Dans sa maison du Vermont rural, Hope Chafetz, femme peintre renommée de 79 ans, reçoit Kathryn d'Angelo, New Yorkaise de 27 ans, venue l'interviewer sur sa vie et son oeuvre. La rencontre prend la forme d'un long dialogue au caractère théâtral, où Kathryn joue le rôle du chat qui tente de débusquer la souris. Elle est à la fois l'intruse - en quête d'une vérité qu'elle s'est forgée et cherche à confirmer - et le catalyseur des souvenirs de Hope. Des liens ambigus se tissent entre les deux femmes qui relèvent parfois du sado-masochisme, sans exclure la complicité ou, inversement, l'incompréhension. Ce face à face est aussi prétexte à un exposé sur l'art et sur la peinture américaine de l'après-guerre. Le premier mari, Zack McCoy, qui hante tout le récit, n'est autre que Jackson Pollock. Tandis que le deuxième fait songer à un hybride de Warhol et de Rauschenberg. L'auteur brosse ainsi le paysage de plusieurs générations successives à partir de figures aisément reconnaissables, qui donnent à l'ouvrage, si le lecteur le souhaite, son allure de roman à clé.

CATEGORIE : LITTÉRATURE ÉTRANGÈRE XXIÈ
Date de publication : 24/8/2006
Editeur : Seuil
Traduit de l’américain par Claude Demanuelli
Pages : 282 - Prix du livre : 21 Euros

EXTRAITS

«L’impulsion qui vient de l’inconscient, le moment de l’automatisme, n’est qu’un moment, une façon de déclencher l’acte de peindre...»

« C’est la vie qui est la performance, l’art est ce qui survit à la vie. »

"Les interviewers et les critiques sont ennemis du mystère, de ce flou indécis qui donne vie à l'art."

"Toujours est-il, dit Hope à Kathryn, qu'il arrivait à nous convaincre que faire de l'art, c'était l'activité humaine la plus noble et la plus pure, c'était approcher Dieu au plus près, le Dieu qui se crée lui-même dans ces tensions entre couleurs."

http://www.evene.fr/livres/livre/john-updike-tu-chercheras-mon-visage-22736.php