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La consolation de Napoléon

La consolation de Napoléon

Publié le 03/04/2015 par
Elbe
Photo : RIEGER Bertrand/hemis.fr



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L'île d'Elbe, appellation italienne créée par l'Empereur en exil, recèle des vins surprenants, mais souvent rares.

L'île d'Elbe vient de célébrer la venue de Napoléon, il y a deux cents ans. Suite au traité de Fontainebleau, l'Empereur y séjourne trois cents jours, entre le 4 mai 1814 et le 26 février 1815. À peine arrivé, il offre un nouveau drapeau, inspecte les mines de fer, qui sont alors la principale ressource de l'île, étudie les fortifications et la nature du sol, donne un coup de boutoir aux voies de communication.

Française depuis une dizaine d'années, l'île a déjà été administrée comme une province avec des routes tracées, mais tout s'accélère alors. Napoléon en fait un petit pays. Le vin est déjà très présent. Dans son maître ouvrage publié en 1816 et dénommé "Topographie de tous les vignobles connus", André Jullien précise : "II y a peu de vins rouges, mais ils sont fort bons. Le blanc, au contraire, est abondant, mais inférieur en qualité ; il pourrait être meilleur si la fabrication était plus soignée."

Aujourd'hui, l'elba - l'île d'Elbe - est une des appellations contrôlées de la Toscane, et elle comprend une vingtaine de producteurs, qui se sont mis aux normes modernes. Elle ne produit plus "une grande quantité de vins", comme le notait l'auteur romain Pline il y a deux mille ans, et, avec ses 5.000 hectolitres, elle est encore loin des 80.000 hectolitres évoqués par Jullien il y a deux siècles. La dénomination d'origine contrôlée (DOC) elba a été obtenue en 1967 et continue de produire pour l'essentiel des vins blancs.

L'importante production de ces vins blancs, qui étanchent la soif des touristes, est réalisée avec du trebbiano, que l'on trouve en France sous le nom d'ugni blanc, tant en Provence, pour des vins blancs vifs et frais, qu'à Cognac ou en Armagnac, pour la distillation. Autrefois, ces vins blancs servaient surtout à élaborer un vermouth en y faisant macérer de l'absinthe et d'autres herbes aromatiques. Mais la tradition s'est peu à peu perdue avec la disparition des apéritifs basés sur l'amertume.

Deux autres cépages blancs de plus grande qualité refont alors leur apparition. Encore rare, avec une vingtaine d'hectares tout au plus, il s'agit de l'ansonica, un vieux cépage blanc venant du Sud, qui donne son meilleur sur des sols pauvres et acides ; s'il est présent à 85 % minimum, il possède sa propre appellation. Autre appellation récente décernée en 2011 : le vin d'Elbe vermentino, un cépage aussi connu dans le sud de la France sous le nom de rolle. Il fait peu à peu sa percée sur une vingtaine d'hectares pour des blancs de qualité.

Complexe oenotouristique

Le grand vin de l'île est basé sur l'aleatico, dont André Jullien faisait déjà grand cas. Ce cépage rouge connu aussi sous le nom de muscat rouge donne un vin liquoreux dont Napoléon fit son favori durant son exil et qu'il considéra comme son unique consolation. Sous le nom "d'aleatico dell'Elba passito", il obtient la plus haute consécration des vins d'Italie, la DOCG, l'appellation contrôlée et garantie. Ramassés à maturité maximale, les raisins sont étalés au soleil pendant six à dix jours avant d'être vinifiés très classiquement. Il en résulte un vin riche et singulier. Les quantités produites sont dérisoires mais très recherchées.

Les rares rouges sont produits avec le sangiovese, le grand cépage de la Toscane, qui doit être présent à 60% minimum. Il est complété par le merlot, le cabernet-sauvignon et la syrah.
Parmi la vingtaine de producteurs présents sur l'île, deux en particulier émergent. L'Azienda Cecilia trouve origine dans la visite de l'île, il y a une cinquantaine d'années, par un ingénieur et industriel milanais, Giuseppe Camerini. Il débute, il y a vingt ans, par 2 hectares de vignes pour atteindre 10 hectares aujourd'hui, qui sont gérés par son neveu Lorenzo Signorini. Les vins figurent parmi les meilleurs de l'île. Autre propriété célèbre, la Fattoria delle Ripalte, située à l'autre extrémité de l'île, à l'opposé du port d'arrivée, mais heureusement desservie par une route (merci, Napoléon). Le vaste domaine (420 hectares) a été construit par un aristocrate suisse, le comte Tobler, tombé amoureux de l'Italie et de l'île d'Elbe en particulier. La propriété a ensuite été totalement abandonnée pour devenir une réserve de chasse. Ce n'est qu'en 2002 que le domaine renaît et qu'une douzaine d'hectares sont replantés avant de développer un véritable complexe oenotouristique. Une cave impressionnante, immense parallélépipède, a été construite avec l'aide de l'architecte Tobia Scarpa. Le domaine est en agriculture biologique, l'intégration dans l'environnement très soignée. La moitié de la surface est dévolue à l'élaboration de vins liquoreux avec le cépage aleatico.

Le vin a toujours possédé une place particulière sur l'île d'Elbe, 30.000 habitants en moyenne, mais beaucoup plus en été. D'ailleurs, Napoléon lui-même avait remarqué : "Les habitants de l'île d'Elbe sont forts et en bonne santé, car les vins de leur île leur donnent force et bonne santé."

Azienda Cecilia, à Campo nell'Elba. Tél. : + 39 0565 977322 ou info@aziendacecilia.it
Fattoria Delle Ripalte, à Capoliveri. Tél. : + 39 0565 94211 ou info@fattoriadelleripalte.it



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