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Merkel craint un «tourisme social» venu de l'est

 

«Nous ne voulons pas payer pour les citoyens européens qui séjournent seulement en Allemagne pour rechercher un emploi», a expliqué Angela Merkel.

«Nous ne voulons pas payer pour les citoyens européens qui séjournent seulement en Allemagne pour rechercher un emploi», a expliqué Angela Merkel. Crédits photo : Michael Sohn/AP

La chancelière tient à rassurer les électeurs de son pays au moment ou les Européens votent ou s'apprêtent à voter.

La formule résonnera durement aux oreilles de la gauche française, qui se bat d'élections en élections pour une «Europe sociale». Dans une interview parue jeudi dans un petit journal régional de Bavière, Angela Merkel décrit l'Europe telle qu'elle la voit: «L'Europe n'est pas une union sociale», explique-t-elle au quotidien Passauer Neue Presse. Alors que les Européens votent ou s'apprêtent à voter, la chancelière tient à rassurer les électeurs de son pays.

La déclaration est à relier au contexte allemand et à la crainte qu'un «tourisme social» se développe vers la première puissance économique de l'Union. L'aile droite de la coalition au pouvoir, la CSU et les eurosceptiques de l'AfD dénoncent la possibilité pour les citoyens européens de percevoir des aides sociales dès leur arrivée dans le pays.

Responsabilités nationales

Pour ces formations politiques, le système social fédéral serait mis en danger par l'immigration de la pauvreté et du chômage. Les immigrants d'Europe de l'Est sont implicitement visés: la polémique a jailli au début de l'année, lorsque sont tombées les dernières restrictions de circulation appliquées aux Roumains et aux Bulgares. En clair, ils ne traverseraient la frontière que pour toucher les allocations chômage.

«Nous ne voulons pas payer pour les citoyens européens qui séjournent seulement en Allemagne pour rechercher un emploi», explique la chancelière. Pour être le bienvenu, il faut, soit un emploi, soit de la famille. Selon le ministère du Travail, les prestations sociales accordées aux étrangers européens vivant en Allemagne dans le cadre des lois Hartz IV se sont élevées à 1,7 milliard d'euros en 2013 et à 5 milliards d'euros pour les étrangers non européens.

Les immigrants d'Europe de l'Est sont implicitement visés : la polémique a jailli au début de l'année, lorsque sont tombées les dernières restrictions de circulation appliquées aux Roumains et aux Bulgares

Depuis plusieurs mois, le débat est aussi juridique: des plaintes ont été déposées par des familles de migrants qui demandent à percevoir les allocations, notamment les compléments de revenus, au nom de la libre circulation des personnes en Europe et l'égalité de traitement. La Cour de justice européenne a été sollicitée. Mardi, l'avocat général Melchior Wathelet a rendu un avis justifiant que les prestations sociales ne soient pas délivrées automatiquement. «Cela permet d'éviter que les personnes qui exercent leur liberté de circulation sans volonté d'intégration ne deviennent une charge pour le système d'assistance sociale», a expliqué l'avocat général. Le gouvernement prévoit quoi qu'il en soit de légiférer. «Nous allons travailler pour pouvoir, autant que possible, éviter les abus», a déclaré la chancelière. Le gouvernement veut notamment pouvoir interdire de séjour les étrangers condamnés pour abus aux prestations sociales.

Au sein de la grande coalition, le SPD grince des dents mais modère ses critiques: la priorité était pour les sociaux-démocrates d'obtenir un accord sur la réforme des retraites.

Alors que les eurosceptiques gagnent du terrain au sein de l'Union, et même en Allemagne, où l'AfD pourrait obtenir entre 5 et 10 %, Merkel a choisi de durcir le ton. Pour elle, la solidarité européenne ne doit pas se substituer aux responsabilités nationales. Cela vaut pour les réformes économiques, la réduction des déficits mais aussi les réponses au chômage.

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