1. Ferdinand Georg Waldmüller (1793-1875)
Le Vieux Violoniste, 1828
Aquarelle et gouache - 32,5 x 26,7
Paris, Musée du Louvre
Photo : SVV Ferri16/12/04 – Acquisitions - Paris, Musée du Louvre - Les musées font assez rarement part de leurs acquisitions récentes. Le Louvre vient cependant de publier un communiqué pour annoncer plusieurs dons et achats dont nous avions déjà parlé (les deux tableaux de Michel-Ange Challe, la Déploration de François Barois et, pour le Musée Delacroix, le Portrait équestre de Jérôme Bonaparte par Géricault).

Nous ne connaissions pas en revanche la préemption, le 4 décembre dernier à l’Hôtel Drouot (SVV Ferri), pour 60 000 € hors frais, d’une aquarelle et gouache de Ferdinand-Georg Waldmüller : Le Vieux Violoniste¹ (ill. 1).
En 2004, le département des peintures avait acquis deux paysages de cet artiste rare en dehors des musées germaniques. L’aquarelle a des dimensions à peu près semblables à celles de ces deux petits tableaux, et si sa technique en fait indubitablement un dessin, son style extrêmement minutieux est très proche des œuvres peintes de Waldmüller qui fut miniaturiste à ses débuts. Il s’agit d’ailleurs d’une répétition d’un tableau de même taille et composition, daté également de 1828, conservé dans une collection particulière. Celui-ci avait un pendant Un garçon ayant reçu la médaille récompensant son application à l’école qui fut aussi répété à l’aquarelle.
Le Louvre avait, en 2009, consacré une petite rétrospective à ce peintre autrichien connu pour ses paysages, ses portraits, ses natures mortes et ses scènes de genre. Il était déjà représenté dans le musée parisien par les deux premiers genres (un Portrait de femme en amazone avec son chien avait été acheté en 1986) mais il ne conservait encore aucune représentation de paysans comme Waldmüller les affectionnait. Celles-ci peuvent être rapprochées des œuvres montrant des habitants de la campagne romaine que peignaient à la même époque presque tous les artistes présents en Italie où cependant il ne se rendit jamais. Ce dessin à la provenance prestigieuse (il a appartenu à l’impératrice d’Autriche Karoline Auguste von Bayern), est le premier de l’artiste à être acquis par le département des Arts Graphiques.

2. Attribué à Jean Poyer (documenté de 1465
à 1498-mort avant 1504)
Ange de l’Annonciation
Gouache, rehauts d’or sur vélin - 18,1 x 11,2 cm
Paris, Musée du Louvre
Photo : Saint-Honoré Art Consulting

3. Attribué à Jean Poyer (documenté de 1465
à 1498-mort avant 1504)
Vierge de l’Annonciation
Gouache, rehauts d’or sur vélin - 18 x 11 cm
Paris, Musée du Louvre
Photo : Saint-Honoré Art Consulting

Faisons un saut de plusieurs siècles à rebours dans le temps, et venons en France, pour signaler le don par les Amis du Louvre² de deux feuillets (ill. 2 et 3) d’un livre d’Heures non identifié, probablement peint par Jean Poyer à la fin du XVe siècle et acquis auprès d’Étienne Bréton (Saint-Honoré Art Consulting) à Paris.
Ces deux gouaches rehaussées d’or sur vélin représentant la Vierge et l’Ange de l’Annonciation sont un exemple très rare et de haute qualité de l’art de ce tourangeau, probablement l’élève de Jean Fouquet, qui fut l’un des peintres de cette époque les plus influencés par l’Italie, notamment par Mantegna. Son œuvre n’a été que récemment redécouvert et a été mis à l’honneur ces dernières années dans deux expositions : celle des Primitifs français au Louvre en 2004, et Tours 1500. Capitale des Arts en 2012 au Musée des Beaux-Arts de Tours.

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