Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
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Dans la plus verte de nos vallées, Par les bons anges habitée, Autrefois un beau et majestueux palais, Un rayonnant palais dressait son front. C'était dans le domaine du monarque Pensée, C'était là qu'il s'élevait! Jamais séraphin ne déploya son aile Sur un édifice à moitié aussi beau. Il Des bannières blondes. superbes, dorées, A son dôme flottaient et ondulaient; (C'était, tout cela, c'était dans le vieux, Dans le très vieux temps.) Et, à chaque douce brise qui se jouait Dans ces suaves journées, Le long des remparts chevelus et pâles, S'échappait un parfum ailé. III Les voyageurs, dans cette heureuse vallée, A travers deux fenêtres lumineuses, voyaient Des esprits qui se mouvaient harmonieusement Au commandement d'un luth bien accordé. Tout autour d'un trône, où, siégeant Un vrai Porphyrogénète, celui-là! Dans un apparat digne de sa gloire, Apparaissait le maître du royaume. IV Et tout étincelante de nacre et de rubis Était la porte du beau palais, Par laquelle coulait à flots, à flots, à flots, Et pétillait incessamment Une troupe d'Échos dont l'agréable fonction Était simplement de chanter, Avec des accents d'une exquise beauté, L'esprit et la sagesse de leur roi. V Mais des êtres de malheur, en robes de deuil, Ont assailli la haute autorité du monarque. Ah! pleurons! Car jamais l'aube d'un lendemain Ne brillera sur lui, le désolé! Et tout autour de sa demeure, la gloire Qui s'empourprait et florissait N'est plus qu'une histoire, souvenir ténébreux Des vieux âges défunts. VI Et maintenant les voyageurs, dans cette vallée, A travers les fenêtres rougeâtres, voient De vastes formes qui se meuvent fantastiquernent Aux sons d'une musique discordante;
J'ai auto-édité 14 livres autour du paysage: poèmes, essais,carnet de voyages, nouvelles érotiques.
Le paysage est aussi moral que physique, imaginaire que réel, pictural que littéraire.
Ce qui m'intéresse c'est la représentation du paysage à travers les époques, les lieux et les sentiments.
Pour lire d'autres textes de moi, cf. mes 14 livres en vente sur ce blog
Si le gouvernement a pu passer outre plusieurs blocages, il n’a pas réussi à réformer le secteur du transport de voyageurs. Ses propositions pour le déblocage de la situation anarchique de ce secteur ont été avortées, entre autres, par le Parlement. Aujourd’hui, la Fédération du transport a soumis au gouvernement de nouvelles propositions. Ces dernières portent sur la relation contractuelle entre le détenteur de l’agrément et l’exploitant de ce même agrément. Ce projet est actuellement traité au niveau de la primature. «Nous proposons d’instaurer une période transitoire de 5 années pour les agréments exploités de manière indirecte avant le 1er avril 2015, au lieu de la période d’un an proposée actuellement», a souligné à ce titre Abdelilah Hifdi, président de la Fédération du transport/CGEM, lors d’une rencontre organisée mardi 24 février à Casablanca.
une partie de la ville et la mosquée Hassan II QUI POSSEDE LE MINARET LE PLUS HAUT DU MONDE
Je publierai peu de photos de ce voyage car je pense en faire un livre
En attendant, commandez mes autres livres en passant par les bannières sur ce blog ou le petit blog en lien à droite
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EN IMAGES - La capitale économique du pays revient en force parmi les villes à (re)découvrir. Son architecture Art déco exceptionnelle, la douceur de son climat et son dynamisme en font une destination très demandée pour un week-end sous le signe de l'évasion et de la culture.
