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Catégories : CE QUE J'AIME. DES PAYSAGES, Des jardins et des parcs, Le paysage

Les artistes de l'eau

Les artistes de l'eau

Fontainiers à Versailles au Grand Siècle

The water artists

Hydrant men in Versailles in the age of Louis XIV
23/12/2009

Résumé

L'analyse des métiers et des compétences techniques mises en place dans la réalisation des jardins d'agrément a ouvert, depuis quelques années, de nouvelles pistes d'investigation dans le domaine de l'histoire du jardin et du paysage. S'attachant à ce nouveau courant d'études, cet article examine l'art de maîtriser les eaux dans les jardins de l'époque classique à travers l'analyse de la formation, des savoir-faire et du travail quotidien des fontainiers de Versailles pendant le règne de Louis XIV. À partir de l'étude des documents d'archive, des correspondances et des traités d'architecture et d'hydraulique, cette recherche souhaite contribuer aux études sur l'évolution de l'art des jardins et des métiers s'y rapportant à l'époque moderne.

The analysis of the professions and the technical skills developed in the realisation of pleasure gardens lead, during the last years, to new opportunities of research investigation in the field of landscape and garden history. Based on this new study trend, this article reviews the art of managing the waters in the gardens of the classical period through the analysis of the training, the savoir-faire and the daily work of Versailles hydrant men during the age of Louis XIV. Based on archived documents, correspondence, and architecture and hydraulic treaties, this research aims to contribute to studies on garden arts evolution and on the professions related to it during the modern era.

Texte

Introduction

Le rôle joué par l'eau dans la structure et la décoration des jardins est une thématique incontournable pour toute recherche sur les jardins de l'époque moderne. Elément à haute valeur esthétique, religieuse et politique - ainsi que « projectuelle » - l'eau a été, depuis toujours, l'objet d'une abondante littérature. Celle-ci a longtemps été dominée par une approche qui relève généralement des disciplines liées à l'histoire de l'art. Dans les manuels, comme dans les monographies, les fontaines et les effets produits par les jeux d'eau ont été étudiés en tant qu'éléments de décoration et d'agrément relevant à la fois de la culture esthétique de l'époque, des modèles architecturaux issus de la tradition et de leurs significations politiques et philosophiques. Plus récemment, les chercheurs se sont davantage intéressés à la dimension technique des réalisations, aux connaissances et aux compétences employées, ainsi qu'à la formation et à la biographie des techniciens qui ont contribué à la réalisation et à la gestion des chantiers hydrauliques des parcs et des jardins. Par ailleurs, plusieurs études sur les jardins historiques ont pris en considération l'analyse du projet hydraulique lors de recherches préalables à un classement patrimonial ou lors de travaux de restauration et de réhabilitation, ce qui a favorisé le développement de ce courant d'études.
En ce qui concerne les jardins classiques, nous devons signaler la parution, depuis une vingtaine d'années, d'articles et d'ouvrages scientifiques particulièrement éclairants (Vérin, 1991 1993 et 2008 ; Soullard, 2007 ; Bentz, 1990, 2006) ainsi que la réédition, en papier ou en format électronique, des traités d'art des jardins et d'hydraulique publiés entre le XVIe et le XVIIIe siècle en France et ailleurs1, des planches et des gravures représentant les fontaines et les jets d'eau, des projets, des correspondances et des documents d'archives consacrés à la mise en œuvre des chantiers des réseaux hydrauliques. Cette production a permis de s'emparer d'un riche corpus de textes et d'images qui, en montrant la complexité et l'originalité technique des projets, a ouvert de nouvelles pistes d'investigation non seulement dans le domaine de la maîtrise de l'eau dans les jardins, mais aussi dans celui de la dimension matérielle et paysagère des réalisations2.
Dans ce contexte, notre article présente les premiers résultats d'une recherche sur l'art des fontaines à Versailles au temps de Louis XIV au travers de l'activité quotidienne des fontainiers. Ces artistes, chargés de la réalisation et de l'entretien du réseau assurant les jeux d'eau du jardin3, n'ont jamais fait l'objet de recherches historiques - à l'exception des membres de la famille Francini et de Nicolas Le Jongleur. Leur rôle dans la réalisation des projets de Louis XIV et Le Nôtre a été cependant très important, voire déterminant. Les jeux d'eau qui décoraient les jardins ont été, dès les premières fêtes féériques versaillaises, l'un des spectacles préférés des visiteurs et des écrivains de la Cour et ont très largement contribué à la renommée internationale du château.
Dans une première partie, notre analyse se concentre sur un essai de définition. Qui étaient les fontainiers au XVIIe siècle ? Comment apprenaient-ils leur métier et quelles étaient leurs compétences? Cette démarche nous a semblé essentielle pour pouvoir ensuite définir la spécificité de notre objet d'étude. L'équipe des fontainiers de Versailles était constituée par des techniciens spécialisés dans l'aménagement et l'entretien des jardins d'agrément ; ils étaient employés principalement auprès des châteaux de la Couronne. Cette spécificité entraînait-elle une formation particulière et des compétences spécifiques ? Elle était à l'origine de savoir-faire différents de ceux traditionnellement attribués aux membres de la corporation des maîtres plombiers et fontainiers de la ville de Paris fondée au XVIe siècle ? La deuxième partie de cet article est consacrée à l'analyse de l'organisation du service des fontaines du château et des activités quotidiennes des fontainiers, ainsi qu'à la présentation de quelques données biographiques issues des archives. Elle vise à saisir l'apport de ces derniers au projet du jardin et à son entretien, et à les situer dans le cadre plus ample des métiers concernés par l'aménagement du paysage à l'époque moderne.
Il nous semble opportun de préciser, pour commencer, que dans notre démarche le mot art - et aussi celui d'artiste - est employé dans son sens purement technique, c'est-à-dire dans le sens d'un « amas de preceptes, de regles, d'inventions et d'experiences, qui étant observées, font reüssir aux choses qu'on entreprend, & les rendent utiles et agreables4 », et selon une acception qui relève plutôt des arts mécaniques5.

