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Hier soir, à la Biennnale de Saint-Etienne, j'ai visité:Vous-avez dit bizarre?

L'exposition Vous avez dit bizarre ? explore la notion du grotesque contemporain à travers la sélection d'une quarantaine de designers. Codirigée et co-scénographiée par l'artiste néerlandais Bart Hess et l'historienne d'art Alexandra Jaffré, elle réunit des projets de design qui jouent sur les codes du style grotesque pour montrer les implications sociales de nos comportements parfois excessifs. Le grotesque est communément considéré comme un caractère ridicule et exagéré. Cependant, son champ sémantique, généreux, mouvant et évolutif, permet de couvrir le territoire du ridicule à l'absurde sous les traits de l'humour, de la moquerie ou de prendre les formes du malaise. Il questionne bien au-delà des valeurs transmises comme la beauté ou le bon goût : il nous fait prendre conscience des vices de notre temps. Deux directions traditionnelles du style grotesque structurent le parcours : le grotesque ludique avec un monde imaginaire lié à l'enfance, avec ses couleurs, ses formes et ses plaisirs, et le grotesque effrayant qui se nourrit des peurs des adultes, plus sombres, plus tourmentées. Les frontières sont cependant plus poreuses qu'elles n'y paraissent. Les visiteurs connaissent des émotions riches et changeantes, puisque place est offerte à la liberté des réactions et des réflexions. Peu importe l'apparence du grotesque, ludique ou effrayant, il nous pousse à nous questionner non seulement sur les normes esthétiques mais aussi sur nos comportements de super-consommateurs et sur notre ultranarcissisme, à travers notre relation ambiguë à l'animal ou nos interactions sociales et émotionnelles si peu évidentes. Le principe de distanciation provoqué par l'exagération permet aux visiteurs de réfléchir sur nos vices contemporains attachés à nos désirs jamais satisfaits et sur une anxiété aujourd'hui globalisée.

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