Le Musée du Judaïsme Marocain propose un cadre agréable pour une visite culturelle avec ou sans guide pour la commenter. Il est le premier musée sur le Judaïsme dans le Monde Arabe. Ce musée présente l'histoire du Judaïsme au Maroc à travers diverses collections et expositions nationales et internationales. Vous pourrez y découvrir une bibliothèque, une vidéothèque mais aussi une photothèque. Le musée met à la disposition des visiteurs une multitude de références historiques pour découvrir l'histoire de cette religion.
Catégories
HORAIRES
Du Lundi au Vendredi - de 10h00 à 18h00.
PRIX
De 2 à 4 EUR
http://casablanca.madeinmedina.com/fr/musee-du-judaisme-marocain-10796.html
C'est au début du XXe siècle que s'écrit l'histoire architecturale de Rabat et Casablanca, sous le protectorat français, et notamment sous l'impulsion du Maréchal Lyautey.
En effet, à Rabat, désignée comme la capitale administrative du protectorat, et à Casablanca, poumon économique du royaume, les architectes les plus renommés de l'époque donnent naissance à un nouveau style architectural unique qui mêle influences islamiques, hispano-mauresques et Art Déco !
Un nouvel espace urbain est créé, qui s'appuie d'une part sur la préservation des centres anciens, où les coutumes locales peuvent perdurer, d'autre part sur la naissance de quartiers modernes, administratifs dits « européens » : un héritage exceptionnel qui continue à inspirer les urbanistes et qui illustre la diversité et la richesse du patrimoine marocain.
http://www.intermedes.com/voyage/maroc/casablanca-et-rabat-sous-le-signe-de-art-deco-3701.html
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1,35€/appel et 0,34€/min, hors surcoût opérateur.
Du lundi au samedi de 8h à 20h. Dimanche de 10h à 20h00.
Si vous trouvez le même hôtel à un prix inférieur sur un autre site Internet, nous vous remboursons la différence. Veuillez consulter les Conditions générales (offre valide seulement pour les réservations prépayées).
Dimanche 5 avr. 2015 | 75 min
Diego Velázquez n'avait jamais eu de grande exposition en France. Le Grand Palais présente une cinquantaine de ses tableaux, un exploit...
Le tableau de Velázquez "Le porteur d'eau" ne sera pas montré lors de la rétrospective du peintre espagnol qui débute fin mars au...
Contrairement à l'an dernier, la saison sera riche en expositions de peinture ancienne à Paris, avec, surtout, Velàzquez au Grand Palais et...
Au sommaire : Les journées européennes des métiers d'Art et « Mutations » au Musée des Arts décoratifs
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Turquie. Istanbul, cosmopolitismes d’hier et d’aujourd’hui
Publié le 13/03/2015 - 17:19
Vue aérienne d'Istanbul.– AFP
La métropole turque a accueilli au cours de son histoire nombre d’étrangers. De cette tradition d’accueil que reste-t-il aujourd’hui ? Voyage aux côtés de l’auteur allemand Bernd Brunner, qui s’est installé dans l’ancienne Constantinople.
http://www.beauxartsmagazine.com/0125-1003-Icones-americaines.html
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Le Suédois Tomas Tranströmer, disparu vendredi à l’âge de 83 ans, était une figure majeure de la poésie mondiale. Il était célèbre et reconnu par ses pairs bien avant le prix Nobel de littérature, qui lui fut attribué en 2011 et contribua à élargir considérablement son lectorat, surtout en France. Le poète Joseph Brodsky, Nobel 1987, a dit de Tranströmer qu’il était «un poète de première importance, d’une incroyable intelligence».
