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  • Catégories : Des poètes et poétesses

    DVD "Voyage en Rimbaldie"*

    Publié le 23 janvier 2008

    Plus de cent ans après sa mort, "l'homme aux  semelles de vent" est
    toujours vivant. Il exerce un tel  pouvoir de fascination que certains
      admirateurs du poète et de son oeuvre peuvent être  qualifiés de "fous de
    Rimbaud".  Ce documentaire est un voyage quelque part en  Rimbaldie,
    (…)
    Lire (
    http://www.terresdecrivains.com/+DVD-Voyage-en-Rimbaldie+)

  • Catégories : La télévision

    Les Oubliées

    Samedi 26, 20.55, France 3


     Deux épisodes pivot de la série où le trouble du personnage principal, le gendarme Janvier (Jacques Gamblin), prend peu à peu le pas sur le cours de l'enquête. Envoûtant. (3 et 4/6). Série française (2007). 2 x 52 mn. Inédit. Avec Jacques Gamblin, Fabien-Aïssa Busetta. 7289404.

    Source: Télérama.fr

  • Catégories : Mes textes en prose

    J'ai bien fait le tour de la question

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    "J'ai bien fait le tour de la question..."
    Laisser les volets fermés
    Rester enfermée chez moi
    Ignorer le monde extérieur
    Mettre des boule quies
    Pour ne pas entendre
    Les allers et venues du voisin
    Et les rumeurs de la rue
    Me faire livrer tout ce dont j’ai besoin
    M’abonner à ma presse préférée
    Ne plus acheter que sur internet
    Et laisser les souvenirs et impressions
    Du passé guider ma plume
    Mais je ne verrais pas le crépuscule
    Du matin se glisser vers mon bureau
    Ni l’obscurité gagner les rues de la ville
    Je n’entendrais pas les oiseaux de six heures
    Ni les bagarres de chats en chaleur
    Je ne sentirais plus le vent de l’océan
    Balayer les derniers restes du sommeil
    Ou la chaleur du soleil naissant inonder
    Mes épaules ; je ne me prendrais plus
    Non plus les pieds dans les trottoirs disjoints
    Je n’entendrais plus les klaxons furieux
    Ni les bonjour comment ça va des gens de mon quartier
    L’accueil commerçant du marchand de journaux
    De légumes ou de la boulangère, le sourire
    De la mendiante et des gardiens de voiture
    Qui réconcilient avec l’humanité
    Je ne verrais plus les nouvelles portées
    De chatons ou leurs petits corps écrasés
    Par cette même humanité sur roues
    Je ne serrais plus abattue par les mêmes
    Spectacles désolants de l’incivilité ordinaire
    Ni attendris par des gestes gratuits d’accueil
    Je serais protégée, bien loin des autres
    Qui me font étrangère et bien vivante
    Alors j’ai commencé à ouvrir les volets
    Vu pigeons et colombes s’envoler
    En pensant à tous ces morceaux d’ailleurs
    A décrire, à écrire, à aimer et à vivre.

    Le 10-01-2008

    Consigne 61
    Bonjour à tous...
    Et voilà que nous sommes en 2008!
    Je souhaite qu'elle soit la meilleure pour vous, à tous points de vue...
    Le moment est venu de vous donner la nouvelle consigne, première de cette année!
    La photo m'a été confiée par D&D, un ami blogueur dont j'apprécie beaucoup la manière d'écrire, parfois un peu déjantée ou désordonnée... mais j'aime ça...
    Ecrire n'est pourtant pas son objectif premier...lui c'est le cinéma qui le passionne et les idées qui vont autour...;-))
    Vous vous inspirerez de la photo et commencerez votre texte par cet incipit:
    "J'ai bien fait le tour de la question..."
    Je rappelle de bien relire le mode d'emploi qui se trouve dans la colonne de droite, et dont voici les points principaux...
    - 2000 signes espaces compris maximum
    - Le texte se trouvera DANS le corps du mail (pas en fichier joint) avec le titre et le pseudo, comme ceci :
    titre (pseudo) + texte
    - Le titre donc PAS comme objet du mail...mais bien en titre de votre texte...sinon cela oblige à des manipulations supp...ayez pitié de moi! de nous!
    Si vous venez pour la première fois, prenez la peine de lire attentivement ce mode d'emploi...le temps m'est parfois compté et vous êtes nombreux à participer... je n'ai pas trop l'occasion de répondre aux mails qui me demandent comment ça fonctionne! ayez pitié de moi! de nous!
    Vous envoyez vos participations à Coumarine: coum.coumarine@gmail.com
    Voici donc la photo, bonne créativité à tous et à chacun...!
    Coumarine

    http://coumarine2.canalblog.com/archives/2008/01/09/7500718.html#comments

    POUR LIRE D AUTRES POEMES CF MES RECUEILS DE POEMES EN VENTE SUR THE BOOK:

    http://www.thebookedition.com/paysages-amoureux-et-erotiques-jacques-coytte-p-143.html

    http://www.thebookedition.com/paysages-jacques-coytte-p-866.html

  • Catégories : Jeux

    Portrait chinois en rime et humour.

    *Si j’étais un objet, je serais un livre
    Pour apprendre à vivre
    *Si j’étais un animal, je serais une chatte
    Pour que l’on me gâte
    *Si j’étais un fruit, je serais une pomme
    Pour me faire croquer par mon homme
    *Si j’étais un vêtement, je serais une jupette
    Pour en mettre plein les mirettes
    *Si j’étais une couleur, je serais orange
    Pour ne pas ressembler à un ange

    VOUS POUVEZ LE FAIRE VOUS AUSSI ET LE METTRE EN COM CHEZ JO:

    http://imagination.de.jo.arts-lettres.over-blog.fr/article-15733351-6.html#anchorComment

    En attendant le prochain concours de Laurélyne
    En attendant le prochain concours de poésie organisée par Laurélyne, au mois de février, je vous propose un petit concours d'un autre genre...
    Déjà FELICITATIONS à Zanzibar (Cf. le blog "La poésie de Laurélyne" pour découvrir son accrostiche sur son dessert préféré).

    Qui suis-je ?
    Portrait chinois en rime et humour.


    Vous devez faire une rime avec le nom de l’objet, animal, fruit etc.
    Ex :
    Si j’étais un objet, je serais un pinceau
    Sur un vélo
    Si j’étais un animal, je serais un chat
    Goût coca cola
    Si j’étais un fruit je serais une nectarine
    Avec des narines
    Si j’étais un vêtement je serais un pantalon
    Plein de pucerons
    Si j’étais une couleur je serais le bleu
    Comme ton pieu

    Mais les deux règles d’or sont :
    _ L’objet, l’animal, le fruit etc. doit vous correspondre sinon ce n’est plus un portrait chinois.
    _ La rime doit être MARRANTE
    Le but est de se tourner en ridicule, de ne pas se prendre au sérieux !
    Le gagnant: le portrait chinois le plus marrant sera mis en Haut de mon blog avec en bonus « Signature : Si j’étais un site web je serais celui de … » si vous avez un blog ou un site sinon ce sera juste le nom ou le pseudo car n’importe qui peut participer , et cela jusqu'au prochain concours de poésie de LOLO.
    Vous avez jusqu’au 25 janvier, à poster en commentaire.
    Amusez-vous bien!