Un art en évolution

Excepté les membres de la famille Francine6 et le fontainier Nicolas Le Jongleur7, la plupart des fontainiers de Versailles restent encore aujourd'hui méconnus. Leur travail quotidien et leur rôle dans la mise en œuvre du réseau hydraulique des jardins semblent être restés cachés derrière le nom des célèbres scientifiques qui concoururent à réaliser le projet : l'abbé Picard, le mathématicien La Hire, les ingénieurs Vauban et Gobert. Pourtant, si le chantier de Versailles a représenté une étape importante pour le développement de la science hydraulique, il a aussi entraîné l'évolution des professions la concernant.
L'équipe, dirigée d'abord par les ingénieurs François Francini et Denis Jolly, ensuite par Claude Denis et son fils, développa des compétences techniques raffinées. Elle perfectionna les calculs sur la capacité des bassins et sur le rapport entre la hauteur des réservoirs et l'élévation de jets et commença à se spécialiser dans la construction des pompes, des murs de soutènement, des réservoirs et l'imperméabilisation des voûtes des aqueducs.
La littérature de l'époque témoigne de cette rapide évolution des métiers liée à la maîtrise des eaux. Une confrontation analytique entre les mots et les expressions employés pour définir et décrire les compétences et les savoir-faire des plombiers et des fontainiers dans les Statuts, articles, ordonnances et privileges des principal, jurez, anciens bacheliers & maîtres plombiers et fontainiers de la ville de Paris8 dans les traités d'architecture et dans les dictionnaires publiés entre XVIIe et XVIIIe siècle se révèle en ce sens très éclairante. Au début du XVIIe siècle, se qualifiaient comme fontainiers (ou plombiers) ceux qui s'occupaient de la fonte et de la vente du plomb. Les membres de la communauté fournissaient les voituriers pour le transport de l'eau en ville et vérifiaient que les entrepreneurs employaient les tuyaux provenant des forges de la communauté. Une période d'apprentissage de quatre années auprès de l'atelier d'un maître permettait aux compagnons d'accéder à un examen final qui comportait un travail de soudure en présence de deux représentants du métier (bacheliers).
De la lecture des statuts nous pouvons par conséquent déduire que les fontainiers étaient des artisans qui s'occupaient des fontaines dans le sens traditionnel du terme, c'est-à-dire des sources d'eau vive9. Leur tâche, d'après le jésuite J. François dans son traité d'hydraulique, était essentiellement de savoir appliquer de manière raisonnée l'art de distribuer l'eau (François, 1653). Cette définition est corroborée d'ailleurs par le dictionnaire de P. Richet, publié en 1680, qui à l'entrée « fontainier » indique « celui qui a soin des eaux des fontaines10 ».
Pourtant, à partir de la dernière décennie du XVIIe siècle, nous pouvons constater une certaine différenciation des diverses significations du mot fontaine, ainsi que l'apparition d'une nouvelle définition de fontainier. Pour le Dictionnaire de l'Académie française (1694) une fontaine est à la fois de l'« eau vive qui sort de terre » et un « corps d'architecture qui sert pour l'écoulement, pour l'ornement, pour les jets d'eau d'une fontaine11 ». La définition apparue cette même année dans le Dictionnaire des arts et des sciences dirigé par Corneille est plus détaillée. L'article précise que « quand on prend le mot de fontaine pour un composé d'architecture & sculpture, les fontaines ont différens noms selon que leur forme est différente » et présente une liste des noms des diverses typologie : « à bassin, à coupe, en niche, en grotte, en buffet, en portique, en demy-lune12 ». Il revient en revanche à l'architecte Augustin-Charles d'Aviler, dans le dictionnaire annexe à son Cours d'Architecture (1691), de donner une nouvelle définition de fontainier. Revendiquant l'importance que la science hydraulique avait acquis à l'intérieur des arts, il appelle fontainier « un homme qui a connoissance de l'hydraulique, qui est pratique dans la conduite des eaux pour les jeux des fontaines, & qui veille à l'entretien de leurs tuyaux13 ». Par extension, il écrit qu'on peut appeler aussi fontainiers tous les ouvriers qui travaillaient aux dépendances du maître fontainier.
Comme cela arriva dans d'autres métiers autour de la réalisation des jardins (en premier lieu celui de jardinier), la pratique d'activités spécifiques ne fut pas immédiatement retenue dans le langage commun. Quand en 1773 l'avocat de Cerfvol s'engagea à rédiger un volume sur les fontainiers et les plombiers pour la collection consacrée aux arts et métiers de l'Académie royale des sciences, il fut confronté à la difficulté inattendue de devoir définir l'objet de son analyse. Ayant au départ sous-estimé « les infinies applications de cet art », il se retrouva obligé de devoir distinguer deux catégories de fontainiers : les traditionnels (qui sont en effet le sujet de son livre) et ceux qui s'occupaient des systèmes hydrauliques des jardins et des châteaux. Tandis que les premiers produisaient des travaux d'utilité publique, les seconds construisaient des machines destinées au plaisir des sens. Au lieu d'apprendre les techniques pour le travail du plomb, ces derniers étudiaient la mécanique des jets d'eau et concevaient les règles de « cette magnificence hydraulique » qui avait atteint dans les fontaines de Versailles son degré maximum d'expression14.