C’est son sens de la métaphore qui a toujours impressionné les admirateurs du Suédois, et cela, dès ses débuts, dans les années 50. «L’éveil est un saut en parachute hors du rêve/ Libéré du tourbillon qui l’étouffe, le voyageur/ Tombe dans les zones vertes du matin.» Le voyageur de Tranströmer circule d’arbre en vallée, dans un paysage inspiré où le sapin est le «curseur de l’horloge». L’individu ne se hausse jamais du col, son humble condition ne le rabaisse pas non plus. Il n’est pas supérieur à la fourmi, il représente à peine plus qu’une couleur, la lumière dévore sa présence. L’aube le voit incertain «au théâtre de l’abat-jour». Parfois, l’accumulation d’images est intimidante. Mais rien de plus fraternel qu’un poème comme Celui qui fut réveillé par les chants au-dessus des toits, qui se termine ainsi : «L’homme s’agite, cherche / A tâtons les outils de l’attention - presque dans l’espace.»
Si Tranströmer est un contemplatif, les nuages, la mer, les montagnes ne sont pas les seuls décors naturels de sa poésie. Il invite à essayer de déchiffrer les hiéroglyphes de la neige, du lichen et des pierres, langage perdu. Encore jeune, Tranströmer a écrit ces vers : «Il arrive au milieu de la vie que la mort vienne / Prendre nos mesures. Cette visite / S’oublie et la vie continue. Mais le costume / Se coud à notre insu.»
Le poète a été victime d’un accident vasculaire cérébral en 1990, mais il a continué à écrire, bien que très diminué. En France, on peut lire de lui Baltiques : œuvres complètes 1954-2004 («Poésie», Gallimard). Ses livres ont été auparavant publiés au Castor astral, notamment un recueil de haïkus, la Grande Enigme.
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Le Point - Publié le 01/04/2015 à 07:30 - Modifié le 01/04/2015 à 07:45
<:figure class="media_article panoramique" itemprop="associatedMedia" itemtype="http://schema.org/ImageObject" itemscope=""> <:figcaption>Le Marina Bays Sands, véritable cité hôtelière surmontée d'un paquebot reposant sur trois tours. © CARLOS SPOTTORNO/PANOS-REA <:figure class="media_article panoramique" itemprop="associatedMedia" itemtype="http://schema.org/ImageObject" itemscope=""><:figure class="media_article panoramique" itemprop="associatedMedia" itemtype="http://schema.org/ImageObject" itemscope=""><:figure class="media_article panoramique" itemprop="associatedMedia" itemtype="http://schema.org/ImageObject" itemscope="">
EN IMAGES - Indépendante depuis 1991, l'ancienne république yougoslave a su croiser ses influences latine, germanique, balkanique et hongroise pour se bâtir une identité singulière. Des Alpes Juliennes aux rives de l'Adriatique, voyage au pays des matins calmes et des nuits agitées.
Pour voir en quoi le voyage influe sur moi, cf. mes 14 livres en vente sur ce blog
Il y a d’abord un tour de force. Jeunes historiens l’un et l’autre, Emmanuel Fureix et François Jarrige ont beaucoup lu, beaucoup annoté, pour offrir ce panorama quasi exhaustif des travaux qui ont, depuis un peu plus de trente ans, renouvelé la compréhension du XIXe siècle français. La synthèse qu’ils présentent, «un voyage dans le XIXe siècle des historiens», est nourrie de centaines d’ouvrages, de thèses, d’articles publiés en français et en anglais, et constitue donc un très précieux vademecum pour qui souhaite s’orienter dans le continent des publications historiques récentes et repérer les références marquantes.
Pour voir en quoi les livres influent sur moi, cf. mes 14 livres en vente sur ce blog
N° 531 - avril 2015 - 6,90 €
ISSN : 0570-6270
Le conflit en Syrie n'épargne pas les œuvres archéologiques des pays limitrophes : des fanatiques religieux s'en sont pris à des merveilles irakiennes, taureaux ailés monumentaux et sculptures divines, témoins de la splendeur de l'Orient antique.
Le Kosovo et les Balkans sont à l'honneur au travers deux articles. Le premier présente les stars du Néolithiques de cette région, pour la première fois sorties de leur pays d'origine et exposées au musée d'Archéologie nationale (Saint-Germain-en-Laye). Le second montre que la présence des chrétiens remonte au début du Moyen Âge et propose la reconstitution d'un complexe religieux passionnant.