  • Catégories : Jeux

    MES 10 ENVIES DU MOMENT

    1.Etre dans les bras de mon mari,il va falloir que j'attende un peu
    2.Avoir de l’argent et si possible en faisant quelque chose qui me plaît et encore mieux avec mes livres(là, c’est plus un rêve qu’une envie).
    3. Boire une bière pression et/ou du champagne.
    4. En griller une. J’ai arrêté la clope-drogue il y a presque un an mais pendant les fêtes, j’ai fumé quelques cigarettes-plaisir.
    5.Aller en France/et en vacances. Changer d’air.
    6.Nager
    7. Aller au restaurant
    8.Voir ma belle-famille
    9. Dormir comme un bébé
    10.Manger une tartiflette

    Vous pouvez aussi faire part de vos 10 envies du moment et le signaler aux Equipières:

    http://lequipedechoc.over-blog.com/article-15897506-6.html#anchorComment

  • Catégories : Mes textes en prose

    Les diamants

    e97186012eef5177403f4d69e358cf24.jpg

    Source de l'image: Wikipedia

    Les diamants m’évoquent immédiatement Marilyn Monroe chantant « Diamonds are a Girl's Best Friend »( Les diamants sont les meilleurs amis de la femme)dans « Les hommes préfèrent les blondes. » (On entend aussi cette chanson dans « Comment épouser un millionnaire »). J’admire Marilyn Monroe pour sa beauté, son talent, sa force et sa faiblesse. J’aime quand elle chante, quand elle joue cette femme sexy et frivole. Comme un diamant, elle a plusieurs facettes. Je ne rêve pas spécialement de diamants, je ne suis même pas trop bijoux et je n’aime pas cette image de femme-objet mais c’est parfois amusant de l’être.
    Facettes.
    Aimer cette femme, ces films kitschissimes, être midinette et intello, sexy et féministe, objet et sujet indépendant et libre.
    Facettes.
    Comme les diamants, fruits de la terre et de l’exploitation la plus monstrueuse des hommes.
    Ornement de femme-potiche, gage d’amour et objet d’art.
    Si pure et si souillé par tous les trafics qui l’entourent.
    Facettes.
    Parce que l’ « on ne naît pas femme, on le devient » ; on peut jouer avec les codes de la féminité et ne pas en être esclaves ; se faire photographier nue et être une femme indépendante.
    Cela peut paraître audacieux d’associer Marilyn et Simone de Beauvoir mais c’est à cause des facettes.
    Deux diamants bruts façonnés par la vie, leur éducation, la culture, deux être humains purs au-delà de leur statut de femme et de leurs contradictions.

    Pour lire le texte chanté par Marilyn :http://www.marilynmonroe.com/about/music3.htm
    Pour voir Marilyn chanter :http://www.youtube.com/watch?v=p0FDGnAIWpk

    32 - du 11 au 17/02/2007 - "Le silence des diamants" (Zazou / Indéfini / Z.)

    Si les diamants pouvaient parler... que pourraient-ils bien nous raconter ?

    Ces pierres précieuses fascinent, et provoquent par leur présence (ou absence) beaucoup de choses... Il y a ce dont tout le monde parle - la vie dans les mines, les guerres, les diamantaires,... mais aussi bien sûr l'amour - et ce dont les diamants seuls pourraient nous faire partager le secret. Il vous est proposé cette fois de nous faire partager un récit plutôt de cette deuxième sorte, de faire du ou des diamant(s) les témoins, les narrateurs, de votre récit.

    Le but de l'exercice est aussi de surprendre, alors n'hésitez pas à nous entraîner de rebondissements en rebondissements, de rires en peurs, d'égrener la gamme des émotions jusqu'à totale adhésion du lecteur !

    Tous les genres et tous les thèmes sont acceptés alors... lancez-vous !

    Bonne écriture à toutes et tous : -)

    http://www.ecritureludique.net/article-15705809-6.html#anchorComment

  • Catégories : Mes poèmes

    Ne soyez pas assassin de mots

    11b5dedc6a17a4aa0559ddbea8152815.jpg

    Ne soyez pas assassin de mots
    C’est un crime grave
    Le viol du langage :
    Défoncer les phrases
    Lacérer les textes
    Immoler les livres.
    La dévastation de la culture
    Au poignard ou au napalm.
    Ne regardez pas l’hémoglobine
    Du verbe couler, les tripes
    De la littérature après son éventration.
    Sans rien faire.
    Ne laissez pas la poésie
    Se faire égorger, piétiner
    Par des pillards qui brandiraient
    Son scalp
    Halte au génocide, massacre
    Massif de vers libres ou pas.
    Couvrez chaque phrase de baisers
    Avec une caresse pour les textes
    En prose, les rimes à câliner
    Dans une étreinte sexuelle
    Jouir sur la musique
    Des mots, symbiose
    Et orgasme des sens,
    D’essence et du sens.

    31 - du 04 au 10/02/2007 - Mots imposés (Kildar)

    Kildar propose cette fois une liste de mots qui, comme les précédentes, fera sans doute réagir nombre d'entre vous.
    Sur les 25 mots, il est demandé d'en utiliser au moins 15 pour construire votre texte, mais l'idéal est bien entendu de les utiliser tous...
    Assassin - Crime - Viol - Défoncer - Lacérer - Immoler - Dévastation - Poignard - Napalm - Hémoglobine - Tripes - Eventration - Egorger - Piétiner - Scalp - Génocide - Massacre - Baisers - Caresse - Tendresse - Câliner - Etreinte - Enlacer - Jouir - Symbiose

    http://www.ecritureludique.net/article-15705809-6.html#anchorComment

    Pour lire d'autres poèmes de moi, cf. mes 2 recueils en vente sur The book edition:http://www.thebookedition.com/paysages-amoureux-et-erotiques-jacques-coytte-p-143.htmlhttp://www.thebookedition.com/paysages-jacques-coytte-p-866.html

  • Catégories : Nerval Gérard de

    Importance des routes dans le "Voyage en Orient" de Nerval

    08ee170bf5e1f2fb6309f6ceab17866a.jpgO. C , II, 641 : « Je connaissais assez le chemin fort long qui conduit à Stamboul par le pont de bâteaux qui traverse la Corne d’Or, pour ne pas craindre de m’y engager à la pure clarté de la lune du Ramazan, par une de ces belles nuits qui valent nos aurores. »

    Mes recherches sur les paysages dans le "Voyage en Orient" de Nerval en DEA sont dans la continuité de mon mémoire de maîtrise sur "Le paysage dans les oeuvres poétiques de Baudelaire et Nerval" publié maintenant comme mes 2 recueils sur The book sous le titre "Des paysages de Baudelaire et Nerval."

     

    http://www.thebookedition.com/des-paysages-de-baudelaire-et-nerval-jacques-coytte-p-1283.html

  • Catégories : L'actualité

    Le héros de «Brokeback Mountain» est mort

    d9eda97894020b41d0c73e7f8cf55ddd.jpglefigaro.fr (avec AFP et AP)
    23/01/2008 | Mise à jour : 10:37 |

    Dans «Le secret de Brokeback Mountain», Heath Ledger interprétait avec Jake Gyllenhaal la bouleversante histoire d'amour entre deux cow-boys qui découvrent leur homosexualité dans l'Amérique puritaine des années 60-70. (AP) Crédits photo : ASSOCIATED PRESS

    Les circonstances de la mort de l'acteur australien Heath Ledger sont étranges. La famille parle d'un accident, la police d'un suicide.

    Ses amis du cinéma, ses fans, mais aussi l'Australie dont il était originaire, sont en deuil depuis la disparition à 28 ans du jeune acteur Heath Ledger, mardi, à Manhattan. Une mort entourée d'un certain mystère : le héros du film «Le secret de Brokeback Mountain» a été trouvé sans vie vers 21h30, nu, au pied d'un lit, entouré de médicaments, notamment des somnifères, selon des sources policières.

