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Rechercher : chimères de nerval

  • Lecture de mon mémoire par ABC

    1620053839.jpgMa valise était aussi emplie de poésies avec « Des paysages de Baudelaire et Nerval » de Laura. Plus j’ai avancé dans la lecture de ce mémoire de Maîtrise de Lettres, plus j’en ai savouré la portée… J’ai particulièrement apprécié la troisième partie qui tout en me parlant de Baudelaire et de Nerval m’a transportée dans des lieux que je connais et que j’aime, Paris, le Valois, la Dordogne, l’Italie, l’Allemagne……..
    Baudelaire fut dans ma jeunesse mon poète préféré. J’ai donc relu avec passion « Les Fleurs du Mal ». Je connaissais peu Nerval, me voici plongée dans la lecture de « Les Filles du feu » et de « Les Chimères ».
    Merci Laura, tu as souffert, dis-tu en reprenant des études de Lettres Modernes par correspondance. Ton travail m’a permis à moi une belle rêverie poétique durant les trois semaines qui viennent de s’écouler.

    ABC


    http://detente-en-poesie.over-blog.com/

    Merci ABC.

    Mon mémoire en vente ici

    La couverture a changé depuis la lecture d'ABC

  • La lyre de feu de Nerval(extrait)

    C’est sa voix singulière

    Qui crée des chimères

    Qui crachent des flammes.

    COUV MES PAYSAGES.jpg

    Ce poème(complet) est désormais visible dans le recueil "Mes paysages de Nerval et Baudelaire" en vente par la bannière en haut de ce blog

     

     Semaine du 23 au 29 mai 2016 - Le poète est voleur de feu

     
    "Le poète est vraiment voleur de feu", c’est en tout cas ce qu'avançait Arthur Rimbaud.

    Que vous vous reconnaissiez ou pas dans cette veine de poésie, laissez-vous inspirer par cette affirmation d'un des immenses "poètes maudits" :
     
    - soit en écrivant un poème,
    - soit en nous parlant de votre vision sur la poésie,
    - ou encore en nous racontant la vie d'un poète, réel ou imaginaire.

    Quoi qu'il en soit, vos textes doivent nous parvenir avant dimanche 29 mai minuit à l'adresse habituelle impromptuslitteraires[at]gmail.com
     
    http://impromptuslitteraires.blogspot.fr/

    COUV MES PAYSAGES.jpg

    Suite à une consigne de Kaléidoplumes:

     

    Ecriture d'un poème qui devra obligatoirement comporter les détails suivants:

    - Un des 4 éléments ( soit l'eau, soit la terre, soit l'air, soit le feu)

    - Un instrument de musique de votre choix (piano, guitare trompette etc.....)

    - Une couleur (celle que vous voulez)

    - Une forme (ovale, ronde, carré ou rectangle)

    N'oubliez pas de mettre un titre à votre poème. A vos plumes

     

     

    http://kaleidoplumes.forumpro.fr/consigne-10-f35/consigne-d-ecriture-t331.htm

     

  • Il y a quelques jours, c'était le bicentenaire de la naissance de Nerval

    Le 22 mai 1808, Gérard de Nerval naissait à Paris. De son vrai nom Gérard Labrunie, il avait tiré son pseudonyme de Noirval, un clos entouré de bois sombres. Cette obscurité sylvestre semble bien définir le poète au "coeur désolé".

     

    L'auteur de la 'Lorely', triste prince au soleil noir, voyageur infatigable, est le poète de la mélancolie et du rêve. Mêlant, dans une même brume magique, chimères et réalité, souvenirs passés et sensations présentes, Nerval s'aventure sur la lisière étrange de l'invisible vague, du flottant merveilleux. Il puise du Valois où il a passé son enfance au milieu de parcs, d'étangs et de jeunes filles évanescentes, ces mystères qui le hantent. Sylvie, Emerance, Sydonie, Héloïse, Célénie, Fanchette, Adrienne deviendront ses 'Filles du feu', dont les jeux de rondes et les chants anciens incarnent les symboles d'une vie arrêtée, d'une terre onirique. Paysages transfigurés, songes éveillés, mémoire intemporelle, le destin du poète se confond avec celui de l'humanité : il sent son âme vieille de deux cents ans.


    Féerie pour un autrefois

    Fils d'un médecin de la Grande Armée, Nerval, à peine né, est orphelin de mère. Marie-Antoinette Boucher avait en effet décidé de suivre son mari sur les périlleuses campagnes d'Allemagne et de Russie, laissant le bébé en Ile-de-France. Ce fantôme maternel disparu en Bohême, dont l'écrivain ne possède ni photo ni portrait, sera relayé dans son oeuvre par la figure de l'insaisissable Jenny Colon dont Nerval tombe amoureux. Tour à tour créature céleste, déesse orientale, Isis, Cybèle ou la Vierge Marie, l'éternelle silhouette féminine se dérobe toujours dans de vaporeuses légendes : "Je suis la même que Marie, la même que ta mère, la même aussi que sous toutes les formes tu as toujours aimée. A chacune de tes épreuves, j'ai quitté l'un des masques dont je voile mes traits, et bientôt tu me verras telle que je suis."(1) Ainsi parle la déesse d''Aurélia', qui est une, et plusieurs à la fois.

    Pourtant, Nerval n'est pas seulement nostalgique. Avec son ami de collège Théophile Gautier il fait les quatre cents coups, se passionne pour les batailles romantiques, se montrant souvent fantaisiste, voire excentrique, comme lorsqu'il promène un homard en laisse ! Mais les crises de folie dont l'écrivain est victime dès ses jeunes années l'affaiblissent, et le contraignent à l'hospitalisation. Il note alors en marge de ses portraits photographiques : "Je suis l'autre", et décline à l'envi ses différentes personnalités, souvent mythologiques. "Suis-je Amour ou Phoebus… Lusignan ou Biron ?"(2) La peur d'un être multiple rejoint alors celle d'un être identique. A force de questionner son identité et celles des autres, il craint de voir deux femmes (Adrienne et Aurélie) quand il n'y en aurait en réalité qu'une seule : "Aimer une religieuse sous la forme d'une actrice ! et si c'était la même ! il y a de quoi devenir fou !"(3)


    Je suis le ténébreux, le veuf, l'inconsolé

    "Ne m'attends pas ce soir, car la nuit sera noire et blanche."(4) Cette phrase fulgurante est la dernière écrite par Nerval, la veille de son suicide. Mois de janvier 1855. Paris est sous la neige, la Seine charrie des glaçons. L'écrivain est sorti depuis quelques semaines de la clinique du docteur Blanche qu'il avait intégrée à la suite d'un nouvel accès de démence. Il travaille encore son texte 'Aurélia'. Cette nuit du 25, Nerval erre de bouges en cabarets, près des Halles. Il fait -18º. Il s'enfonce progressivement dans le quartier de la Grande Boucherie, sombres ruelles aux couloirs étroits et aux escaliers encaissés. Dans les caniveaux de la rue de la Tuerie, le sang de l'écorcherie se déverse. A l'aube, on retrouve un cadavre rue de la Vielle Lanterne. C'est Gérard de Nerval pendu à une grille. Son médecin établit un certificat pour qu'il ait droit à un enterrement religieux, normalement refusé aux suicidés.

    Ecrivain de l'enchantement, Nerval s'est perdu progressivement dans les méandres de sa propre rêverie. S'il voit des fées, il entend aussi leurs cris.(5) Prisonnier de visions hallucinatoires qui se surimpressionnent sur le réel, Nerval est obsédé par un passé auquel il se croit lié. Amours anciennes, châteaux perdus dans de vastes jardins, vitraux teints de rouge : les images d'autrefois resurgissent et s'emparent de lui. "En un instant je me transformai en marié de l'autre siècle" lit-on dans 'Sylvie'. Mais si mariage il y a, la promise appartient à une existence révolue, époque lointaine où il l'a vue, et dont il se souvient. Ces fantasmes de métamorphoses plongent Nerval dans la déraison. Il se démultiplie sans fin, croit se voir partout, ne se retrouve plus. Il étouffe sous trop de masques : "Comme si les murs de la salle se fussent ouverts sur des perspectives infinies, il me semblait voir une chaîne non interrompue d'hommes et de femmes en qui j'étais et qui étaient moi-même."(6) En ces circonstances, seul le déguisement permet de s'évader de soi et de devenir autre. Les 'Filles du feu' aiment ainsi se vêtir d'habits anciens, et remonter le temps. Sous les yeux du narrateur ébloui, elles redonnent vie avec toute la fraîcheur de leur jeunesse à des ombres spectrales. De même pour Jenny Colon, qui, en tant que comédienne, change souvent d'apparence et éveille la passion chez Nerval. Avec ces travestissements, les esprits éteints apparaissent alors, réconciliant l'espace du souvenir et ses mirages, les vivants et les morts. Mais les héros des nouvelles nervaliennes s'aperçoivent, au bout du compte, que ce charme fugitif tombe vite en poussière.
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    Je n'ai pas pu mettre de note ce jour là mais j'ai pensé à lui; ses oeuvres sont encore à Casablanca.
    Ne croyez -vous que bicentenaire est une bonne occasion de lire mon mémoire présenté ci-dessus?
  • Le château des Brouillards à Montmartre(Pour Jos)

    medium_nerval.jpg




    En lisant la note de Jos sur les demeures abandonnées(http://www.lelivrophile.com/livroblog/index.php?2007/04/16/111-s), j'ai pensé à ce lieu nervalien:

    "Son logis est partout et nulle part : il se promène au Caire quand vous le croyez citoyen résidant au divan Lepelletier [rue Le Peletier], et si vous le poursuivez en Egypte, il s'est déjà perdu dans les brouillards de Londres."
    Le Corsaire-Satan, 19 octobre 1846.

    Par son goût du voyage et de la campagne et par le nombre de ses maîtresses, ce poète à la prose lumineuse est bien un romantique. Mais le distinguent de ses compagnons de la "bataille d’Hernani" sa réelle modestie, la modération de son engagement politique... et sa maladie. De la folie qui le frappe à partir de 1841 et dont il tiendra la chronique (ce qui en fera un héros des surréalistes à venir), il tirera des correspondances entre ce que nous vivons ici-bas et les mystères de l’au-delà.

    À la différence de Sand, Lamartine, Vigny et autres Hugo, il n’a jamais eu de maison. Toute sa vie, il poursuit de l’Oise à l’Orient, en passant par bien d’autres pays, la quête de son Eternel féminin et d’une mère jamais connue, dont il ne possèdera jamais ni portrait ni souvenir…

    Gérard Labrunie naît à Paris, 96 (aujourd’hui 168) rue Saint-Martin, le 22 mai 1808. Fin 1808, ses parents doivent s’installer en Allemagne-son père est médecin des armées de Napoléon.
    Gérard est mis en nourrice à Loisy, entre Ermenonville et Mortefontaine, région d’origine de sa mère où il empruntera son nom à un "clos Nerval". En 1810, sa mère décède. Il est confié à l’oncle de celle-ci, Antoine Boucher, qui habite à Mortefontaine une maison touchant le château (disparue depuis).