N. de Larmessin, Habit de Fontainier, gravure, XVIIe siècle.
DR.


Le service des fontaines

Les fontainiers eurent avec les jardiniers un rôle fondamental dans la création du jardin de Versailles. Entre le dessin du jardin et la construction du système hydraulique existait d'ailleurs une forte relation. La présence du fontainier aux côtés du jardinier ou de l'architecte était d'une grande importance pour garantir l'avancement des constructions. Il calculait, sur la base de la capacité et de l'apport hydraulique des réservoirs, la hauteur des jets d'eau et la durée de leur fonctionnement.
Dans les premières années d'activité du chantier de Versailles, François Francine partagea la gestion du système hydraulique avec l'ingénieur Denis Jolly qui élabora le projet pour le mécanisme de pompage de la Tour d'eau et fournit le plomb pour la plupart des fontaines et des réservoirs. En 1670, Denis Jolly, accusé par le contrôleur général Charles Perrault d'avoir falsifié les notes des comptes, fut renvoyé. Après lui, Claude Denis, qui avait déjà travaillé au service de Louis XIII, signa un contrat pour l'entretien des fontaines de Versailles le 16 octobre de la même année15.
Ce document nous permet de dresser la liste des nombreuses activités affectées à cette date au service des fontaines du château. Denis avait la tâche de :
  • garantir le bon fonctionnement et l'entretien des installations hydrauliques de l'étang de Clagny, qui représentait à cette époque la source principale des eaux pour le jardin ;
  • diriger le fonctionnement des pompes et des conduites hydrauliques ;
  • nettoyer et de vérifier le niveau d'eau dans les réservoirs ; 
  • empêcher la formation de plaques de glace dans les réservoirs et dans les fontaines durant l'hiver ; 
  • approvisionner les glacières durant la belle saison ; procurer le plomb et le matériel pour la soudure ;
  • superviser le fonctionnement des fontaines durant les séjours du roi et quand il en avait reçu l'ordre.
En outre, il devait avoir à sa disposition deux compagnons plombiers et trois garçons fontainiers, nommés par le surintendant, qui logeaient dans les appartements de la pompe16.
La responsabilité du mauvais fonctionnement du système hydraulique retombait entièrement sur lui. Louis XIV, qui inspectait parfois personnellement le jardin, avait établi des sanctions pécuniaires plutôt importantes pour chaque infraction au règlement. Si, par exemple, un fontainier n'était pas à sa place, ou bien s'il se présentait dépourvu des outils du métier, une amende de 30 sous était infligée à Denis17. Si, durant son passage, le souverain relevait que le fonctionnement des fontaines était compromis par un manque de personnel, le titulaire de l'entretien se voyait infliger une amende de 10 livres pour chaque plombier ou de 3 livres pour chaque fontainier absent.
En 1672, à l'occasion de la publication du Règlement pour les fontaines de Versailles par Colbert, l'ingénieur se vit imposer des directives encore plus rigoureuses. Entre autres, il avait l'obligation de résider avec ses collaborateurs à la Tour d'eau, sous peine d'un renvoi immédiat, et de payer une sanction pour tous les jours pendant lesquels il n'avait pas trouvé de remplaçant lors de l'absence de l'un de ses aides18. Comme en témoigne un certificat d'août 1696 dans lequel on autorisait le garçon fontainier Louis Bagoulet à se rendre à Brest pour deux mois, aucun aide affecté aux fontaines ne pouvait s'absenter du palais sans la permission du  souverain19.
