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EXPOSTIONS du printemps 2007

  • Catégories : Des expositions

    Expositions du printemps 2007: de Praxitèle à Anselm Kiefer

    MARIE-GUY BARON, FRANÇOISE DARGENT ET ÉRIC BIÉTRY-RIVIERRE.
     Publié le 04 janvier 2007
    Actualisé le 04 janvier 2007 : 10h31

    Entre le Louvre à Paris et le Palais des beaux-arts à Lille, cinq événements se partagent le printemps.

    AU LOUVRE, le printemps sera résolument grec avec Praxitèle, en majesté du 23 mars au 18 juin. Curieusement, alors qu'il est pour la sculpture, avec Phidias et Lysippe, l'équivalent d'Homère pour la littérature, la France n'a jamais consacré au maître d'Athènes, l'inventeur du nu féminin, la moindre exposition. Cette erreur devrait être très brillamment réparée. Les marbres viennent d'être restaurés et les prêts d'institutions européennes s'annoncent abondants. Enfin, la carrière et la production du maître de l'art grec du IVe siècle av. J.-C. est beaucoup mieux connue.
    Toutefois, les deux commissaires, Alain Pasquier et Jean-Luc Martinez, préviennent : pour l'Antiquité, l'exercice de la monographie a ses limites, les contours du corpus, la notion même d'auteur, étant flous. Alors, pour contourner l'écueil, ils s'attacheront aussi à évoquer les différents et nombreux regards qu'ont eus les siècles sur le créateur de la Vénus de Cnide, de l'Apollon Sauroctone et de l'Éros de Thespies.
    Autre première, au Palais des beaux-arts de Lille, du 27 avril au 15 août : la rétrospective internationale du peintre français d'origine flamande Philippe de Champaigne, alors que la dernière remonte à 1952. Sous-titrée « Entre politique et dévotion », cette exposition, projet européen attendu, répond à une vision géostratégique en ce sens que Champaigne (1602-1674) se situe au carrefour de styles, d'écoles et de visions philosophiques entre le classicisme, le centralisme français et le baroque de l'Europe du Nord-Ouest. Un sujet monographique fortement lié aux recherches fondamentales sur l'esthétique au XVIIe siècle.
    Un gigantesque ensemble d'oeuvres nouvelles
    En même temps, du 25 avril au 15 août, le Centre Pompidou fête ses trente ans sous le signe de Marcel Duchamp, dont la rétrospective avait fait l'ouverture en 1977. « Airs de Paris », la grande exposition ­anniversaire, reprend le titre d'une de ses oeuvres, Air de Paris, mais au pluriel pour mettre l'accent sur sa nature pluridisciplinaire. En deux volets elle réunit 57 artistes et 16 paysagistes, designers, architectes sur les thèmes de la ville et de la vie urbaine qui présentent des oeuvres de 1970 à nos jours. Organisé en dix chapitres, le volet ­consacré à l'art s'attache aux mutations technologiques, électroniques et sociales à travers le regard des artistes, notamment On Kawara, Gordon Matta-Clark, Chris ­Marker, Raymond Hains, Tatiana Trouvé, Carsten Höller, Jean-Luc Moulène, Daniel Buren, Saâdane Afif, Dominique Gonzales-Foerster et Nan Goldin.
    Toujours au printemps mais mordant surtout sur l'été, du 30 mai au 8 juillet, une naissance est attendue au Grand Palais rénové. Celle de la nouvelle exposition « Monumenta » qui, sous l'immense nef de verre et d'acier, accueillera chaque année un artiste de renommée internationale. L'Allemand Anselm Kiefer, qui vit et travaille depuis plus de dix ans en France, inaugure cette manifestation par un gigantesque ensemble d'oeuvres nouvelles qui rendent hommage aux poètes engagés Paul Celan et Ingeborg Bachman.
    À la Bibliothèque nationale, on célèbre, dès le 27 mars, une figure de la photographie française, Eugène Atget, né il y a cent cinquante ans. L'institution puise dans ses fonds acquis dès 1900 auprès de l'artiste. L'homme réalisa une vaste collecte documentaire du Paris qui disparaissait sous ses yeux, révélant une capitale pittoresque. Ce « Balzac de la caméra », selon les mots de la photographe Berenice Abbott, a influencé de nombreux artistes, notamment aux États-Unis, et reste dans son art l'une des références majeures du siècle dernier.
    Ainsi, on le constate, la palette des expositions 2007 s'annonce aussi large que variée pour des musées de plus en plus fréquentés mais également de plus en plus en concurrence. Ceux qui proposeront des événements de qualité sans se contenter de louer leurs mètres carrés pour des réceptions ou des réunions professionnelles, ou qui résistent à la tentation des produits dérivés douteux, investissent à long terme.