Quant à l’Égypte, qui ne cesse de nous fasciner, elle recèle encore bien des merveilles. Une étude des décors des mastabas (tombes) montre un lien surprenant entre les jeunes garçons et la huppe, un oiseau hautement symbolique.
Plus proches de nous, mais tout aussi énigmatiques, les vestiges tricotés de notre passé restent encore à découvrir. De fil en aiguille, et de découvertes archéologiques en analyses approfondies, une histoire se tricote.
Pour voyager et pour découvrir que l'archéologie peut être socialement utile, il faut se rendre en Argentine dans la province de Catamarca, dans les cimes des Andes, au cœur du Musée intégral de la Réserve de biosphère de Laguna Blanca.
Une sélection de livres récemment parus ainsi qu'une présentation du dernier ouvrage de Grégor Marchand sur la Préhistoire atlantique complète ce sommaire du numéro d'avril d'Archéologia.
Pour voir comment l'histoire, l'actualité et la presse influent sur moi, cf. mes 14 livres en vente sur ce blog
La ville de Marrakech a été consacrée nouvelle destination "Travellers' Choice" numéro 1 au monde pour 2015 par le site de voyage Tripadvisor. Ce classement a été réalisé suite à la collecte de plus de 200 millions d'avis et opinions de voyageurs. Marrakech se classe ainsi en tête de grandes capitales internationales comme Londres (6ème position), Rome (7ème position), Buenos Aire (8ème), Paris (9ème), etc... . L'année dernière, c'était Istanbul (Turquie) qui avait remporté le prix. Le prix vient d'être remis au directeur général de l'ONMT, Abderrafie Zouitene. A cette occasion, M.Zouitene a déclaré : «cette magnifique consécration est la résultante du travail des opérateurs de la ville de Marrakech et plus généralement du Maroc et de la stratégie marketing et de coopération menée par l'Office avec Tripadvisor».
Heinemann, spécialiste du duty free et du travel retail aéroportuaire, et son partenaire Unifree Dutyfree, leader du marché turc, ont fait appel à Interbrand pour soutenir leur candidature à un projet courant sur 25 ans : remporter l’espace Retail du nouvel aéroport d’Istanbul. Heinemann, Unifree Dutyfree et Interbrand ont créé conjointement l'expérience du futur terminal en détaillant à la fois l’architecture intérieure ainsi que les concepts design prévus pour cet espace de 53 000 mètres carrés. Avec jusqu'à 150 millions de passagers traversant un terminal d'un million de mètres carrés, le nouvel aéroport d’Istanbul deviendra l’un des plus grands aéroports du monde. La tulipe ottomane, « métaphore du pluralisme, du commerce, de l’hospitalité et du patriotisme » incarne la marque Unifree. Elle caractérise l’aéroport « comme un hôte toujours accueillant et inspirant pour les voyageurs du monde entier et est présente sur une multitude de points de contact au sein de l'aéroport ». C’est sur ces fondements qu’Interbrand a conçu une expérience retail complète pour ce vaste espace allant de l’implémentation de boutiques de luxe, d’un véritable bazar turc, de zones d'information, de boutiques duty free, de stands de dégustation, de salons… Deux éléments du paysage turc ont inspiré la composition architecturale de l’aéroport : le Bosphore et les sept collines d'Istanbul. Ce nouvel espace retail compte créer plus de 3.000 emplois au sein du nouvel aéroport d’Istanbul et nécessitera un investissement global de plus 120 millions d'euros. L'aéroport ouvrira ses portes en 2018 avec un trafic annuel de 90 millions de passager.