Inspecter le travail des fontainiers, surtout depuis l'épisode des fausses factures de Denis Jolly, était considéré comme l'une des tâches les plus importantes des contrôleurs du palais. Comme le notait déjà J. François en 1653 « l'ignorance et l'avarice » des techniciens qui s'occupaient de l'entretien des fontaines pouvaient ruiner en peu de temps un travail qui avait coûté des années d'effort. Pour cette raison, il aurait fallu trouver un homme qui possédait une « grande science des eaux », intelligent et expérimenté - les jeunes fontainiers faisaient souvent leur expérience aux frais des propriétaires - et contrôler ses actes avec attention20. La confiance accordée à Claude Denis - auteur également d'une description en vers des jeux d'eau de Versailles21 - devait donc être importante : année après année, jusqu'à sa mort, il fut confirmé à la direction des fontaines22. Il obtint aussi un emploi pour deux de ses enfants dans les jardins du château et une progressive augmentation des effectifs de son service. D'après un document qui fait état des gages des fontainiers de Versailles pour le deuxième quartier de 1688, nous apprenons qu'à cette époque le service des fontaines était divisé en deux secteurs. Le premier, celui du château, était dirigé par Claude Denis qui avait sous sa dépendance six compagnons fontainiers et neuf garçons fontainiers. Le deuxième, celui de Trianon, était dirigé par Denis fils qui avait avec lui deux garçons fontainiers23. D'après un placet au roi nous apprenons pourtant que l'engagement de longue date de Denis père dans l'administration royale ne l'enrichit pas assez pour arriver à pourvoir à la subsistance de sa famille après sa mort. Restée « sans bien et chargée de huit enfants », sa veuve fut obligée de solliciter auprès de Louis XIV une pension qu'elle obtint le 18 septembre 170524.
À coté des fontainiers dirigés par les Denis, les comptes des bâtiments du roi enregistrent d'autres fontainiers travaillant à la réalisation du réseau hydraulique du château. L'incertitude des qualifications avec lesquelles leurs noms ont été annotés sur les registres de la surintendance (certains fontainiers, par exemple, étaient qualifiés de glaziers ou de terrassiers) ainsi que la nature des interventions exécutées permettent de saisir le lent processus de spécialisation des compétences dont le chantier du jardin fut le théâtre. Si Denis avait opéré indifféremment dans la plupart des domaines - projet des pompes, choix des matériaux, réparation des maçonneries des bassins, creusement des puits, calcul du débit hydraulique des réservoirs - d'autres fontainiers se consacraient à des activité plus précises. Ce fut le cas, par exemple, de l'entrepreneur fontainier Jean Feuillastre qui se spécialisa dans la construction des tuyauteries en terre cuite et dans le travail de l'argile et qui opéra tant à Versailles qu'aux jardins du Louvre et des Tuileries, à Saint-Germain et à Fontainebleau25. Claude Muzard, « fontainier rocailleur » à Fontainebleau, collabora avec Pierre Francine et se perfectionna dans la production et la mise en œuvre des tuyaux en fer de fonte, et des toiles imprégnées de mastic pour l'isolation des galeries des aqueducs26 ; Jean Diesses était expert dans la restauration des grottes27 ; le fontainier Hémont possédait des compétences plus proches de celles d'un ingénieur hydraulique que de celles d'un plombier. Durant les quelques années où il travailla à Versailles, Hémont dressa par exemple les projets de pompes et de leur fonctionnement. En collaborant de temps en temps avec Claude Muzard, il conçut le mécanisme des moulins du Trianon et des ponts mobiles pour le bosquet de la salle des Festins ; il supervisa aussi les réparations de la Tour d'eau et dirigea les ouvriers qui montèrent les chaînes pour l'élévation de l'eau dans les réservoirs de la grotte28.


