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Catégories : Musique

Jean-Michel Jarre, retour vers le futur

Par Olivier Nuc
22/03/2010 | Mise à jour : 10:12
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Célébré pour ses son et lumière gigantesques dans les années 1980 et 1990, il fait son retour avec une tournée en salle (ici à Bordeaux), baptisé « 2010 ».
Célébré pour ses son et lumière gigantesques dans les années 1980 et 1990, il fait son retour avec une tournée en salle (ici à Bordeaux), baptisé « 2010 ». Crédits

La star mondiale retrouve sa collection de synthés analogiques le temps d'une tournée. Il passe en revue les grandes heures de sa carrière.

Et si Jean-Michel Jarre, un des Français les plus connus dans le monde, était un homme somme toute assez méconnu ? Célébré pour ses son et lumière gigantesques dans les années 1980 et 1990, il fait son retour par la petite porte, avec une tournée en salles. Sobrement baptisé 2010 - «en hommage à Arthur C. Clarke», précise-t-il -, ce tour d'Europe tombe à point nommé.

Désormais sexagénaire, le musicien a fraîchement acquis le statut noble de pionnier de la musique électronique : le voilà régulièrement cité comme influence par les jeunes musiciens français du genre. Ceux-ci saluent son travail de défricheur effectué dès le milieu des années 1970. «En réalité, sourit Jean-Michel Jarre, je n'ai jamais été à la mode. Oxygène est sorti en pleine époque disco et punk.» Cet album, qui a reçu un accueil triomphal dans le monde entier, a été le déclencheur d'une carrière impressionnante. Pourtant, si ses chiffres de vente ont toujours été importants, Jean-Michel Jarre a dû traverser un long purgatoire critique, en particulier en France. «Comme je jouais dans le monde entier, j'ai moins ressenti les effets des critiques ici», confesse-t-il sans coquetterie.

À rebours de ses ambitieuses productions en plein air (en Chine, à Houston, à la Défense), il propose aujourd'hui un tour d'horizon plutôt modeste de sa discographie. «On m'a taxé de mégalomanie mais n'est-il pas plus narcissique de se produire seul à la guitare plutôt que de se fondre dans de grosses productions comme je l'ai fait ?» fait-il mine de questionner, quelques minutes avant le coup d'envoi de la deuxième étape française de son périple.

 

Un gamin exalté  

 

Si ses confrères allemands de Kraftwerk scénarisent à l'extrême leurs prestations, veillant à cacher tout le dispositif, Jarre procède exactement à l'inverse. De bout en bout, son spectacle est une véritable ode au matériel avec lequel il a tissé sa musique. Empilements de synthétiseurs analogiques, amas de câbles, la scène pourrait ressembler à un laboratoire. À cette différence près que l'homme qui s'anime derrière ces claviers tient plus du gamin exalté que du savant fou.

Entouré de trois compagnons de route qu'il qualifie de «vintage», Jean-Michel Jarre jubile de la première à la dernière minute d'une présentation généreuse et ludique. Planqués derrière des titres parfois abscons, la plupart des morceaux joués sont des tubes. Les titres qui accusent le plus le poids des ans sont d'ailleurs ceux des années 1980, comme 4e Rendez-vous, tandis que ceux de la décennie précédente ont pris une belle patine. En marge de ces mélodies reprises par le public, Jarre rappelle qu'il fut un membre du Groupe de recherche musicale, le GRM de Pierre Schaeffer, au détour de quelques pièces plus expérimentales. S'il avoue s'être égaré en s'aventurant du côté d'une musique plus dansante sur son dernier album en date, Téo & Téa (2007), l'homme semble plus serein que jamais.

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