    À partir de 1814, il vit avec son père à Paris, tout en retrouvant Mortefontaine et le Valois l’été, jusqu’à la mort d’Antoine Boucher en 1820.
    Élève au lycée Charlemagne, il fait la connaissance de Théophile Gautier. Il compose des vers dès 13 ans. Il n’accrochera pas aux études de médecine que son père souhaite pour lui, mais traduit à 20 ans le Faust de Goethe. Cela lui doit une belle célébrité et il rencontre Hugo et d’autres romantiques, écrit des drames avec Dumas.

    Nerval est un fidèle observateur (et transcripteur pour les journaux) du Paris juste pré-haussmannien. Mais ses domiciles parisiens sont peu connus ou ont disparu. Il n’a guère habité que de pauvres masures, et le baron Haussmann en a rasé la plupart... Quelques indices cependant :
    avec Arsène Houssaye, il habite en 1834 impasse du Doyenné (qui se trouvait sur l’actuelle place du Carrousel, au coeur du Louvre) et vit une idylle sans issue avec l’actrice Jenny Colon. Avec elle comme avec d’autres avant et après, c’est l’histoire d’une rencontre ratée, d’un réel échappé pour un idéal qu’il ne trouvera jamais,
    en 1835, il est basé 5 rue des Beaux-Arts,
    il habite 14 rue de Navarin (9ème arrondissement) avec Théophile Gautier, en 1840-1841,
    entre 1841 et 1855, il effectue des séjours dans les maisons de santé des docteurs Blanche père et fils, à l’actuel 22 rue de Norvins (alors rue Traînée) à Montmartre, pour le père -maison remplacée aujourd’hui par un immeuble-, et à l’hôtel de Lamballe à Passy, pour le fils (aujourd’hui 17 rue d’Ankara),
    il habite en 1846 le Château des Brouillards à Montmartre, 13 allée des Brouillards, au bout de la rue Girardon,
    et, en 1848, 4 rue Saint-Thomas-du-Louvre (rue détruite en 1850 par le percement de la rue de Rivoli),
    en 1850, il habite 9 rue du Mail. Sentant la maladie le poursuivre, il se plonge dans l’écriture et essaie de retrouver les origines de ses obsessions (par exemple dans Sylvie, une des Filles du feu écrite en 52-53 après un séjour dans le Valois pendant l’été 52),
    le 30 janvier 1855, on le trouve pendu à une grille de la rue de la Vieille Lanterne. Sans doute parce que, par cette nuit où il fait moins dix-huit degrés, on lui a fermé la porte d’un asile pour vagabonds et une folle rage le prend... Sur ce lieu, d’après les recherches effectuées par les surréalistes dans l’entre deux-guerres, se trouverait maintenant la cage du souffleur du Théâtre de la Ville, place du Châtelet...
    d’autres adresses parisiennes du poète : 16 rue de Douai, 39 rue de La Rochefoucauld, rue Saint-Thomas-du-Louvre, rue Monthyon.

    Autres demeures de l’auteur

    Gérard de Nerval est un grand voyageur, toujours de l’encre et du papier à la main.
    Par exemple, après la mort de Jenny Colon, il embarque début 1843 pour un voyage d’une année en Orient. Nombreux sont les hôtels d’Orient et d’Europe qui l’hébergent, tel l’hôtel du Brochet, près du lac de Constance (Allemagne), en 1840.

    Plus près de nous, l’hôtel de la Sirène, au fond d’une cour sur la rue du Général Leclerc à Meaux (aujourd’hui transformé en appartements), l’a hébergé à plusieurs reprises.
    Non loin de là, Senlis, dont le poète était amoureux.

    Pour visiter le lieu

    Comme lieux nervaliens ouverts à la visite, il n’y a que les bois et étangs du Valois…

    À voir aux alentours

    Quelques traces littéraires autour de Mortefontaine...
    Rousseau à Ermenonville,
    Constant à Hérivaux (Luzarches),
    Dumas et Vigny à Valgenceuse,
    Daniel Boulanger et Louis Bromfield à Senlis.

    Et à Montmartre, sur la butte :

    Léon Bloy,
    Francis Carco et Roland Dorgelès,
    Alphonse Allais,
    Georges Courteline,
    Marcel Aymé,
    Pierre Mac Orlan,
    Max Jacob,
    Céline,
    ...

    Petite bibliographie

    Aurélia, Promenades et souvenirs, Lettres à Jenny, Pandora, et Les filles du feu, les chimères. Gérard de Nerval. Éditions Garnier-Flammarion, n° 250 et 44.
    Balade en Oise sur les pas des écrivains. Marie-Noëlle Craissati. Éditions Alexandrines.
    Gérard de Nerval. Claude Pichois et Michel Brix. Éditions Fayard, 1995.
    Paris des écrivains. Sous la direction de Laure Murat. Editions du Chêne, 1997.
    Dans les hameaux de "Sylvie". Article de Robert Coiplet dans Demeures inspirées et sites romanesques, tome II, Éditions de l’Illustration.


    http://www.terresdecrivains.com/Gerard-de-NERVAL.html

  • Traduire le rêve

    nerval.jpgEric LECLER. L'humour du rêve romantique

    Dans la littérature romantique allemande puis française, le rêve devient constitutif du récit romanesque, manifestement chez Hoffmann et Nerval. Il est la porte ouvrant sur une « supranaturalité » : les frontières entre la réalité et l'imagination sont brouillées dès lors que le monde est vu par un personnage aux limites de la folie. Le fantastique naît de cette ambiguïté tragique du conscient et de l'inconscient. Mais il existe d'autres récits de rêves dans la littérature du premier romantisme. Il y est, paradoxalement, le lieu critique de la mise à distance, le moment de l'humour et du bel esprit, comme on peut le voir dans un récit exemplaire, "Les Veilles" (1804) de Bonaventura, pseudonyme dont on a longtemps cru qu'il masquait Jean-Paul ou Schelling lui-même.

    Cette attribution a d'autant plus de sens que l'inconscient est devenu avec Schelling le substrat même sur lequel s'éveille notre moi conscient. Dès lors que tout est jeu dialectique du conscient et de l'inconscient, que la distinction du rêve et de la veille est effacée, le rêve n'est ni le moment du triomphe baroque de l'illusion, ni celui de la folie du « moi » romantique. Il serait davantage le moment d'une plus grande rationalité, d'un éveil de la conscience à elle-même et au monde.

    Début et fin de cet article ci-dessous:

    Début:

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    Traduire le rêve
    Evénement
    Information publiée le jeudi 9 octobre 2008 par Alexandre Gefen (source : Marielle Anselmo)
    Du 31 octobre 2008 au 1 novembre 2008, Fukuoka, Japon


    Colloque

    franco-japonais

    Traduire le rêve

    31 octobre 2008 – 1er novembre 2008


    Université Seinan-Gakuin

    Fukuoka

    Japon


    co-organisé par

    l'Université de Provence (Equipe CIELAM, Littératures Comparées)

    et

    l'Université Seinan-Gakuin (Section Française)

    avec le soutien de

    l'Ambassade de France au Japon, l'Institut Franco-Japonais du Kyushu

    l'Université Seinan-Gakuin (Institut de Recherches)

    l'Université de Provence (Equipe CIELAM et Ecole Doctorale « Langues, Lettres et Arts »)


    *

    150ème anniversaire des relations franco-japonaises
    Traduire le rêve

    Dans un article qu'il consacre au rêve, J.-F. Lyotard relève que son expérience repose sur un paradoxe : “universelle” elle est cependant “d'une singularité incommunicable”. La singularité de ses contenus semble en effet “interdire l'élaboration d'aucun code, d'aucun système lexical et syntaxique qui, une fois établi et appris, nous permettrait de comprendre ce que "veut dire” tel rêve”, comme tel message verbal. Insaisissable, obscur, d'une “opacité rebelle à tout langage intelligible”, le rêve lance au logos un “défi irrelevable” et se trouve en retour disqualifié par le discours de savoir - discours marqué, en Occident, par la “prévalence de la pensée de la représentation” et de la “référence au langage”. Au tournant du siècle passé, Freud fait sortir le rêve de ce “profond désaveu" : reprenant à son compte les deux méthodes d'interprétation “populaires” – l'interprétation symbolique et le déchiffrement - considérées jusqu'alors comme “fantaisies de primitifs”, il le constitue en objet scientifique.

    Cette rupture épistémologique se produit à l'articulation du rêve et du sujet - le rêve n'est plus émanation d'un autre, d'une voix extérieure, de dimension mythique ou religieuse, mais produit de l'intérieur, de la psyché. Qu'en est-il alors du jeu du rêve et de la littérature? Le rêve, c'est entendu, hante la littérature. Mais en fut-il toujours ainsi ? Si dans les productions des deux derniers siècles, le rêve et l'oeuvre semblent avoir ouvertement partie liée, de quel dispositif relève le rêve dans les productions artistiques de l'Antiquité ou du Moyen-Age par exemple ?

    Traduire le rêve pourrait donc d'abord s'entendre comme le désir d'élaborer une manière de topologie des rêves en art et en littérature : quels lieux, quelles formes, quels usages et à quelles époques? On voudra ainsi interroger le sens de la présence ou de l'absence du rêve dans l'histoire de la représentation, avant d'analyser les formes et les fonctions (esthétiques, éthiques) de ces représentations. On se demandera enfin dans quelle mesure la représentation du rêve modifie ou ébranle le code dans lequel l'oeuvre s'élabore : si l'on définit en effet le rêve comme défi au langage, en quoi la “matière de rêves” (Butor) ou « l'autre vie » (Cixous), à s'inscrire dans l'oeuvre, engage-t-elle un bouleversement des codes – préfiguration, peut-être, de langues à venir?

    Traduire (le rêve) pourrait encore s'entendre comme relevé d'opérations de déplacements, de transferts, de translations : transaction des rêves entre les langues, les cultures, les arts, les disciplines, les genres - mais aussi transaction entre les rêves, déplacement des rêves d'un continent à l'autre. Ce colloque invitant à la réflexion des chercheurs tant japonais que français, on voudra s'interroger sur ces mouvements aussi bien dans l'espace occidental que dans l'espace oriental, en questionnant les transferts qui s'opèrent d'un monde à l'autre, dans un échange ou une circulation continue, interrompue (le Japon ayant connu trois siècles de fermeture, jusqu'à la modernisation voulue à l'ère Meiji) mais toujours relancée. Ce colloque s'en voudrait la preuve.