Cascade en rampe douce, dans A.J. Dezallier d'Argenville, La Théorie et la pratique du jardinage (1747), Arles/Versailles, Actes Sud/ENSP, 2003, p. 550.
DR.


Les outils du métier

Les fontainiers devaient disposer de plusieurs sortes d'outils. D'une part, ceux qui étaient nécessaires à la construction et à l'entretien des conduites, d'autre part, les instruments de mesure du terrain semblables à ceux utilisés par les jardiniers et par les arpenteurs : un compas en fer avec les branches pointues, un niveau, des piquets et des règles graduées pour calculer la distance entre deux points (Dezallier d'Argenville 1751-1772). Pour mesurer la capacité des conduites et les réservoirs, on employait aussi les jauges et les quilles. La jauge était une cuvette en fer ou en cuivre reliée à des tubes de diverses capacités. Les fontainiers la plaçaient à la sortie d'une source et la remplissaient d'eau jusqu'au bord. Ensuite, ils ouvraient les tubes un à un jusqu'à vider le récipient. La somme d'eau contenue dans les différents tubes correspondait à la capacité de la source durant le laps de temps pris en considération. La quille était en revanche un cône gradué en fer blanc doté d'un manche. On l'insérait à l'intérieur des récipients des jauges pour calculer leur capacité (Dezallier d'Argenville 1747 ; d'Aviler 1691).
Cependant, les outils dont les fontainiers de Versailles ne devaient jamais se séparer étaient les clés des robinets et les sifflets qui servaient à communiquer entre eux pendant les jeux d'eau29. Une bévue risquait de compromettre le fonctionnement des bassins. Ne pouvant actionner simultanément tous les jets, à cause du manque d'eau, ils étaient en fait contraints à un jeu compliqué d'ouverture et de fermeture des conduites déterminé par le trajet de promenade des visiteurs du jardin.