    D'après le récit de la police, une masseuse est arrivée à 15h30 (21h30 à Paris) à l'adresse où résidait l'acteur pour un rendez-vous. Cette dernière a été conduite par la femme de ménage, qui a frappé à la porte de la chambre. N'entendant pas de réponse, elle a ouvert la porte et trouvé le corps de l'acteur australien. Les deux femmes ont tenté de le ranimer, en vain, avant d'appeler la police.

    D'après la police, citée par le New York Times, l'appartement appartient à l'actrice Mary-Kate Olsen. Ce que l'un des agents de l'actrice a démenti.

    Même si les premières constatations laissent envisager la thèse d'un suicide ou d'un abus de substances pharmaceutiques, le père de l'acteur assure qu'il s'agit d'une «mort accidentelle». «C'était quelqu'un de généreux, qui avait les pieds sur terre et aimait la vie (...) Heath a touché tellement de gens durant sa courte vie mais peu avaient le plaisir de le connaître vraiment», a ajouté son père, dans une déclaration lue devant la maison familiale, à Perth, en Australie.

    Une autopsie devait être pratiquée mercredi pour déterminer les causes exactes de sa mort.

    «Il était en train de percer»

     

    Quelques heures après son décès, plusieurs acteurs lui ont rendu hommage. L'actrice australienne Nicole Kidman a qualifié son décès de «tragédie». «Mon cœur va vers sa famille», a-t-elle déclaré dans un communiqué. «J'avais mis tellement d'espoir en lui», a quant à lui réagi l'acteur et réalisateur Mel Gibson, australien lui aussi, qui avait dirigé Heath Ledger dans «Le patriote». «Il était en train de percer, et sa mort à un si jeune âge est une perte tragique», écrit-il.

    «Le studio est abasourdi et anéanti par cette nouvelle tragique», ont écrit de leur côté Alan Horn et Jeff Robinov, les dirigeants de Warner Bros dont le film «The dark night» doit sortir l'été prochain avec Heath Ledger dans le rôle du Joker, l'ennemi de Batman. Leur communiqué rend hommage à «un acteur brillant et une personne exceptionnelle».

    «Le secret de Brokeback Mountain», du metteur en scène d'origine taïwanaise Ang Lee, avait remporté l'Oscar de la mise en scène en 2006. Dans ce «western gay», Heath Ledger interprétait avec Jake Gyllenhaal la bouleversante histoire d'amour entre deux cow-boys qui découvrent leur homosexualité dans l'Amérique puritaine des années 60-70. Il avait alors été sélectionné pour l'Oscar du meilleur acteur.

    En tournant «Le secret de Brokeback Mountain», l'acteur s'était épris de l'actrice Michelle Williams, son épouse dans le film. Le couple avait avait eu une petite fille, Matilda Rose, née en octobre 2005. Ils s'étaient séparés l'an dernier.

    http://www.lefigaro.fr/cinema/2008/01/23/03002-20080123ARTFIG00290-le-heros-de-brokeback-mountain-est-mort.php

  • Catégories : Des poètes et poétesses

    "Léo Ferré - Artiste de vie", de Thierry Rollet

    801721f3b8f140f9fea53c5f0e1fa8d3.jpgBREF AVANT-PROPOS DE L’AUTEUR

    Le 15ème anniversaire du décès de Léo Ferré doit marquer la redécouverte d’un des plus grands personnages de la chanson et de la poésie françaises.

    C’est du moins ce que comprendra aisément le grand public. Les aficionados et surtout les héritiers de Léo sauront en plus qu’il s’agit de redécouvrir un apôtre inconditionnel de la musique.

    Ferré était un musicien dans l’âme, même s’il a surtout chanté. Mais c’est la musique qui a porté son œuvre multiforme, qu’elle soit poétique ou littéraire.


    ____________ _________ _________ ______

    « Notre langage, à nous autres artistes,
    est à la portée de toutes les oreilles
    et de tous les yeux,
    parce qu’il est chant, lumière, galbe, sourire. »


    - Léo Ferré, la mauvaise Graine


    Léo Ferré - Artiste de vie

    Auteur : Thierry Rollet
    ISBN : 000-0-0000-0000- 0
    Format : 84 pages, 6.0 x 9.0 po., broché,

    papier intérieur crème #60, encre intérieur noir et blanc,
    couverture extérieure #100 en quatre couleurs

    EN VENTE ICI >>>>>
    Source: Mille poètes

  • Catégories : L'actualité

    La justice finlandaise réhabilite le balcon fumeur

    7fa30fe1268b3f2dbba1a2f57e3b50e4.jpgAFP - Lundi 21 janvier, 15h39

    HELSINKI (AFP) - Les fumeurs ont remporté une victoire symbolique lundi en Finlande, où la justice a invalidé l'interdiction faite par un syndic aux habitants de fumer sur leurs balcons.

    (Publicité)

    Deux ans après le dépôt de sa plainte, la Cour suprême a définitivement donné raison au requérant fumeur en jugeant cette interdiction "abusive", même si celle-ci avait été adoptée à l'issue d'un vote en assemblée de copropriétaires.

    "L'interdiction étendue aux balcons où les nuisances causées par la fumée aux voisins ne seraient pas excessives constitue une entrave infondée au droit de copropriété", a estimé la cour.

    Les sages de la plus haute juridiction du pays nordique ont néanmoins rappelé qu'une interdiction partielle était prévue par la loi sur le voisinage en cas de gêne immédiate et significative de la fumée de tabac pour un copropriétaire ou un locataire.

    Un Finlandais sur cinq est fumeur, un taux parmi les plus faibles d'Europe.

    Depuis le 1er juin 2007, il est totalement interdit de fumer dans les lieux publics en Finlande.

    http://fr.news.yahoo.com/afp/20080121/tod-finlande-tabac-sante-insolite-7f81b96_2.html

  • Catégories : L'art

    Les sculpteurs vivent plus vieux que les peintres

    9575f31c8c18764af1aa8ffc898ca809.jpgYves Miserey
    21/01/2008 | Mise à jour : 23:31 |

    À l’époque d’Auguste Rodin, où il n’y avait pas d’antibiotiques, la dépense physique des sculpteurs aurait servi de rempart aux microbes (musée Rodin).

    En Europe, les artistes qui travaillent le marbre ou le fer vivent en moyenne quatre ans de plus que les artistes peintres.

    Peintre ou sculpteur ? Des artistes comme Michel-Ange ou, plus près de nous, Degas et Picasso, ont pratiqué ces deux arts avec une égale maîtrise. Le choix n'a donc rien d'exclusif mais il est pourtant fréquent. Selon une étude publiée dans une revue spécialisée dans le vieillissement (Age and Ageing, vol. 37, n° 1, janvier 2008), ce choix pourrait avoir des implications éloignées de toute considération artistique. Phillip Greenspan et deux de ses collègues de l'université de Géorgie, à Athens (États-Unis), affirment en effet que la sculpture conserve mieux que la peinture.

     

    Michel-Ange est mort à 88 ans

     

    Les trois chercheurs ont comparé la longévité de 144 sculpteurs avec celle de 262 peintres. Ils ont pris leurs références dans le Dictionnaire Larousse des peintres et l'Encyclopédie de la sculpture. Autrement dit, ils se sont intéressés aux artistes européens, du XVe siècle à la fin du XIXe siècle.

    Selon leurs calculs, la longévité moyenne des maîtres de la peinture est de 63,6 ans contre 67,4 ans pour ceux qui travaillent le marbre, la terre, le métal ou le plâtre. Du côté des peintres, il est vrai que nombre d'entre eux, parmi les plus célèbres, sont morts assez jeunes. Ainsi les Italiens Raphaël et Le Caravage sont décédés à 37 ans, tandis que Donatello et Bernin, deux sculpteurs fameux, ont soufflé leurs 80 bougies et Michel-Ange s'est éteint à 88 ans. Déjà, dans la Grèce antique, les sculpteurs Praxitèle et Polyclète étaient décédés à un âge avancé pour l'époque (71 ans).

