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Catégories : CE QUE J'AIME. DES PAYSAGES, Des musées

Un Français prend la tête du MoCA de Los Angeles

 

Le Monde.fr | 16.01.2014 à 15h58 • Mis à jour le 16.01.2014 à 17h56 | Par Harry Bellet

 

L'entrée du MoCA, à Los Angeles.

L'entrée du MoCA, à Los Angeles. | FLICKR CC/ROB YOUNG

 

Le conservateur français Philippe Vergne, 47 ans, vient d'être nommé à la direction du Museum of Contemporary Art (MoCA) de Los Angeles. Il succède au New-Yorkais Jeffrey Deitch, ancien galeriste, dont le management était des plus controversés : une politique d'exposition populaires, sinon populistes, et le départ en 2012 du conservateur en chef, Paul Schimmel avait entraîné les démissions d'artistes comme John Baldessari, Barbara Kruger, Catherine Opie et Ed Ruscha qui siégeaient au conseil d'administration. Or, ce sont les mêmes qui composaient le comité chargé de recruter un nouveau directeur. Philippe Vergne est donc en quelque sorte adoubé par certains des artistes les plus importants de la scène californienne d'aujourd'hui.

 

MARSEILLE, WHITNEY, PINAULT, DIA FOUNDATION...

Né à Troyes, il a dirigé le Musée d'art contemporain de Marseille (1994-1997), avant d'être nommé conservateur du Walker Art Center de Minneapolis jusqu'en 2008, avec une interruption au début des années 2000 quand il avait été recruté par François Pinault pour diriger la fondation que l'homme d'affaires envisageait alors d'implanter à l'île Seguin. La décision de ce dernier de partir pour Venise avait ramené Philippe Vergne dans le giron du Walker Art Center, qu'il avait quitté en 2008 – après une expérience plutôt réussie de co-curateur de la biennale d'art contemporain du Whitney Museum en 2006 – pour diriger la DIA Foundation de New York, une institution légendaire créée en 1974 par Philippa de Menil et Heiner Friedrich, pour aider à financer, puis montrer des œuvres exigeantes (on leur doit notamment le Lightning Field, ce terrain dans le Nouveau-Mexique parsemé de paratonnerres par Walter de Maria pour attirer la foudre).

 

A ce poste, il a tenté de retrouver un espace new-yorkais pour la fondation, exilée – somptueusement – à Beacon City dans la très grande banlieue, faisant l'acquisition d'un immeuble à Chelsea qui, pour l'instant, reste vacant trois ans après son achat.

RECONSTITUER UNE ÉQUIPE DE CONSERVATEURS

Il a également été critiqué par certains, rappelle le New York Times, pour avoir mis en vente aux enchères des œuvres de la DIA, de Cy Twombly, John Chamberlain ou Barnett Newman, afin de procéder à de nouvelles acquisitions. On pourrait penser que cette capacité à trouver de l'argent est une des raisons du choix de Philippe Vergne : le MoCA est depuis longtemps appauvri, et n'a du sa survie qu'aux largesses du milliardaire Eli Broad.

Cependant, son principal défi, selon la presse américaine, sera de recréer des liens depuis peu distendus avec la scène californienne : le MoCA a la particularité d'avoir été fondé en 1979, à l'initiative d'une centaine de créateurs locaux, qui l'ont rendu riche d'une collection de presque 6 000 œuvres, essentiellement réalisées après la seconde guerre mondiale. Il devra aussi reconstituer une équipe de conservateurs décimée par Jeffrey Deitch.

 

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