Construction et entretien du réseau hydraulique du jardin

À l'époque de Louis XIV, le jardin de Versailles possédait un réseau de distribution de l'eau qui partait des réservoirs de Montbauron, au nord-est du château, et alimentait les grands réservoirs sous terre situés sous la terrasse. De là se ramifiaient les canalisations pour toutes les fontaines de la perspective, du parterre et des bosquets placés dans le secteur sud du jardin. Montbauron alimentait également les deux réservoirs de l'aile qui approvisionnaient tous les grands jets du parc du côté nord. Il s'agissait d'un ingénieux système gravitaire employant la même eau qui s'écoulait de bassin à bassin et ceci pour toutes les pièces d'eau du jardin.
Les fontainiers travaillaient par conséquent sur la base d'un plan du jardin différent de celui des jardiniers. Ils avaient pour point de repère les ramifications complexes du réseau hydraulique qui courait sous le parc. En ce sens les créations de Denis et de Francine constituaient une anticipation de l'urbanisme moderne. Les conduites suivaient le tracé des allées, comme « les rues d'une ville » selon l'expression de Dezallier d'Argenville30, et traversaient les parterres en évitant soigneusement les bosquets où les interventions d'entretien auraient été difficiles. En outre, pour protéger les tuyaux du gel et des vols, on les enterrait légèrement pour finalement ne les porter à découvert seulement à hauteur des bassins afin de pouvoir insérer les ventouses pour nettoyer les filtres ou changer l'ajoutage31 (Dezallier d'Argenville 1709).
Au XVIIe siècle, les conduites étaient fabriquées en plomb, en fer, en cuivre, en bois ou en céramique. Le choix du matériau dépendait des possibilités économiques du commanditaire, des usages auxquels était destiné le réseau hydraulique aussi bien que des caractéristiques du terrain où on devait les enterrer. Les conduites de plomb étaient les plus résistantes et les plus malléables. Ces tuyaux étaient réalisés avec des feuilles de métal courbées et soudées le long des jointures par un procédé technique appelé de nos jours soudure à la louche. Les premières tuyauteries de Versailles, d'après les factures présentées par Denis Jolly32, étaient toutes fondues. Selon Dezallier d'Argenville, elles atteignaient parfois un diamètre nettement supérieur aux tuyauteries traditionnelles33. Néanmoins, les dépenses qu'elles engageaient nécessitèrent le développement de la construction des conduites en fer, également résistantes mais « infiniment » moins coûteuses34. Ces tuyaux étaient unis entre eux par des rondelles de cuir et du mastic qui servaient aussi à renforcer les emmanchures des coudes, des robinets et des vannes35. Les premières conduites en fer, appelées aussi en fonte ou en fonte de fer, apparurent à Versailles en 167136 et remplacèrent rapidement celles en plomb37. Pareillement on commença à substituer aux tuyauteries en bois ou en terre cuite des éléments en fer pour connecter les réservoirs du jardin aux pompes et aux aqueducs. S'il n'est pas possible d'établir avec certitude la primauté de l'usage des conduites de ce type à Versailles, on peut cependant affirmer que le système hydraulique du jardin devait constituer une innovation : dans le traité de J. François, par exemple, les seuls métaux signalés pour la construction des conduites étaient encore le plomb et le cuivre.
Les traités d'hydraulique et d'architecture des jardins rapportent qu'une règle pertinente était de ne pas poser de tuyaux de fer en dehors du jardin car ils étaient souvent volés et revendus à cause de leur valeur. Les documents d'archive témoignent que même au château de Versailles ces incidents arrivaient assez souvent. Bien que les tuyauteries fussent marquées avec les trois lys de France, les vols étaient si fréquents qu'on décida d'appliquer des mesures extrêmes, comme la peine de pendaison, pour punir les coupables38.
Le diamètre des tuyaux était proportionnel à la hauteur des réservoirs et à la forme des ajutages. Comme l'élévation des jets dépendait du calcul de ce rapport, les traités d'hydraulique publiés aux XVIIe et XVIIIe siècles traitent abondamment le sujet. Bien que - comme le soutenait Dezallier d'Argenville  - les fontainiers appliquaient la règle selon laquelle le diamètre des conduites devait être quatre fois supérieur à celui des ajutages39, des mathématiciens et des ingénieurs cherchèrent à expérimenter des méthodes moins approximatives et à fournir aux ouvriers40 des tableaux et des exemples sur lesquels se référer. Il semble que la construction du système hydraulique de Versailles joua dans ce cas un rôle de premier plan. L'exigence de tirer le plus grand bénéfice de réservoirs, placés à une hauteur très faible par rapport à la terrasse du château, conduisit les mathématiciens de l'Académie des sciences à multiplier les observations. Le Traité du mouvement des eaux et des autres fluides (1686) du physicien Edme Mariotte (v. 1620-1684) en est l'exemple le plus représentatif. Se référant à des expériences réalisées au château de Chantilly, il établit des règles générales en matière d'épaisseur et de largeur de tuyaux, de typologie de jets, de pression de l'eau et de l'air41. Ces observations, considérées comme précises et innovantes, furent ensuite rassemblées dans un petit texte intitulé Règles pour les jets d'eau. L'auteur, décédé en 1684, avait l'intention de le présenter au surintendant Louvois, qui à l'époque dirigeait la construction de la machine de Marly et du canal de l'Eure42.
Les études de Mariotte, par la suite approfondies au cours du XVIIIe siècle43, furent reprises dans des textes de plus grande diffusion comme les quatre volumes de l'Architecture hydraulique (1737-1753) de l'ingénieur Bernard Forest de Belidor (1697-1761) qui se proposait d'enseigner à ses lecteurs à « déduire les regles de l'hydraulique par des voies plus courtes & plus claires que celles qu'on a suivie jusqu'ici44 ». Dans le deuxième livre, qui traite des jardins, l'auteur s'arrêta en particulier sur le calcul des dimensions des divers éléments du réseau hydraulique et sur l'estimation de la quantité d'eau utilisée. À l'intérieur du texte se trouvaient également des tables explicatives pour calculer la hauteur d'un jet par rapport à son réservoir45, la quantité d'eau débitée en une minute par des orifices de différents diamètres fournis par des réservoirs placés à des différentes hauteurs46, enfin la largeur des tuyaux et des ajutages en relation avec la hauteur des réservoirs47.


