Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Corps et biens

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Dans les bribes de paroles
J’entends la marche brumeuse
des autres mondes
et du temps le sombre vol,
je sais chanter avec le vent...
(traduction Serge Venturini)
Être poète russe, voulait dire encore il y a peu en Russie et sans doute encore, être un voyant.
Alexandre Blok fut cela, et, autant que Pouchkine, il aura marqué les lettres russes. Il aura été sans le vouloir à la jonction des mondes qui s'opposaient, et dans le passage fiévreux d’espoir de l'un à l’autre. Il pressentait qu’il lui faudrait vivre dans un autre temps. Il le désirait : il en fut terrassé de déceptions.
Et il se laissa quasiment mourir de désolation pour sa « patrie malade ». Alexandre Blok sera victime d'une sorte de non-désir de vivre : « Le poète meurt parce qu'il ne peut plus respirer. La vie a perdu son sens », a-t-il écrit. Comme ses amis poètes - Nicolas Goumilev, Serge Essénine, Maïakovski, Marina Tsvétaéva, Ossip Mandelstam...- il sera fauché avant que les blés ne soient mûrs. À 41 ans, le 7 août 1921, il disparaît, laissant dans la glaciation qui s’étend, une Russie figée où n’émergent qu’Anna Akhmatova et Pasternak réduits au silence et à l’effroi.


Photo non datée, de Jean Ballard et les écrivains français André Gide et Paul Valéry. (Photo AFP)


Jean-Claude Pirotte (2011) - © PHILIPPE MATSAS-OPALE
L'écrivain belge Jean-Claude Pirotte est mort. Après une vie de voyages et de poésie, notamment marquée par une cavale dans les années 1970, il s'est éteint en France, le 24 mai, à l'âge de 74 ans.
À lire sur Tranströmer : une page sur le site du printemps des poètes, un article de Marc Blanchet dans le Matricule des anges, et un extrait sur Poezibao.
Ce texte est repris par Laurent Margantin sur son site Œuvres ouvertes - à découvrir au passage.
Tranströmer vient de recevoir le prix Nobel de littérature 2011.
La parution dans la collection Poésie / Gallimard des œuvres poétiques complètes du Suédois Tomas Tranströmer nous permet de découvrir une figure essentielle de la poésie contemporaine, figure reconnue internationalement mais encore mal connue en France. Il faut rendre hommage aux éditions Le Castor astral qui ont publié Baltiques traduit par Jacques Outin en 1996.
L’académie suédoise a décerné le prix Nobel de littérature à l’un des compatriotes, le poète Tomas Tranströmer, âgé de 80 ans.
Je précise que cette article n'est pas de moi mais que je suis auteure et que vous pouvez commander mes livres en cliquant sur les 11 bannières de ce blog