    «C'est une observation intéressante», admet, dans la revue Nature, James Hanley, un épidémiologiste canadien pourtant réputé pour sa sévérité à l'égard de ce type d'étude. Les causes d'une telle disparité restent néanmoins énigmatiques. De tout temps, il y a eu des substances plus ou moins toxiques dans les peintures. Certes, mais les poussières de pierre et les coups de burin ne sont pas non plus inoffensifs. En 2006, la Cnam a recensé 95 cas de maladies chez les sculpteurs, tailleurs et fendeurs de pierre professionnels.

    Phillip Greenspan et ses deux collègues estiment pour leur part que c'est la dépense d'énergie physique imposée aux sculpteurs qui a constitué un rempart naturel contre les microbes, à une époque où il n'y avait pas encore d'antibiotiques.

    http://www.lefigaro.fr/sciences/2008/01/22/01008-20080122ARTFIG00002-les-sculpteurs-viventplus-vieux-que-les-peintres-.php

  • Catégories : La littérature

    Irène Heidelberger-Leonard : l'homme qui n'a pas connu la paix

    LE MONDE DES LIVRES | 17.01.08 | 12h43  •  Mis à jour le 17.01.08 | 12h43
    "L'intellectuel à Auschwitz" : c'est ainsi qu'on présentait Jean Améry depuis la publication, en 1966, de Par-delà le crime et le châtiment, essai fondateur pour surmonter l'insurmontable. Dix ans plus tard, son Traité sur le suicide, qui défendait la mort volontaire comme un droit inaliénable, connaissait lui aussi un retentissement considérable. Mais qui était Jean Améry ?

     


    Primo Levi est resté lui-même très elliptique sur le "philosophe suicidé" croisé à Auschwitz : "Hans Mayer, alias Jean Améry : sa vie est tendue entre ces deux noms, une vie qui n'a pas connu la paix et ne l'a pas recherchée." Qui s'était alors interrogé sur l'homme et qui connaît aujourd'hui la nature de ses écrits ? La somme biographique d'Irène Heidelberger-Leonard a l'immense mérite de restituer à cet "exilé perpétuel" son oeuvre et sa vie. Une vie que l'histoire s'est acharnée à lui refuser.

    Mêlant subtilement empathie et distance critique, recourant autant à la documentation qu'à l'interprétation, Irene Heidelberger-Leonard, par ailleurs éditrice allemande des oeuvres complètes de Jean Améry, redonne d'abord une physionomie aux "quarante-cinq kilos de vie réchappée en pyjama rayé" qui s'étaient établis à Bruxelles. Petit homme frêle, une inévitable Gauloise à la main et le regard concentré sous d'épaisses paupières, Améry sort de l'ombre, tels "Mozart et Voltaire", mélange d'obscurité et de lumière, union de la grâce et du démoniaque. Mais le travail patient et pionnier de la biographe - ses entretiens avec les témoins encore vivants (amis d'enfance et compagnons d'exil), sa quête minutieuse d'archives souvent inédites, son exploration de milliers d'articles de presse écrits pour survivre - restitue également à cette "vie âpre et sombre d'écriture" un arrière-plan historique, sociologique et culturel.

    De son vrai nom Hans Mayer, Jean Améry est né le 31 octobre 1912, à Vienne, dans une famille de la petite bourgeoise ; il perd très tôt son père à la guerre. Ce n'est sans doute pas un hasard si l'une des premières évocations de la figure de Jean Améry se trouve dans une oeuvre de fiction écrite par Ingeborg Bachmann, elle-même autrichienne hors d'Autriche. Lecteur insatiable, Jean Améry avait toujours rêvé de devenir écrivain, et n'aura finalement eu le droit que d'être "le déporté professionnel", "le juif souffrant de la souffrance juive". Une première fois meurtri par les jugements condescendants portés sur son roman Lefeu ou la démolition, il est littéralement anéanti par l'échec de son Charles Bovary : "Si Bovary se plante, je saurai ce qu'il me reste à faire." Le 17 octobre 1978, Jean Améry, qui n'avait jamais voulu retourner s'établir dans son pays, se donne la mort dans une chambre d'hôtel de Salzbourg. Quelques mois auparavant, il avait écrit à Ernst Maier, son ami d'enfance : "J'appartiens à ce paysage de collines."

    De l'auberge bucolique de Haute-Autriche à l'université populaire de Vienne la rouge, de l'éveil politique pendant l'insurrection ouvrière de 1934 à l'exil sans retour de 1938, de la résistance en Belgique à la déportation en 1941 - l'itinéraire de Jean Améry ainsi recomposé vient croiser la destinée tragique des quelque 130 000 exilés autrichiens, majoritairement juifs, que la République d'Autriche n'aura jamais appelés officiellement au retour. Rien, ou presque, de ce qui avait constitué leur culture d'avant l'exil ne pouvait être à nouveau mobilisé pour rebâtir une quelconque identité autrichienne. On comprend alors un peu mieux tout ce qui sépare l'Italien Primo Levi de Jean Améry l'Autrichien. L'homme de science issu de la grande bourgeoisie juive de l'autodidacte prolétarisé dont même le judaïsme a été forgé "ex negativo". Pour l'apatride que fut Jean Améry, seul un certain type de littérature pouvait encore faire figure de "Heimat" (patrie, au sens de foyer) : "Ce pays peut nous rendre malade de dégoût quand c'est le nôtre. Mais on continuera toujours de l'aimer à notre façon, d'un amour tourmenté", affirmera Jean Améry à la parution de L'Origine, de Thomas Bernhard.

    Comme l'écrit si justement Irene Heidelberger-Leonard, Jean Améry ne pouvait être autrichien qu'au sens "sentimental" du terme. En témoignent ses lettres quasi quotidiennes à sa seconde femme, Maria, tour à tour ardentes ou querelleuses, truffées des diminutifs les plus fantaisistes puisés dans le dialecte autrichien. En témoigne aussi cet humour facétieux, volontiers morbide : "Figurez-vous qu'un étudiant m'a récemment demandé : "Pourquoi avez-vous écrit ce livre sur le suicide et ne vous êtes-vous pas suicidé ?" Je lui ai répondu : Patience !"

    Un Hans Mayer finalement enfantin et jouisseur à ses heures, amoureux des femmes et de Paris, dont l'âpreté de la vie éclaire l'intransigeance de l'oeuvre, et inversement. Un Jean Améry, dont il faut relire les essais limpides et découvrir la fiction expérimentale. Quelqu'un qui éblouit dans le noir, par sa négativité et sa force de démolition, son front bosselé "à force de se cogner aux limites", comme le dirait Ludwig Wittgenstein.


