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Catégories : Mes textes en prose

Le 15 février 2006

Le 15 février 2006.   J’avais donc déposé ma petite chatte, Candy à sa pension et je revenais les mains vides à l’appartement en espérant que tout se passerait bien pour elle. Chez moi, je finissais de boucler mes bagages, vérifiant sur ma liste de préparatifs que je n’avais rien oublié. Un voyage pour la France, ce n’est pas que des vacances. Mon mari rentre aussi pour le travail : des clients, des salons, des rendez-vous, des dîners professionnels etc. De plus, la famille est dispersée un peu partout dans le pays. Ce qui signifie qu’on ne reste pas quinze jours au même endroit, ce serait trop reposant… Nous allons de maisons de famille en chambres d’hôtels et ça aussi ça s ‘organise. Enfin, aller en France, c’est ramener des choses qu’on n’a pas ici : des livres récents moins chers, des fromages, d’autres nourritures terrestres, certains médicaments etc. Donc on fait des listes. C’est aussi voir ou faire des choses qu’on ne fait pas ici : des expositions, des cinémas (etc.) à programmer car le temps passe vite en France… Une voiture vint nous chercher ; pour ne pas laisser pendant quinze jours notre voiture sur le parking de l’aéroport. Sur la route de l’aéroport, en ville, je me gavais de ces coups de klaxons qui me vrillent si souvent les tympans, de la pollution de Casablanca, la ville tentaculaire. Je regardais défiler la campagne reverdie par les derniers pluies, les palmiers s’élançant vers le ciel. Je prenais un grand bol de lumière, de chaleur. Dix heures du matin et il faisait déjà plus de vingt degrés. J’ouvrais la fenêtre car je m’étais un peu habillée pour l’hiver français. L’aéroport se profilait à l’horizon avec  ses moutons et volaille qui s ‘égayaient tranquillement à l’entrée.

 

Parking. Sortir les bagages, les mettre sur un chariot etc. Un aéroport est un aéroport et les rituels sont les mêmes de Paris à Casablanca. Un seule différence, on fume encore ici et pas seulement dans les cafés. Comme je n’ai pas encore arrêté de fumer (malheureusement), je fais mes dernières provisions de cigarettes dans les limites autorisées car ici le tabac est deux fois moins cher qu’en France. Nous montons au restaurant panoramique. Derrière les avions, le ciel marocain infiniment bleu et lumineux qui brûle les yeux. En vol, ce ciel dégagé nous permet d’admirer les côtes marocaines. Quand l’avion descend vers Lille, avec le temps couvert et le décalage horaire (une heure en hiver), il fait nuit et mon cœur se réjouit à la vue des lumières d’une de mes villes préférées. La France, mon pays, j’arrive. Les pieds sur le sol français comme un autre monde, le mien malgré nos sept mois de séparation. Les formalités et les rituels se déroulent plus lentement à l’aéroport de Lille qu’à Casablanca. Enfin, la délivrance ; j’ai aperçu mes beaux-parents qui sont aussi des parents beaux de cœur et d’accueil. Les larmes me piquent les yeux de bonheur. Nous nous embrassons chaleureusement. Bien que vêtue  en conséquence, je suis saisie par la nuit autour de zéro degrés(il ne gèle jamais à Casablanca) et le vent cinglant comme pour me dire : voilà, tu es chez  toi.

 

Nous nous hâtons donc vers la voiture et dans l’enceinte protectrice de la voiture, nous donnons libre cours à nos retrouvailles. Même si nous nous parlons régulièrement au téléphone, il y a beaucoup de choses à se dire. Les questions habituelles à ceux qui descendent de l’avion. Quel temps faisait-il à Casablanca ? La météo hivernale du Nord de la France. Des nouvelles du travail de mon mari. Des nouvelles de la famille française. Malgré la conversation à bâtons rompus, la route paraît longue jusqu’à la maison de mes beaux-parents. La fatigue et l’envie de se poser, la faim, la soif. A la maison, on nous a préparé des plats bien français, tout ce que nous aime pour qu’on se sente bien chez nous. Dans notre lit préparé avec amour, je me sens tout de même comme en décalage, un décalage bien plus important et plus profond que le fuseau d’une heure qui nous sépare du Maroc. J’ai du mal à m’endormir car je me sens toujours comme dans le hall d’embarquement, en partance, en escale…   Le 23 février 2007.

Commentaires

  • je suis plongée comme dans un roman,enfin un debut de roman,,une suite?

    bizzz

  • Si ça ressemble à un roman, c'est parce que c'est un texte en prose, une petite nouvelle (comme d'autres dans cette catégorie).
    C'est la suite de la note du 15 février, "Candy"...
    "Laura en France" : la suite demain

  • 15 fevrier 2006,,je n'avais pas de blog,,,je ne connaissais pas donc pas encore le tien,,il faut que je retrouve cette 1ere note

  • jE VOULAIS DIRE DU 15 FEVRIER DE CETTE ANNEE.
    il y a un an, je n'avais pas de blog non plus

  • Lecture d'une traite, et je me trouve en plongeon dans une bribe de ta vie- départ sur le fil, arrivée dans les sentiments.
    Des moments que tu dois apprécier avec beaucoup de délicatesse.
    (Laura que je te comprends...)
    Vivement la suite de tes aventures ( qui pourrait tout à fait se poser sur les pages blanches d'un futur livre).
    Bien à toi.

  • Aller retour par la pensée entre le présent d'ici (vente aux enchères, salon du livre) et le passé là-bas.
    Entre bonheur et nostalgie...

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