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Catégories : Le Maroc:vie et travail

Nous avons vu samedi:L'expo des peintures récentes de Mohamed Bennani Moa (du 24 janvier au 12 février) à la galerie Venise Cadre.

 Mohamed Bennani Moa est né en 1943 à Tétouan. Il a commencé par fréquenter, de 1958 à 1959, l’Ecole des Beaux-Arts de Tétouan en tant qu’auditeur libre, avant de s’inscrire à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris où il a suivi une formation de 1960 à 1964.

Attiré par l’enseignement des arts plastiques, Mohamed Bennani Moa a suivi une formation au Centre Pédagogique Régional (CPR) de 1978 à 1981 et a enseigné à l’Ecole des arts appliqués de Rabat. En 1989, il bénéficie d’une bourse du gouvernement français et s’installe pendant trois ans à la Cité internationale des arts. Il travaille régulièrement dans l’atelier d’installation et de matiérisme du professeur Sylvestri à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris. C’est durant ce séjour qu’il s’affilie à la Maison des artistes qui impose à ses adhérents un pseudonyme. Mohamed Bennani adopte le pseudonyme de Moa qui le distingue des erreurs fréquentes dues à son homonymie avec un peintre marocain décédé.

Peintre et sculpteur, Mohamed Bennani Moa, qui vit et travaille à Kénitra est fasciné par les supports primitifs : toile de jute, bois, et cuir auxquels il tente d’insuffler une nouvelle vie, en les tordant, en les défigurant. Cet acharnement sur la matière est sous-tendu par un rapport passionné au sensible, aux couleurs de l’océan et de la terre. Sa peinture, fondée sur les déflagrations de la matière, est dominée par l’abstraction lyrique.

Mohamed Bennani est co-auteur d’un livre d’art, « Clair obscur » conçu avec l’écrivain Tahar Benjelloun. Il a représenté le Maroc à la biennale de Venise en 2005.

Commissaire de cette exposition, Aziz Daki rappelle le travail distingué et reconnu de tous par sa force et son intense créativité. “ Pousser, assure-t-il, est le mot qui revient le plus dans la conversation de Mohamed Bennani Moa quand il parle de sa peinture. Il pousse par exigence, par nécessité de toucher ses limites, de ne pas se conformer dans un savoir-faire ou une recette, mais de s’essouffler à chaque fois en se donnant entier à un objet avec lequel il entretient un colloque passionné depuis plus de quarante ans (...) Je vois dans les tableaux de Moa Bennani, continue Daki sur un ton explosif, une irruption volcanique, un jet violent, des terres d’un rouge sanguin où le feu couve et s’exalte parfois jusqu’à d’effectifs incendies, une rafale de vent dans un champ de mimosas, le déferlement d’une vague japonisante, le bruit du choc de plaques tectoniques, des irradiations excessives d’émotions, une grande vitesse d’échappement, un big-bang, un tsunami, des chutes et envols d’essaims d’oiseaux, l’insurrection de particules contre des cellules, le désagrégement des grains d’un caillou, la menace d’un feu derrière une forêt noire, un conglomérat en déroute, un archipel calciné vu du ciel ou simplement la palette d’un peintre enragé.

« Ici tout bouge, nage, fuit, revient, se défait, se refait. Tout cesse, sans cesse

 », écrit Samuel Beckett à propos de Bram Van Velde. Cette phrase s’applique parfaitement à la peinture de Mohamed Bennani Moa, qui insiste : « je ne pars jamais du néant mais de choses vues ». Pour notre fin observateur, chaque peinture de Bennani Moa a une histoire liée à sa genèse. Cette histoire est enracinée dans le réel.

Enragé autant que serein, ouvert aux mondes autant qu’auto isolé, autant reprendre à son sujet une fameuse formule contemporaine, la force tranquille d’un monument de la peinture marocaine.


*Bd Moulay Rachid, Casablanca

 

http://www.lopinion.ma/spip.php?article17900

J'ai déjà parlé de ce peintre à trois reprises.

Cf. surtout cette page avec des images:

http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2007/05/26/peinture-marocaine-mohamed-bennani.html

Commentaires

  • Je suis retournée à ton article, c'est vrai que ce peintre fait des choses superbes, il joue avec les couleurs d'une manière très expressive.

    Tiens, comme je n'ai pas de blog je profite du tien: j'ai vu hier au Musée de l'Homme à Paris la superbe expo «Zoé Zoé» de Titouan Lamazou: photos, dessins et peintures d'après photos de centaines de femmes rencontrées au fil d'un voyage à travers le monde qu'il a fait dans ce but. Lui aussi manie bien les couleurs, mais dans le figuratif.
    Et de plus il défend bien le droit des femmes, avec pudeur et sincérité. Une expo à voir pour ceux qui ne sont pas loin..

  • Il me semble qu'il sera au Salon du livre de Casa (dont j'ai parlé) cette semaine...

  • Il a fait un superbe ouvrage en 2 tomes (dimensions genre 40cm x 40cm x 8cm) avec un grand nombre des peintures de l'expo, et aussi toutes les explications concernant la vie des femmes qu'il a peintes. Malgré le prix élevé de ces livres (175 euros) ils étaient en rupture de stock au Musée de l'homme, et ils prenaient des commandes pour une réédition, qui sera en nombre limité.
    Alors je pense qu'il aura son ouvrage à Casa? si tu vas au salon et que tu peux le voir, il en vaut la peine, et par ailleurs il donne une très bonne idée de l'expo pour ceux qui sont loin.
    Amicalement.

  • iL y a aussi eu des émissions sur France 5, je crois...

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