    *

    La langue du colloque est le français (à l'exception de la conférence d'ouverture, traduite consécutivement en japonais). Les actes du colloque paraîtront dans un numéro spécial de la revue Études de Langue et Littérature françaises de l'Université Seinan-Gakuin.

    Lieux : Université Seinan Gakuin, 6-2-92 Nishijin, Sawara-ku, Fukuoka 814-8511, Japon. Tel +81 92 823 2501; Institut Franco-japonais du Kyushu : 2-12-6, Daimyo, Chuo-ku, Fukuoka 810-0041, Japon. Tel : +81 92 712 0904.

    Coordination et renseignements: en France, Marielle Anselmo (Université de Provence) : marielle.anselmo@wanadoo.fr; au Japon, Mitsumasa Wada (Université Seinan-Gakuin) : wada@seinan-gu.ac.jp

    Colloque Traduire le rêve

    Programme


    Première journée : vendredi 31 octobre 2008

    (matin)

    Université Seinan-Gakuin, salle 402, bâtiment 2

    10h20 : Accueil des participants

    10h40 : Allocutions d'ouverture

    11h-12h: Conférence d'Inès Oseki-Dépré (Université de Provence), en marge du colloque :

    « D'un rêve en réalité, d'une langue à l'autre : Rocro Koyama, une figure de l'immigration japonaise au Brésil. » (Conférence en français, traduite consécutivement en japonais).

    vendredi 31 octobre 2008

    (après-midi)

    Université Seinan-Gakuin, grande salle, bâtiment du Daigakukin

    Modérateur : Alexandre Gefen (U. de Bordeaux III)


    Séance 1 : Rêve et mythe : voix, visions, prémonitions.

    14h – 15h30

    - Hiroko MASHIMO (U. Seinan-Gakuin, Fukuoka) : « Le songe et la narration. Athalie et le Dit du Genji »

    - Hidetoshi YANAGAWA (U. de Kagoshima, Kagoshima) : « Le Journal des rêves de Myoe (1173 -1232). La vie d'un moine et ses rêves »

    - Yuko TAKEMATSU (U. Seinan-Gakuin, Fukuoka) : « Les rêves de Julien dans La légende de saint Julien l'Hospitalier (Flaubert) »


    Séance 2 : Rêve et langage (1): ironie, utopie, illusions.

    16h00-18h

    - Lise WAJEMAN (U. de Provence) : « Les Songes drolatiques de Pantagruel : ce que le songe monstre »

    - Eric LECLER (U. de Provence) : « L'humour du rêve romantique »

    - Hisashi SUEMATSU (Professeur émérite, U. du Kyushu, Fukuoka) : « Méfiez-vous des rêves... Quelques aspects de la poétique des Immémoriaux (Segalen) »

    - Patrick REBOLLAR (U. Nanzan, Nagoya) : « Le langage des rêves chez Antoine Volodine »


    18h30 : Réception de bienvenue, Université Seinan-Gakuin

    Deuxième journée : samedi 1er novembre 2008

    matin

    Institut franco-japonais du Kyushu


    Modérateur : Eric Lecler (U. de Provence)


    Séance 3 : Rêve et langage (2). Le rêve ou la raison?

    10h-11h

    - Toru KITAGAKI (U. Seinan-Gakuin, Fukuoka) : « Du rêve interprétant au rêve interprété : pré-histoire de la théorie onirique freudienne »

    - Fridrun RINNER (U. de Provence) : « Le “rêve” dans la littérature du pays de Freud »


    11h-12h

    - Makoto HIRANO (psychiatre et psychanalyste, Tokyo) : « Dreams of psychotic people» (Rêves de psychotiques)

    - Shinji IIDA (U. Kagoshima-Kokusai, Kagoshima) : « Le droit de rêver à l'École : l'enseignement de la poésie dans le collège français et le chugakko »


    après-midi

    Institut franco-japonais du Kyushu


    Modérateur : Shinji Iida (U. Kagoshima-Kokusai)


    Séance 4 : Rêve et écriture

    14h-15h30

    - Alexandre GEFEN (U. de Bordeaux) : « La littérature rêvée »

    - Mitsumasa WADA (U. Seinan-Gakuin, Fukuoka) : « Le Pont flottant des songes de Tanizaki ou l'invention d'un père anti-oedipien »

    - Marielle ANSELMO (U. de Provence) : « Des rêves dans l'écriture. Proust et les rêves »


    16h-17h

    - Vincent TEIXEIRA (U. de Fukuoka) : « Rêves invisibles à mes yeux. Le rêve(il) de l'écriture »

    - Ghislaine DUNANT (écrivain, France) : « Le rêve dans l'écriture romanesque : liberté et risque »

    17h15  : Bilan et clôture du colloque.

    18h : Cocktail de clôture, Institut franco-japonais du Kyushu.

    Colloque Traduire le rêve


    RESUMES DES COMMUNICATIONS


    Marielle ANSELMO : Des rêves dans l'écriture. Proust et les rêves.

    Ici l'on voudra s'interroger sur la force du rêve dans l'écriture : plus précisément, sur le rêve comme moteur du langage - ou moteur dans le langage – à travers ce qui en affleure en particulier dans l'oeuvre de Proust.

    On s'intéressera donc aux rêves du narrateur , en devenir écrivain, tels qu'ils surgissent à l'orée de la Recherche (l'incipit de Du côté de chez Swann étant marqué, comme on le sait, par le sommeil et le réveil) mais également dans Sodome et Gomorrhe où Marcel, rêvant de sa grand-mère morte un an plus tôt, lui fait donner l'assurance qu'il écrira un livre.

    On verra comment l'écriture du rêve, entre jouissance et mort, régression et projection, travaille précisément au versant dangereux de l'acte de création, questionnant l'ordre du roman autant que l'ordre du langage – les renversant même, par un étrange retournement qui fait la puissance du roman.


    Ghislaine DUNANT : Le rêve dans l'écriture romanesque : liberté et risques

    Dans l'écriture romanesque le rêve apporte ses libertés : il s'affranchit de la logique, du temps, de la disposition des lieux, de la cohérence.

    Le dur devient mou, les bébés parlent, les disparus mangent et rient.

    Le rêve peut être la fenêtre ouverte qui laisse passer des courants contraires à ce qui s'est tramé jusque-là, contredire une atmosphère, une situation, les sentiments d'un personnage, par les images qu'il donne à voir, leur étrange association.

    Mais il est aussi une boîte de Pandore. La porte ouverte au tout possible qui fait perdre le fragile équilibre des images, des scènes, des tons. Fragile, parce qu'il s'obtient au fur et à mesure de l'écriture, au montage comme on monte un film, à l'écoute en vérifiant la balance des sons comme on le fait avant un concert, et que l'irruption d'un petit récit sans règle ni loi m'a toujours donné l'impression de tenir une grenade à la main, qui risquait de mettre sens dessus dessous ce qui disait quelque chose jusque-là.

    Ces conséquences opposées m'intéressent. Il y a là une voie à trouver, une voie entre deux modes d'écriture : la recherche d'un équilibre et le désir - et la peur - de le faire exploser. Et cette voie dit quelque chose me semble-t-il, de la place de l'écrivain au travail, entre accord et menace, en face du livre à écrire.


    Alexandre GEFEN : La littérature rêvée

    Le rêve est-il seulement la narration d'une expérience vécue, le témoignage personnel de la traversée d'une frontière, l'autofiction du subconscient ? Sans doute pas exclusivement. Nombreux sont les écrivains à avoir inventé, en dérogeant au pacte d'introspection psychologique ou psychanalytique selon lequel un rêve serait la forme moderne de la confession ou l'expression immédiate et préconceptuelle du moi, des rêves littéraires, métatextuels, théoriques ou simplement spéculaires, où l'espace onirique vient accueillir le projet de l'oeuvre, la vocation de l'écrivain, les peurs du créateur, voir une fiction assumée en tant que telle : rêve de l'auteur dramatique chez Edmond et Jules de Goncourt, rêve de Marcel écrivain dans Du côté de chez Swann, Rêves de rêves chez Antonio Tabucchi, rêve de Coleridge chez Borges, etc.

    Ces récits de littérature rêvée, parfois accompagnés des oeuvres rêvées par l'oeuvre, ces rêves de fictions constituent un corpus original qu'il faudra essayer de dresser : utopies artistiques plutôt que scènes originelles, bilans esthétiques plutôt qu'anamnèses, programmes plutôt que prémonitions, débats poétiques plutôt que psychomachies, ces rêves de littérature, compliquent de mises en abyme et de métalepses les jeux spéculaires baroques propres aux récits oniriques. Nourris d'intertextes autant que réminiscences fantasmatiques, ils mettent en scène les amonts de l'oeuvre et la construction de l'auteur, interrogent la théorie classique associant rêve et inspiration comme le partage entre la divagation et le projet littéraire, et nous conduisent à revenir sur la notion de fiction en dessinant un espace original de spéculation esthétique.


    Makoto HIRANO : Dreams of psychotic people

    Dreams are often, or I might say usually, discussed within neurotic features. However, this paper will deal with dreams of psychotic people. What is the relationship between dreams and psychotic experience such as hallucination and delusion? This question contains not only clinical interests but also fundamental issues which are related to psychic mechanism in general. Am I mad or normal? That is the question.


    Shinji IIDA (Université Kagoshima-Kokusai) : Le droit de rêver à l'école: l'enseignement de la poésie dans le collège francais et le chugakko japonais

    L'école est le lieu de la raison et de la civilisation par excellence, dans lequel la Lumière doit chasser et exterminer la nuit barbare de l'instinct, de la non-raison. Le rêve n'a donc pas le droit de cité à l'école. S'il y avait cependant dans les disciplines dites “fondamentales”, un espace où l'on pourrait revendiquer le droit de rêver, l'enseignement de la poésie devrait en être. Pourtant ce droit ne semble ni respecté ni appliqué de la même manière en France et au Japon.

    En s'appuyant sur une critique comparatiste des manuels de japonais pour le collège au Japon, on essaiera de dégager quelques traits caratactérisques de l'enseignement de la poésie, qui se focaliseront sur la nature, le voix et la morale.

