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Mon poème inédit:J'ai pris la route

sujet semaine 41

 

image Erik Johansson - clic et clic

 

LE MOT DE LA SEMAINE EST : VOLONTE

 

http://miletune.over-blog.com/2015/10/sujet-semaine-41.html

J’ai pris la route

J’ai pris la route un peu contre ma volonté

C’était celle qu’il avait commencé à tisser

 

Je n’avais pas encore beaucoup voyagé

Paris m’a fait la tourner la tête une année

Reims et ses bulles  m’avaient un peu grisé

J’avais à peine vu la mer à marée basse ou embrumée

 

J’ai pris la route un peu contre ma volonté

C’était celle qu’il avait commencé à tisser

 

Un peu d’Alsace, en passant par la Lorraine, juste une journée

Beaucoup de Bourgogne et surtout la Champagne où je suis née

La Belgique et l’Allemagne pour mes premiers baisers

Mais je n’avais jamais vraiment quitté ma contrée

 

J’ai pris la route un peu contre ma volonté

C’était celle qu’il avait commencé à tisser

 

J’ai d’abord  complètement  quitté

Mes parents, avec mes livres pour seul foyer

Ce n’était pas loin mais une autre localité

J’étais presque couru malgré les sacs chargés

 

J’ai pris la route un peu contre ma volonté

C’était celle qu’il avait commencé à tisser

 

Puis ce fut le Nord, bien loin des gros clichés

Beaucoup de pluie mais aussi de spontanéité

Un appartement puis une maison qui a brûlé

Après notre départ, des colères  entremêlées

 

J’ai pris la route un peu contre ma volonté

C’était celle qu’il avait commencé à tisser

 

Nous sommes descendus vers le sud, vers les Pyrénées

Notre route a été longue et enneigée

Des caisses de livres  pour des études recommencées

Depuis l’envol de ma cage dorée

 

J’ai pris la route un peu contre ma volonté

C’était celle qu’il avait commencé à tisser

 

Après Toulouse violette et rosée

Saint-Etienne, la ténébreuse ressuscitée

Lyon, ses quais, la bourgeoise affairée

L’Auvergne pour un mariage longtemps différé

 

J’ai pris la route un peu contre ma volonté

C’était celle qu’il avait commencé à tisser

 

Puis ce fut la route du ciel car des mers est compliquée

Pour le Maroc et ma Casa (blanca) adorée

Pourtant, comme j’ai craint de quitter

Mon pays pour un autre beaucoup trop fantasmé

 

J’ai pris la route un peu contre ma volonté

C’était celle qu’il avait commencé à tisser

 

C’était pire et mieux que j’avais imaginé

L’usine  de textile qu’il devait là-bas diriger

Nous l’avons vu grandir comme un bébé

Dont nous dû un jour nous séparer

 

J’ai pris la route un peu contre ma volonté

C’était celle qu’il avait commencé à tisser

 

En rentrant, nous n’avions plus rien et aucune pitié

N’a été accordé aux méchants expatriés

Ce fut le choc thermique, de 25 à 0 degrés

Nous avons rejoint la Drôme ventée

Et Lyon et la Loire jamais oubliée

 

J’ai pris la route un peu contre ma volonté

C’était celle qu’il avait commencé à tisser

 

Dans ces usines que j’ai aimé

Voir vivre, travailler, teindre ou tisser

C’est devenu un peu ma volonté

Car j’ai appris sur la route à aimer.

 

J’ai pris la route un peu contre ma volonté

C’était celle qu’il avait commencé à tisser

 

 

 

 

 

 Pour lire d'autres textes de moi, cf. mes 14 livres en passant par les bannières sur ce blog

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