renoncé à se battre pour ses idées, à créer, à aimer. Face au malheur, celle qui était «l'âme profonde du Mexique» s'était repliée sur son art au cœur de son royaume de la casa Azul, à Coyoacan, derrière ses murs bleus, pour vivre auprès de Diego la grande passion de sa vie.

«Il est comme un cactus mexicain: fort et puissant, poussé dans le sable et la pierre volcanique, hérissé d'épines pour les étrangers et avec un cœur de douce tendresse qu'il ne révèle qu'à moi…» Bien sûr, le «crapaud lubrique» couche avec tous ses modèles. Elle aura aussi ses conquêtes, hommes et femmes. Mais aucune pour éclipser son «bébé». Alors que cette «femme en miettes» sent ses forces décroître, sa lassitude et son désespoir l'emporter sur son désir de vivre, elle a ces mots pour ­Diego, bientôt orphelin: «Tu rempliras le vide de ton cœur en oubliant la langue muette de nos regards.» On complétera ce joli texte avec les écrits de Frida parus en 2007 chez Bourgois, Frida Kahlo par Frida Kahlo.

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