Poème
SORTIE EN LIBRAIRIE LE JEUDI 6 FÉVRIER 2014
Collection Cahiers d'Arfuyen n°212, 110 pages, ISBN 978-2-845-90196-4
10,00 €
Implantées dans une région frontalière, au cœur de l’Europe, les Éditions Arfuyen ont toujours éprouvé un très vif intérêt pour les écrivains qui, issus d’une autre langue, choisissent d’écrire en français.
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akènes, regroupés en glomérule
trois aires de répartition du fantastique le lit,
la maison, la forêt, à lui seul un platane
comment construit-elle sa singularité grammaticale comment face
à une norme mâle de la langue
la langue la baigne, elle baigne ma fille
ta moi et ma moi comment cela aussi dans l’échange quand je la
désigne en disant
La passionnante étude de l’allemand Ralph Dutli et la réédition de plusieurs œuvres font entendre la voix d’un très grand poète russe du XXe siècle, longtemps méconnu hors de l’URSS.
MANDELSTAM, MON TEMPS, MON FAUVE, UNE BIOGRAPHIE Ralph Dutli Le Bruit du temps / La Dogana , 608 pages , 34 € Écrivain finlandais, Pentti Holappa est né (1927) au milieu des grandes forêts, et a grandi élevé par sa mère. Tour à tour coursier, ouvrier, postier, libraire, publicitaire, éditorialiste, directeur de revue, ministre de la culture, traducteur (Baudelaire, Reverdy, Ponge, Simon, Robbe-Grillet, Le Clézio, Sarraute), il a publié dix-sept livres de poésie, sept romans, des nouvelles, des pièces de théâtre, des essais.
Inger Christensen (1935-2009), discrète et pourtant la plus célèbre poète danoise, a été pressentie pour le Nobel. Mariée à un écrivain et divorcée, elle a un fils. Elle fut professeur aux Beaux-arts puis écrivain à plein temps. Rassemblant les mouvements de la nature et les réflexions sociopolitiques des années 60 dans un flux incantatoire, son poème de 300 pages « det » (« ça ») est devenu instantanément, en 1969, un classique de la poésie danoise moderne. « La Vallée des papillons » est une suite de sonnets à récurrences organisée en couronne ou hyper-sonnet : « c’est la mort qui avec ses propres yeux / te regarde par les ocelles des papillons (…) c’est la mort qui avec mes propres yeux / veut se regarder en moi ». « Alphabet » est basé sur la série mathématique de Fibonacci : 1, 2, 3, 5, 8, 13, etc. où le nombre qui suit est la somme des deux précédents : le premier verset contient un seul vers avec un mot commençant par A, le 2e verset contient deux vers avec des mots commençant par B, le 3e verset contient trois vers avec des mots commençant par C, le 4e verset contient cinq vers avec des mots en D, etc. Les versets s’amplifient, accueillant des allitérations avec la lettre concernée ou d’autres mots sans cette lettre. À la lettre N (tout nombre ? rébellion de l’auteur ? implosion du système ? big bang ?) cette montée exponentielle se désintègre en éclats chatoyants. Comme un arbre pousse ses feuilles, la poète fait croître le langage en composition musicale sur des structures mathématiques. « Je vois les nuages fins / et le soleil léger / ensemble ils esquissent / un infini parcours / comme s’ils avaient confiance / en moi ici sur terre / comme s’ils savaient que moi / je suis leur voix. » (det). Elle a réussi à fasciner ses traducteurs qui lui sont restés fidèles au long des livres (Heinz Grössel en allemand, Susanne Nied en anglais, Janine et Karl Poulsen en français). Son œuvre considérée comme exigeante dans les années 80 ne semble pas encore avoir trouvé les lecteurs qu’elle mérite. Pour Inger Christensen, la poésie est « peut-être un jeu tragique – le jeu que nous jouons avec un monde qui joue son propre jeu avec nous ». La redécouverte ou réédition de ses livres épuisés ou difficiles à trouver ferait revenir au jour une superbe poésie, créatrice et libre.
Missions
La Fondation poursuit plusieurs missions :
- conserver et valoriser le patrimoine unique donné par Saint-John Perse à la Ville d'Aix-en-Provence en 1975 (plus de 14 000 documents)
- développer la recherche en constituant notamment une documentation critique sur l’homme et l’œuvre
- faire connaître son œuvre littéraire et son action diplomatique
- accueillir d’autres créateurs liés au monde de l’écriture (auteurs, plasticiens, éditeurs)
- organiser toutes manifestations culturelles visant à approfondir les connaissances, notamment celles touchant la poésie française moderne.
Activités
La Fondation est d’abord un conservatoire des collections de l’écrivain. Une bibliothèque de recherche s’est ensuite constituée autour de la donation initiale. Dotée d’un espace d’exposition et d’une salle de lecture, la Fondation fonctionne aussi comme un lieu d’animations et de créations, ouvert à toutes formes d’art. Une boutique permet enfin la diffusion des publications sur le poète, dont les catalogues et revues éditées par la Fondation.
Création
- donations de Dorothy Leger et de son fils Robert Auchincloss (1985, 1995)
- dons de Claude Garanjoud (1995, 1999)
- don d'Henri Maccheroni (1995)
- don d'Albert Henry (1999).
Pourquoi Aix-en-Provence ?
La Bibliothèque du Congrès à Washington ainsi que diverses villes françaises – dont une grande cité de la Côte d’Azur – avaient manifesté leur désir d’accueillir ces archives. Fidèle spectateur du festival d’art lyrique, Saint-John Perse était sensible à la renommée culturelle et universitaire d’Aix-en-Provence, à la présence de touristes américains, à son héritage gallo-romain, à l’élégance de son architecture. Son ami Pierre Guerre – écrivain lié aux Cahiers du Sud, avocat, collectionneur, donateur du Musée des Arts Africains et Océaniens de Marseille – ainsi que Félix Ciccolini, alors Sénateur-Maire d’Aix-en-Provence, influencèrent incontestablement le choix de la cité aixoise.
La Cité du Livre
Abritée dans un premier temps à l’Hôtel de Ville, la Fondation est installée depuis 1989 sous les verrières de la Cité du Livre, aux côtés de la Bibliothèque municipale Méjanes. D’autres fonds patrimoniaux y sont conservés, comme la célèbre bibliothèque du Marquis de Méjanes léguée aux États de Provence en 1786 et les documents déposés par la famille d’un autre Prix Nobel de littérature : Albert Camus. La Cité du Livre offre un bel exemple de réhabilitation d’une architecture industrielle du XIXe siècle. Ce centre culturel, ancienne usine d’allumettes, est aujourd’hui situé au cœur de Sextius-Mirabeau – l’une des réalisations les plus marquantes en centre ville – à proximité de grands équipements : le « Pavillon noir » (ballet Preljocaj-Centre chorégraphique national de la région PACA) et le « Grand théâtre de Provence » (salle de spectacles du Pays d’Aix).
Administration
Organisme privé reconnu d’utilité publique, la Fondation est administrée par un conseil composé de personnalités françaises et étrangères appartenant à des organismes publics et privés, ainsi qu’aux milieux intellectuels et économiques. Un petit neveu du poète y siège également.
M. Yves-André ISTEL
Mme Muriel CALVET
Ressources
Ses ressources proviennent :
- du mécénat
- de la Municipalité d’Aix-en-Provence
- de la Fondation de France
- des collectivités territoriales (Conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur, Conseil général des Bouches du Rhône)
- du Ministère de la Culture (Direction régionale des affaires culturelles, Centre national du Livre)
- de dons de l’Association des Amis de la Fondation Saint-John Perse.
http://www.fondationsaintjohnperse.fr/html/fondation.htm
pHOTO PERSO
| Auteur : | Thierry Cabot |
| Publication : | 02/06/2011 |
| Langue : | ![]() |
| Éditeur : | ÉLP éditeur |
| ISBN : | 978-2-92391-630-9 |
Les Tourterelles
![]() Ph., G.AdC
|
La Venue
(extraits)
Ô vieux silence
Comme tu trembles
Tes mains serrant
Leur poids d’argile
Leur poids de sang
Terre invisible
Où toute nuit
Se pétrifie
*
Tant de poings nus
Pour tant de chaînes
Si l’on avance
L’air se dérobe
Tous les appels
Les cris se perdent
Le vide avale
L’espoir qui reste
*
Cette menace
Aurait suffi
Son œil de cendre
Au bord du ciel
Mais cet étau
Sans plus de nom
Ces deux mâchoires
Qui se referment
*
Ton corps tout près
Son verrou d’ambre
Lampe happée
Par les ténèbres
Cage fébrile
Close en son sang
Ton corps si loin
Au bout des lèvres