On manifeste contre le mariage gay, on le légalise, et on réédite Guillaume Dustan, né William Baranès, écrivain français, magistrat et pédé, explorateur du corps et voyageur au bout de la nuit techno-partouzarde des années 90. Il meurt en 2005 chez lui, d’une embolie pulmonaire probablement due à un excès ou à un arrêt brutal de médicaments. Il a 39 ans, ce n’est pas un bel âge pour mourir. Ses livres se vendent à quelques milliers d’exemplaires. Il est séropositif, rescapé, ultradépressif. Son personnage public de provocateur l’a mis à nu en recouvrant de paillettes et d’imbéciles les phrases qui lui ont permis de naître. Les lieux qu’il habite, il les a quittés l’un après l’autre en laissant tout, rien dans les mains rien dans les poches. Son épitaphe pourrait être : j’ai vécu sans protection.
Dustan, c’est l’homme qui écrit en 1999 dans Nicolas Pages : «On va vouloir faire des bébés avec deux spermatozoïdes et pas d’ovule et ça sera interdit. On veut élever des enfants dans notre couple monosexuel et c’est interdit. On veut adopter et c’est interdit. On veut vivre avec un étranger et c’est interdit. On veut se marier et c’est interdit. Il n’y a plus que nous et les fous et les enfants qui n’avons pas le droit de nous marier. Avant, il y avait aussi : les esclaves, les serfs, les couples interraciaux, les bonnes (ou alors c’était la porte). Diviser pour régner, c’est toujours le même truc. Et puis avilir.» C’est aussi l’homme qui dit d’un air las chez Thierry Ardisson, une perruque de blonde sur le crâne, pour justifier le non-usage de préservatif entre séropositifs : «Moi, j’pense qu’on est responsable pour soi, pas pour les autres. Parce qu’à partir du moment où on est responsable pour les autres, on s’occupe plus de soi, et il se passe plus rien, et voilà.» Bref, un tardif petit dinosaure de l’ère libertaire.
Mais c’est d’abord l’homme qui écrit trois ans plus tôt dans son premier livre, Dans ma chambre - récit rétrospectif de certaines expériences érotiques et amoureuses, quinze chapitres de une à cinq pages écrits à Tahiti alors qu’il pensait bientôt mourir du sida : «Certains éléments servent plus que d’autres. Je les aime tous. Ils sont comme des parties de moi qui viennent se poser là où je l’ai décidé et y maintiennent mon emprise. Mais c’est aussi leur office de servir le corps. Cagoule collier bâillon pinces à seins menottes godes cockring étouffe-queue parachute menottes. Tout est mobilisé. Prêt à maximiser l’effet de la bite dans la bouche ou dans le cul, les coups de cravache sur le cul, les jambes, le dos les épaules les bras les mains les pieds les couilles la queue. Ça ne fait jamais mal quand c’est bien fait. Je ne suis pas sadique. Seulement un peu mégalomane.» Le sens du ridicule vis-à-vis du folklore homosexuel s’applique chez Dustan, comme ses instruments, d’abord à lui-même : principe de délicatesse. Poursuivons : «Ça ne fait pas de marques. De toute façon tout ce que je fais, tout ce dont je me sers a préalablement été essayé sur moi. Alors tout se passe bien. Même les gros godes ressortent sans un filet de sang, même ceux qui sont plus gros qu’un poing et qui passent après le deuxième sphincter. Je suis devenu très conscient de mon corps, de son extérieur comme de son intérieur, grâce à ça, je pense. Je travaille. Mes seins, mon cul, mes éjaculations, mes prestations.»
Epuisement. Tout le sens des premiers livres de Dustan est dans ces lignes sèches, précises, brutales, ironiques, naturelles, comme éperdues, et qui, somme toute, ont une morale : celle d’un homme qui bosse et n’embarrasse pas ce qu’il décrit de ponctuation, d’amortisseurs, de formules de style. Dustan écrit au présent, répète les mots comme on répète les gestes. Il se regarde vivre jusqu’au bout, par le sexe, avec deux criquets sur les épaules, Sade sur l’une, Bret Easton Ellis sur l’autre. C’est une tentative d’épuisement d’un corps parisien et fin de siècle dont il fait le compte rendu.