    Fin:

    Toru KITAGAKI : Du rêve interprétant au rêve interprété : pré-histoire de la théorie onirique freudienne

    L'oeuvre bien connue d'Henri Ellenberger a mis en lumière le rôle et le développement de la « découverte de l'inconscient », qui a occupé tout le XIXe siècle : la science naissante de la psyché commençait alors une exploration de l'aspect caché de l'âme humaine à travers des phénomènes tels que le rêve, le magnétisme animal, le somnambulisme, l'hypnose, l'hystérie, le dédoublement de la personnalité, etc. Mais s'agissait-il vraiment d'une « découverte », c'est-à-dire d'une mise en lumière soudaine de quelque chose de caché depuis toujours ? Ne pourrait-on plutôt parler d'une « dissimulation », qui nous aurait éloignés d'une vérité au contraire dévoilée par l'inconscient? Car les rêves nocturnes et diurnes constituait un savoir onirique servant de guide dans la vie quotidienne. Mais le regard scientifique, avec la naissance de la psychiatrie moderne, a repoussé la part irrationnelle de l'âme dans l'ombre invisible. Le rêve, qui révélait notre vie, servant à l'interpréter et à deviner notre avenir, devient alors quelque chose qui doit être interprété à son tour par la science. Dans cette communication, nous voudrions examiner ce déplacement de la valeur du rêve, en relisant quelques textes qui ont précédé la théorie freudienne.


    Hiroko MASHIMO : Le songe et la narration – Athalie et le Dit du Genji

    Le rêve est une expérience par essence visuelle. En effet, de même qu'on peut dire en français « voir en rêve », ce mot se traduit en japonais par « yumé » qui se prononçait originairement « ime »寝目, signifiant « les yeux dans le sommeil ». C'est en mettant l'accent sur cet aspect visuel que nous examinerons deux pratiques narratives des rêves, distantes cependant dans le temps et l'espace : le songe d'Athalie de la tragédie racinienne et celui du Genji de la littérature japonaise du XIe siècle, du Dit du Genji ou Genji monogatari, dont nous célébrons le millénaire cette année.

    A partir de ces songes, nous présenterons la façon dont les auteurs français et japonais Racine et Murasaki Shikibu, bien qu'éloignés l'un de l'autre dans l'espace et le temps, réactivent chacun de leur côté la vieille technique du songe prémonitoire. Nous verrons comment ils font vivre dans ce monde onirique, avec le verbe « voir » en tant que perception du vécu, les protagonistes de leur mise en scène narrative.


    Patrick REBOLLAR : Le langage des rêves chez Antoine Volodine

    Depuis plus de vingt ans, dans tous ses livres, Antoine Volodine prête des rêves à ses personnages ou recourt à des aventures oniriques communautaires. En étudiant quelques-unes de ces scènes textuelles, nous souhaiterions mettre à jour une stratégie littéraire, autant poétique que politique, dans laquelle Volodine recycle, exploite et transforme une grande partie des utopies du XXe siècle, et notamment des années 60 et 70. Lui-même se rêve en collectif d'auteurs anonymes et persécutés, et souhaite au passage effacer le personnage médiatique de l'écrivain. Faisant appel à des traditions narratives et thématiques russes, japonaises, chinoises, coréennes, etc., traduites dans son système de pensée, il nous propose, souvent avec humour, de rêver un avenir qui n'a rien de meilleur. Que traduit-il alors de son époque, la nôtre ?


    Fridrun RINNER : Le « rêve » dans la littérature du pays de Freud

    Dans cette communication nous nous proposons d' étudier le rôle du rêve dans la littérature d'Europe Centrale – entre autre l'Autriche, le pays de Freud - à partir du début du XXe siècle. Nous savons qu' Arthur Schnitzler par exemple, lui même médecin et psychanalyste, contemporain de Freud, a présenté dans ses textes littéraires les théories de Freud avant même que celui-ci ne les ait développées. Nous savons aussi que dans les oeuvres de Franz Kafka, Stephan Zweig, Hugo von Hofmannsthal, les passages de la réalité vers le rêve sont multiples. Si le rêve joue un grand rôle dans la littérature durant l'écroulement de la Monarchie austro-hongroise (« l'apocalypse joyeuse » de H.Broch), nous retrouvons également ce phénomène chez les écrivains contemporains appartenant à ce même espace culturel : Milan Kundera, Ivan Klima, Peter Esterhazy, Marianne Gruber et bien d'autres .


    Hisashi SUEMATSU : « Méfiez-vous des rêves… Quelques aspects de la poétique des Immémoriaux (Segalen) »

    À la différence de Loti, son prédécesseur, Segalen est peu prodigue en rêve : dans son premier roman, Les Immémoriaux, qui raconte le processus d'acculturation du peuple de Tahiti, provoqué par l'arrivée des Européens et surtout des « envoyés de Dieu » piritané (britain) à la fin du dix-huitième siècle (sujet qui le sépare déjà radicalement de Loti), on ne découvre que quelques épisodes où apparaissent le mot et/ou la chose. Je me propose de les examiner.

    Dans un premier épisode le rêve mènera au sommeil notre héros Térii, apprenti prêtre de la religion maori, au moment critique où se révèlent les anciens Dires transmis ; un deuxième épisode présente deux beaux récits métaphoriques, qui se révèlent cependant faux : ils sont forgés pro domo par un chef arriviste, qui sera bientôt Roi de Tahiti, Pomaré II; dans un troisième il ne s'agit pas non plus de vrais rêves, mais de visions « immémoriales peut-être des temps oubliés », qui surviennent à Térii, au cours du grand rite de Baptême quasi national. Par leur soudaine intrusion, agressive, elles lui font peur car, converti comme les autres, il veut maintenant réussir à tout prix dans la voie nouvelle. Enfin, dans un quatrième épisode, un songe de Paofaï, répondant à la vision de Térii, annonce l'avenir d'une civilisation qui meurt.

    Pour finir, en regrettant de ne pouvoir examiner les procédés de traduction du rêve qu'en ce qui concerne le deuxième cas, c'est-à-dire un faux rêve (hélas!) ainsi que le troisième, je constaterai que ce sont plutôt les fonctions diégétiques du rêve qui semblent avoir davantage de significations dans cette oeuvre. D'où la formulation du titre de ma communication.


    Yuko TAKEMATSU : Les rêves de Julien dans La légende de saint Julien l'Hospitalier .Julien, le héros parricide de La légende de saint Julien l'Hospitalier de Gustave Flaubert rêve beaucoup plus que les autres héros et héroïnes des Trois contes, recueil dans lequel s'insère cette oeuvre : les scènes de chasse du héros sont décrites comme des tableaux oniriques ; Julien rêve dans le château de sa femme ; il rêve également en errant solitairement. Dans ce sens, il a un rapport de filiation avec Saint-Antoine, dont les rêves constituent une autre des grandes oeuvres de l'écrivain.

    Les rêves de Julien ainsi que le conte lui-même sont souvent interprétés à l'aune de la méthode psychanalytique. Pour notre part, nous analyserons ces rêves du point de vue esthétique et montrerons qu'ils se trouvent non seulement à l'intersection de plusieurs légendes, mais également à l'articulation de la vision historique médiévale et de la vision littéraire du XIXe siècle


    Vincent TEIXEIRA : Rêves invisibles à mes yeux – Le rêve(il) de l'écriture

    Le rêve, comme la poésie, a des racines de nuit et l'analyse interprétative ou symbolique des rêves n'arrive à rien si elle oublie cette dimension nocturne, qui ne délivre jamais « la clef des songes ». On s'étonne encore de voir à quel point la « doctrine » de Freud a pu réduire le rêve à une interprétation si étriquée, focalisée sur le solipsisme de la psyché, la tribu familiale et ses scénarios oedipiens, oubliant que le rêve, comme la pensée, est une expérience, un faire, qui engage autant le corps que l'esprit, un corps pensant, et relie les énigmes, inséparables, du moi et du monde. Certes, on rêve en soi, surtout de soi, mais on rêve aussi hors de soi, dans une interdépendance entre espaces du dedans et du dehors.

    Faisant fi de l'herméneutique, les écrivains arpenteurs de rêves, comme Poe, Nerval, Baudelaire, Breton, Kafka, Guerne ou Borges, sont avant tout des plongeurs et des pêcheurs de rêves, aux limites de l'ineffable ou de la folie. Pour eux, l'invisible n'a rien à cacher : il dit et il « fait ». Car ils parient tout sur le langage, leur unique chance. Et en fin de compte, la langue et l'écriture elles-mêmes ne seraient-elles pas un rêve ou une « machine à rêver », un rêvoir ? C'est le constat, d'une gaieté inquiète, que fait Nietzsche : « Il faut que je continue à rêver, pour ne pas périr. »


    Mitsumasa WADA : Le Pont flottant des songes de Tanizaki ou l'invention d'un père anti-oedipien

    Le Pont flottant des songes est un texte qui met en place deux modalités différentes du rêve : l'une par l'emprunt du titre au Dit du Genji, l'autre par l'invention d'un père « anti-oedipien ».

    Le titre est en effet tiré du dernier livre du Dit du Genji. Le récit de Tanizaki partage avec le grand roman de Murasaki-shikibu la quête d'une femme dont l'identité est mystifiée. Le « pont des songes » est une métaphore destinée à rendre ambigües les frontières entre le réel et l'onirique. Dernière oeuvre dans la série des « quêtes de la mère » (Nostalgie de ma mère, Yoshino, Le Coupeur de roseaux et La Mère du général Shigemoto), Le Pont flottant des songes a pour singularité de mettre en scène un père « anti-oedipien », qui prépare et sollicite depuis longtemps l'inceste entre sa femme et son fils.

    Mais ce père anti-oedipien n'existe qu'à travers la voix du « je » du héros-narrateur : elle est elle-même une construction langagière et pulsionnelle. Au dénouement du récit, le narrateur, achevant ses mémoires, se décide à « adopter » son frère Takeshi (peut-être en réalité son fils, né de son union incestueuse avec sa mère) Si l'écriture constitue l'entrée oedipienne par excellence dans le symbolique, ne peut-on considérer aussi que l'étrangeté du Pont flottant des songes provient de ce que devenir Oedipe (adopter Takeshi et écrire) et devenir Anti-Oedipe (vivre comme son père et écrire une histoire de père anti-oedipien) se superposent et se confondent non seulement dans le récit, mais aussi dans l'acte même d'écrire ? Peut-être est-ce là qu'il faut chercher le sens du rêve propre à cette oeuvre. De cette impasse naîtra le Journal d'un vieux fou.


    Lise Wajeman. Les Songes drolatiques de Pantagruel : ce que le songe monstre

    Les Songes drolatiques de Pantagruel paru, sans nom d'auteur, à Paris en 1565, se présente sous la forme d'un recueil de cent vingt gravures de monstres. Le livre ne comporte aucun texte qui vienne éclairer son curieux projet. Si le titre renvoie à un personnage issu des fictions de François Rabelais, aucune des images ne semble pourtant illustrer avec précision un texte quelconque. Le livre semble en fait, à la façon des monstres eux-mêmes, sans queue ni tête, obscur et en même temps perpétuellement signifiant : visiblement, on nous montre quelque chose, mais quoi ? C'est évidemment dans cette façon d'interroger l'activité d'interprétation, de susciter le discours tout en le tenant perpétuellement en échec que le livre nous intéresse, dans la mesure où son fonctionnement présente une parenté avec celui du songe. Autrement dit, il s'agira de tirer toutes les conséquences des célèbres vers d'Horace comparant la peinture de chimères aux songes d'un esprit malade (Art poétique, v. 7), pour réfléchir à la façon dont le monstre et le rêve provoquent une mise en crise de l'herméneutique.


