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Catégories : CE QUE J'ECRIS/CE QUE JE CREE, Mes textes en prose, Sport

Des éditeurs sportifs sans trop de bleus à l'âme

Echaudés par un marché en difficulté - la production dans ce secteur a baissé de 11 % en 2009 - et une image écornée des Bleus, les éditeurs se sont avancés vers ce Mondial à pas comptés. Côté "petit joueur", L'Equipe et sa branche Prolongations qui ont proposé Une histoire de la Coupe du monde, suivi de Comme le dit un proverbe africain, de Rémy Ngono. "Après, explique Laurence Gauthier, responsable du pôle éditorial, compte tenu du désamour pour l'équipe de France, nous nous sommes arrêtés." D'autres ont choisi, comme Hugo & Cie, de poursuivre en jouant la carte du regard décalé et de l'humour avec L'Equipe de France peut-elle gagner la Coupe du monde ?, de Thierry Bretagne, ou Il faut shooter Raymond Domenech !, une BD de Mickay Juga. "C'était la seule manière de s'en sortir pour parler de cette équipe si décriée", affirme Benita Rolland.

Une dose de classiques type le "Guide du supporter", un brin de drôlerie, quelques paris audacieux... "Tous les éditeurs se sont montrés prudents, souligne Jean-Louis Hocq, directeur de Solar. En tant que leader sur le marché, on ne peut pas, par correction pour nos lecteurs, ne pas leur donner ce qu'ils attendent. Dès lors, il faut prendre des risques." Et des risques, les éditeurs en ont pris en lançant d'un côté, une biographie de Maradona par Alexandre Julliard et un témoignage illustré d'Anelka, chez Hugo & Cie ; de l'autre, chez Solar, une biographie de Karim Benzema signée Luca Caioli qui peine à trouver son public. "Entre une saison en demi-teinte au Réal de Madrid, sa non-sélection en équipe de France, nous n'avons pas eu de chance, convient Jean-Philippe Hocq. C'est dommage, car il a un vrai talent."

La biographie de footballeurs est un genre en crise. "La notoriété compte moins aujourd'hui que ce que le sportif a à dire, confie Jean-Louis Hocq. Un témoignage ou une autobiographie possèdent cinq fois plus de potentiel qu'une biographie."

Reste à trouver le bon candidat. "On a fait à peu près le tour des footballeurs qui avaient quelque chose d'intéressant à raconter", observe Benita Rolland. Autre raison invoquée par Laurence Gauthier : "Il est difficile de se lancer dans un projet avec des joueurs qui devront se dévoiler au moment même où ils jouent leur sélection."

Malgré les sueurs froides provoquées par les Bleus, tous les éditeurs se disent fin prêts pour l'après-mondial. "On attend de voir les premiers matches... Là, nous serons fixés, dit encore Benita Rolland. Que voulez-vous, on ne peut s'empêcher de rêver à 1998. "

Christine Rousseau

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