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Débuts triomphaux de l’Orchestre Philharmonique Borusan d’Istanbul aux Proms

   

Festivals, La Scène

Londres. Royal Albert Hall. 29-VII-2014. (1837-1910) : Islamey (orchestration de Sergei Lyapoubov) ; (1874-1934) : Beni Mora, suite orientale pour orchestre, Op.29 ; (né en 1975) : Concerto pour violon et orchestre n°1 « 1914 » ; (1756-1791) : Die Entführung aus dem Serail, ouverture ; George Frideric Haendel (1685-1759) : Solomon-l’arrivée de la reine de Saba ; (1879-1936) : Belkis, reine de Saba, suite orchestrale. , violon ; Orchestre Philharmonique Borusan d’Istanbul, direction : .

Prom 16_CR_BBC Chris ChristodoulouLes BBC Proms 2014 se mettent à l’heure de la mondialisation avec le sous-titre « The Global Festival ». A côté des orchestres anglais et des phalanges internationales de prestige, les BBC Proms offrent au public des performances d’orchestres venus des quatre coins du monde : les philharmoniques de Chine, de Seoul, d’Istanbul, du Qatar et les orchestres symphoniques de Singapour ou d’Islande. C’est une belle manière de montrer que devant la déculturation des élites et les coupes sombres dans les budgets culturels, la musique classique est mondiale à l’image de l’Orchestre Philharmonique Borusan d’Istanbul, invité en tant que premier orchestre turc à se produire au Royal Albert Hall.

Fondé en 1999, sur la base d’un orchestre de chambre lui-même créé en 1993, l’Orchestre Philharmonique Borusan est une institution privée, entièrement financée par la puissante holding industrielle Borusan, très impliquée dans la culture. Dirigé, depuis, 2008, par le chef autrichien , l’orchestre s’était fait remarquer au disque, entre-autre par un album moderniste récompensé d’une Clef ResMusica.

Pour ce concert, l’orchestre avait fait le choix d’un programme oriental avec une touche de contemporanéité à travers la création mondiale d’un concerto pour violon de , petit-fils du grand Prokofiev, venu du monde de la musique électronique. Déjà populaire en Grande-Bretagne avec son profil non classique qui séduit les médias et les publics, il avait déjà marqué les BBC Proms en 2011 avec un concerto pour platine tourne-disque et orchestre. Comme souvent avec les personnalités aux marges du classique, on sent l’envie de bien faire et de montrer une culture orchestrale indéniable. Le concerto est assez long et parfois redondant, ce qui gâche des beaux passages et de belles trouvailles dans l’instrumentation. Retravaillée et raccourcie, cette partition pourrait devenir un must de nos années 2010. Le violoniste est, comme toujours exceptionnel, de virtuosité, d’engagement et de force de persuasion dans cette musique.

La partie purement orchestrale du concert était une évocation symphonique kaléidoscopique de l’orient, du baroque au XXe siècle : de Haendel à Respighi et Holst, en passant par Balakirev et Mozart. Dans ce voyage orchestral, on admire le charisme et la flexibilité stylistique de Sascha Goetzel. Galvanisé par l’enjeu, l’orchestre force l’admiration par la qualité sonore de ses cordes, la qualité de ses bois (exceptionnel pupitre de hautbois) et la précision de ses cuivres et percussions. La démonstration orchestrale dans l’orgiaque Belkis, reine de Saba de Respighi est magistrale et soulève l’enthousiasme du public bigarré des BBC Proms. Le bis était naturellement venu des rives du Bosphore : Köçekçe d’Ulvi Cemal Erkin.

On retiendra donc la haute qualité de l’orchestre stambouliote, qui surpasse sans peine de nombreuses phalanges hexagonales ou francophones ; ainsi que la qualité d’un programme rare car Beni Mora de Holst et Belkis de Respighi sont des extrêmes raretés au concert. Pourtant, avis aux programmateurs frileux, le public était venu nombreux.

http://www.resmusica.com/2014/07/30/les-debuts-triomphaux-du-borusan-istanbul-philharmonic-aux-bbc-proms/

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