    JEAN AMÉRY de Irène Heidelberger-Leonard. Traduit de l'allemand par Sacha Zilberfarb. Actes Sud, 370 p., 28 €.
  • Catégories : Mes poèmes

    Violence conjuguale

    3684eff29cb968415119cbc2c4abbed8.jpgBaraqué, il gronde

    Et face à face

    Avec lui, le vertige

    De sa profonde

    Violence

    La submerge

    Il frappe en cadence

    Alors qu’il n’aime

    Ni la musique

    Ni la danse

    Et son corps

    Est celui des bêtes

    Fauves et rapaces

    Ses mots sonnent

    Faux mais il perce

    Sa résistance

    D ‘épouse

    Qui n’a plus d’espace

    Du tout entre

    Sa fureur réelle

    Et sa magie amoureuse

     

    Le 25/01/2008

     

    Avec les mots proposés ici:

    http://laviepeyrinoise.hautetfort.com/archive/2007/12/07/15-mots-donnes.html#c3046080

     

     

    http://ambroise.hautetfort.com/archive/2008/01/13/15-mots-donnes-par-la-bas.html#comments

    Pour lire d'autres poèmes, cf. mes 2 recueils en vente:

    http://www.thebookedition.com/paysages-amoureux-et-erotiques-jacques-coytte-p-143.html

    http://www.thebookedition.com/paysages-jacques-coytte-p-866.html

  • Catégories : Nerval Gérard de

    Importance des routes dans "Sylvie" de Nerval

    1e7415a2e5a8c29587fcaa6e43adee0a.jpgO. C, III, 547 : « En quittant le chemin pour traverser un petit bois qui sépare Loisy de Saint-S***, je ne tardai pas à m’engager dans une sente profonde qui longe la forêt d’Ermenonville ; je m’attendais ensuite à rencontrer les murs d’un couvent qu’il fallait suivre pendant un quart de lieue. La lune se cachait de temps à autre sous les nuages, éclairant à peine les roches de grès sombre et les bruyères qui se multipliaient sous mes pas. A droite et à gauche, des lisières de forêts sans routes tracées, et toujours devant moi ces roches druidiques de la contrée qui gardent le souvenir des fils d’Armen exterminés par les Romains ! Du haut de ces entassements sublimes, je voyais les étangs lointains se découper comme des miroirs sur la plaine brumeuse, sans pouvoir distinguer où s’était passée la fête. »

    Paysage ambulatoire
    Paysage vu du haut
    cadrage

    Mes recherches sur les paysages dans "Sylvie" de Nerval en DEA sont dans la continuité de mon mémoire de maîtrise sur "Le paysage dans les oeuvres poétiques de Baudelaire et Nerval" publié maintenant comme mes 2 recueils sur The book sous le titre "Des paysages de Baudelaire et Nerval."

    http://www.thebookedition.com/des-paysages-de-baudelaire-et-nerval-jacques-coytte-p-1283.html

  • Catégories : La culture

    Milad Doueihi et Pascal Josèphe : penser la cité numérique

    LE MONDE DES LIVRES | 17.01.08 | 12h36  •  Mis à jour le 17.01.08 | 12h36

    Les atteintes à l'environnement commencent à mobiliser la planète. Pourquoi la révolution numérique, dont les conséquences sont incalculables, ne provoque-t-elle pas une prise de conscience similaire ?

     

    Si l'invention de l'imprimerie, au XVe siècle, avait donné un immense élan à la diffusion des idées et du savoir, le numérique, lui, introduit un changement d'une tout autre ampleur. Car il ne s'agit pas seulement d'outils à la disposition du grand public (télévision, ordinateur, téléphone portable...), ni même d'une technologie, évoluant à une vitesse vertigineuse et permettant de saisir, stocker, traiter ou transférer des quantités phénoménales de données. La culture numérique envahit tout le champ social : elle affecte aussi bien nos comportements que nos valeurs et modifie notre rapport à la réalité.


    Philologue, historien du religieux, fellow à l'université de Glasgow, Milad Doueihi se présente comme "un simple utilisateur d'ordinateur, un numéricien par accident". Coquetterie, qui cache une grande compétence en matière informatique : au point de rendre certaines pages de son livre difficilement accessibles au commun des lecteurs, contrairement à d'autres, qui coulent de source. Dans un ouvrage d'un tout autre genre, Pascal Josèphe, homme de médias, expose de manière aussi claire que possible les enjeux du numérique, surtout dans le domaine qui est le sien : la communication.

    Tous les métiers de l'écriture sont frappés de plein fouet par la révolution en cours. Les archives, par exemple. Rien n'est plus fragile que les documents numériques, souligne Milad Doueihi. En juillet 2006, d'un simple clic malencontreux, un technicien a effacé 800 000 images électroniques des archives du Fonds permanent de l'Alaska... Sans compter les actes délictueux : une attaque des lieux de stockage par des cyberpirates altérerait définitivement des documents irremplaçables. Nous faisons comme si l'information numérique sera toujours la même, toujours accessible, toujours interrogeable. Or, les normes, les formats et les fichiers changent continuellement. Plus encore : les archives numériques ne sont pas que mise en mémoire et stockage, mais "des sites de production du savoir".

    Cette nouvelle culture, nous dit le philologue, exige "une compétence numérique" qui est loin de se limiter au maniement des outils disponibles. Internet remet en question toutes les notions de copyright et de propriété intellectuelle. Le droit est en retard, notre réflexion aussi. Nous pensons encore en termes d'imprimé, parlant de "pages" sur nos écrans, alors que la lecture n'y est plus linéaire : on navigue, on suit des liens, en se permettant de modifier ces documents numérisés. La distinction entre lecteur et auteur est effacée, les consommateurs deviennent eux-mêmes fournisseurs et distributeurs de contenus : des "consom-acteurs", comme les appelle Pascal Josèphe. C'est un "cinquième pouvoir" qui se met doucement en place.

     

    EMIETTEMENT GÉNÉRALISÉ

     

    Le numérique accentue et accélère deux grandes tendances sociales. La première est l'individualisation. Les écrans ne sont plus fédérateurs, c'est l'émiettement généralisé : chacun butine à sa guise, recevant ou produisant des informations ou des loisirs. "La société cesse de se définir comme un collectif structuré par des organismes médiateurs, déplore Pascal Josèphe, pour devenir un ensemble de micro-unités à l'échelle de l'individu, agitées par un mouvement brownien permanent."

    L'autre grand changement est l'immédiateté. Se détournant du passé et des idéologies, se méfiant d'un avenir anxiogène, le citoyen numérique vit dans l'instant. Les ordinateurs ont imposé leur rythme à l'Etat lui-même : lors d'une catastrophe ou un fait divers, les dirigeants politiques se mobilisent instantanément et se sentent obligés de résoudre les problèmes en direct.

    Les blogs, qui se multiplient, et Wikipédia, l'encyclopédie en ligne que chacun est libre de compléter, constituent pour Milad Doueihi "les premières incarnations de la cité numérique émergente". Ces espaces virtuels évoquent l'agora grecque, ce sont les nouvelles places publiques, où l'on discute et décide de questions d'intérêt commun, où s'élabore même une politique. La cité numérique qui s'ébauche n'est ni une utopie ni une terre promise : elle a déjà son territoire, ses règles, sa gouvernance et, malheureusement, ses formes de violence, avec le cyberharcèlement et le lynchage en ligne.

    La disparition des intermédiaires fragilise la société face aux risques de totalitarisme, remarque Pascal Josèphe, tandis que Milad Doueihi souligne un autre danger : les Etats peuvent mettre en place une censure draconienne, infiniment plus efficace que la censure "hors ligne".

    Autre sujet de préoccupation : la défense de la vie privée. Des entreprises stockent des données sur les goûts et les habitudes de leurs clients, Google garde la trace de toutes les navigations sur Internet... Une même personne peut avoir plusieurs adresses électroniques et une multiplicité de pseudonymes. A l'heure de "l'identité polyphonique", et alors que la Grande-Bretagne étudie le premier projet de numérisation biométrique à l'échelle d'un pays, il va falloir redéfinir la vie privée.

    Retrouvant sa spécialité, Milad Doueihi voit dans la culture numérique "la seule rivale de la religion", avec ses prophètes et ses prêtres, ses institutions et ses chapelles, ses croyants, ses contestataires et ses schismatiques. Déjà, son langage a commencé à remodeler les langues écrites et parlées... L'historien propose "d'étendre au logiciel la tolérance au sens religieux et social". C'est-à-dire l'accès de tous les hommes au réseau et aux objets numériques, mais aussi l'acceptation de la différence et de la dissidence dans cette tour de Babel qu'est la Toile.

