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Catégories : A voir, CE QUE J'AIME/QUI M'INTERESSE, Des expositions

Hommage à Alexandre CALDER

Légende Photo : Spirales et cerceaux 1969
Lithographie originale sur chiffon de Mandeure
75 x 109,5 cm
Collection Fondation
Marguerite et Aimé Maeght, Saint-Paul
© Adagp, Paris, 2014
©Archives Fondation Maeght, Saint-Paul de Vence
Photo Claude Germain

Exposition du 24 mai au 7 septembre 2014

À l’occasion du cinquantième anniversaire de la Fondation Maeght, le Musée d’Art moderne et d’Art contemporain de Nice a souhaité mettre en lumière les liens qui unissaient la famille Maeght au sculpteur et peintre américain Alexander Calder.

L’exposition Alexander Calder renforce la présence de la sculpture monumentale: Stabile-Mobile 1970 (collection Mamac) exposée en permanence sur le parvis du musée par des œuvres généreusement prêtées par la Fondation Maeght et la famille Maeght (Adrien, Isabelle et Jules Maeght).
Près de cinquante œuvres représentatives du parcours entier de l’artiste sont ainsi proposées : fil de fer, bronzes, mobiles, mobiles-stabiles, œuvres sur papier (encres, aquarelles, lithographies).

ALEXANDER CALDER

Si aujourd’hui la Fondation Maeght est un lieu incontournable parmi les institutions consacrées à l’art moderne et contemporain, son histoire commence dans les années cinquante grâce à la destinée hors du commun du couple Aimé et Marguerite Maeght lorsqu’ils achètent une propriété à Saint-Paul. Par la suite, Georges Braque et Alberto Giacometti les encourage à amorcer, afin de surmonter la mort de leur jeune fils, la création d’un lieu d’art moderne serein où se rencontreraient les artistes. Ils seront toujours soudés avec les Maeght par une forte amitié et une étroite collaboration dans leur travail, notamment des presses de l’imprimerie Arte-Adrien Maeght et des illustrations pour la célèbre revue Derrière le Miroir. Ces artistes se fédèrent autour de la galerie Maeght, ouverte en 1936 à Cannes et en 1945 à Paris. En effet, Aimé Maeght est marchand d’art et avant tout éditeur d’art. Depuis l’ouverture de la Fondation en 1964, des artistes tels que Giacometti, Miró, Calder, Picasso, Chillida, Ubac, Kelly, Adami et Riopelle viennent nombreux pour goûter au calme du lieu et y laisser leur empreinte. D’autres aujourd’hui ont pris le relais, demeurent au Mas Bernard, propriété familiale des Maeght et produisent de nombreuses oeuvres dans les ateliers. Ainsi, le désir des Maeght de servir et aider les artistes perdure.

Dans cette même volonté, le bâtiment de la Fondation devait être anti-monumental afin de pouvoir s’intégrer totalement au paysage méditerranéen grâce à l’utilisation de techniques et matériaux à la pointe de la technologie. Le choix se porta naturellement sur l’architecte Josep Lluis Sert d’origine catalane, suite à la visite d’une de ses précédentes créations : la villa-atelier de Joan Miró à Palma de Majorque. Ses principes étaient en accord avec ceux des Maeght. Désormais, la synergie entre l’environnement, l’architecture et les oeuvres est parfaite : la Fondation Maeght est une oeuvre d’art totale. Le musée des Beaux-Arts du Havre (1961) est le premier musée d’art moderne construit après guerre sous l’impulsion d’André Malraux. La Fondation Maeght le suit peu après et constitue la première création d’art vivant en France. Elle est reconnue d’utilité publique le 15 mai 1964.