Souvent, on croit lire le scénario d’un film d’action, parfois burlesque, plutôt muet. Ces travailleurs du sexe parlent peu. Ce n’est pas seulement qu’ils ont souvent la bouche pleine ; mais ils sont là pour agir, explorer les procédures les plus extrêmes de leur jouissance. «C’est ça que j’aime la nuit, écrit Dustan : la communication réduite à l’essentiel.» La phrase également.
P.O.L a été l’éditeur de ses trois premiers livres, les meilleurs. Il débute par eux la publication de ses «Œuvres». Deux volumes suivront, avec des inédits - en particulier une lettre où Dustan explique violemment le sens de son premier livre. Il a passé sa courte existence à agir et à s’expliquer. Il est aidé, dans cette tâche désormais posthume, par l’universitaire Thomas Clerc. Borges disait que les historiens de la littérature française doivent définir des écrivains qui ont passé leur vie à se définir. Clerc est l’historien appliqué de Dustan, écrivain français.
Les textes sont strictement autobiographiques. Dustan a mis sa vie dans son talent. Et la vie, ici, c’est d’abord la sexualité - quoi qu’on décide d’en faire. Dans ma chambre explore le sexe et l’amour. Je sors ce soir, le sexe, la musique et l’ecstasy. Plus fort que moi, le sexe et le sadomasochisme. Les trois livres sont poreux : on retrouve des personnages, des références, des médicaments, des gestes, des figures, des airs de musique, des sentiments. La répétition noue l’action : Dustan et ses partenaires pédalent dans une roue enchantée, infernale. De ce point de vue, ce sont des héros : tout le monde il est beau, jeune, obsédé, au-delà. On dirait les prototypes d’une écurie de cyclistes cherchant à perfectionner sans cesse les bicyclettes, les corps, les performances, par tous les moyens possibles, jusqu’à la sortie de route : on est bien dans les années 90.
Les gens ordinaires regardent le Tour de France sans pédaler. Ils devraient pouvoir lire Dustan sans être pédés ni fréquenter les backrooms : élargir le cercle des lecteurs est l’enjeu de cette édition. Il est possible qu’elle paraisse à contretemps. Les années Dustan, dernières pointes de la colère de l’individu, de sa bonté sauvage, de sa générosité non calculée, de ses exploits sous EPO, semblent assez loin.
Extase. Ces trois premiers livres forment un spectacle aux vibrations froides. Ils renseignent sur ce qui eut lieu dans certains endroits, quand le sida conjuguait ses victimes au futur antérieur, et ils le font avec une précision qui reste remarquable. Pourquoi cette précision? Ce qu’écrivait Roland Barthes en 1979 dans sa préface à Tricks de Renaud Camus, cet amer de la littérature homosexuelle, s’adapte à Dustan : «Les pratiques sexuelles sont banales, pauvres, vouées à la répétition, et cette pauvreté est disproportionnée à l’émerveillement du plaisir qu’elles procurent. Or, comme cet émerveillement ne peut être dit (étant de l’ordre de la jouissance), il ne reste plus au langage qu’à figurer, ou mieux encore à chiffrer, à moindres frais, une série d’opérations qui, de toute manière, lui échappent.»
Dustan fait en sorte que cette jouissance échappe le moins possible au langage qu’il dépose. Parfois, par le miracle d’une phrase, il y arrive. Ainsi, une nuit, rentrant chez lui sous ecstasy : «Je mets le CD de la BO de Lost Highway que Tina a eu la bonne idée d’acheter. La 13, Insensatez, d’Antonio Carlos Jobim, en boucle. C’est ça qu’on entend dans la séquence où Balthazar Getty se repose en jogging et en savates dans le jardin de ses parents.» Et voici la phrase magique, qui naît d’un encombrement de détails adolescents pour finir dans une sorte d’extase - et de néant : «Il est sublime de beauté, allongé dans un transat, et puis il se lève et il regarde par-dessus la barrière dans le jardin de ses voisins le ballon en plastique, ou peut-être que c’est une bouée canard, flotter dans la piscine pour enfants vide.» Cette bouée canard en suspension, ce vide final derrière l’enfant triste qu’il fut : jolies trouvailles.