    Nous n'avons encore rien vu. La cité numérique vient tout juste de naître.


    LA GRANDE CONVERSION NUMÉRIQUE de Milad Doueihi. Traduit de l'anglais par Paul Chemla. Seuil "La librairie du XXIe siècle", 280 p., 19 €.

    LA SOCIÉTÉ IMMÉDIATE de Pascal Josèphe. Calmann-Lévy, 252 p., 16 €. En librairie le 23 janvier.

     

  • Catégories : La littérature

    Té ! vé !... c'est Tartarin !

    Avant de (re)plonger dans les aventures de ce fameux Tartarin, il est urgent de lire l'excellente préface de Jean-Didier Urbain qui replace non seulement cette trilogie dans l'œuvre générale de Daudet, prénommé Alphonse, mais aussi qui en dégage l'originalité et la richesse. Loin d'être une simplette facétie méridionale, Tartarin, dont le profil n'est pas sans évoquer un père Ubu « avé l'accent », est d'abord un parcours typique de ces années où la satire sociale se maquille prudemment sous le grotesque et le loufoque. Il n'est donc jamais trop tard pour clamer : « Té ! vé !... c'est Tartarin... Et adieu, Tartarin ! » ◆ G.H. Alphonse Daudet, Les Aventures prodigieuses de Tartarin de Tarascon, 538 p., 16 €

    Source: Télérama.fr

  • Catégories : La littérature

    La Belle Epoque en revue

    Restons dans les cénâcles littéraires avec ce livre, paru il y a quelques mois seulement, consacrée à la Revue Blanche. Un livre un peu fouillis, dense de ses plus de mille pages, mais qui rend compte de cette véritable ruche qu’a représentée la Revue Blanche, à la charnière du XIX et du XXe siècle. Libertaire, audacieuse, imaginative, découvreuse de talents, cette publication périodique dirigée par les frères Natanson et « peignée » par Félix Fénéon (dont Félix Vallotton avait fait un beau portrait) s’empara des questions politiques, ouvrit ses colonnes à Mirbeau, Apollinaire, Péguy, Mallarmé, Jarry mais aussi aux Nabis ou aux Fauves dont les tableaux faisaient hoqueter beaucoup dans les expositions. Une revue qui justifie à elle seule l’expression de Belle Epoque ◆ G.H. Paul-Henri Bourrelier, La Revue Blanche. Une génération dans l’engagement (1890-1905), Fayard, 1200 p., 45 €.

    Source: Télérama.fr

  • Catégories : La littérature

    Promenade et enquête

    On ne sait si Albert Thibaudet (1874-1936) a lu du Simenon mais son Histoire de la littérature française, publiée en 1936, relève aussi du goût de l’enquête et de la promenade. La littérature de 1789 à l’après 1914, est son jardin. Thibaudet lit, explique, range par catégorie, identifie les générations d’écrivains et s’attarde sur les grands : Chateaubriand, Lamartine, Hugo, Musset, Stendhal, Balzac, Baudelaire et consorts. Une Histoire évidemment érudite, presque complète. Mais une Histoire qui se lit facilement, tant l’esprit de Thibaudet circule d’auteur en auteur, expliquant Balzac par Auguste Comte ou pestant — nous ne sommes que dans les années 30 — contre les adaptations au cinéma ◆ G.H. Albert Thibaudet, Histoire de la littérature française, CNRS éditions, 592 p., 10 €

    Source: Télérama.fr

  • Catégories : Les polars

    Georges Simenon, Tout Maigret, éditions Omnibus, tome 9, 960 p., 24,50 €

    Nous sommes encore début mars mais c’est déjà le printemps. Un printemps précoce et qui contredit le temps de la veille quand des rafales de vent balayaient Paris. L’inspecteur Lapointe porte une veste neuve et Maigret, dans la première phrase de l’épisode Maigret hésite, est en veston, observant les effets bénéfiques des rayons du soleil sur la mine des passants... Et voilà : le commissaire Maigret revient avec le neuvième tome des œuvres complètes que Georges Simenon lui a consacrées, publiées par les éditions Omnibus dont la tâche sera achevée avec un dixième tome à venir.
    Une histoire (est-ce une légende ?) raconte qu’un éditeur américain, dans les années 30, donnait à lire à des apprentis écrivains une page d’un livre de Raymond Chandler, en leur demandant de couper ce qu’il leur semblait en trop. Et bien peu y parvenaient tant le style de Chandler était au couteau et à l’économie : pas de mot déplacé, pas d’adjectif superflu. L’exercice pourrait s’appliquer aux Maigret de Simenon. On suit pas à pas le flic le plus célèbre : la lecture est tellement aisée, les personnages sont tellement justes qu’une cure de petit Maigret de temps à autre devrait être recommandée à tout lecteur. Histoire de se rafraîchir la tête en longeant les quais de la Seine ou les rues d’une sous-préfecture où, souvent, Maigret, pipe à la lippe, maraude et enquête ◆ G.H.
    Source: Télérama.fr

  • Catégories : L'actualité

    Louis de Cazenave, l'un des deux derniers poilus, disparaît

    e16bed604e2b817afcae3d562c9dc677.jpgD. Ch.
    21/01/2008 | Mise à jour : 07:51

    Mobilisé en 1916, Louis de Cazenave servit dans l'infanterie coloniale avant de rejoindre, en janvier 1918, des unités d'artillerie. Crédits photo : AFP

    Décédé dimanche matin à l'âge de 110 ans, il avait participé aux batailles de la Somme et du Chemin des Dames.

    L'avant-dernier «poilu» s'est éteint dimanche au petit matin à son domicile de Brioude, en Haute-Loire. Louis de Cazenave, 110 ans, «est mort comme il le désirait, chez lui, dans son sommeil, sans souffrir», a témoigné son fils, également prénommé Louis.

    Le secrétaire d'État aux Anciens Combattants, Alain Marleix, a salué la mémoire du soldat : «Il a été de ceux, parmi les plus braves, qui ont tenu, dans les tranchées et les casemates de la Grande Guerre, la France “à mains nues” jusqu'à l'armistice du 11 novembre».

    Né le 16 octobre 1897 à Saint-Georges-d'Aurac, en Haute-Loire, Louis de Cazenave était le doyen des poilus survivants. Mobilisé en 1916, à l'âge de 18 ans, il ser­­­vit dans différents régiments d'in­fanterie coloniale  dont le 5e bataillon de tirailleurs sénégalais et rejoignit, à partir de janvier 1918, des unités d'artillerie. Il participera notamment à la bataille de la Somme, à l'offensive du Chemin des Dames et à la libération du territoire national, avant d'être dé­mobilisé en 1919. Devenu cheminot, marié et père de trois fils, il prit une retraite partielle à 41 ans.

    Lazare Ponticelli, le dernier

     

    Dimanche, le président Nicolas Sarkozy a adressé «à sa famille les condoléances attristées de la nation». En 1995, l'ancien combattant avait reçu la Légion d'honneur. Il sera enterré mardi. «Sa disparition est l'occasion pour chacun d'entre nous d'avoir une pensée particulière pour les 1,4 million de combattants français qui ont fait le sacrifice de leur vie durant ce conflit» , a ajouté le chef de l'État.