    Hidetoshi YANAGAWA : Le Journal des rêves de Myoe – La vie d'un moine et ses rêves

    Myoe (1173-1232), un célèbre moine japonais de l'époque de Kamakura, a noté tous les jours ses rêves, de l'âge de 19 ans jusqu'à la fin de sa vie. Son Journal des rêves est un témoignage précieux de cette expérience incomparable. Qu'est-ce qui l'a poussé à décrire ses rêves? Quel rôle ces rêves ont-ils joué dans sa propre vie? Sa biographie nous montre de façon évidente que sa vie réelle était étroitement liée à ses rêves : non seulement il jugeait ses actes en les consultant, mais aussi prenait-il des décisions d'importance en tenant compte de ce qu'ils annonçaient. Néanmoins, son attitude à l'égard de ses rêves, dégagée de toute subjectivité, nous fait penser à un « exercice spirituel » bouddhiste.

     

    Ines OSEKI-DEPRE. D'un rêve en réalité, d'une langue à l'autre : Rocro Koyama, une figure de l'immigration japonaise au Brésil.

    Il s'agit d'étudier ici la naissance et le développement d'une pensée ethnographique, née d'un besoin de savoir. Pourquoi Rocro Kowyama, juriste de formation, décide-t-il en 1908 de quitter le Kyushu et de s'embarquer pour le Brésil à bord du Kasato Maru? Ni un rêve d'Eldorado, ni un rêve d'aventures ne l'y poussent, mais le besoin de savoir d'où viennent les Indiens du Brésil... Tout au long de sa vie dans ce pays, découvertes et rencontres l'amèneront à identifier ces Indiens d'abord aux Japonais, puis à un Ur-peuple originaire : thèse qu'il développa dans plusieurs ouvrages et dans un dictionnaire tupy-japonais-portugais (récemment découverts par un chercheur japonais) destinés à montrer la similitude entre les deux langues et les deux peuples.

     

    http://www.fabula.org/actualites/article26061.php

  • Ma chimère de chimère

     

    Ohé Mâtelôt !!!

    Halloween c’est fini… un dragon est resté !

    Pour le défi 226

    Du lundi 11 novembre

    Bien à l’abri dans sa cachette Josette nous demande d’écrire un « bestiaire fantastique »

    Bestiaire : n. m.Ce mot a 2 significations.

    La première apparaît dès le XII ème siècle : c’est un recueil de textes consacrés aux animaux.

    La seconde est l’appellation réservée à un gladiateur de la Rome antique combattant les animaux.

    Paradoxalement, le mot n’apparaît en ce sens qu’au XIV ème siècle.

    C’est évidemment le premier sens qui nous intéresse,…

    Quelques  lignes en vers ou en prose ayant pour sujet un être, un animal

    (Sirène, ondin,Licorne, dragon…) sorti de votre imagination.

    Jeudi  7 et jeudi 14 novembre : thème libre ou en rapport avec votre personnage.

     

    Le Môt de Dômi

    Avant toute chose, la sexygénaire que je suis devenue

    vous remercie pour vos bons voeux ici et ailleurs.

    Je suis jeune depuis si longtemps que je ne me suis pas vue vieillir

    c3c030aff085e86587901952a7815132.jpg

    Quand j'avais trois ans, j'ai dit: "Quand je serai grande, je serai une chimère, cette créature fantastique avec une tête de lion, un corps de chèvre et une queue de serpent, qui crache le feu et dévore les humains. En fait, ce n’était pas tant à cause de son corps ou de ses pouvoirs maléfiques mais plutôt à cause de mon grand-père Gérard de Nerval, célèbre notamment pour ses « Chimères. » -Mais, Gérard de Nerval ne peut pas être votre grand-père puisqu’il n’a pas eu d’enfant ? Et donc encore moins de petit enfant. On dit même qu’il n’a connu aucune femme(bibliquement). -

     

    La suite ici

    Pour lire d'autres textes de moi, cf. mes 14 livres en vente sur ce blog

    17/11/2007 - début & fin : "Rêve irréel-alizée" (Françoise:http://imaginal.over-blog.fr/) Voici un type d'exercice connu, mais amélioré dans le cas présent. Jugez plutôt. Il s'agit d'écrire un texte qui contiendra (idéalement dans son titre, mais pas obligatoirement) l'expression: " Rêve irréel-alizée" (Selon le dictionnaire des Elfes, le mot " irréel-alizée" signifie "réalisé dans l'Irréel, le Monde Intermédiaire"). Le texte commencera par la phrase. Quand j'avais trois ans, j'ai dit: "Quand je serai grand (e), je serai un/une..." (remplacer les pointillés par l'un - ou plusieurs, pourquoi pas ? - des mots suivants : fée, magicien, elfe, nymphe, dragon, licorne, lutin, schtroumf, pokémon, sorcière, nain de jardin, loup-garou, chat-garou, ogre, fantôme, orque, vampire). Le texte se terminera par : La part de moi qui est devenue... ... vous salue. (Les... sont à compléter sur base d'un élément de la liste précédente, mais pas forcément le même qu'au début du texte, et pas forcément qu'un seul non plus...) http://www.ecritureludique.net/article-13764285.html MON TEXTE Ma chimère de chimère. Sur la « chimère », cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Chim%C3%A8re_(mythologie) Sur Nerval, cf. aussi Wikipedia puisque je ne retrouve les « poetes.com » Source de l'image:Chimère sur un plat à figures rouges apulien, v. 350-340 av. J.-C., musée du Louvre http://fr.wikipedia.org/wiki/Chim%C3%A8re_%28mythologie%29

     

    Sujet 33/2018 - du 06 au 13/10

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    Douce semaine,

     

     Mil et une

     

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    Sujet 21/2019 - du 25/05 au 01/06

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    Bonne semaine,

     

    Mil et une

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    14/11/2019 00:43

  • Gérard de Nerval, ”Myrtho” dans ”Les Chimères”

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    Je pense à toi, Myrtho, divine enchanteresse,
    Au Pausilippe altier, de mille feux brillant,
    A ton front inondé des clartés d'Orient,
    Aux raisins noirs mêlés avec l'or de ta tresse.

    C'est dans ta coupe aussi que j'avais bu l'ivresse,
    Et dans l'éclair furtif de ton œil souriant,
    Quand aux pieds d'lacchus on me voyait priant,
    Car la Muse m'a fait l'un des fils de la Grèce.

    Je sais pourquoi là-bas le volcan s'est rouvert...
    C'est qu'hier tu l'avais touché d'un pied agile,
    Et de cendres soudain l'horizon s'est couvert.

    Depuis qu'un duc normand brisa tes dieux d'argile,
    Toujours, sous les rameaux du laurier de Virgile,
    Le pâle hortensia s'unit au myrte vert !

    http://poetes.com/nerval/myrtho.htm

  • Gérard de Nerval:”Les Chimères”

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    Ce petit recueil accompagnait, en 1854, les Filles de feu.

    Ces douze sonnets sont parmi les plus mystérieux de toute la littérature française. De fait, Nerval a désiré fusionner ici ses expériences personnelles avec les préceptes de diverses doctrines ésotériques, comme si les événements qu'il vivait, comme si les amours qu'il éprouvait étaient tout autant de signes que le destin lui manifestait et qu'il se devait dès lors de couler dans la langue la plus magique et la plus hiératique qui soit.

    Depuis cent cinquante ans, les lecteurs s'interrogent donc devant ces courtes pièces, parmi les plus belles issues du romantisme français. De fait, la connaissance de la biographie de Nerval (cf. notamment les liens du poète avec Jenny Colon qui inspira Myrtho et dont les cheveux flamboyants expliquent quelques-unes des allusions au feu contenues dans le recueil); une connaissance aussi de la généalogie imaginaire du poète (cf. là-dessus les mentions à Lusignan et Biron contenues dans El Desdichado); celle de la Cabale et des mythologies égyptiennes et grecques, ne sont pas de trop pour permettre une compréhension ne serait-ce qu'approximative du recueil. Mais, étrangement, même l'intelligence imparfaite de ses vers n'empêchent pas les Chimères d'exercer une fascination véritable sur le lecteur, pour peu que celui-ci sache, à partir des intuitions de Nerval, imaginer des correspondances et des résonances nouvelles.

    http://poetes.com/nerval/chimeres.htm

    LES CHIMERES SONT LARGEMENT ETUDIES DANS MON MEMOIRE DE MAITRISE
  • ”El Desdichado” de Gérard de Nerval(Les chimères)

    Je suis le Ténébreux, – le Veuf, – l’Inconsolé,
    Le Prince d’Aquitaine à la Tour abolie :
    Ma seule Étoile est morte, – et mon luth constellé
    Porte le Soleil noir de la Mélancolie.

    Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m’as consolé,
    Rends-moi le Pausilippe et la mer d’Italie,
    La fleur qui plaisait tant à mon cœur désolé,
    Et la treille où le Pampre à la Rose s’allie.

    Suis-je Amour ou Phébus ?… Lusignan ou Biron ?
    Mon front est rouge encor du baiser de la Reine ;
    J’ai rêvé dans la Grotte où nage la sirène…

    Et j’ai deux fois vainqueur traversé l’Achéron :
    Modulant tour à tour sur la lyre d’Orphée
    Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée.



    Lire la suite sur : http://www.etudes-litteraires.com/nerval-desdichado.php#ixzz2CEGS8XVD
  • Nerval journaliste.

    Par Françoise Estèbe
    Réalisation Françoise Camar

    Parallèlement au Nerval des Filles du Feu, des Chimères, d' Aurélia, le Nerval légendaire connu du grand public, il existe un autre Nerval, moins connu bien que très prolifique : le Nerval journaliste, feuilletoniste, voyageur, auteur de chroniques théâtrales, d'articles, d'impressions de voyages.
    Gérard de Nerval a collaboré aux ...

    http://www.franceculture.com/oeuvre-aspects-de-nerval-histoire-esth%C3%A9tique-fantaisie-de-jacques-bony.html

    Cf. aussi:

    http://www.i6doc.com/fr/livre/?GCOI=28001100462480

    http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/roman_0048-8593_1990_num_20_69_5690

  • Le syndrome Nerval

    syndrome nerval.gifUn polar poétique

    Le syndrome Gutmann

    Par Claire Julliard

     

     

    Nervalienne devant l'Eternel,  Caroline Gutmann a déjà écrit un feuilleton radiophonique sur les derniers jours du poète. Sa passion pour le doux Gérard prend ici la forme d'un thriller. Dans cette moderne version de Faust, le jeune Marcel Cohen, auteur d'une thèse sur la folie en littérature, rencontre un certain Guy Joseph, gourou médiatique érigé en pape de la révolution médicale.