Du point de vue de la programmation, l’institution organise de nombreuses expositions thématiques ouvrant de nouveaux horizons et permettant de se démarquer de la galerie parisienne. Dirigée alors par François Wehrlin puis par Jean-Louis Prat pendant plus de trente années, les expositions présentent bien souvent un accrochage inattendu et mémorable. La première exposition de la Fondation, « Dix ans d’art vivant 1945-1955 », sera renouvelée en 1967 pour les dix années qui suivent. Elle offre un récapitulatif de l’art récent, discours tout à fait inédit pour l’époque. « Cette manifestation d’un éclat exceptionnel rehaussera le prestige de la Côte d’Azur, terre des Arts par excellence. »1 La majorité des expositions des dix premières années de la Fondation furent des rétrospectives consacrées aux grands maîtres du XXème siècle, dont certains pouvaient être ceux de la galerie Maeght : Wassili Kandinsky en 1966, Marc Chagall en 1967, ou encore Alexander Calder en 1969. Les manifestations ont toujours gardé un caractère d’Avant-garde. Dans l’exposition du « Musée Imaginaire d’André Malraux » en 1973, les visiteurs purent apprécier plus de huit cents pièces, offrant un vaste panorama de l’art de cinq continents sur quatre millénaires. La Fondation préfigure la conception moderne du musée en multipliant ses activités dans une grande diversité des évènements artistiques et culturels.

La Fondation Maeght, après cinquante ans d’existence, a acquis sa place parmi les quelques hauts lieux de l’art actuel, suivie dans les années 1990 par le Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain de Nice. Un bilan de ces dernières décennies démontre que les institutions telles que la Fondation Maeght et le MAMAC ont contribué à faire de la Côte d’Azur un pôle international de promotion et de diffusion de l’art qui, loin de Paris, accentue les démarches de décentralisation culturelle. Les deux institutions ont naturellement collaboré dans le cadre de manifestations en s’accordant à plusieurs reprises des prêts mutuels tels que les oeuvres de l’artiste américain Ellsworth Kelly, dans le cadre de l’exposition de la Fondation « Le Noir est une couleur » en 2006.

Ainsi, le MAMAC a fait le choix de participer au cinquantenaire de la Fondation Maeght en construisant un dossier Calder autour de l’oeuvre maîtresse, Stabile-Mobile (1970) conservée dans le fonds permanent du musée. Alexander Calder est une figure majeure de l’art moderne fortement liée à la Fondation. En effet, l’amitié unissant la famille Maeght à Alexander Calder prend sa genèse en 1947 lorsque l’artiste fait la connaissance de Marguerite et Aimé Maeght pour l’« Exposition Internationale du Surréalisme » dans leur galerie parisienne. Dès lors, il devient un intime de la famille. Afin de distraire leur jeune fils malade,Alexander Calder et son épouse Louisa proposent dans l’appartement parisien des Maeght, des représentations du Cirque, thème qui occupera son oeuvre pendant cinq ans. En trente années de collaboration, ce sont plus de deux cents titres de lithographies ou eauxfortes originales que Calder réalisera pour Maeght Éditeur. Dans le cadre de mai 68, il réalise sur les presses de l’imprimerie Arte- Adrien Maeght, une lithographie originale. Il crée également plusieurs livres de bibliophilie pour Maeght Éditeur dont Fêtes de Jacques Prévert. Pour chacune des onze expositions à la Galerie Maeght, il réalise un exemplaire de la revue Derrière Le Miroir et une affiche. Pour les jardins de la Fondation, le sculpteur crée un immense stabile qu’il nomme Les Renforts. Lors de la rétrospective qui lui est consacrée en 1969 à la Fondation Maeght, il supervise le catalogue et réalise une affiche en lithographie originale. Cette profonde amitié durera jusqu’à la mort de Calder en novembre 1976.