La précision a une autre raison : éviter l’ennui, que Dustan - il le répète souvent - fuit comme la peste. La précision tend un filet qui l’empêche de s’infiltrer, malgré les répétitions. Dans ma chambre, ici, fait écho au prologue de Voyage autour de ma chambre, le classique de Xavier de Maistre, auteur emprisonné : «J’ai entrepris et exécuté un voyage de quarante-deux jours autour de ma chambre. Les observations intéressantes que j’ai faites, et le plaisir continuel que j’ai éprouvé le long du chemin, me faisaient désirer de le rendre public ; la certitude d’être utile m’y a décidé. Mon cœur éprouve une satisfaction inexprimable lorsque je pense au nombre infini de malheureux auxquels j’offre une ressource assurée contre l’ennui, et un adoucissement aux maux qu’ils endurent.»
Il y a une troisième raison à cette précision. Dans ses mémoires (1), Nadejda Mandelstam, la femme du poète russe Ossip Mandelstam, mort au goulag, l’a peut-être donnée : «Le sentiment qu’il est un pécheur constitue la principale richesse de l’homme. Le péché est toujours concret, et le repentir s’exprime par un langage précis, d’une force unique. C’est le langage d’un instant, et il dure éternellement.» Dustan décrit des instants sexuels, pour qu’ils durent éternellement. Il ne se repent de rien, au contraire : il affirme et s’affirme. Mais l’affirmation est précisée par les menaces qui la sculptent : «Si je reste ici je vais mourir. Je vais finir par mettre du sperme dans le cul de tout le monde et par me faire pareil. La vérité, c’est qu’il n’y a plus que ça que j’ai envie de faire. D’ailleurs c’est déjà bien parti. Evidemment je ne pourrai en parler à personne. Je ne pourrai plus rencontrer personne. J’attendrai d’être malade. Ça ne durera sûrement pas longtemps. Alors je me dégoûterai tellement que ce sera enfin le moment de me tuer. Je me suis dit que je n’avais plus qu’à partir.» Comme disait Céline: «Anus Caïn pfoui.»
Animal. Le premier livre est le plus abouti - dans le ton comme dans la construction ; puis, en 1996, on n’avait jamais lu ça comme ça. Dans le second, plus aérien, les personnages sont plus bavards : c’est celui que l’auteur préférait. Le troisième est le plus noir. Vers la fin, Dustan constate : «Techniquement je suis au top. Je suis une machine à plaisir. Je reçois en chaps en cuir, string en cuirs, rangers. J’ai la musique, le matos, les drogues. J’ai le cul parfaitement clean. Je sais tout faire. J’embrasse. Je lèche. Je suce. Je pince. Je tords. J’aspire. Je tends. Je tire. Je pousse. Je caresse. Je claque. Je tiens. J’ouvre. J’écarte. Je vais. Je viens. Je plonge. Je pisse. Je crache. Je bave. Je crache. Il n’y a que jouir dans une capote que je ne sais toujours pas faire. […] Tout est parfaitement mis au point. C’est sans doute pour ça que ça ne marche plus. Ce n’est pas le plaisir qui m’a absorbé jusqu’ici, mais l’apprentissage.» Le livre se clôt sur un rêve de singes. L’animal se plaint à l’auteur des hommes qui l’enculent. Ils sont rapides, maladroits, ils lui font mal : «J’ai ouvert les yeux. Dehors il faisait soleil. Je me suis dit que ce rêve était parfait pour le livre. J’ai commencé à me le raconter pour ne pas l’oublier.»
