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L'architecte Jacques Herzog s'explique sur la tour qu'il doit construire à Paris




 

LE MONDE | 25.09.2008 à 15h36 • Mis à jour le 26.09.2008 à 09h29 | Par Frédéric Edelmann

Bertrand Delanoë est un maire inspiré peut-être par Don Quichotte. En pleine bagarre pour la prise du PS, et alors que la crise financière met en péril une douzaine de projets majeurs de la Défense (dont la tour Phare et la tour Signal), il annonce le nouveau projet de tour signé par l'agence suisse Jacques Herzog et Pierre de Meuron pour le Parc des expositions de la porte de Versailles, dont nous avons donné les grandes lignes dans notre édition datée du 25 septembre.

 

Ce même jour, le maire devait présenter le "projet Triangle" avec Anne Hidalgo, première adjointe, chargée de l'urbanisme et de l'architecture, l'architecte Jacques Herzog et Jacques Poitrinal, président du groupe Unibail-Rodamco, qui a organisé le concours pour la tour Phare (300 mètres).

Le "projet Triangle" devrait flirter avec les 200 mètres de haut. Ses architectes espèrent pouvoir "monter jusqu'à 211 m, nous dit Jacques Herzog avec un sourire, pas par mégalomanie, juste l'histoire de dépasser les 210 m de Montparnasse, tour rigide, peu accueillante pour le public, alors que nous espérons au contraire proposer un édifice très ouvert". Pour l'essentiel, l'édifice sera composé de bureaux et de commerces.

Au demeurant, à quoi correspond ici le terme de tour, qui crispe tant les habitants "comme la modernité hérisse toujours les habitants des plus belles villes du monde, conservatrices par essence", commente Herzog. A la hauteur plus qu'à la forme, très inhabituelle - une sorte d'immense voile triangulaire dont les détails, encore à l'étude, devraient être "sans cesse changeants comme peut l'être une montagne".

L'édifice traversera le Parc des expositions, longeant l'avenue Ernest-Renan depuis le boulevard Victor jusqu'au boulevard périphérique. "C'est une partie de Paris dont la forme urbaine est toujours restée imprécise, explique Herzog. Elle est difficilement lisible, au contraire de la plupart des autres zones limites de la capitale. Les différentes époques de l'urbanisme se rencontrent sans créer d'agrément ni d'événement. La place de la Porte-de-Versailles est un espace complexe dans sa configuration actuelle. Son organisation initiale en hémicycle est difficile à lire en raison de nombreux obstacles visuels et de l'absence d'espaces publics clairement identifiables entre le Parc des expositions et les immeubles qui lui font face."

Vu de Paris ou d'Issy, le triangle présentera son profil le plus étroit, sa monumentalité étant surtout perceptible depuis le tourbillon du périphérique et l'axe nord-sud. Jacques Herzog et Pierre de Meuron craignent-ils l'hostilité des Parisiens ? Herzog cite les derniers exploits de l'agence : l'énorme bâtiment de la Tate Modern adoptée par les Londoniens et le Stade olympique de Pékin avalé en douceur par les Pékinois sous le sobriquet de Nid d'oiseau. "Je ne sais pas ce que les Parisiens vont trouver comme surnom, mais, tout ce que nous souhaitons c'est ouvrir un dialogue avec les habitants", conclut Jacques Herzog.

 
 

Frédéric Edelmann

http://www.lemonde.fr/culture/article/2008/09/25/l-architecte-jacques-herzog-s-explique-sur-la-tour-qu-il-doit-construire-a-paris_1099466_3246.html

 

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