Depuis plus de vingt ans, Stabile-Mobile est présenté sur le parvis du MAMAC. L’harmonie de la sculpture, la stabilité de la structure et l’agilité du balancier en font une des oeuvres les plus abouties du sculpteur. Il est peut-être utile de faire connaître une péripétie liée à l’implantation de cette oeuvre à Nice. Cette sculpture a été installée au début des années 1970 devant le théâtre « provisoire » de Nice, dirigé alors par Gabriel Monnet. La structure abritant le théâtre a été démontée dans les années 1980 pour laisser place au nouveau Théâtre National de Nice (TNN) et au MAMAC. La sculpture de Calder a été déposée à la même occasion. En 1994, le MAMAC prépare en partenariat avec la Villa Arson, l’exposition « Nouvelle Vague » (février-avril 1994) qui rassemble douze artistes issus de l’École nationale supérieure des Beaux-arts. Dans la sélection, mise en place avec Christian Bernard, apparaît l’artiste Philippe Ramette. Ce dernier souhaite installer sur le parvis du musée une chaise placée en haut d’un mât et demande au musée de trouver un tel support. Nous nous rendons dans un dépôt de la ville où sont stockés d’anciens candélabres afin de négocier le prêt d’un mât de fibre de verre d’environ 7 mètres de hauteur. Dans ce dépôt, nous constatons la présence d’une pièce de piétement métallique que j’identifie comme faisant partie d’un Calder. En poursuivant mes investigations sur le site, deux autres éléments de grande dimension sont découverts. Le pied, la partie stabile de l’oeuvre, apparaît dans son intégrité, prête à être remontée. Au fond du dépôt, le balancier et les trois disques portant quelques restes de couleur sont retrouvés. Le mobile peut à son tour être mis en place. Stabile-Mobile est alors remonté sur le parvis entre le musée et le théâtre, où il accueille depuis de nombreux visiteurs.

L’actualité montre fréquemment l’importance que représente le Stabile-Mobile dans les collections du musée. En effet, le MAMAC a dernièrement rendu hommage à Alexander Calder par le choix porté sur l’installation de l’artiste belge Arne Quinze, située sur le parvis (depuis le printemps 2013 et jusqu’à fin 2014) et composée d’une multitude de planches en bois enchevêtrées composant un impressionnant « stabile ». Son titre sans équivoque, Hommage à Alexander Calder, reprend l’idée de l’aspect frêle et mobile de l’installation semblant pouvoir s’animer au moindre souffle de vent et, de manière paradoxale, le côté très stable de ses socles en béton. Le Stabile-Mobile, sculpture composite, révèle dans un syncrétisme surprenant, l’ancrage à travers les quatre pieds bien établis sur la pierre grise du parvis, et la fluctuation de la flèche se mouvant au gré du vent.

L’exposition « Hommage à Alexander Calder », réalisée en étroite collaboration avec Olivier Kaeppelin, Directeur de la Fondation, réunit près de cinquante oeuvres représentatives du parcours de l’artiste, en résonnance avec les cinquante ans de l’institution : sculptures en fil de fer, bronzes, mobiles, mobiles-stabiles et oeuvres sur papier (encres, aquarelles et lithographies). Ce projet a été rendu possible par l’implication et le soutien certains de la famille. Nous remercions tout particulièrement Adrien, Isabelle et Jules Maeght, ainsi que l’équipe de la Fondation.
Gilbert PERLEIN
Conservateur en chef du Patrimoine
Directeur du MAMAC
1 Extrait de Nice-Matin du 16 mars 1966, archives de la Fondation Maeght.

Commissariat de l’exposition :
Gilbert Perlein - Conservateur en chef du patrimoine - Directeur du MAMAC
Julia Lamboley - Commissaire adjoint d’exposition

Galerie du musée d’Art moderne et d’Art contemporain de Nice
Place Yves Klein - 06364 Nice Cedex 4 - France
0033 (0)4 97 13 42 01 - www.mamac-nice.org - mamac@ville-nice.fr
Ouvert du mardi au dimanche de 10 heures à 18 heures – Entrée libre

http://www.nice.fr/Culture/Actualites/Hommage-a-Alexandre-Calder

 

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