Dustan est-il un auteur qui fait date, ou qui ne fait que date ? Débarrassé des scories médiatiques de son personnage et de la limaille d’avant-gardistes autoproclamés collée à son image comme à celle d’un mini-Christ, c’est en tout cas, dans ces trois livres, un écrivain : un homme qui monte ses phrases et ses chapitres pour dire exactement ce qu’il veut dire. Quand Dans ma chambre paraît, son éditeur le compare aussitôt à Tricks. Renaud Camus, lui, ironise sur la manière dont on l’enterre au profit de l’héritier, forcément abusif. Par exemple, dans Derniers Jours (Fayard), son journal de 1997 : «Les journaux disent que GD est "le Renaud Camus des années 90". Ce qui me renvoie dans je ne sais quel limbe, et me fait me demander ce qu’il me reste à être. Dans ma chambre et Je sors ce soir sont "les nouveaux Tricks". Dustan lui-même s’en défend, l’air de dire que ses livres sont bien autre chose que cela.» En 2003, débattant avec lui, il le trouve «très petite forme». Enfin, le 10 octobre 2005 : «La télévision a annoncé tout à l’heure, au journal, la mort de Guillaume Dustan, à l’âge de quarante ans. J’ai aussitôt regretté d’avoir noté ici même, le jour de notre dernière rencontre […], qu’il n’avait pas l’air bien vaillant.» Le corps de William Baranès est retrouvé dans son nouvel appartement parisien, cinq jours après sa mort.
Saint. S’est-il suicidé ? Il venait de commencer à écrire un livre sur Andy Warhol, qu’il admirait, et avec qui il pensait y dialoguer de vivant à mort. L’année précédente, il l’avait passée dans la propriété familiale, chez sa mère, qui se demandait chaque matin si elle le retrouverait vivant le soir. Il paraissait aller mieux. L’un de ses derniers SMS se réjouit d’un voyage prévu à Los Angeles. Mais, dans son agenda, il laisse des mots moins optimistes : «Pas assez de glamour. Pas assez de fric. Pas assez de bonne santé.» Ce corps qu’il avait tant mis au travail n’est, dit-on, pas décomposé. Après tout, c’est une propriété du corps des saints. Or Dustan est le nom d’un saint irlandais, choisi comme pseudonyme pour sa bonté. Le choix avait une autre raison : dans les bibliothèques, les livres de Dustan seraient à côté de ceux de Duras - sans nul auteur entre eux. L’auteur de la Maladie de la mort, près de l’auteur de cette danse de mort, tous deux bien vivants.
(1) «Contre tout espoir», Gallimard, «Tel».
GUILLAUME DUSTAN Œuvres 1
Préface et notes de Thomas Clerc
P.O.L, 360 pp., 18€.
Revue singulière
L’Editeur singulier, 144pp., 12€.
Où l’on peut lire les derniers SMS de Guillaume Dustan à son cousin Jean Touitou.
Bertrand Piccard et André Borschberg racontent leur tour du monde au Figaro | ||
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EXCLUSIF - Ce matin, Solar Impulse décolle pour la troisième étape de son tour du monde à la seule énergie solaire, entre les villes indiennes de Ahmadabad et Vârânasî. Avant leur départ, les deux pilotes se sont confiés. |
image: http://s1.lemde.fr/image/2015/03/11/147x97/4591579_7_70a5_frei-otto-en-1971-devant-la-maquette-du_b1f8601fcf2d065636478151c8c25a52.jpg
Ce dernier, créé en collaboration avec Günter Behnisch et Fritz Leonhardt, apportera à FreiOtto une définitive reconnaissance internationale, que scellera une exposition monographique en 1971 au Musée d’art moderne (MoMA) de New York. La manifestation voyagera plus tard en...