« Quatrième pratique » pour montrer comment calculer la hauteur d'un jet provenant d'une source retrouvée sur une montage, dans A.-J. Dezallier d'Argenville, La Théorie et la Pratique du jardinage (1747), Arles/Versailles, Actes Sud/ENSP, 2003, p. 455.
DR.


Figures pour la distribution des tuyaux et le calcul des ajustages, dans La Théorie et la Pratique du jardinage (1747), Arles/Versailles, Actes Sud/ENSP, 2003,  p. 521.
DR.

L'entretien des tuyaux représentait l'une des tâches principales des fontainiers. La vérification périodique de l'état de conservation des conduites et leur nettoyage garantissaient en fait le bon fonctionnement du réseau. Le remplacement des éléments endommagés constituait une des difficultés majeures. Il entraînait la fermeture partielle du système et requérait une exécution rapide qui pouvait malgré tout entraîner la dérivation du tracé hydraulique. Pour faciliter cette tâche à proximité des pièces d'eau et le long du jardin, on construisait des trappes de visite (ou regards) de diverses  dimensions mais qui permettaient d'accéder aux galeries des conduites ou simplement de manœuvrer les robinets qui réglaient l'écoulement de l'eau.
Pour identifier rapidement la présence d'une perte dans le revêtement des bassins, les fontainiers avaient mis au point différentes astuces. Ils creusaient, par exemple, un petit fossé tout autour du bassin48 ou posaient sur la surface de l'eau une feuille ou un morceau de papier dont ils suivaient le parcours. Une fois la fente trouvée ils vidaient la pièce d'eau, cassaient une partie des murs de soutènement et pétrissaient de nouveau l'argile en faisant attention à ne pas la couper horizontalement pour ne pas provoquer d'autres fissures49. Tous les cinq ans, selon Dezallier d'Argenville, il était également nécessaire de creuser un fossé profond autour des bassins placés dans les bosquets pour casser les racines des arbres qui, attirées par l'humidité de l'argile, auraient pu endommager la maçonnerie50.
Les fontainiers employaient divers instruments pour nettoyer les conduites : les tampons, c'est-à-dire des bouchons de bois recouverts de chanvre et éventuellement enveloppés dans des morceaux de tissus ; les sondes, des baguettes auxquelles était attaché un crochet ; les siphons51 et des globes concaves de cuivre52. Dans son traité d'hydraulique, J. François assurait cependant qu'une méthode très efficace consistait aussi  à attacher un grand bouchon à la queue d'une souris ou d'une taupe. Introduit à l'intérieur de la conduite, l'animal se serait précipité pour sortir à travers le premier évent et le long de ce passage le bouchon aurait nettoyé le tuyau des immondices et extirpé les racines53.
Indépendamment de la manière avec laquelle on exécutait l'entretien des conduites et des bassins, les fontainiers devaient suivre méticuleusement, d'après Dezallier d'Argenville, quatre règles de base :
  • mettre des panneaux de chemin de laiton ou des feuilles trouées de plomb, de fer ou de laiton à l'embouchure des réservoirs, des décharges des bassins et des soupapes pour empêcher les immondices d'entrer dans les conduites ;
  • vider les conduites, fermer les robinets, retirer les clés et remplir de paille les bouches pendant l'hiver dans les périodes de sécheresse ; 
  • arroser abondamment la terre autour des bassins (baqueter) pour prévenir l'altération du corroi pendant les périodes de sécheresse ;
  • équiper les vasques des fontaines avec de grosses tuyauteries de décharge afin d'éviter le débordement de l'eau pendant les jeux54.