    Ce géant au sourire sardonique recherche un assistant pour effectuer un travail sur Nerval et organiser un colloque sur le poète dont la fin tragique le fascine. Malgré ses réticences, Marcel se voue corps et âme aux diktats du colosse, qui tire sa fortune de sa Clinique de l'Etoile, établissement huppé peuplé de détraqués fortunés. Louise, la pensionnaire de la chambre 7, attire l'attention de Marcel. Tout porte à croire que la vieille dame fantasque est prisonnière des lieux...

     

    Dans ce troisième roman trépidant peuplé de personnages hauts en couleur, Caroline Gutmann mène le lecteur dans un incroyable dédale. Autour de son monstrueux mandarin, les meurtres se succèdent. A chaque fois, une carte de tarot est retrouvée à portée du cadavre. Qui est réellement Guy Joseph ? Bien décidé à ne pas se laisser berner par ce terrible patron, Marcel enquête sur son entourage, découvre un mystérieux Club des Treize et un précieux journal écrit par le compagnon d'internement de Nerval. Polar érudit, le récit regorge de références à l'auteur des « Chimères ». Car c'est surtout le fantôme d'El Desdichado que le héros poursuit. Au point d'adopter sa philosophie de la vie, une forme de mélancolie allègre, de morbidité joyeuse. Il existait déjà un syndrome Stendhal ou maladie du voyageur. Caroline Gutmann crée une nouvelle catégorie psychologique : le syndrome Nerval.

    http://bibliobs.nouvelobs.com/20100525/19610/le-syndrome-gutmann

    cf. aussi:

    http://www.google.com/url?sa=X&q=http://livreelectronique.fnac.com/LIVRES/FICHES/74646.Livre&ct=ga&cad=:s7:f1:v0:i1:ld:e0:p0:t1276457079:&cd=p1m4-bGDGi0&usg=AFQjCNFtj5jT3dTkWZSbcdgKrkwjSTYYCg

  • La vie rêvée de Nerval

    Aurélie Loiseleur
    Corinne Bayle, Gérard de Nerval, L’Inconsolé, Aden, 2008, « le cercle des poètes disparus », 425 p., EAN 9782848400174

    nerval.jpgLa biographie que Corinne Bayle consacre à Nerval, sous le titre Gérard de Nerval, L’Inconsolé, parue au printemps 2008 pour le bicentenaire de la naissance du poète, vient s’inscrire dans le vaste projet lancé par les éditions Aden depuis 2002. La collection « Le Cercle des poètes disparus » vise à raviver les voix des grands auteurs qui continuent à nous parler.

     

    Cette biographie se présente comme un roman véridique, en ce sens que Gérard de Nerval est un personnage dont la vie reste inséparable de ses fictions. Cette somme très dense revendique d’emblée un mode d’approche personnel, en se faisant attentive à « ce “je” qui a tant confondu les pistes existentielles et les voix narratives ». Il s’agit en effet de mieux saisir un visage à la fois révélé et oblitéré par sa légende, d’en faire réapparaître patiemment les traits sous les croûtes durcies des caricatures, des racontars, des approximations ou des mensonges. Car cet être mythologique qu’est Nerval se prête particulièrement à des récits tronqués, truqués, aussi bien par les autres que par lui-même, et il faut toute la patience d’un auteur à l’écoute de ses écrits depuis des années pour restituer l’authenticité d’un parcours et renouer le fil.

    Voilà l’originalité de cette enquête, à sa façon une quête : elle sait associer les exigences de la recherche universitaire au rapport à l’être dans cette réflexion d’écrivain que mène C. Bayle. En ce sens, Nerval n’est pas le prétexte de ce livre mais il en est le sujet au sens fort, centre irradiant, figure questionnée et questionnante. La biographe revient vers ce frère en souffrance et en mélancolie, qui porta très haut l’exigence de lucidité dans la folie et fit de la vie une expérience risquée, en passeur de mythes, en sondeur de rêves. Que peut signifier Nerval pour nous ? En quoi, flamboyant et désabusé, nous reste-t-il contemporain ?

    Chaque paragraphe, nourri, fouillé, est placé sous le signe d’un triptyque : trois noms aux qualités évocatoires tissent entre eux des échos et apportent une scansion dans la vie de Nerval. C’est par exemple, pour la période de formation, « Enfances — Racines — Friches », avec à chaque fois des indications de dates (1808-1814), facilitant le repérage chronologique. Le lecteur est invité à s’aventurer à sa suite sur « les territoires du songe ». Car Nerval se trouve à la clef de notre rapport au réel et au rêve, il est celui qui ouvre l’un à l’autre ces deux mondes, dit C. Bayle, qui affirme, au seuil de son livre et avec constance, la nécessité d’une empathie : lire Nerval, écrire Nerval, revient à rencontrer une souffrance, à considérer ce qui la transmue en œuvre d’art, à revenir sur les dérèglements de la raison et à retrouver les traces de cette marche tournoyante jusqu’au suicide. C’est prendre la mesure d’un destin lumineux et catastrophique, marginal et exemplaire, tout en relisant traductions, poèmes, correspondance, souvenirs, récits de voyage, nouvelles et romans comme autant de constellations chiffrées.  

    Nerval, raconte cette biographie, fait partie de nous, de notre culture collective, de ce romantisme hérité de l’Allemagne, et notamment à travers lui. Pari tenu d’une œuvre érudite, renseignée à fond, étayée par une solide bibliographie. On ne trouvera pas ici une critique à froid, une dissection ni rien de distancié, mais un récit humain, plein de pudeur et chaleureux : à travers les travaux de C. Bayle, le lecteur peut se laisser porter à la rencontre de ce grand mort qui ne veut pas être consolé.

    Publié sur Acta le 4 novembre 2008

    Pour citer cet article : Aurélie Loiseleur , "La vie rêvée de Nerval", Acta Fabula, Notes de lecture, URL : http://www.fabula.org/revue/document4635.php

  • Bulletin NERVAL

    1er décembre 2013

     
     
    ARTICLE

    Hisashi Mizuno, " Nerval en 1855 ", in "Jinbun Ronkyu", décembre 2013, pp. 17-35.
     
     
    COMPTE RENDU
     
    (anonyme) CR de G. de Nerval, "Le Diable rouge" (éd. M. Brix, Bassac, Plein Chant, 2013) et de M. Brix, "Nerval. Glanes et miettes de presse" (Paris, Champion, 2013) dans "Histoires Littéraires", juillet-septembre 2013, n° 55, p. 193.
     
     
    SEMINAIRE
     
    Séminaire Nerval (Paris III - Paris IV, amphithéâtre Guizot, vendredi 15 novembre 2013, 16-19 h)
    Henri Scepi, "Essayisme de Nerval dans Les Nuits d'octobre"
    Violaine Boneu, "Nerval, l'idylle ou l'écriture obstinée"
    Dagmar Wieser, "Prémisses du délire : le concernement dans Aurélia"

     1er mars 2014

     
     
    COMPTE RENDU
     
     
    Stéphane Lelièvre, CR de M. Brix et JC Yon, "Nerval et l'Opéra-Comique. Le dossier des Monténégrins" (Presses universitaires de Namur, 2009), in "Revue de musicologie" (Paris), tome 98 (2012), n° 2, p. 495-498.
     
    2 avril 2014
     
     
    DICTIONNAIRE
     

    "Dictionnaire littéraire de la nuit", sous la direction d’Alain Montandon,  2 vol., Honoré Champion, 2013.

     
    1er mai 2014
     
     
    DÉCES

    Nous avons appris la triste nouvelle du décès de Kurt Schärer, survenu le 26 mars 2014, à l'âge de 81 ans. Les obsèques de Kurt Schärer ont eu lieu en l'église réformée de Stâfa, en Suisse. Kurt Schärer était l'auteur de deux ouvrages consacrés à Nerval, "Thématique de Nerval, ou le monde recomposé" (1968) et "Pour une poétique des Chimères de Nerval" (1981), tous deux parus aux Lettres modernes / Minard.


    AUTOGRAPHE
     
    Monsieur Stéphane Barsacq nous a communiqué la reproduction d'un billet de Nerval qui se trouve en sa possession.
    Sur ce billet, voir Pléiade, t. III, p. 915.
     



    CONFERENCE, SEMINAIRE
     
    - Maxime Abolgassem,  conférence : "Nerval et le double du temps" dans le cadre du programme de classes préparatoires avec "Sylvie" :
    http://www.lycee-chateaubriand.fr/cru-atala/publications/conferences13_14/Temps_Nerval_Abolgassemi.pdf


    - Sarga Moussa, "Nerval lecteur de Lane : la médiation d'un orientaliste anglais dans la représentation des 'Femmes du Caire'", dans le cadre du séminaire "Construction de l'Orient", lundi 28 avril, université Paris 8 Diderot
     
     
    THESE
     
    Le 9 septembre 2013, Elena Mihaela Andrei (université Alexandru Ioan Cuza, Iasi, Roumanie) a défendu sa thèse de doctorat, qui a reçu la plus haute mention :  Figures de l'excentricité dans la littérature française du XIXe siècle: le cas des Illuminés de Gérard de Nerval  (travail dirigé par Mme le Professeur Marina Muresanu et M. le Professeur Jean-Marie Roulin). Mlle Andrei espère se voir proposer, dans un avenir rapproché, la possibilité de publier ce travail.
    Deux articles de Mlle Andrei, extraits de sa thèse, sont visibles à l'adresse suivante :
    1er juin 2014
     
    EDITION
     
    G. de Nerval, Pandora et autres récits viennois, textes présentés, édités et commentés par Sylvie Lécuyer, avec la collaboration d'Eric Buffetaud et de Jacques Clémens, Paris, Honoré Champion, coll. "Bibliothèque nervalienne", 2014, 438 pages

    http://www.honorechampion.com/fr/champion/8860-book-08532800-9782745328007.html
     
     
    COMPTE RENDU

    Gabrielle Chamarat, CR de Hisashi Mizuno, Gérard de Nerval, poète en prose (Paris, Kime, 2013), in Romantisme, 2014/1, n° 163, p. 138-139.
     
