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Catégories : Livre

« Christine de Pizan », de Simone Roux (Payot, 272 p., 22 E).

Biographie

Christine de Pizan, notre première intello

Laurent Theis

«Si c'était la coutume d'envoyer les petites filles à l'école et de leur enseigner méthodiquement les sciences comme on le fait pour les garçons, elles apprendraient et comprendraient les difficultés de tous les arts et de toutes les sciences aussi bien qu'eux. » C'est ainsi que s'exprime, en 1405, Christine de Pizan, dans « Le livre de la Cité des dames ». Un brûlot féministe ? On ne connaît, aux oeuvres abondantes de Christine, que les réactions des hommes. Or savants et clercs la prirent au sérieux, exprimèrent même de l'admiration. Les princes ne furent pas en reste : Isabeau de Bavière et Jean de Berry lui portèrent protection, Philippe le Hardi lui commanda une biographie de son frère Charles V, le roi d'Angleterre chercha à la faire venir à sa cour. Trente années durant, dame Christine connut la gloire, et chose rare, elle fut de son vivant représentée sur des miniatures ornant ses manuscrits.

Sans doute ne vient-elle pas de n'importe où. Elle naquit en 1364 à Venise d'un père originaire de Bologne, recruté par Charles V comme astrologue et médecin. Elle grandit dans les choses de l'esprit. Heureuse elle le fut, dix ans durant, dans le couple qu'elle forma avec Etienne de Castel, notaire royal : « Sa compagnie m'était si charmante/Lors qu'il était près de moi/Aucune femme n'était/Plus comblée de bonheur. » Son veuvage ouvrit une décennie de difficultés morales et matérielles. Devenue sans doute copiste de manuscrits, elle fit paraître un premier recueil de poésies en 1399. Désormais, les publications se succèdent contre bon argent.

Là est d'abord son originalité, bien mise en évidence par Simone Roux : elle est la première femme connue pour vivre de sa plume, qu'elle met au service de tous les savoirs et de tous les débats, y compris politiques, à l'exception de la théologie, inaccessible à son sexe. Elle est la première à écrire en français. Plus encore, elle revendique, à la première personne, sa condition de femme, réclamant autant d'émancipation que le XVe siècle permet d'en concevoir. Aussi n'est-ce pas par hasard que son dernier texte soit le premier hommage littéraire « à Jehanne d'Arc », « toi jeune Pucelle à qui Dieu donne la force et le pouvoir d'être la championne »

http://www.lepoint.fr/litterature/document.html?did=187787

Commentaires

  • Merci à cette Christine qui, semble-t-il, a ouvert la voie aux femmes.

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