Conclusion

La qualification de fontainier (ou de plombier) désignait au début du XVIIe siècle une figure professionnelle dont les spécificités sont difficiles à saisir. Grâce au progrès technique et à la formalisation des connaissances dans le domaine de la science hydraulique, le métier connut, au cours du siècle, une rapide évolution. D'artisans expérimentés dans la fonte et la soudure du plomb, les représentants de ce métier, ou au moins certains d'entre eux, commencèrent à se spécialiser et à diversifier leurs compétences. Il s'agit d'un phénomène qui, à la même époque, toucha d'autres métiers et qui doit être analysé dans le cadre plus ample de l'évolution des techniques à l'époque moderne.
En ce qui concerne le cas du jardin de Versailles, les fontainiers et les ingénieurs durent se confronter à un projet qui requérait des compétences et des instruments innovants. Les difficultés liées à la structure hydrographique du site, ainsi que les projets ambitieux de Louis XIV, les obligèrent à concevoir un système complexe, particulièrement difficile à entretenir et à organiser.
Le service de fontaines joua alors un rôle important dans la mise en œuvre du projet de Le Nôtre. En travaillant aux cotés des jardiniers, les fontainiers affinèrent leurs compétences techniques et se spécialisèrent dans différents domaines (entretien des conduites, imperméabilisation des voûtes, pose des rocailles, calcul de la capacité des bassins et de la relation entre la hauteur des réservoirs et l'élévation des jets). En abandonnant progressivement une approche empirique du métier, basée sur l'imitation des procédés naturels (Fricheau, 1998), ils ont œuvré à partir « des principes et des expériences réitérées55 » divulgués par les traités et les manuels d'hydraulique. Cette littérature, conçue ad usum pour des artisans et des techniciens venus de différents horizons, dans le cadre d'une « réduction en art » (Vérin, 2008) des théories scientifiques, joua sans nul doute une fonction d'incitation pour le développement des compétences et des savoir-faire des fontainiers.

Remerciements
Je remercie Daniella Malnar et Bruno Bentz pour le temps qu'ils ont bien voulu accorder à la relecture critique de ce texte et aussi pour leur soutien et leur amitié.

Mots-clés

Fontainiers, fontaines, hydraulique, Versailles, jardins
Hydrant men, fountain, hydraulic, Versailles, gardens

Bibliographie

Sources d'archives

Archives nationales (Paris), série O1, Maison du roi sous l'Ancien Régime :
O1 1078, Brevets et bons du roi (1691-1749) ;
O¹ 1082, Bâtiments de la Couronne. Brevets et actes divers, 1689-1698 ;
O¹ 1854, Versailles. Étangs et rigoles.

Bibliothèque nationale de France (Paris), département des manuscrits français.

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Auteur

Chiara Santini

Docteur en histoire et civilisations.
Chargée de recherche, Larep, École nationale supérieure du paysage de Versailles-Marseille (ENSP)
Courriel : c.santini@versailles.ecole-paysage.fr

Pour référencer cet article

Chiara Santini
Les artistes de l'eau
publié dans Projets de paysage le 23/12/2009

URL : http://www.projetsdepaysage.fr/fr/les_artistes_de_l_eau

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