    Lazare Ponticelli, lui aussi âgé de 110 ans, est désormais le dernier survivant de la Première Guerre mondiale. Cet ancien chasseur alpin d'origine italienne, engagé à 16 ans, a déjà indiqué qu'il refusait les funérailles nationales promises en 2005 par Jacques Chirac, estimant que «ce serait un affront pour les gens qui sont morts avant moi».

    http://www.lefigaro.fr/actualites/2008/01/21/01001-20080121ARTFIG00313-louis-de-cazenave-l-un-des-deux-derniers-poilus-disparait.php

  • Catégories : Des expositions

    LE HAVRE : Musée Malraux:Othon Friesz, le fauve baroque"

    5bb37ebe24e53ea11700c1d837ac46c1.jpgEmile Othon Friesz
    "Paysage à la Ciotat "
    Huile sur toile -1907
    © Coll. Part.
    © ADAGP

    Achille-Emile Othon Friez est né au Havre le 06 février 1879. Fils de capitaine, son rêve de jeunesse était de devenir un grand navigateur. Mais il s'intéresse aussi à l'art. Il suit les cours de Charles Lhuillier à L'Ecole Municipale des Beaux Arts du Havre au côté de Georges Braque et de Raoul Dufy. Il parvient à obtenir une bourse en 1897 qui l'amène à suivre les cours de Léon Bonnat à l'Ecole des Beaux Arts de Paris.
    Mais l'académisme des beaux arts ne lui convient pas, et il préfère découvrir et étudier l'oeuvre des maîtres dans les salles du Musée du Louvre.
    C'est l'impressionisme qui l'intéresse, mais aussi les oeuvres de Vincent Van Gogh et de Paul Gauguin. Le Salon d'Automne de 1905, lui permet de présenter quelques toiles auprès de Matisse et de Marquet, et de se faire connaître avec ses aplats de couleurs vives et juxtaposées qui font dire aux critiques que ces peintres donnent l'illusion d'être dans une cage aux fauves. C'est en effet le début du fauvisme, dont Othon Friesz sera l'un des plus brillants représentants.

    Il était au premier plan alors parmi les jeunes peintres qui se révoltaient contre les maîtres académiques, mais en marquant son attachement à l'impressionnisme. Durant l'été 1906, avec son ami Georges Braque, il fait un séjour à Anvers, en travaillant sur des sujets communs. Ils poursuivent cette expérience l'année suivante en se rendant dans le midi de la France à l'Estaque et à la Ciotat, pour travailler ensemble sur la transposition de la lumière, comme l'avaient fait avant eux Matisse et Derain à Collioure en 1905.
    Les couleurs de la côte méditerranéenne l'inspirent, et le conduisent à produire une série de paysages qui sont sans doute les plus représentatifs du fauvisme. En mettant en relief  le dessin, en stylisant les formes, en supprimant les détails descriptifs, certains des tableaux qu'il peint alors sont à la limite de l'abstraction. Aucun autre artiste fauve, sauf peut-être Matisse n'ira aussi loin dans l'exaltation des couleurs.
    De retour à Paris, alors que Braque travaille avec  Picasso aux premiers fondements du cubisme, Othon Friesz poursuit de son côté ses paysages, ses natures mortes, ses marines dans un naturalisme où l'influence de Cézanne domine tout en conservant l’énergie de la ligne, le goût affirmé pour les couleurs et les contrastes forts, mais avec une force chromatique qui s'estompe au fil des mois pour devenir plus austère à l'approche de la première guerre mondiale.


    Alors que ses expositions chez son marchand d'art Druet et sa participation régulière au Salon des Indépendants et au Salon d’automne à Paris, lui avaient valu une certaine notoriété avec des expositions à Moscou, à Londres à Berlin, ou à New York encore avec l’exposition Manet et les Post-impressionnistes, sa palette s’assombrit avec une dominante
    d' ocres, de bruns, de verts et de bleus plus froids, des lignes plus rigides, des formes moins attrayantes et des compositions plus traditionnelles : nus, paysages, natures mortes et portraits.

    Emile Othon Friesz "Paysage à la Ciotat " Huile sur toile -1907 © Coll. Part. © ADAGP

    Emile Othon Friesz
    "Paysage à la Ciotat "
    Huile sur toile -1907
    © Coll. Part.
    © ADAGP



    Emile Othon Friesz : " Les Baigneuses " Huile sur toile -1907 115 x 122 cm © Coll. Part. © ADAGP


    Emile Othon Friesz
    " Les Baigneuses "
    Huile sur toile -1907

    115 x 122 cm
    © Coll. part.
    © ADAGP




    Emile Othon Friesz © ADAGP

    Emile Othon Friesz
    © ADAGP


    La guerre marque en effet la période d'une production surtout orientée par la vente, davantage que par la recherche picturale qui avait été la sienne quelques années avant auprès de Braque. On peut y voir non seulement l'effet des hostilités, mais aussi la conséquence d’un mode de vie plus aisé grâce à une réputation grandissante.
    Il souhaite alors exercer le contrôle sur la vente de ses tableaux, et à ce titre romp le contrat d’exclusivité qui le liait au marchand d'art  Druet. Il s’installe avec sa jeune épouse et son enfant dans l'ancien atelier de Bouguereau et il décide d'enseigner le dessin. Il se rapproche  d’Emile Bernard et de Maurice Denis, et devient avec eux les défenseurs de Cézanne contre l'avancée de l’avant-garde cubiste.

    En 1937, il réalise la décoration du Palais de Chaillot avec son ami Raoul Dufy, et tombe peu à peu dans l'oubli par la prédominance de la peinture abstraite. Il participera sous l'occupation à une rencontre d'artistes organisée par les Allemands, ce qui lui vaudra des explications à la fin de la guerre. Il mourra à Paris le 10 janvier 1949.

    Emile Othon Friesz aura tout au long de son oeuvre tenté le pari de concilier, à la fois les principes fondamentaux que Matisse s'appliquait à mettre en  œeuvre pour chaque tableau  "équilibre, pureté, sérénité " et, d'autre part, ceux que défendaient Maurice de Vlaminck " vivre, agir et penser sans entraves ".

    Construite selon un ordre non strictement chronologique, au côté des travaux de Derain ou de Dufy, cette exposition très richement documentée, présente près de 200 oeuvres, qui permettent de suivre le parcours de Friesz, qui demeure aujourd'hui un artiste mal connu, et rend ainsi au peintre la place qu’il mérite dans l'histoire de la peinture moderne. Mais elle laisse aussi place aux arts décoratifs, avec une série de céramiques produites par l'artiste qui montrent comment il a pu agir comme l’un des artisans du mouvement de rénovation des arts décoratifs de l’entre-deux-guerres.


     Musée Malraux - Le Havre

    LE HAVRE - Musée André Malraux -
    2, Boulevard Clémenceau - 76600 Le Havre
    Tél : 02 35 19 62 62
    Ouvert : Tous les jours
    de 11 h à 18 h
    sauf mardi et  jours fériés

    Site Internet : http://www.ville-lehavre.fr

    http://www.lemondedesarts.com/ExposRegions16.htm849ec7b0351420aafb760c21dd3d8428.jpg


    Emile Othon Friesz
    © ADAGP

  • Catégories : La littérature

    Fabrice Bourland : surnaturel, mon cher Watson...

    LE MONDE DES LIVRES | 17.01.08 | 12h17  •  Mis à jour le 17.01.08 | 12h17
    Quoiqu'il paraisse dans la collection "Grands détectives", ce roman n'est pas un policier. Pourtant on y voit apparaître, sinon à proprement parler le fantôme de Sherlock Holmes, du moins son corps astral révélé par une séance de spiritisme. Heureux clin d'oeil : on n'ignore pas que le père du détective de Baker Street, Arthur Conan Doyle, s'est converti à la fin de sa vie à la cause spirite...