     
    COLLOQUE
    "NERVAL HISTOIRE ET POLITIQUE" : 5-7 juin 2014
    Archives nationales – Salle Albâtre – 11, rue des Quatre-Fils 75003 – Paris

    Jeudi 5 juin
    Le premier Nerval: 10 h-12 h.
    Pierre Loubier (université de Poitiers) –  Nerval et l’élégie nationale.
    Hisashi Mizuno (université Kwansei Gakuin) –  Juste après Les Trois Glorieuses. Politique et Poésie chez Nerval en 1830-1831.
    Dagmar Wieser (université de Berne) –  L’Allemagne au bout ou comment être romantique ?

    Questions d’Orient : 14 h - 16h 30.
    Kan Nozaki (université de Tokyo) – Au-delà de l’orientalisme : Nerval à la lumière de Saïd.
    Sarga Moussa (LIRE – CNRS Lyon) –  L’Orient est moins éloigné de nous que l’on ne pense. Nerval et les « Tanzimat ».
    Henri Bonnet – La Croix et le Croissant dans le Voyage en Orient.

    17 h – Conférence de Jacques Bony –  Les révolutions sont épouvantables ! 

    Vendredi 6 juin
    Révolutions et utopies : 10h-12h30 
    Jean-Marie Roulin (université de Saint-Étienne) –  Matrice familiale et Révolution dans Le Marquis de Fayolle.
    Michel Brix (université de Namur) –  Nerval rouge : histoire, politique et religion.
    Keiko Tsujikawa (université Shirayuri) –  Histoires transcrites : les jeux de la citation et la poétique de l’histoire dans Les Illuminés de Nerval.
    Sylvain Ledda (université de Rouen) : Gérard de Nerval : théâtre et géopolitique.

    Fragments d’un discours sur l’histoire : 15h-17h30.
    Adriana Chimu-Harley (université de Boston) –  Nerval et les idéologues Volney et Dupuis : mémoire de la littérature, intertextualité, contre-rhétorique.
    Emmanuel Buron (université Rennes 2) –  Dans les époques de rénovation ou de décadence. La notion d’école comme modèle historiographique, de Nodier à Nerval.
    Sarah Mombert (ENS Lyon) –  Nerval, Dumas et la presse au début du second Empire.
    Filip Kekus (université Paris IV – Sorbonne) –  L’histoire au quotidien : l’esprit de la petite presse satirique dans les chroniques fantaisistes nervaliennes aux alentours de 1840.

    Samedi 7 juin
    Revenances de l’histoire et permanence du mythe : 10h-12h 30.
    Jean-Nicolas Illouz (université Paris VIII) –  Tu demandes pourquoi j’ai tant de rage au cœur : écriture et opposition, entre mythe et histoire, des Faux Saulniers à Angélique.
    Patrick Labarthe (université de Zurich) –  Rêver le passé sur ses débris : Nerval et la poétique des ruines.
    Françoise Sylvos (université de la Réunion) –  Mythes et légendes du politique.
    Jean-Luc Steinmetz : Les Chimères traversent l’Histoire.
     
    L’Histoire polygraphe : 14h-16h
    Marta Kawano (université de Sao Paulo) – Nerval, Sterne, et la condition de l’artiste. Lecture croisée des Nuits d’octobre de Nerval et du Voyage sentimental de Sterne.
    Philippe Destruel –  La sensibilité politique de Nerval dans les Scènes de la vie orientale.
    Gabrielle Chamarat (université Paris X) –  Présence de l’histoire et de la politique dans la polysémie du texte nervalien.
     
     
     
     
     
     
  • ”Gérard de Nerval” par Jean RICHER(notes de lecture)

    p.9: "L'on rique de donner de lui la vision la plus fausse, en mélangeant des traits, des anecdotes qui appartiennent à des moments succesifs de son existence, en confondant le demi-dandy de 1835 avec l'écrivain de 1849 ou le pauvre hère de 1854, en feignant de croire, comme l'avait fait Alfred Delvau au lendemain de la mort de l'écrivain, que l'on peut écrire le récit de la vie de Gérard avec des extraits de "Sylvie",des "Promenades et souvenirs" et d'"Aurélia."nerval richer.jpg

    cf. aussi ce livre dans ma bibliothèque Babelio:

    http://www.babelio.com/livres/Richer-Gerard-de-Nerval--etude-Poetes-daujourdhui/108307

    cf. aussi ici ma catégorie "Nerval"

    cf. enfin mon mémoire sur les "Paysages de Baudelaire et Nerval" que vous pouvez acheter en passant par la bannière en haut de ce blog.

  • ”Le huitième rêve” de Nerval

    nerval.jpgExpliquer l’énigme fatale


    La nuit suivante*, je ne pus dormir que peu d'instants. Une femme qui avait pris soin de ma jeunesse m'apparut dans le rêve et me fit reproche d'une faute très grave que j'avais commise autrefois. Je la reconnaissais, quoiqu'elle parût beaucoup plus vieille que dans les derniers temps où je l'avais vue. Cela même me faisait songer amèrement que j'avais négligé d'aller la visiter à ses derniers instants. Il me sembla qu'elle me disait : «Tu n'as pas pleuré tes vieux parents aussi vivement que tu as pleuré cette femme. Comment peux-tu donc espérer le pardon?». Le rêve devint confus. Des figures de personnes que j'avais connues en divers temps passèrent rapidement devant mes yeux. Elles défilaient, s'éclairant, pâlissant et retombant dans la nuit comme les grains d'un chapelet dont le lien s'est brisé. Je vis ensuite se former vaguement des images plastiques de l'antiquité qui s'ébauchaient, se fixaient et semblaient représenter des symboles dont je ne saisissais que difficilement l'idée. Seulement, je crus que cela voulait dire : «Tout cela était fait pour t'enseigner le secret de la vie, et tu n'as pas compris. Les religions et les fables, les saints et les poètes s'accordaient à expliquer l'énigme fatale, et tu as mal interprété... Maintenant il est trop tard!».
    Je me levai plein de terreur, me disant : «C'est mon dernier jour!». À dix ans d'intervalle*, la même idée que j'ai tracée dans la première partie de ce récit me revenait plus positive encore et plus menaçante.

     

    Aurélia

    France   1855
    Genre de texte
    récit

    Contexte
    Ce rêve correspond à l'essentiel du chapitre 3 de la deuxième partie d'Aurélia : après le premier alinéa, il fait en deux alinéas la seconde moitié du chapitre.

    Le narrateur, incapable de se débarrasser d'une culpabilité aiguë, est de plus en plus tourmenté jour et nuit. Il espère encore le pardon dans le rêve qu'il considère comme une porte de communication avec le monde des esprits.


    Notes
    * Ce rêve fait suite à celui de la veille (le septième d'Aurélia), soit le rêve fait à l'auberge où Aurélia est apparue au rêveur qui n'a pu la retrouver ensuite à la maison de son ami. Le rêve où il l'a, croit-il, perdue.

    Dix ans: cela correspond à la conviction confirmée par le premier rêve, ouvrant Aurélia au chapitre 2 (soit 1841 et 1851)


    Commentaires
    Michel Crouzet, « La rhétorique du rêve dans Aurélia » dans Jacques Huré, Joseph Jurt et Robert Kopp (dir.), Nerval : une poétique du rêve, actes du colloque de Bâle, Mulhouse et Fribourg, 10-12 novembre 1986, Paris et Genève, Champion et Slatkine, 1989, p. 183-207.


    Texte témoin
    Gérard de Nerval, Œuvres, texte établi, annoté et présenté par Albert Béguin et Jean Richer, Paris, Gallimard (coll. « Bibliothèque de la Pléiade »), 1952, p. 392- 393.


    Édition originale
    Gérard de Nerval, « Aurélia », Revue de Paris, (1er janvier 1855, pour la première partie, 15 février pour la seconde).


    Édition critique
    Gérard de Nerval, Œuvres, texte établi, annoté et présenté par Albert Béguin et Jean Richer, Paris, Gallimard (coll. « Bibliothèque de la Pléiade »), 1952, p. 392-393, rééd. 1955, p. 396-397.

    --, Aurélia, éd. de Pierre-Georges Castex, Paris, SEDES, 1971, p. 60-61.

    --, Aurélia [et autres oeuvres], éd. de Jacques Bony, Paris, Flammarion (coll. « GF-Flammarion »), 1990, p. 291.

    --, Aurélia ou le Rêve et la vie; les Nuits d'octobre; Petits Châteaux de Bohême; Promenades et souvenirs, préface et commentaire par Gabrielle Chamarat-Malandain, Paris, Pocket (coll. « Lire et voir les classiques »), 1994.

     

     

    http://reves.ca/songes.php?fiche=223

  • ”Fantaisie” de Gérard de Nerval(pour les croqueurs de mots...2 fois)

    90167c50d0384abb3f2d2f58bab4304d.jpg
    Il est un air pour qui je donnerais
    Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber,
    Un air très-vieux, languissant et funèbre,
    Qui pour moi seul a des charmes secrets !
    Or, chaque fois que je viens à l'entendre,
    De deux cents ans mon âme rajeunit...
    C'est sous Louis treize; et je crois voir s'étendre
    Un coteau vert, que le couchant jaunit,
    Puis un château de brique à coins de pierre,
    Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs,
    Ceint de grands parcs, avec une rivière
    Baignant ses pieds, qui coule entre des fleurs;
    Puis une dame, à sa haute fenêtre,
    Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens,
    Que, dans une autre existence peut-être,
    J'ai déjà vue... et dont je me souviens !

    Gérard de Nerval, "Les Odelettes"

    SOURCE DE L'IMAGE: http://poetes.com/nerval/fantaisie.htm#

     

     

    De moussaillon à Capitaine, il n’y a qu’un pas !

    Embauchée par Fanfan, la voilà promue par Dômi !!!

     Défi 215 :

    Pour lundi 28 janvier:

    “Qui suis-je ?”

    Écrivez une phrase qui parle de vous, sans vous décrire, mais à travers laquelle,

    ceux qui vous connaissent, à coup sûr vous reconnaîtront,

    (pas de nom, pas d’âge, pas de lieu d’habitation…), exemple Domî pourrait écrire :

    “Croqueuse de mots tout en étant Amiral, je tiens bon la vague grâce à mes moussaillons”

    Pour les jeudis poésies :

    le premier, une poésie que vous aimez et que vous pouvez écrire de tête

    Le second, une poésie qui évoque un de vos objets préférés

    Le Môt de Dômi

    Super ABC,  voilà un défi pratique pour ceux qui courent derrière le temps

    comme moi par exemple, quoique je suis contente d’avoir pu visiter tout le monde

    pour le défi de Fanfan et je ne regrette pas, je me suis bien amusée à vous lire.

    Pour ceux qui sont un peu durs de comprenure (heu ça ne se dit pas … ben je m’en fiche)

    Annick demande de nous décrire sous le ton de la devinette, c’est ça hein Capitaine.

