Imaginez-vous un combat de gladiateurs romains. Une arène avec une foule en délire, des lions rugissants sortis de terre…
Surtout, à la fin du combat, le pouce levé ou baissé de l’Empereur. Pourtant, ce geste déterminant la vie ou la mort des gladiateurs vaincus s’avère historiquement inexact. Comment est-ce possible ?

Ce serait en réalité une invention d’un peintre du XIXe siècle !
Dans l’Antiquité, il existait bien un geste de mise à mort, mais il n'avait pas grand chose à voir.

Selon des sources antiques, il s'agirait plutôt d'une main ouverte et tendue...
Surtout, la mise à mort des gladiateurs était extrêmement rare, car leur formation était un investissement coûteux.

Ce mythe du pouce levé est le résultat de la popularité du peintre français Jean-Léon Gérôme. Ses représentations idéalisées de l’Antiquité ont influencé des générations d’artistes.

Des peintres ? Non, des cinéastes !
Son travail minutieux des cadrages et sa vision de l’exotisme ont défini les codes du péplum. C’est le nom donné au genre cinématographique d’aventures se déroulant pendant l’Antiquité.

Plus précisément Pollice Verso ("Bas les pouces") codifie la scène culte et récurrente de la fin du combat de gladiateurs.
Tout y est : le format, le point de vue, le décor… et surtout, le suspense !

Dans ce tableau, on ne sait quelle va être la décision de l’Empereur. Cette peinture est donc résolument cinématographique avant l'heure.

Si Gérôme a longtemps été critiqué pour son académisme un peu froid, l'artiste est aujourd'hui considéré comme un grand "créateur d’images".

Des images si fortes qu'elles sont reprises telles quelles au cinéma. Le film Gladiator de Ridley Scott, sorti en 2000, reproduit exactement ces codes.
Vous ne verrez plus ce film de la même manière…

Pour en savoir plus :

Sur le peintre Gérôme

Sur son œuvre

Sur l'intérêt de Gérôme pour l'antique



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