ÉDITO

Les cendres et la folie nucléaire

Au début de cette semaine, Vladimir Poutine a annoncé mettre en alerte la force de dissuasion de son pays, une manière pour le président russe de rappeler qu’il détient l’arme nucléaire…

La communauté internationale a aussitôt réagi, mettant en garde la Russie contre le risque d’une escalade aux effets incontrôlés. Elle se souvient en effet que le monde a déjà frôlé au moins une fois la catastrophe nucléaire. C’était en octobre 1962, lors de la crise des missiles de Cuba qui a opposé les Etats-Unis et l’Union soviétique.

L’appel du pape à prier et à jeûner pour la paix en Ukraine le jour de l’entrée en Carême a pris un relief nouveau. Pour ma part, je n’ai pu m’empêcher de faire un lien entre la menace brandie de réduire en cendres des villes et des régions entières et le geste de l’imposition des cendres vécue ce jour-là.

A la rhétorique de la guerre et ses menaces sans espérance, j’ai pris conscience de la puissance contestatrice et prophétique de la liturgie : cendres contre cendres. L’humble geste de l’imposition des cendres m’est apparu comme une invitation à reconnaître la fragilité de toute vie.

J’ai ainsi reçu la marque des cendres sur mon front comme un appel à protéger cette vie contre tous ceux qui veulent précipiter le monde dans le chaos et la destruction.

Une marque que je voudrais indélébile pour me souvenir de porter dans ma prière ceux qui subissent les traumatismes de la guerre et de continuer à demander à Dieu qu’il inspire des architectes et des artisans de paix. Pour mettre fin à la spirale d’autodestruction dans laquelle l’humanité s’est engagée. 

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