     


    Ce phénomène conduit une visiteuse de renom dans le cabinet de deux détectives originaires du Canada anglais, Andrew Singleton et James Trelawney, venus à Londres chercher le frisson de l'aventure. Une vague de criminalité sévit alors : la femme pressent un lien entre ces deux événements concomitants. L'enquête qu'elle demande aux deux jeunes détectives va les entraîner, une fois la surprenante identité du fantôme dévoilée sous l'influence d'un médium, dans une affaire qui mérite à tous égards le qualificatif de fantastique.

    Car la visiteuse n'est autre que Jean Conan Doyle, la seconde femme d'Arthur. Elle révèle aux deux limiers qu'avant de mourir son mari a prononcé une phrase énigmatique : "Le pensionnaire est sorti de sa boîte. Il faut absolument qu'il y retourne !"

    L'écrivain faisait-il allusion à sa créature, dont il avait jadis tenté de se débarrasser ? C'est ce que devra démêler Andrew Singleton, fils sceptique d'une sommité spirite, qui verra au cours de cette affaire vaciller ses certitudes les plus ancrées avant d'être entraîné dans un véritable cauchemar.

    Fabrice Bourland fait un usage érudit et très habile de la mythologie holmésienne - le lecteur verra même passer le docteur Watson ! - et plus encore de la biographie de Conan Doyle, qui délaissa les fastes de la déduction et de l'enquête pour vanter ceux de la communication avec les défunts. Il nous régale de surcroît d'un final inattendu et savoureux qui clôt véritablement en beauté cette première aventure d'un duo prometteur de "détectives de l'occulte" qu'on peut d'ores et déjà voir à l'oeuvre dans un second roman : Les Portes du sommeil.


    LE FANTÔME DE BAKER STREET de Fabrice Bourland. 10/18 "Grands détectives", 248 p., 6,90 €.
  • Catégories : La littérature

    Kertész contre Kertész

    LE MONDE DES LIVRES | 17.01.08 | 12h26  •  Mis à jour le 17.01.08 | 12h26

    e ne connais pas d'écrivain sérieux qui ne se mette pas en scène", disait Isaac Bashevis Singer. Quelques années plus tard, un autre Prix Nobel de littérature, le Hongrois Imre Kertész, affirme sans détours : "Je considère que ma vie est la matière première de mes romans - et cela me libère de tout complexe." Cela paraît simple comme ça, cette intrication entre l'existence de l'auteur et son oeuvre, entre la fiction et "ce qu'on appelle la réalité". Pourtant, ce que montre ici Kertész, c'est justement l'infinie complexité des va-et-vient entre les deux. Car nulle fiction n'échappe aux circonstances personnelles, au subjectif, et donc au biographique. Et, à l'inverse, la mémoire ne cesse de reconstruire ses objets, de sorte que tout souvenir devient recréation.
    Comme le dit Nerval, "inventer, au fond, c'est se ressouvenir".
    Telle est donc la question centrale de ce passionnant Dossier K., sorte de livre-testament d'Imre Kertész : la vérité autobiographique existe-t-elle ? La genèse de l'ouvrage est singulière. Après que l'écrivain eut reçu le prix Nobel, en 2002, son éditeur hongrois remarqua qu'"un certain nombre de rumeurs et de fausses informations" circulaient sur sa vie. Des erreurs diffusées par les journaux mais relayées dans des revues ou même des travaux universitaires. Il était manifeste qu'une fois de plus les lecteursd' Etre sans destin ou de Kaddish pour l'enfant qui ne naîtra pas avaient confondu le narrateur et l'auteur. Aussi l'éditeur a-t-il demandé à un ami de Kertész d'enregistrer avec lui plusieurs heures d'entretien. Une douzaine de bandes magnétiques au total : une confession sonore, une vie parlée, en quelque sorte...

    Mais lorsque Kertész reçut la transcription, il lui parut impossible de la publier telle quelle. "Après avoir lu les premières pages, j'ai repoussé le manuscrit, et d'un geste instinctif j'ai ouvert mon portable", raconte-t-il. C'est ainsi qu'est né ce livre, le seul que j'aie jamais écrit pour obéir à une incitation extérieure." Une autobiographie en bonne et due forme ? Sans doute. Mais "si l'on accepte la proposition de Nietzsche, qui ramène les sources du genre romanesque aux dialogues de Platon", c'est aussi, selon Kertész, "un véritable roman" que le lecteur a entre les mains.

    Son originalité ? Les questions ont été entièrement refondues, mais la forme du dialogue a été conservée. Comme Platon, Kertész pense que l'essence de la philosophie, c'est la dialectique. Que seule la discussion permet d'approcher la vérité. Ici, le jeu des questions-réponses fait penser à l'autobiographie de Nathalie Sarraute, Enfance. Comme si celui qui interroge finissait par être un autre "je". Kertész écoute Kertész. Il soupèse, doute, rectifie. Il se pousse lui-même dans ses retranchements. Une sorte de tête-à-tête avec soi-même.

     

    "ECRITURE CLANDESTINE"

     

    On retrouve là les grands pans d'une existence singulière : la déportation à Auschwitz, à 15 ans à peine ; le retour des camps et les chocs successifs - dans l'autobus, à Budapest, lorsqu'on lui demande d'acquitter son ticket ; l'arrivée chez lui lorsqu'il trouve l'appartement de ses parents occupé par d'autres ; la nécessité de retourner à l'école alors qu'il a, si l'on peut dire, "une certaine expérience de la vie". Et puis, après le nazisme, le stalinisme et l'entrée progressive dans "l'écriture clandestine".

    Kertész revient aussi sur la rédaction d'Etre sans destin, commencée en 1961 et qui lui prendra dix ans. Des années où il vit avec sa femme dans une chambre minuscule, en marge de la société hongroise. Pour survivre, il écrit des comédies musicales et des pièces de boulevard. Il traduit aussi des auteurs allemands - Nietzsche, Freud, Hofmannsthal, Canetti, Wittgenstein... La parution d'Etre sans destin marque un cap : "Il arrive dans la vie d'un homme un moment où, d'un coup, il prend conscience, et alors ses forces se libèrent ; c'est à partir de ce moment-là qu'on peut se considérer comme soi-même, c'est à partir de ce moment-là qu'on naît."

    Au passage, il livre son point de vue sur quelques sujets sensibles. La famille : "Il fut un temps où j'étais persuadé que la cause de toute maladie mentale - or la cause de presque toutes les maladies est mentale - c'est la famille (...), le grand lit familial, mou et sentant le renfermé qui étouffe toute vie." La relation père-fils : "On est toujours injuste avec son père. Il faut se révolter contre quelqu'un pour justifier nos souffrances et nos faux pas." La prise de conscience de sa judéité, un soir, dans une rue de Budapest : "Mon père m'expliqua que le film allemand Le Juif Süss passait au cinéma du quartier et qu'à la sortie le public cherchait des juifs parmi les passants et faisait un pogrom. Je devais avoir neuf ans et je n'avais jamais entendu le mot "pogrom". Mais le comportement de mon père et le tremblement de sa main m'expliquaient le sens de ce mot." Et bien sûr les camps, la souffrance, la lucidité, le refus des totalitarismes : "Si Auschwitz n'a servi à rien, Dieu a fait faillite ; et si nous faisons faillir Dieu, nous ne comprendrons jamais Auschwitz."

    Jamais sans doute Imre Kertész ne se sera tant livré. Avec une simplicité et une probité intellectuelle sans faille. Citant Gombrowicz, Kertész parle des "gens avec lesquels on rapetisse". De sa fréquentation, au contraire, on sort immanquablement grandi.


    DOSSIER K. (K. DOSSZIÉ) d'Imre Kertész. Traduit du hongrois par Natalia Zaremba-Huzvai et Charles Zaremba. Actes sud, 206 p., 19 €.