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sa légende

  • Catégories : L'actualité

    L'armée de l'air pleure Caroline Aigle, sa légende

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    Une semaine après la brusque disparition de Caroline Aigle, plus de 800 personnnes, civils ou militaires, proches ou anonymes, ont écrit leur tristesse sur le blog créé par l'armée de l'air.
    AFP.
    CYRILLE LOUIS.
     Publié le 30 août 2007
    Actualisé le 30 août 2007 : 07h41

    Celle qui fut la première femme pilote de chasse vient d'être emportée par une maladie foudroyante à l'âge de 32 ans.

    SUR LE BLOG spécialement créé par le Service d'information et de relations publiques de l'armée de l'air, l'afflux de messages ne tarit pas. En une semaine, plus de 800 personnes, civils ou militaires, proches ou anonymes, y ont écrit leur tristesse, après la brusque disparition, le 21 août dernier, du commandant Caroline Aigle. Le 28 mai 1999, elle fut la première femme à devenir de pilote de combat dans l'armée de l'air française. Huit ans plus tard, une incroyable vague d'émotion parcourt le monde de l'aéronautique militaire et, au-delà, se propage sur la Toile où beaucoup, à l'instar d'Antoine, souhaitent aujourd'hui « bon vol à Caroline ».
    Du jeune commandant Aigle, tout ou presque a été écrit au printemps 1999 lorsque, âgée de 24 ans, elle a reçu son brevet de pilote de chasse des mains du chef d'état-major de l'armée de l'air. À l'époque, la presse se passionne pour l'itinéraire de cette blonde, menue, au regard clair, issue de Polytechnique et formée à l'École de l'air de Salon-de-Provence. On apprend alors que cette native de Montauban est fille de médecin, fan de plongée sous-marine et de parachutisme, mais aussi qu'elle a été sacrée championne du monde militaire de triathlon par équipe deux ans plus tôt. Devant les journalistes, elle paraît réservée mais se plie de bonne grâce au jeu des questions pour balayer toute controverse, lâchant : « Je n'ai pas de problème en temps que femme ; dans ce domaine ce sont les capacités qui sont reconnues. »
    Retournée au relatif anonymat des bases aériennes, Caroline Aigle poursuit ensuite un cursus classique, affectée comme pilote de Mirage 2000 à Dijon avant de prendre le commandement d'un escadron puis de rejoindre, en septembre 2006, la division « Sécurité des vols » au commandement des forces aériennes à Metz. « De toute évidence, elle avait en main toutes les cartes pour faire une très belle carrière », relève un officier.
    «Sa motivation chevillée au corps»
    Au coeur de l'été, une brusque maladie a stoppé net son ascension pour la ravir à son mari, aujourd'hui pilote au sein de la patrouille Breitling, ainsi qu'à ses deux fils, dont le plus jeune venait tout juste d'arriver au monde.
    Bouleversés, chaleureux ou admiratifs, de nombreux témoignages postés sur Internet traduisent depuis lors l'élan de sympathie peu commun que Caroline Aigle avait suscité dans l'opinion - sans paraître l'avoir jamais cherché. L'une des onze femmes volant sur avion de chasse que compte aujourd'hui l'armée de l'air écrit : « J'étais toute petite lorsque j'ai entendu parler de vous en»2000* et j'étais déjà subjuguée par votre parcours. Maintenant que je fais partie de cette grande famille et je suis profondément touchée par votre disparition. » Lors de ses obsèques religieuses, le lieutenant-colonel Gilles Bertrand, qui fut son chef d'escadrille, a résumé le sentiment de ses pairs : « La communauté des gens de l'air s'incline très respectueusement devant toi, qui rentre aujourd'hui dans la légende. »
    Outre ceux des pilotes et autres anciens du lycée du Prytanée de La Flèche, où elle fut élève, le blog regorge de témoignages plus personnels tel celui d'une jeune femme anonyme qui se rappelle : « J'avais correspondu quelque temps avec elle pour qu'elle me fasse partager le rêve qui est le mien et qu'elle avait réalisé. Elle était très abordable. » Alex, lui, s'attriste : « Je pense surtout à ses enfants et à son conjoint, qui devront continuer leur route sans elle, et je leur souhaite beaucoup de courage. »
    Comme de nombreux militaires, le général Stéphane Abrial, chef d'état-major de l'armée de l'air, était présent lundi à ses obsèques à Dijon, afin de « témoigner notre reconnaissance collective à cette femme exceptionnelle par sa force, sa motivation chevillée au corps, son charisme et son rayonnement ».

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