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Catégories : Musique

Les confidences de Dutronc avant sa tournée

Jacques Dutronc ne quitte jamais la Corse très longtemps. S'il est actuellement en région parisienne, c'est afin de régler les derniers préparatifs d'une grande tournée, sa première depuis la série de concerts de 1992-1993. Les répétitions ont lieu dans un studio de banlieue, à l'abri des curieux. Lorsque Dutronc vous donne rendez-vous pour le déjeuner, c'est dans un restaurant corse qu'il le fait. Celui-ci est sis rive droite, à deux pas du domicile parisien de l'artiste. Lunettes noires, cigare : la silhouette immanquable vous accueille à la terrasse - chauffée - de l'établissement, en vous offrant un verre. «C'est ici que se trouve mon bureau, plaisante-t-il. En plus, on est comme à la maison : le patron de cet endroit est de Monticello, mon village !»

En sirotant une bière - corse, forcément -, Dutronc évoque les répétitions. «Ça avance, ça se précise. Je suis content, on a trouvé une solution pour Fais pas ci, fais pas ça. Le débit de la chanson est un peu trop rapide, mais je ne vous dévoilerai pas ce qu'on va faire pour pallier cela », sourit-il. Comme ce fut le cas la dernière fois, ce nouveau tour de chant va s'appuyer principalement sur son répertoire des années 1966-1975, époque où Dutronc connut ses plus grands succès. Sans disque à promouvoir, ni nouvelle composition à présenter, Jacques Dutronc s'est-il laissé convaincre de remonter sur scène uniquement au nom de la nostalgie ? « Ma principale motivation, c'est le plaisir. L'autre, c'est que ça me permet de vivre et de faire travailler pas mal de gens. C'est une espèce d'entreprise, même si je ne me prends pas pour un PDG. J'adore travailler en équipe », avoue-t-il en regardant la carte des entrées. La plupart des musiciens présents au Casino de Paris en 1992-1993 vont reprendre du service pour ce nouveau périple : Erdal Kizilcay, Jannick Top, Bernard Arcadio… La jeune flûtiste belge qui nous rejoint à table aura la charge des chœurs avec une autre, « mais le problème de celle-là, c'est qu'elle veut chanter sur tous les morceaux», s'amuse Dutronc. Bien qu'on l'ait plus souvent vu au cinéma que sur scène ou en studio ces dernières années, Dutronc déplore le manque d'envergure du cinéma français. «Ça manque un peu de locomotives, se désole-t-il. Le seul projet intéressant qu'on m'a proposé, c'est un film mis en scène par Malavoy qui évoquerait la fuite de Céline en Allemagne, mais ils ont du mal à trouver un financement.»

Acclamé pour ses rôles dans L'important c'est d'aimer ou Van Gogh, le dandy n'a jamais pris son activité d'acteur au sérieux. Et même si le cousin de sa mère était Claude Sautet, il n'a jamais parlé ­cinéma avec le grand metteur en scène, qui l'a dirigé dans Mado, au milieu des années 1970. « Vous boirez un peu de vin avec moi ?, s'inquiète-t-il. Tant mieux. Je me méfie de ceux qui d éclarent ne pas boire une goutte avant 19 heures », dit-il en choisissant un vin, corse lui aussi, suscitant un haussement d'épaule chez la ­sobre Sylvie, qui travaille à ses côtés ­depuis plusieurs années. Avant d'annoncer ses dates de tournée, il a dû se soumettre à une visite médicale exigée par les assurances. « Tout va bien, dit-il. ­Enfin, il me semble. On a été acceptés par les assureurs après examen des dossiers médicaux. Mais les règles vont peut être changer après l'hospitalisation de Johnny. » S'il a été immobilisé plusieurs mois l'an passé pour subir une greffe osseuse à la hanche, Jacques Dutronc est en parfaite santé. Il a d'ailleurs profité de ce repos forcé pour lire l'autobiographie de Françoise Hardy, qu'il a trouvée « très bien écrite ». Il vante également le prochain album de son épouse, à paraître en 2010, et se réjouit du succès de leur fils Thomas. «Lui aussi écrit très bien. Je suis allé l'écouter au ­Zénith. Il se débrouille parfaitement.»

 

Pouvoir fumer sur scène

 

Déconneur sur la plupart des sujets, Dutronc est extrêmement touchant lorsqu'il évoque ceux qu'il aime. C'est confiant qu'il aborde la soixantaine de dates au cours desquelles vont résonner de nouveau des titres aussi emblématiques que L'Opportuniste, Les Cactus ou On nous cache tout, on nous dit rien, composés par lui et écrits par Jacques Lanzmann. « Ça me paraît plus moderne que certains textes de jeunes chanteurs  », sourit-il. Sa seule exigence : pouvoir fumer sur scène. « Je ne fumerai pas vraiment mais j'allumerai un cigare, ça permettra de faire des économies d'énergie  », dit-il en commandant un foie gras et un risotto aux cèpes et saint-jacques. L'après-midi sera consacré à préparer la tenue de scène : pantalon Lanvin, débardeur, veste en cuir. Dutronc, plus élégant que jamais, vieillit aussi bien que ses chansons.

En tournée dans toute la France à partir du 8 janvier 2010. «Les Années Vogue», coffret 8 CD, chez Sony Music.
À paraître : « Jacques Dutronc, la bio », Michel Leydier, Éditions du Seuil.   

 http://www.lefigaro.fr/musique/2009/12/14/03006-20091214ARTFIG00390-les-confidences-de-dutronc-avant-sa-tournee-.php

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