    Et bien au boulôt maintenant … plus vite, plus vite j’ai dit 

    Quant à moi, je file voilà que ….

    http://croqueursdemots.apln-blog.fr/2019/01/21/qui-etes-vous-defi-215-mene-par-abc-jardin-des-mots/

    Bizarre …. vous avez dit bizarre : Défi 142 mené par Lénaïg!!!

    hadoque

    Pour sa quinzaine à la barre des Croqueurs de mots,

    Lénaïg nous propose d’abord de contempler deux clichés

    Qu’elle a pris lors de sa passionnante visite au Festival Circulation(s),

    Une exposition photographique définie comme un regard croisé

    De jeunes photographes sur l’Europe,

    Au musée CENT-QUATRE (du 24 janvier au 8 mars dernier).

    Ensuite, libre à nous de reprendre sur nos pages du défi l’une de ces photos, ou pas !

    L’important étant de choisir entre les deux thèmes suivants :

    une étrange atmosphère

    ou

    le monde à l’envers.

    ***

    Donc, pour lundi 6 avril :

    Prose, poésie, dessin, tout est permis, à partir de l’un de ces deux thèmes.

    Inventer une histoire, raconter une anecdote, un souvenir, etc !

    Pour les jeudis 2 et 9 avril :

    Choisir un poème qu’on aime ou en composer un soi-même,

    Sujets libres ou inspirés des deux thèmes donnés pour le lundi.

    ***

     

    Le môt de Dômi

    Et bien que dire de plus

    Si ce n’est de suivre les indications du capitaine Haddock   Lénaïg 8-O

    Les textes sous les images ne sont autres que les descriptions des photos précitées!!!

    Je profite d’être ici pour rappeler à notre amie Fanfan

    Que j’ai oublié les clés du camion

    Mais non décidément j’ai la tête à l’envers moi ;)

    Fanfan peux-tu me confirmer la date que tu as proposé

    Pour prendre le relais d’un prochain défi.

    Il me semble que c’est pour le 144 !!!

    De cette façon je pourrai remplir le tableau

    Et si quelqu’un veut se proposer

    Surtout n’hésitez pas à vous manifester.

    Il ne vous reste plus qu’à nous faire voguer sur les flots de votre inspiration.

    Bises amirales!!!

    Dômi.

    http://croqueursdemots.apln-blog.fr/2015/03/30/bizarre-vous-avez-dit-bizarre-defi-142-mene-par-lenaig/

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  • Le cadrage du paysage dans le ”Voyage en Orient” de Nerval

    iles-cyclades.jpgO. C, II, 249, Les Cyclades : «  A deux heures du matin le bruit de la chaîne laissant tomber l’ancre nous éveillait tous, et nous annonçait entre deux rêves que ce jour-là nous foulerions le sol de la Grèce véritable et régénérée. La vaste rade de Syra nous entourait comme un croissant. 

                Je vis ce matin dans un ravissement complet. Je voudrais m’arrêter tout à fait chez ce bon peuple hellène, au milieu de ces îles aux noms sonores, et d’où s’exhale comme un parfum du Jardin des Racines grecques. […]

    250 : « Mais c’est bien le soleil d’Orient et non le pâle soleil du lustre qui éclaire cette jolie ville de Syra, dont le premier aspect produit l’effet d’une décoration impossible. Je marche en pleine couleur locale, unique spectateur d’une scène étrange, où  le passé renaît sous l’enveloppe du présent. »

     

    251 : Syra est une « ville bizarre, bâtie en escalier, et  divisée en deux cités, l’une bordant la mer (la neuve), et l’autre (la cité vieille), couronnant la pointe d’une montagne en pain de sucre, qu’il faut gravir aux deux tiers avant d’y arriver. »

     

    CADRAGE : « nous entourait », « spectateur d’une scène étrange », « couleur locale », « bordant »

    investissement affectif : « ravissement complet »

    théâtre : « décoration impossible »

    pittoresque : « couleur locale »

     

    Mes recherches sur les paysages dans le "Voyage en Orient" de Nerval en DEA sont dans la continuité de mon mémoire de maîtrise sur "Le paysage dans les oeuvres poétiques de Baudelaire et Nerval" publié maintenant comme mes 2 recueils sur The book edition sous le titre "Des paysages de Baudelaire et Nerval."

     

     

    http://www.thebookedition.com/des-paysages-de-baudelaire-et-nerval-laura-vanel-coytte-p-1283.html

     

     

     

     

     

     

     

  • Le cadrage du paysage dans le ”Voyage en Orient” de Nerval

    O. C, II, 258, Syra : « En retournant au bateau à vapeur, j’ai joui du spectacle unique de cette ville pyramidale éclairée jusqu’à ses plus hautes maisons. C’était vraiment babylonian, comme dirait un Anglais. »

     

    O. C, II, 284, Le Caire : «  Nous voici dans une espèce de faubourg séparé par le canal des principaux quartiers de la ville ;  […] L’eau du canal est verte et quelque peu stagnante ; mais une longue suite de berceaux et de treillage festonnés de vignes et de lianes, servant d’arrière-salle aux cafés, présente un coup d’œil des plus riants, tandis que l’eau plate qui les cerne reflète avec amour les costumes bigarrés des fumeurs. Les flacons d’huile des lustres s’allument aux seuls feux du jour, […] »

     

    O. C, II, 283, Le Caire : «  D’ailleurs, qu’est-ce qu’une belle perspective, un monument, un détail curieux, sans le hasard, sans l’imprévu ? »

     

    Cadrage

    Hasard

     

    Mes recherches sur les paysages dans le "Voyage en Orient" de Nerval en DEA sont dans la continuité de mon mémoire de maîtrise sur "Le paysage dans les oeuvres poétiques de Baudelaire et Nerval" publié maintenant comme mes 2 recueils sur The book edition sous le titre "Des paysages de Baudelaire et Nerval."

     

     

    http://www.thebookedition.com/des-paysages-de-baudelaire-et-nerval-laura-vanel-coytte-p-1283.html

     

    Ces notes sur le cadrage du paysage (partie d'une étude plus générale sur le paysage) sont régulièrement référencées sur Google.

    Ca me réconforte de mes méventes de mon mémoire de maîtrise... car cette étude, c'est 1 an de travail, de décorticage du paysage dans "Voyage en Orient" de Nerval selon plusieurs angles de vue dont celui-ci du cadrage.

    Ce ne sont donc pas des notes sur le voyage, ni même sur le paysage ou les lieux décrits, mais l'idée que la description de ces paysages est cadrée(mots surlignés) comme des tableaux.

     

     Ces notes sont aussi souvent selectionnées par Paperblog:

     

     

     http://www.paperblog.fr/1016823/le-cadrage-du-paysage-dans-le-voyage-en-orient-de-nerval/

     

    et Lartino:

     

     

     http://www.lartino.fr/cadrage-paysage-voyage-orient-nerval-pn1025.html

     

    et Technorati:

     

     

    http://technorati.com/search/LAURA+VANEL-COYTTE?authority=a4&language=fr

     

    Je vous rappelle aussi que mon mémoire a été repertorié par le très exhaustif et sérieux site Nerval dont c'est le bicentenaire de la naissance cette année. Je lis pas mal de revues, journaux et sites littéraires; personne n'en parle.

    Depuis samedi et jusqu'au 30, se tient quand même le très sérieux colloque littéraire de Cerisy-la-Salle ... sur Nerval.

    Le programme:

     

    http://www.ccic-cerisy.asso.fr/gerarddenerval08.html

     

     Et chez moi, j'en parle presque tous les jours.

     

     

     Deux cents ans après la naissance de Nerval, la rencontre de Cerisy reposera la question de ce qu'on peut appeler la "modernité", au sens très large du terme, de Nerval et de ce qu'il peut offrir à l'intelligence du monde contemporain.

     

     http://www.ccic-cerisy.asso.fr/gerarddenerval08.html

     

    Cette note a été selectionnée par Lartino:

     

    http://www.lartino.fr/cadrage-paysage-voyage-orient-nerval-pn1025.html

  • Dans ma lecture de Raymond Jean, ”Lectures du désir”

    nerval.jpgp.37:"Le texte de Nerval est un milieu,vivant, sensible et productif, où toute une réalité "référentielle" (tenant certes à la vie, au psychisme, à l'aventure spirituelle, et, au-delà, à la folie, à la mort) s'inscrit en formes et en signes."

    Toutes mes notes "Nerval":

    http://www.lauravanel-coytte.com/search/nerval

    Ce n'est plus le bicentenaire de la naissance de Nerval... Ca ne m'empêchera pas d'en parler encore.

    Cf. aussi mon mémoire "Des paysages de Baudelaire et Nerval" que vous pouvez commander en passant par la bannière en haut de ce blog.

  • Le cadrage du paysage dans le ”Voyage en Orient” de Nerval

    Mon travail sur ce thème est bien référencé sur le web:

    http://fr.search.yahoo.com/search?ei=utf-8&fr=slv8-msgr&p=Le%20cadrage%20du%20paysage%20dans%20le%20%22Voyage%20en%20Orient%22%20de%20Nerval%20%3a%20Laura%20...

    C'est très bien pour ce bicentenaire de la naissance de Nerval dont je lis peu d'échos sur le web et dans la presse.

    Par contre, les ventes de mon mémoire sur "Le paysage dans les oeuvres poétiques de Baudelaire et Nerval" ne suivent pas....

    Vous pouvez y remédier en cliquant sur la bannière en haut de ce blog et en commandant ce livre.

    Cette note a été selectionnée par Lartino:

    http://www.lartino.fr/lauravanelcoytte/cadrage-paysage-voyage-orient-nerval-pa999.html

  • Investissement affectif dans le ”Voyage en Orient” de Nerval

    1321172426.jpgO. C, II, 480-481 : « Il faisait déjà grand jour, nous avons dépassé le promontoire fertile de Beyrouth, qui s’avance dans la mer d’environ deux lieues, avec ses hauteurs couronnées de pins parasols et son escalier de terrasses cultivées en jardins ; l’immense vallée qui sépare deux chaînes de montagnes étend à perte de vue son double amphithéâtre, dont la teinte violette est constellée çà et là de points crayeux, qui signalent un grand nombre de villages, de couvents et de châteaux. C’est un des plus vastes panoramas du monde, un de ces lieux où l’âme s’élargit, comme pour atteindre aux proportions d’un tel spectacle. […]

                […] deux zones de sable, indiquant la ligne extrême des inondations, détachent et font ressortir sur tout le fond de la vallée ce long ruban de verdure et de fleurs. Au-delà commencent les premières pentes de la montagne ; […]. Cependant de longues places de sable aride déchirent çà et là ce manteau de végétation sauvage. »

    Paysage ambulatoire

     

    Cadrage

    Image empruntée à ce site très intéressant:http://www.omarlecheri.net/ency/nerval.htm